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Alexandre MARCHANT - Melissa

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34nombre de thèmes des militants révolutionnaires de l’après 68 : la liberté sexuelle à tout prix,le droit au plaisir, le refus de la normalité, la lutte féministe (pour les femmes comme pour leslesbiennes), la lutte contre le racisme. Il s’inscrit également dans l’héritage d’une imagerie dela permissivité sexuelle et reprend la figure de « l’homosexualité noire » (notamment le motifde la drague dans les pissotières). Il affirme également que l’apolitisme n’existe pas et quel’homosexualité doit s’exprimer par le biais de la contestation politique. Pour autant, ils’oppose à tout ralliement à un parti politique. Si le « QG » du FHAR était l’Ecole des Beaux-Arts, celui du GLH se trouve à la faculté de Jussieu où il partage les locaux associatifs avecles « philandros », l’association étudiante homosexuelle et avec un groupe anti-militariste.Dans l’atmosphère très politisée et « idéologisée » des milieux étudiants des années 1970, leurlocal fut souvent vandalisé par d’autres étudiants défendant des causes adverses. Un militantaffirme même que le local a un jour été plastiqué 95 . Le GLH s’est défini comme uneorganisation de masse et a par conséquent affiché des revendications « de masse », c'est-à-direque par souci d’efficacité politique (dans la communication des idées), il a souvent simplifiéses thèmes. Cela a empêché au mouvement de sombrer dans d’insolubles contradictionsthéoriques et d’être pragmatique quant à leur action, à la différence de certains groupes duFHAR (on se souvient que le groupe 5 du FHAR, à travers le discours du Fléau social qui, àforce de trop réfléchir sur le sens et les conséquences des catégories de perception de lasexualité, s’est montré incapable de faire avancer la question homosexuelle autrement que pardes discours nihilistes et conceptuels). Comme le déclare un militant du GLH, il ne s’agit pasde reproduire les mêmes erreurs que le FHAR : « J’ai appris l’existence du FHAR, je me suisrendu assez souvent à leurs assemblées générales aux Beaux-Arts à Paris. Dans les premierstemps, l’atmosphère était très sympathique et par la suite ce fut la désorganisation totale. Ils’agissait de fonctionner de manière spontanée et finalement, à cause de cette désorganisation,personne n’a été capable de faire face à la répression policière qui a eu lieu. » 96 . Du point devue des méthodes, le GLH vise, là aussi, le juste milieu entre le FHAR et Arcadie : comme ledéclare un autre militant : « Il ne faut pas tomber, à l’inverse, dans l’espèce de terrorisme des« folles », comme ce fut le cas au FHAR. Toutefois, on refuse de se retrancher derrière unefaçade de respectabilité bourgeoise, sérieuse et vide » 97 . Sans doute faut-il voir dans cesderniers termes une allusion au Club de BAUDRY. LE GLH veut privilégier l’objectif defaire évoluer les mentalités, en privilégiant l’information, en faisant réfléchir sur la réalitéhomosexuelle, en faisant prendre conscience aux homosexuels de l’étendue de la répression95Témoignage de Jean L., « entretien avec le groupe de libération des homosexuels », op. cit., p.6.96Idem, op. cit., p.6.97Témoignage de Christian F., « entretien avec le groupe de libération homosexuelle », op. cit., .6.

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