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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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éviter que la recherche ne soit assimilée à un petit ordinateur qui permet d'équilibrer lenombre des ambulances qui arrivent avec celui de celles qui partent. Ceci se passait vers1964.N'ayant pas pris rendez-vous, il me fut très difficile d'obtenir un entretien avec ledirecteur des recherches. Dans un long couloir, je pus finalement l'aborder et lui exposerl'objet de mes démarches. Se disant intéressé par mes propos, il me mit immédiatemententre les mains de son adjoint.Celui-ci m'écouta poliment, puisqu'il exécutait les ordres de son chef.Je lui montrai les premiers tirés à part 8 concernant l'utilisation du D.N.R. dans letraitement du cancer.Parmi les malades ayant bénéficié du produit figurait Roland Dorgelès, président del'Académie Goncourt. Mon interlocuteur, qui le connaissait, fut ému d'apprendre que leD.N.R. avait guéri un homme aussi éminent. Il s'intéressa vaguement à la formule enfredonnant un air à la mode et partit occulter à tout jamais le flacon de D.N.R. dans unplacard.Au moment où il revenait, je lui demandai si l'expérimentation allait vraiment êtreentreprise ; il opina du chef et me conseilla de repasser dans deux ou trois mois.Comme convenu, je revins trois mois après. Je revis le réceptionnaire du D.N.R. On neput me donner de nouvelles de la pseudo-expérimentation. En effet, celui qui était censél'effectuer avait les oreillons.A mon grand regret, je dus décrocher et laisser les cancéreux français nous quitter àraison de deux cent cinquante mille par an avec des thérapeutiques peut-êtrerenouvelées mais homogènes par leurs résultats toujours catastrophiques.Par la suite, ce torpilleur du D.N.R. donna sujet à une émission d'une heure à latélévision. Vingt millions de téléspectateurs le virent errer dans les couloirs de son servicehospitalier sans jamais le voir entrer dans les salles des malades.Deux cent cinquante mille personnes à loger tous les ans pour l'éternité, cela ouvredes perspectives particulièrement prometteuses ; mais pour les constructeurs denécropoles seulement.Dans ce gigantesque service où les malades étaient en perpétuel renouvellement, leD.N.R. était donc automa-tiquement voué à la poubelle. Au lieu de le faire contribuer àanéantir cette géhenne putride, on l'avait plongé dans un placard.Cette défaite parisienne me traumatisa un certain temps, mais mon habitude du yogame permit, par des respirations adaptées, de récupérer assez vite.A cette époque, les Américains étaient forcés de reconnaître que, malgré un crédit desept milliards de dollars pour vaincre le cancer, le nombre des morts causés par cettemaladie avait augmenté. Avec une objectivité louable, ils reconnaissaient n'avoir pascherché dans la bonne direction.Au contraire, le grand responsable français qui m'avait éconduit expliqua paisiblementà un journaliste qui l'interrogeait que tout était satisfaisant pour la guérison du cancer. Ilest vrai qu'il s'agissait de celui du rein chez le nourrisson. Comme le journaliste s'élevaitcontre son optimisme et alléguait les déclarations américaines au sujet du cancer dupoumon, il répondit sans sourire : " Ils fument trop ! "Un peu plus tard, un de ses collaborateurs édita un ouvrage de trois cents pagessemblant s'adresser aux sains d'esprit et qui pouvait se résumer ainsi : " Pour ne pasavoir le cancer, ne fumez pas, ne prisez pas, ne chiquez pas ! "Mes démarches à Paris pour concourir à lutter contre le cancer avec le D.N.R. simpleou amélioré se soldèrent donc par un échec. Il faut avouer que, pour commencer, jem'étais attaqué au fléau le plus redoutable de notre siècle." Et pourtant, elle tourne ! " avait dit Galilée avant moi.Le D.N.R., même utilisé seul (ou, mieux, après addition de quelques oligo-éléments)8 Lorsqu'un auteur publie un article dans une revue, il reçoit des exemplaires de celui-ci, mais non de la revue complète. C'est cequ'on appelle les tirés-à-part (ND LLR)

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