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LES TRIBULATIONS D'UN DECOUVREUR NON ... - Amessi

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Au moment des élections, nous n'avions pas récupéré nos couteaux, et le sujet étaitd'actualité.Après une semaine d'intense campagne électorale haute en couleurs, notre listesemblait gagnante d'après les sondages effectués auprès des pensionnaires. Il n'y avaitaucune passion dans nos propos ni nos attitudes, nous voulions avant tout faire triompherle folklore estudiantin. Nous nous amusions donc bien au cours des réunions préélectoraleset nous ne nous prenions d'ailleurs pas assez au sérieux. C'était la premièrefois qu'une deuxième liste se présentait.Le bureau de vote étant sommaire, l'isoloir était symbolique et il n'y avait pas mêmede liste officielle des pensionnaires. On pointait vaguement les gens qui se présentaientsur une feuille blanche.Le président sortant qui préparait le métier d'avocat tenait absolument à obtenir unsecond mandat au C.O.C.U. Plus motivé que nous pour exercer le pouvoir coûte quecoûte, il n'hésita pas à matérialiser l'urne par une boîte à biscuits sans fond.Toutes les fois qu'un électeur présumé favorable à notre liste se présentait, il n'hésitaitpas à glisser par dessous deux bulletins pour sa liste. Même dans ces conditions, il gagnade justesse et se fit huer par la foule citadine.Nous ne fûmes pas vindicatifs et ne fîmes pas recom-mencer la consultation électorale,tant nous étions satisfaits de nous être bien amusés lors de la semaine qui précéda cettemascarade électorale. Nous fûmes toutefois un peu choqués par la suite d'apprendre quele nouveau président du C.O.C.U. avait fait imprimer des cartes de visite faisant mentionde ses nouvelles attributions.A la belle saison, il arrivait souvent de voir naître des distractions nouvelles, pasforcément spirituelles ni de bon goût. Je me souviens d'un pensionnaire qui, vêtu d'unimperméable robuste et d'un chapeau à larges bords, se mettait contre le mur du bloc n°3 et, le plus naturellement du monde, demandait du feu pour allumer une cigarette àl'étudiant anonyme qui arpentait les allées de la Cité universitaire.Souvent, avec une spontanéité qui aurait dû l'honorer, le sus-dit étudiant faisait uncrochet pour s'approcher du bloc n°3 et rendre service à ce fumeur apparemmentdémuni. Lorsqu'il était très près de notre ami bien équipé pour la pluie, des comparsesespiègles déversaient du premier, du deuxième et parfois du troisième étage descasseroles, des bassines, voire des seaux pleins d'eau.D'une manière générale, les passants ne se laissaient prendre qu'une fois. Il fallaitparfois attendre quelque temps, mais les occasions n'étaient pas exceptionnelles.Parfois, la cible des pensionnaires était le veilleur de nuit qui avait la tâche difficile demettre un peu d'ordre dans les chahuts organisés ou improvisés qui entraînaientbeaucoup de vacarme dans une heure avancée de la nuit.Il arrivait souvent que le malheureux veilleur se fasse invectiver des fenêtres par plusde deux cents étudiants en même temps.Des poches en plastique remplies d'eau étaient jetées sur son passage. Une fois mêmeun pavé était tombé derrière lui (à une dizaine de mètres) et le lanceur, dans un silencerecherché, s'était écrié " Merde ! Je l'ai loupé ! ".Le même veilleur de nuit se plaignant d'attraper des rhumes à la suite de nombreusesaspersions d'eau froide, quelques étudiants saisis de pitié se chargèrent de faire interdirece type de manifestations, sauf si l'eau expédiée sur la tête du veilleur avait étépréalablement tiédie pour tenir compte de la santé délicate de ce serviteur dévoué de laCité universitaire.La vie estudiantine avait donc quelques aspects attrayants et j'en ai gardé un bonsouvenirEn même temps qu'à la musique et à la philosophie, je m'intéressais à cette époque àl'astrologie. J'appliquais les données de cette connaissance, pour ne pas dire de cettescience, à la loterie nationale.Après de longs calculs, j'eus la surprise de constater, à un tirage de Pâques, que monbillet avait cinq des six chiffres du billet gagnant le gros lot. Ensuite mes billets

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