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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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Avec des adultes souvent en train de somnoler, la tâche était plus aisée.Amené à opérer loin de Bordeaux, j'emportais tout mon matériel et avais faitl'acquisition d'un chapeau claque, tant j'avais éprouvé de difficultés à obtenir desrécipients convenables, à Moscou en particulier.J'avais éliminé le tour des anneaux, car j'avais tendance à le manquer après avoirprofité des boissons alcoolisées au cours des banquets. Toutes mes prestations ne furentpas des triomphes, en particulier lorsque je voulais donner mon spectacle devant despersonnes repues, dans la position debout.J'ai souvenance d'un échec retentissant au cours d'un mariage. Dans une salle malsonorisée étaient réunies deux ou trois cents personnes qui ne me connaissaient guère.Non seulement elles n'entendaient rien mais, étant debout, elles assimilaient mal lechampagne et les liqueurs qui leur avaient été dispensés de manière trop généreuse. Endix minutes, elles eurent regagné leurs tables respectives pour digérer à l'aise. Seulsétaient restés une vingtaine de mes amis, navrés pour moi de ce désintéressementgénéral. Je n'en fus cependant pas vexé le moins du monde. Toutefois ceci me servitd'enseignement : dès ce moment je n'opérai plus que devant un public confortablementassis. Il pouvait ainsi profiter du repas qui lui était servi et j'avais l'impression que lesspectateurs s'étaient intéressés à mon spectacle puisqu'ils n'avaient pas quitté leur place.Je continuais à jouer en France et à l'étranger, à l'occasion de mariages, de banquetsd'amicales ou de congrès internationaux. Un académicien d'un très grand pays que jerencontrais fréquemment me confia même un jour qu'il appréciait mes communicationsscientifiques qu'il trouvait toujours brillantes, mais qu'il suivait avec un intérêt au moinségal mes spectacles de prestidigitation. Etait-il sincère ou ironisait-il ? Je ne sais. Il est vraique le D.N.R., dont je parlerai plus loin, lui avait servi pour rétablir une santé chancelante.C'était peut-être une manière délicate de me témoigner sa reconnaissance. En tout cas,elle était originale, car personne ne l'a réutilisée à mon égard.Au cours de mes études à la faculté des sciences, comme pendant mon enfance, rienne me permettait de penser que je deviendrais un jour idéaliste, défenseur passionnéd'une cause. Je suivais les cours de la manière la plus banale du monde. Parmi mescollègues et amis, je n'étais pratiquement jamais le premier et n'avais pas grand-chose àleur suggérer d'original pour guider leurs activités ou leurs loisirs.Apparemment, mon comportement changea lorsque j'entrepris des recherches àl'université. Je logeais à la Cité universitaire, rue de Budos. Edouard Douat qui, après avoirédité un journal clandestin sous l'occupation, était devenu le directeur de L'Escholier,organe des étudiants bordelais, me sollicita pour écrire dans son périodique. Il me fallutdonc faire des reportages. Je publiai mon invention : La Vaginette.Au laboratoire, la vie était également trépidante : l'élément féminin nous astreignait àune vie mondaine active. Mes collègues de laboratoire me suggérèrent de jeter lesfondements de la nouvelle philosophie : le Panzizitisme. Ce fut un succès, voire untriomphe, parmi le cercle étroit de mes amis et de tous les pensionnaires de la citéuniversitaire. L'Escholier, où j'exposais ma doctrine, décupla mon audience.Qu'était-ce que le Panzizitisme ?Avec un ami de laboratoire, Jean Pouydebat, nous avions l'habitude d'employer lesmots zizi et zinzin et de leur donner une multitude de sens dans notre conversation : c'estainsi que furent établis les fondements de la nouvelle philosophie.Publiée dans L'Escholier, elle en fit sourire plus d'un, rue de Budos, mais il n'y avait làque trois cents pensionnaires. Tous les mois un nouveau numéro paraissait, maispersonne ne pensait à devenir Peigne-Zizi.Les principes de cette philosophie d'avant-garde à mes yeux furent rapportés dansL'Escholier à peu près de la manière suivante :Le PANZIZITISMEPar le Panzizitisme, j'ai voulu transposer dans le domaine moral et spirituel desméthodes de travail qui ont fait leurs preuves dans la science et dans l'industrie ; je veuxparler de la normalisation et de la standardisation, qui sont des rationalisations deméthodes de travail.

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