Tableau 15 JOPAL : répartition des sous-classes les ... - Luc Quoniam

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CHAPITRE 2 – LA MISE EN RELATION DES LANGAGES DOCUMENTAIRESdans leur structure et que dans leurs postulats. Deux grands courants s’affrontent sur cepoint : les relations doivent-elles être élaborées a priori ou a posteriori ? Cette questionest d’autant plus importante que l’apparition des calculateurs dans les années 60 offrirade nouveaux outils au courant a posterioriste pour concevoir des classificationsautomatiques dans deux directions distinctes. La première au sens de l’analyse dedonnées, c’est à dire « l’exploitation de l’information contenue dans un tableau dedonnées » (112) et la seconde plus amont dans la chaîne documentaire au sens del’attribution automatique d’un code de classement à un document. Les deux peuventégalement se rejoindre car une classification est d’autant plus pertinente qu’elle ne sebase pas sur une seule information mais sur la mesure de l’association de plusieursobjets (113) , le degré de cooccurrence des paires de mots clés, par exemple. Cesdéveloppements toucheront peu les recherches déductives sur les classifications qui sontsurtout développées dans les banques de données factuelles et statistiques car, parnature, leurs données se prêtent bien au calcul numérique (114) .A l’opposé des travaux sur les classifications automatiques, le CLASSIFICATION RESEARCHGROUP (GB), très sensible aux développements des classifications à facettes, dans soneffort de fonder une nouvelle classification universelle sur une base reflétant un ordre dumonde réel, sera même séduit, un moment, par la théorie des niveaux d’intégration deJ.K. Feiblemann dans laquelle l’univers s’est constitué en niveaux successifs decomplexité croissante. L’opposition avec la recherche américaine sur les langagesdocumentaires, représentée par Lancaster, était à cette époque très marquée car pour cetauteur, une entrée de classification ne se justifie que si elle est utile pour classer au moinsun document réel ("la caution des textes"). Ce principe pragmatique se retrouve dansl’élaboration et le fonctionnement de la classification de la Library of Congress. Mais àpartir des années 80, c’est la tendance a posterioriste du CRG qui sera vivement critiquéepar certains auteurs comme Frohmann et surtout D. Austin qui développera le systèmePRECIS (Preserved context indexing system) (115) : fondé sur la théorie des facettes, celangage comprend un ensemble de règles très détaillées qui prescrivent comment lestermes d’indexation matière doivent être organisés dans une suite ordonnée, ce quidonnera le nom d’indexation en chaîne. Pour Austin, l’aspect passerelle entreclassification et indexation (ce système produit automatiquement les index alphabétiquesmatières de la British National Bibliography) ou les applications multilingues de PRECISsont moins importants que son principe théorique : selon lui, il est essentiel de limiter, parexemple, le nombre d’objet possible à 3 classes (chose, action, propriété) et à deux typesde relations (grammaticales : être, avoir, faire, se trouver à, et logiques : les 3 opérateursbooléens) parce qu’elles représentent les relations sémantiques a priori réelles, relations49
CHAPITRE 2 – LA MISE EN RELATION DES LANGAGES DOCUMENTAIRESévaluées comme primitives (116) , voire infra-lingusitiques (117) . Le retour du courant aprioriste, voire ontologiste, consacre une critique de fond contre le courant a posterioriste :si les relations sont définies a posteriori, alors chaque domaine génère ses propresrelations et il n’est plus possible de construire un système général. Aussi paradoxal quecela puisse paraître, on peut se demander dans quelle mesure les défenseurs desclassifications et de leur bilan (118) , à la recherche des "hiérarchies perdues" et de leurrefondation théorique, leur trouvant une utilité accrue dans des développementsrésolument conceptuels jusqu’à proposer, comme Dahlberg, qu’elles deviennent unescience autonome (119) n’ont pas contribuer à les éloigner du terrain documentaire etfavoriser l’irrésistible diffusion des langages d’indexation.2.1.3 Les langages à structure combinatoireLe domaine des langages combinatoires, pourtant plus récent que celui desclassifications, est très foisonnant mais parfois confus. Le lien avec les classificationstransparaît cependant à travers la continuité de certaines problématiques. Deux typesd’indexation sont très souvent opposés : celle libre et celle contrôlée. L’indexation libre 5consiste à créer un index avec tous les mots (non vides) extraits d’un document. Cetteproduction de mots clés présente plusieurs avantages :1. exhaustivité de l’index2. introduction immédiate des termes nouveaux3. très faible coût de production4. pas de mise à jour, etc.Cependant, ces avantages se paient d’inconvénients tout aussi nombreux :1. prolifération des entrées du lexique (ex. : index, indexé, indexés, etc.) (120)2. absence de rapprochement sémantique entre les expressions(ex. : navire/gouvernail, frottement/abrasion/usure, transgénique/OGM, etc.)3. ambiguïté de certaines expressions (ex. : mémoire de forme, détection, etc.)4. instabilité du vocabulaire (ex. : trains rapides, à grande vitesse, TVG, etc.)5J. Chaumier estime que cette expression relève du contresens parce que se référant aux index au sensinformatique du terme (fichiers inversés). Si effectivement il ne s’agit pas d’une opération d’indexationintellectuelle stricto sensu, l’expression indexation libre paraît suffisamment univoque et signifiante pourêtre employée telle quelle.50
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