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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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- 3 -LE D.N.1.Au mois d'avril 1957, mon ami Mirande, qui était chef de clinique en ophtalmologie, memit en relation avec un de ses amis.Celui-ci avait près de trente cinq ans, mais n'avait pas encore soutenu sa thèse, bienqu'il eût terminé sa sixième année de médecine depuis fort longtemps. Ce chercheur àl'esprit curieux travaillait dans de nombreux domaines. Lorsque je le connus, il cherchaitavec un ingénieur agronome un composé chimique pour arrêter la pousse des bourgeonsdes plants de tabac.L'huile de paraffine donnait de bons résultats. Il vint me voir pour me demander ce queje pensais de l'emploi éventuel des huiles de silicones en ce domaine.Je formulai un avis très favorable. Des essais eurent lieu. Les résultats furent jugés trèsencourageants. Mais il parut souhaitable d'utiliser une solution, beaucoup plus fluide. Ilavait en sa possession un échantillon de silanolate de potassium de fabricationindustrielle. Il me demanda de lui préparer une solution stable à pH voisin de 7 pourappliquer sur les couches sous-somatiques de plantes. Je préparai une telle solutionaqueuse par addition d'un acide organique : l'acide ascorbique.Comme il utilisait épisodiquement le microscope électronique 7 d'un institut derecherche anticancéreux, je lui demandai d'essayer dans cet institut ce produit quej'appelai le D.N.1 (Duffaut Norbert n° 1) sur des rats ayant reçu une greffe cancéreuse T8. Il me donna l'assurance que ce serait fait rapidement, puisque l'acide ascorbiquepourrait avoir un rôle bénéfique sur les cellules cancéreuses (!!). Le rôle des composésorganosiliciés, nous n'en parlions même pas. Dans le cas le plus favorable, ils ne devaientjouer qu'un rôle de véhicule subalterne.Avril, mai, juin se passèrent sans qu'il me donnât le résultat de l'expérimentation. Il mefaisait toujours des promesses. Il me parlait de travaux en cours, de recherches sur lepoint d'être entreprises, mais jamais de résultats précis. Il émoussait ma patience tant ilfaisait miroiter des perspectives alléchantes pour des essais sur les rats cancéreux.Ma patience me faisant défaut, j'appelai par téléphone le chef de service de l'instituten question et appris que l'expérimentation n'avait jamais été entreprise. Comme lepseudo-expérimentateur n'allait jamais dans cet établissement, les résultats n'étaient pasprêts à être publiés!!! Ma consternation fut grande et ma déception amère.La Providence voulut qu'à cette époque je rencontre incidemment un chef de cliniqueen radiologie. Je le connaissais depuis de nombreuses années mais je ne le voyais plusdepuis quelques mois. Je lui exposai mes projets de faire expérimenter mon D.N.1 encancérologie. " Viens donc voir le patron ", me dit-il.Le rendez-vous fut pris. Je comparus devant le patron, le chef de clinique ami, desagrégés hostiles, des internes goguenards et quelques étudiants faisant leur spécialitéattentifs mais sceptiques.Dans mon exposé, ignorant tout sur le cancer, je m'accrochais tant bien que mal auxpropriétés réductrices de l'acide ascorbique, à l'abondance de silicium sur terre. Ce futpratiquement un monologue. Le patron, très savant en physique mais beaucoup moins enchimie, hochait la tête ou obtempérait du chef de temps en temps. Je ne savais commentanalyser la situation. N'étant pas interrompu, je poursuivais mes propos dans unbrouillard épais, essayant de faire de temps en temps un peu d'esprit pour dériderl'agrégé de radiologie à l'aspect sinistre responsable d'innombrables décès.Finalement, le patron autoritaire prit la parole et me dit que je venais de tenir despropos qui étaient tout à fait en harmonie avec les idées du temps !!!" Kakao ", surnom folklorique d'un interne du service que je connaissais également,mais qui n'avait pas osé intervenir en ma faveur au cours de mon exposé, fut désignépour commencer l'expérimentation du D.N.1.Entre temps, des essais de toxicité sur les rats avaient démontré que mon produit était7 Il s'agit bien entendu d'un microscope électronique à transmission, et non à balayage (N.D. LLR)

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