34nombre de thèmes des militants révolutionnaires de l’après 68 : la liberté sexuelle à tout prix,le droit au plaisir, le refus de la normalité, la lutte féministe (pour les femmes comme pour leslesbiennes), la lutte contre le racisme. Il s’inscrit également dans l’héritage d’une imagerie dela permissivité sexuelle et reprend la figure de « l’homosexualité noire » (notamment le motifde la drague dans les pissotières). Il affirme également que l’apolitisme n’existe pas et quel’homosexualité doit s’exprimer par le biais de la contestation politique. Pour autant, ils’oppose à tout ralliement à un parti politique. Si le « QG » du FHAR était l’Ecole des Beaux-Arts, celui du GLH se trouve à la faculté de Jussieu où il partage les locaux associatifs avecles « philandros », l’association étudiante homosexuelle et avec un groupe anti-militariste.Dans l’atmosphère très politisée et « idéologisée » des milieux étudiants des années 1970, leurlocal fut souvent vandalisé par d’autres étudiants défendant des causes adverses. Un militantaffirme même que le local a un jour été plastiqué 95 . Le GLH s’est défini comme uneorganisation de masse et a par conséquent affiché des revendications « de masse », c'est-à-direque par souci d’efficacité politique (dans la communication des idées), il a souvent simplifiéses thèmes. Cela a empêché au mouvement de sombrer dans d’insolubles contradictionsthéoriques et d’être pragmatique quant à leur action, à la différence de certains groupes duFHAR (on se souvient que le groupe 5 du FHAR, à travers le discours du Fléau social qui, àforce de trop réfléchir sur le sens et les conséquences des catégories de perception de lasexualité, s’est montré incapable de faire avancer la question homosexuelle autrement que pardes discours nihilistes et conceptuels). Comme le déclare un militant du GLH, il ne s’agit pasde reproduire les mêmes erreurs que le FHAR : « J’ai appris l’existence du FHAR, je me suisrendu assez souvent à leurs assemblées générales aux Beaux-Arts à Paris. Dans les premierstemps, l’atmosphère était très sympathique et par la suite ce fut la désorganisation totale. Ils’agissait de fonctionner de manière spontanée et finalement, à cause de cette désorganisation,personne n’a été capable de faire face à la répression policière qui a eu lieu. » 96 . Du point devue des méthodes, le GLH vise, là aussi, le juste milieu entre le FHAR et Arcadie : comme ledéclare un autre militant : « Il ne faut pas tomber, à l’inverse, dans l’espèce de terrorisme des« folles », comme ce fut le cas au FHAR. Toutefois, on refuse de se retrancher derrière unefaçade de respectabilité bourgeoise, sérieuse et vide » 97 . Sans doute faut-il voir dans cesderniers termes une allusion au Club de BAUDRY. LE GLH veut privilégier l’objectif defaire évoluer les mentalités, en privilégiant l’information, en faisant réfléchir sur la réalitéhomosexuelle, en faisant prendre conscience aux homosexuels de l’étendue de la répression95Témoignage de Jean L., « entretien avec le groupe de libération des homosexuels », op. cit., p.6.96Idem, op. cit., p.6.97Témoignage de Christian F., « entretien avec le groupe de libération homosexuelle », op. cit., .6.
35policière qui les frappe.Au niveau du profil social, le GLH se compose, comme le FHAR, d’une populationjeune, mais qui sort, contrairement au mouvement de 1971, du milieu strictement« étudiant » : le GLH compte ainsi dans ses rangs des cadres moyens, des enseignants, desemployés et des jeunes travailleurs 98 . En 1975, le mouvement se scinde en deux groupes, leGLH et le GLH-PQ (Groupe de Libération Homosexuelle – Politique et Quotidien). Lepremier reste axé sur les débats théoriques, le second privilégie l’action de terrain (tractage,manifestation) et veut davantage s’ancrer dans un travail de la réalité quotidienne deshomosexuels pour l’améliorer peu à peu ou la rendre acceptable par un soutien convivial.Sur le plan des manifestations publiques, la méthode la plus privilégiée par le GLH etle GLH-PQ reste le tractage sur les lieux publics (marchés, devant les cinémas et théâtre,sortie de métro, etc .). En 1975, le GLH (et GLH-PQ) acquiert une grande visibilité par deuxmanifestations d’envergure : la première concerne le 27 avril 1975 quand une délégation tentede déposer une gerbe au monuments des déportés au nom des homosexuels morts dans lescamps nazis et quand la police les disperse (« Les homophiles, victimes du génocide nazi,doivent être oubliés, ceux qui furent brûlés au phosphore, ceux qui ont été torturés, ceux quiont servi de cobayes aux abjects dessins du IIIème Reich ! » 99 ). La seconde manifestation estcelle du 1 er mai 1975 quand le GLH se heurte aux manifestants de la CGT qui déchirent leursbanderoles, ne souhaitant pas que les outrances d’un défilé homosexuel ne ternissent leurimage. Car, de fait, comme le FHAR et ses gasolines, le GLH accueille aussi des « folles » enson sein (avec le même sentiment d’insatisfaction exprimé de la part de celles-ci, le GLH nedésirant pas marcher dans les pas du FHAR pour certaines exubérances qui ont mené lemouvement à négliger l’efficacité politique). En 1976, une délégation du GLH-PQ aégalement boycotté l’émission « Rencontres » de France-Culture du 28 janvier, car elleinvitait deux sexologues jugés rétrogrades par le mouvement : TORDJMAN, président de laSociété française de Sexologie clinique et GELLMAN, secrétaire général de cette Société.L’évènement est rapporté par Jean LE BITOUX dans Le Quotidien de Paris 100 . Le GLHintervient aussi dans les lycées pour sensibiliser les jeunes au problème de l’homosexualité 101 .Enfin, en 1977, le GLH-PQ « boycotte » une conférence de la Ligue de Santé, faisant98Article de Jean-Luc HENNIG, Libération, 21 / 06 / 1975, article reproduit (sans mention du titre) dans leDossier de presse du GLH-PQ, 1977, p.12.99Témoignage de Christian L., « entretien avec le groupe de libération homosexuelle », op. cit. p.5.100Le Quotidien de Paris, 31 / 01 / 1978, « Un groupe d’homosexuels à l’ORTF », Jean LE BITOUX, in Dossierde presse, GLH-PQ, p.102.101« Débat sur l’homosexualité au lycée de Sarcelles », par un lycéen homosexuel, Rouge, 02 / 1976, in Dossierde presse, GLH-PQ, p.102.
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