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Alexandre MARCHANT - Melissa

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40critères administratifs, la liste ne fut pas déposée. En 1981, Patrick CARDON retental’expérience aux élections législatives avec la liste « Aix c’est fou, Mouvance c’est chic ! ». Ilobtint pour cette tentative le soutien et un financement de la part du PSU. Là encorel’évènement fut médiatisé. La liste remporta au final à peine 1 % des suffrages exprimés.Entre temps, en 1978, des militants homosexuels parisiens s’étaient égalementprésentés aux législatives en tant que « candidats homosexuels » : c’était le cas de GuyHOCQUENGHEM et de Jean LE BITOUX. Refusant toute étiquette politique, nerevendiquant que l’identité homosexuelle et sa défense comme projets, la liste proposaitnéanmoins un programme composé d’idées de gauche. Pendant cette campagne, les GLH deParis ont par ailleurs changé de nom et se sont appelés les CHA (Comité Homosexuelsd’arrondissement) 120 . Ces diverses tentatives montrent que l’homosexualité n’a pas perdu ladimension de projet politique que les militants du FHAR avaient érigée en principe, mais ladémarche a abouti formellement à revendiquer l’homosexualité comme critère d’appartenanceet élément de définition d’une personne.III) L’essor de la culture campLe Camp peut se définir comme une sorte de « dandysme postmoderne » 121 . Il s’agitd’une notion floue qui n’a pas de définition précise. Le mot est lié à l’idée d’humourprovocant, un peu dans le style des « folles », au travestissement, au jeu sur les identités, àl’autodérision, à la manière théâtrale de se comporter. Sa dimension est essentiellementesthétique. Le mot camp est apparu dans l’argot de l’Angleterre de la fin du XIXème etdésigne la gestuelle outrancière des homosexuels efféminés. Au milieu du XXème siècle, auxUSA, le terme est ré-utilisé par les homosexuels pour se désigner eux-mêmes. Le reprise de lastigmatisation de « l’adversaire » dans la construction identitaire de soi est un mécanisme detransgression symbolique bien connu de la sociologie, et nous l’avons vu à l’œuvre avec lejournal Le Fléau social. Dans les mouvements associatifs américains, le mot camp vientfonder ainsi une sorte de subculture gay. Celle-ci oscille entre l’esthétisme et le snobisme. Lemot apparaît dans les mouvements associatifs français dans les années 1970. Il sera théorisédans le court ouvrage Second Manifeste camp en 1979 par Patrick MAURIES. Le camp estégalement considéré comme un système de connotations. Cette notion permet donc destructurer une micro-culture et un univers de référence qui repose sur la notion de décodage. Il120Information donnée par Gai Pied, numéro 1, avril 1979, p.4, fonds GKC.121LE BRUN-CORDIER P., article « Camp », in Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes (sous la directionde Didier ERIBON), Larousse, 2003.

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