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bulletin de la societe d'etude des sciences naturelles d'elbeuf 2009

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Rouxmesnil), et a été recherché pour les constructions militaires (châteaux d'Arques, <strong>de</strong><br />

Longueville, <strong>de</strong> Valmont et <strong>de</strong> Dieppe) exigeant une solidité à toute épreuve (Priem, 1963).<br />

Le grès et le renouveau monumental <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance.<br />

A l'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Scie, les grès (ou « graiz ») se rencontrent en énormes masses, à<br />

surface mamelonnée atteignant jusqu'à 10 m dans leur plus gran<strong>de</strong> dimension, emballées à <strong>la</strong><br />

base <strong>de</strong>s sédiments paléogènes dans les poches <strong>de</strong> sables thanétiens creusées dans les craies.<br />

Le déb<strong>la</strong>iement au Néogène <strong>de</strong>s sédiments argileux et sableux qui les recouvraient a isolé les<br />

grès à <strong>la</strong> surface du p<strong>la</strong>teau cauchois (Doré et al., 1987). La roche, gris c<strong>la</strong>ir ou rose vio<strong>la</strong>cé, à<br />

éc<strong>la</strong>t gras et cassure conchoïdale, est un quartzite très dur. La périphérie <strong>de</strong>s blocs, moins<br />

fermement cimentée, est friable, poreuse et <strong>de</strong> couleur jaune. Vers leur base, les masses<br />

gréseuses renferment <strong>de</strong>s silex plus ou moins altérés.<br />

Dès <strong>la</strong> fin du XV e les exploitations à l'air libre ou « gréières » se multiplient sur le p<strong>la</strong>teau,<br />

spécialement dans le pays « ès P<strong>la</strong>ins », entre Veules et Saint-Valéry-en-Caux, dont le port est<br />

le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s bateaux chargés <strong>de</strong> pierres. Le centre <strong>de</strong> l'activité se situe à Blossevillesur-Mer.<br />

Cette industrie a modifié <strong>la</strong> toponymie locale et imposé à plusieurs noms <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges<br />

le suffixe significatif <strong>de</strong> « les-Grès » (Noël, 1950).<br />

Malgré <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> transport par mer, l'utilisation <strong>de</strong>s grès est restée localisée entre<br />

Fécamp et Dieppe. Elle a fort peu intéressé le Talou (soubassement <strong>de</strong> l'église du Tréport).<br />

Vers le sud, le pays du grès se prolonge par l'ouverture <strong>de</strong> petites exploitations périphériques<br />

entre Saint-Saëns et Buchy (Varneville-les-Grès, Rocquemont) et autour <strong>de</strong> Bolbec (Val-au-<br />

Grès). Le grès a été très utilisé au XVI e siècle. On en a fait <strong>de</strong>s soubassements (ou « solins »)<br />

étanches appréciés en pays pluvieux, voire <strong>de</strong>s murs entiers, un peu lourds mais<br />

in<strong>de</strong>structibles. Presque toutes les églises cauchoises en sont pourvues et plusieurs, par<br />

exemple celles d'Offranville et d'Ocqueville, sont entièrement bâties avec ce matériau<br />

(Cochet, 1850). On le retrouve dans les châteaux et les manoirs (Avremesnil, Crasville<strong>la</strong>-<br />

Roquefort, Silleron à Angiens) sous forme <strong>de</strong> solins, <strong>de</strong> chaînes et d'encadrements <strong>de</strong> fenêtres.<br />

Dans <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Dieppe, le grès a été le principal constituant du port primitif (quai <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vase)<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> muraille d'enceinte. Son emploi intensif au cours du XVI e siècle a conduit l'abbé<br />

Cochet à qualifier ce siècle d'âge du grès, et à lui attribuer <strong>la</strong> valeur d'un marqueur<br />

chronologique (Cochet, 1866).<br />

Le même auteur a reproché au grès d'être une « pierre rebelle, froi<strong>de</strong>, d'une pâte dure, d'une<br />

teinte désagréable à l'oeil » et même d'être « anti-monumentale et anti-artistique ». Il est vrai<br />

que le sculpteur a rencontré <strong>de</strong> sérieuses difficultés à travailler ce matériau ; cependant <strong>de</strong><br />

nombreux calvaires, <strong>de</strong>s baptistères (Blosseville) et surtout les piliers ornés <strong>de</strong>s églises <strong>de</strong><br />

Longueil et <strong>de</strong> Varengeville sont <strong>la</strong> preuve que <strong>la</strong> roche n'est pas indomptable.<br />

La brique ou le début <strong>de</strong> l'uniformité monumentale.<br />

Les Gallo-Romains ont connu les tuiles et les briques p<strong>la</strong>tes. La fabrication <strong>de</strong>s tuiles (ou<br />

« tieulles ») semble avoir perduré tout au long du Moyen Age. La fabrication <strong>de</strong>s briques<br />

reprend, au milieu du XV e siècle après s’être interrompue durant les Gran<strong>de</strong>s Invasions. En<br />

1456, une briqueterie est en activité à Longueville (76), et l'ont fit venir un spécialiste <strong>de</strong><br />

Hesdin en Artois pour en monter une autre à Arques (Cochet, 1866).<br />

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