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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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Les choses en seraient restées là et le Panzizitisme se serait peut-être éteint si jen'avais pas participé aux banquets de fin d'année de l'Ecole de chimie de Bordeaux et dequelques autres associations para-scientifiques. Après le discours de clôture du président,il était de coutume de se séparer poliment.Or, une année où les libations avaient peut-être été plus nombreuses qu'àl'accoutumée, l'assistance, sur l'Air des lampions, me demanda un laïus. En une dizainede minutes j'expliquai que je ne pouvais pas chanter pour ne pas faire hurler mes amis etque je ne savais pas raconter d'histoires drôles. Je terminai mes propos en exposant manouvelle philosophie. Ce fut un franc succès. La teneur en alcool du sang de mescollègues explique peut-être en grande partie les applaudissements nourris qui saluèrentmon exposé.Un peu grisé par ce succès inattendu, je leur expliquai ce qu'était la Vaginette. Cetinstrument de musique, qui ressemblait à la varinette 6 , n'avait rien d'érotique. Fabriquéen bois des îles, muni d'un orifice central et de deux membranes latérales, il donnait lessons harmonieux du violon, du violoncelle, du tambour, du cor de chasse et de la grossecaisse. Il avait d'ailleurs été utilisé dans cent dix sept pays, y compris les protectoratsfrançais. Je fus également applaudi très frénétiquement.Désormais, toutes les fois que j'assistais à un banquet, au moment où les libations tropabondantes poussent à la somnolence, mes amis, implacables, me demandaient toujoursl'exposé sur le Panzizitisme. Certains d'entre eux l'avaient entendu de si nombreuses foisqu'ils connaissaient le texte mieux que moi.A la Cité universitaire, avec mon ami Edouard Douat, nous essayâmes également departiciper à la gestion de cet établissement. Tous les ans, en effet, avaient lieu lesélections du C.O.C.U. (Comité d'Organisation de la Cité Universitaire).Les étudiants, ou du moins ceux qui s'intéressaient à la gestion, venaient déposerleurs bulletins de vote dans une urne de fabrication sommaire.Cette année-là, un petit groupe d'étudiants, parmi lesquels je figurais aux côtésd'Edouard Douat, décida de former une liste pour bouter hors du C.O.C.U. les anciensgestionnaires.Nous avions un plan bien structuré et des propositions nettement formulées :1°) L'heure était grave, puisque l'horloge ne sonnait plus.En effet, la Cité universitaire possédait une horloge magnifique qui, depuis denombreuses semaines, présentait plus que des signes de faiblesse. Les essais de remiseen état avaient été vains et une partie de la vie de la Cité s'en trouvait perturbée.2°) Nous voulions de la lumière dans les esprits et dans les vespasiennes.Car, depuis quelque temps, les édicules étaient plongés dans l'obscurité le soir, soitparce que les services d'entretien étaient déficients, soit parce que certains pensionnairesindélicats s'approvisionnaient de manière arbitraire dans ces lieux secrets pour remplacerleurs ampoules électriques hors d'usage.3°) Point tranchant de la question : nous n'avions plus de couteaux.Tout simplement parce que, quelques semaines avant les élections, un repasseur decouteaux était venu proposer ses services à l'économe de la Cité.Ce dernier, trouvant la proposition propice, confia les sept cents couteaux del'établissement à ce spécialiste providentiel. Comme cette journée était ensoleillée et quel'ombre des arbres se projetait rue de Budos, à l'extérieur de la grande grille, le repasseurde couteaux prétendit vouloir profiter de l'ombre pour mieux effectuer son travail etquitta l'enceinte de la Cité universitaire.Nul ne sut quel fut son emploi du temps pendant les heures qui suivirent. Ce qui estsûr, c'est qu'au repas du soir les pensionnaires n'avaient plus de couteaux pour couperleur viande.Il fut possible à la direction, bien plus tard, de récupérer la majeure partie descouteaux à Mériadeck qui, à cette époque, était en particulier un marché aux puces. Ilétait facile d'identifier les couteaux, puisque l'inscription Cité Universitaire était gravée surchaque manche.6 J'avoue avoir cherché partout une définition ou une description de la varinette, mais ne rien avoir trouvé... Peut-être s'agit-il toutsimplement d'une faute de frappe du mot clarinette ? (ND LLR)

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