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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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tenir. Sans mot dire, je lâchai donc la douille. Une fâcheuse coïncidence voulut que lespieds de l'officier supérieur fussent sur sa trajectoire. Un hurlement de douleur, et jecompris que la bêtise était faite. Le colonel, les orteils sauvagement traumatisés, sortit demon champ visuel et je pus poursuivre normalement ma mission.Après ce modeste fait d'armes, je restai encore trois semaines aux armées. La guerrefinie, j'avais la possibilité de faire valoir mes droits à l'obtention d'un sursis d'études, pourentreprendre avec J. Pouydebat, mon ami mobilisé avec moi au C.O.A., des recherches àla faculté des sciences. Je renonçai à suivre les E.O.R. (Elèves officiers de réserve) etpassai honnêtement les épreuves pour devenir brigadier.Au C.O.A., je n'ai jamais exercé les fonctions de brigadier. Si j'avais effectué despériodes de réserve, j'aurais pu poursuivre l'ascension dans la hiérarchie militaire.Ma mission, limitée dans le temps, ne m'avait pas permis de montrer une valeurexceptionnelle dans cette branche d'activité.- 2 -PREMIERS PAS DANS LA SCIENCEFaut-il considérer comme un premier pas dans la science mes premières expériencesde prestidigitation ? Peut-être, car l'habileté manuelle n'est pas inutile dans un laboratoireencombré d'éprouvettes.J'avais commencé à dix ans à l'école Francin de Bordeaux, et je récidivai aprèsl'obtention de mes diplômes universitaires. Bien que mes publics fussent très variés,j'avais l'impression d'abuser de la sollicitude de certains de mes fidèles.Ils prétendaient que mon élocution était bonne, que les raffinements de la languenationale ne m'étaient pas étrangers et que je faisais honneur à l'esprit français.Ces propos élogieux me comblaient d'aise, mais j'éprouvais quelques scrupules àabuser de leur courtoisie.Ils ne m'empêchèrent pas de porter mon savoir-faire à l'étranger. Comme j'avaissouvent l'occasion de participer à des congrès internationaux et que ma connaissance del'anglais universellement employé n'était que sommaire, j'en tirais argument pourreprendre mes exercices.La vérité m'oblige à dire qu'à New-York, Moscou et ailleurs, j'obtins, après Paris etBordeaux, de nombreux succès. Il est vrai que je présentais ces numéros, à peu prèstoujours les mêmes, à la fin des banquets officiels, au moment du dessert : lescongressistes n'avaient plus les tomates des hors-d'oeuvre à jeter sur l'artiste etl'euphorie procurée par les boissons les empêchaient d'être trop attentifs aux défauts dela prestation.A l'issue d'une soirée mondaine et travestie dont le thème était " le cirque ", chacunprésentait, en costume adapté, quelque démonstration artistique. Pour moi, ce fut laprestidigitation.Il faut préciser qu'en ce domaine il existe deux spécialités: la prestidigitation fondéesur la manipulation, qui demande beaucoup de dextérité et de travail, et celle quifonctionne grâce aux " trucs " ; c'est cette dernière que j'avais choisie.Il suffit d'attirer l'attention des spectateurs sur des détails inutiles pendant que vousréalisez vos manipulations. Ceci est plus facile avec des gens ayant plus d'un grammed'alcool dans le sang qu'avec des personnes à jeun ou des enfants. Ceux-ci furenttoujours les plus enthousiastes au cours de premières communions, de mariages ou defêtes. Mais ils furent les plus exigeants, d'autant plus qu'ils se groupaient en cercle autourde moi, le plus près possible de surcroît. J'avais beau avoir acquis une grande expérience,j'avoue que j'éprouvais souvent beaucoup de difficultés à effectuer mes tours avec cesspectateurs lucides et attentifs. En effet, comme ils étaient très près, mes supercheriesleur échappaient difficilement.

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