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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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atoxique.L'expérimentation commença vers le 10 décembre 1957 sur une personne qui avait uncancer du sein et de nombreuses métastases. Le sein avait été enlevé mais dans cetterégion s'étaient développés six petits nodules. Kakao fit une injection d'un centimètrecube dans deux des nodules. L'opération fut répétée deux fois par semaine. Je venaisdans le service une fois par semaine. Tout le monde me regardait avec curiosité, maissans trop d'hostilité. J'étais étonné d'entendre le personnel parler avec assurance duD.N.1, comme de la pénicilline ou de la cortisone. J'étais fier de voir mes initiales D et Navoir acquis droit de cité. Je n'allais pas, par discrétion, dans la salle des malades. J'avaisl'assurance verbale du Patron, du chef de clinique et de Kakao que le traitement étaitpoursuivi scrupuleusement. Sans beaucoup de conviction sur l'issue favorable de l'expérimentation,je partis en vacances pendant la période de fin d'année. Le seul résultat positifétait que je n'avais pas été expulsé du service comme indésirable.Au début de l'année 1958, lorsque je revins dans le service, je crus me trouver en pleinSahara. Après avoir échangé quelques voeux académiques avec le patron, celui-cim'envoya voir le chef de clinique. Celui-ci étant absent en raison d'un légerrefroidissement, je cherchai l'interne Kakao. A la suite des changements de services en find'année, Kakao était parti à Tastet-Girard (à trois kilomètres). Le nouvel interne n'étaitpas au courant de l'expérimentation du D.N.1 et me conseilla de revenir.Je revins une semaine après. Le chef de clinique était là. Un moment désemparé, aprèsavoir téléphoné pour se renseigner sur les coordonnées de la malade qui n'avait pas reçude D.N.1 depuis plus de quinze jours, il se dirigea avec le patron vers la patiente etl'examinèrent. Ils faisaient beaucoup de commentaires sans me regarder, donc sans mefusiller du regard. J'étais un peu à l'écart du groupe des étudiants et de leurs maîtres quiexaminaient la première malade au monde, cancéreuse de surcroît, traitée au D.N.1.L'attente me paraissait longue, voire interminable. Enfin, le patron s'adressa à moi etdit : " Les six nodules ont disparu, on peut continuer à soigner les malades avec le D.N.1. "Pendant quelques instants, l'oxygène m'avait quelque peu fait défaut et j'avais compris ceque pouvait être la strangulation tant ma difficulté à déglutir avait été grande au cours decet examen clinique.En ce qui concerne l'expérimentation du D.N.1, aussitôt dit, aussitôt fait. Deuxmalades ayant des tumeurs apparentes furent traitées de la même manière. Les résultatsfurent positifs.Depuis quelques jours, j'avais à nouveau lié amitié avec un médecin récemmentinstallé à Bordeaux : Jacques Janet. J'avais quelques années auparavant assisté à lasoutenance de sa thèse et participé aux festivités qui avaient suivi.Par la suite, je l'avais perdu de vue. Il était en effet parti pendant deux ans à Tahiti. Labeauté du pays, l'accueil particulièrement agréable des habitants, leurs "Ia orana ohé!"(" bonjour " dans la langue du pays) toujours pleins de sincérité et de spontanéité, luiavaient beaucoup plu. Malheureusement, il n'avait pas pu s'insérer profession-nellementdans cette île de rêve qu'il devait me faire connaître six ans plus tard.Lorsque je le revis à son retour de Tahiti, Jacques Janet était installé comme médecinspécialiste en gastro-entérologie près de la gare Saint-Louis. Jeune et dynamique, il avaiteu l'avantage de s'enthousiasmer pour une technique merveilleuse pour sa spécialité :l'ionocinèse. Dans son jeune temps, un ophtalmologue éminent, le docteur Morisot, avaitmontré les possibilités immenses du courant continu pour soigner notamment lescataractes et les glaucomes. Sa clientèle s'en trouvait ravie. Malheureusement, sestravaux ne furent jamais pris en considération par ses confrères. Lui aussi connut lemépris de ses contemporains, qui ne voulurent jamais utiliser ni ses techniques ni sesthérapeutiques efficaces.Rappelons que la galvanothérapie ou ionisation fait simplement appel à un générateurde courant continu en possession d'au moins tous les radiologues. Cette technique futemployée en médecine dès l'apparition de l'électricité vers 1900. Les médecins utilisaienten général le salicylate de sodium. Les résultats étaient bons pour l'époque. Mais en1936, lorsque la chimiothérapie fit de grands progrès avec l'utilisation des sulfamides,l'ionocinèse fut pratiquement abandonnée.Le docteur Janet reprit l'ionisation sur des bases plus scientifiques et fit appel à

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