A Norbert,Grand enfant devant l'éternel, personnage haut en couleurs, sachant manier le verbe,tu animais les réunions avec brio et humour ; mais derrière ces attitudes de personnagefarfelu, il ne faut pas oublier que tu étais à l'écoute d'autrui et que tu savais cultiverl'amitié avec un grand " A ". Très croyant, tu te disais l'envoyé du Tout Puissant afin desoulager la souffrance humaine, car tu étais un scientifique érudit.Tu fis la découverte d'une molécule qui a la propriété de réguler la santé du corps etde l'esprit ; mais dans le système mercantile de la santé, une thérapie généreuse globaleet peu onéreuse n'intéresse pas le monde du profit. Maintes personnes furent soignées,guéries et te glorifièrent. Toi, par humilité, tu n'en retirais aucune fortune.Les décennies passèrent, tu oeuvrais au bien-être de l'humanité, mais, fatigué, déçu,tu as décidé d'aller faire le voyage de l'au-delà.Tu nous manques.Sylvie, Françoise et Marie-OdileTes amies,
PREFACEpar Loïc Le RibaultJ'ai rencontré Norbert Duffaut le 23 mars 1982 au cours d'une exposition scientifiqueorganisée à la Bourse du commerce de Bordeaux.Il tenait le stand du Laboratoire de Chimie Organique du Silicium et de l'Etain del'université, et moi celui du C.A.R.M.E. 1 , le laboratoire de microanalyse que je venais decréer à La Teste, près d'Arcachon. Nos seuls visiteurs étaient ceux qui gardaient lesautres stands.Sur celui de Norbert, un mot m'avait frappé : silicium. Sur le mien, un mot avait attirél'attention de Norbert : sable.Car le sable, comme chacun sait, est essentiellement constitué de silicium.Nous avions donc un point commun !Comme nous n'avions pratiquement personne à accueillir, nous avons passé trois joursà parler ensemble. Il fallait bien tuer le temps.C'est alors que nous avons découvert que nous travaillions sur le même sujet, pardeux approches différentes mais complémentaires : en 1957, Norbert avait découvert lemoyen de solubiliser une molécule de silicium organique de synthèse et, depuis cettedate, avait prouvé l'extraordinaire efficacité thérapeutique de celle-ci en travaillant avecdes médecins. Cette molécule était le D.N.R. En 1975, j'avais découvert fortuitement despropriétés identiques à une molécule de silicium organique naturelle présente sur certainstypes de grains de sable. Depuis cette époque, avec la collaboration de médecins et dethérapeutes, je testais celle-ci pour le traitement de différentes affections.Notre collaboration allait durer onze ans, jusqu'au funeste 15 novembre 1993, oùNorbert décida, semble-t-il, de mettre fin à ses jours. Il n'était pourtant pas homme àbaisser les bras...Nous étions très différents.Ainsi, dans son livre, cite-t-il nommément les rares amis qui ont osé l'aider, mais pardélicatesse passe sous silence le nom des médiocres qui n'ont pas cru en sa découverte,qui craignaient l'efficacité du D.N.R. ou qui l'ont exploité. Dans mes ouvrages, aucontraire, c'est par prudence que je ne cite pas le nom de ceux qui m'ont aidé, maisimprime en toutes lettres avec rancune celui des cloportes qui m'ont volé, plagié ou ruiné.Il était très croyant, je suis un mécréant plaqué soufre pur.Il cherchait à persuader, je veux conquérir.Jamais il ne constitua la moindre banque de données concernant ses résultats, je suisun maniaque des dossiers bien rangés.Alors que je fuis comme la peste toute festivité même amicale, il aimait ces réunionsqu'il animait joyeusement avec des tours de prestidigitation, les poches toujours bourréesde farces et attrapes. Mais Norbert était un clown triste, et personne ne s'en rendaitcompte.Il jouait au loto, je déteste tous les jeux de hasard.Il aimait sa région, l'Aquitaine, où, en tant que Breton, je me suis toujours sentiétranger.Il rêvait du prix Nobel, j'ai toujours considéré que celui-ci n'avait aucune valeur parcequ'il faut l'acheter au prix de bien des compromissions.J'ai gardé de mon séjour forcé dans la marine française un souvenir cauchemardesque.Norbert portait toujours et en toute circonstance une casquette d'officier de marine dont ilchangeait scrupuleusement la coiffe aux dates réglemen-taires : blanche en été, bleue enhiver.1 Centre d'Applications et de Recherches en Microscopie Electronique