Politique La parole à l’opposition Peut-on réussir le pari du plein emploi? Le plein emploi est un spectre qui est toujours sorti de sa boîte lorsqu’un gouvernement veut faire avaler à sa population des mesures impopulaires sur le marché du travail. Il est cité lorsqu’il faut augmenter la productivité, réduire les taux d’absentéisme ou réduire les impôts des sociétés pendant que l’impôt sur le revenu augmente. C’est alors qu’on parle du but du plein emploi sans se demander si c’est le bon but ou si le seul fait d’arriver à ce but pourrait avoir des effets néfastes dans d’autres domaines comme le volontariat, l’accueil des enfants ou bien la cohésion sociale. D’après des économistes comme Jeremy Rifkin, Richard Fuller ou des philosophes comme André Gorz, une situation de plein emploi n’est, pour le futur, nipossible et ni souhaitable pour le bien de notreplanète et de nos sociétés. C’est dans cette logique que le Parti Pirate ne se soumet pas à une course vers le plein emploi, mais essaie de trouver des solutions macro- et micro-économiques pour construire une société, qui n’a pas besoin d’une situation de plein emploi pour garantir son système social. Notre revendication d’un revenu inconditionnel garanti est un des piliers de ces réformes. Imaginons pendant un instant une situation de plein emploi, quelles seraient les conséquences pour les associations caritatives, les clubs sportifs, les pompiers volontaires, les musiques et toutes les autres organisations bénévoles qui demandent un investissement temporel conséquent. Ceux-ci s’appuient aujourd’hui entre autres sur des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas être placés sur un marché du travail; ces organisations n’ont guère les fonds pour substituer leurs volontaires actuels par des salariés. Alors il faut se demander, est-ce que le plein emploi est un but louable? Notre réponse est non et nous pensons qu’il faudrait plutôt réformer le système au lieu de lutter pour un but qui devient de plus en plus impossible. Communiqué par le Piratepartei Lëtzebuerg Selon des statistiques officielles, 6,6% de la population active est au chômage - si on compte les personnes en mesures d'insertion à l'emploi, ce chiffre augmente même à 8,6%. Une grande partie des concernés sont jeunes et sans formation. En même temps, la place financière crée des milliers d'emplois spécialisés, dont ces gens ne peuvent en profiter. Pour déi Lénk, il est évident que le droit au travail est universel et doit donc aussi inclure celles et ceux sans diplôme. Afin de créer des opportunités de création d'emplois, le gouvernement pourrait s'attaquer aux «crises nationales» telles que la pénurie de logements abordables. Comme proposé dans notre campagne dédiée à la politique du logement, nous revendiquons la création d'une entreprise de construction publique, qui par son approche «clé en main» - elle se chargerait du financement, de la planification et de la construction - présenterait plusieurs avantages. Tout d'abord, l'Etat pourrait puiser dans ses propres réserves (p.ex. Fonds de Compensation) pour financer cette entreprise, tout en retirant l'argent de ce fonds actuellement investi dans des secteurs non-acceptables tels que les énergies fossiles. En même temps, elle pourrait prévoir un rendement minime afin de réduire les charges d'intérêt voire les loyers des bénéficiaires de tels logements. Puis, elle pourrait offrir des opportunités de formation et d'apprentissage dans les différents services de cette entreprise publique et se saisir ainsi du problème des jeunes non-diplômés. Même si déi Lénk est pour une augmentation substantielle du salaire minimum à court terme pour contrer la pauvreté croissante, nous privilégions une approche s'y prenant par le biais de la réduction des dépenses ménagères et de la formation en vue d'augmenter le pouvoir d'achat des gens. En plus de ces solutions ciblées, déi Lénk continue à s'engager pour la réduction du temps de travail tout comme pour la ré-industrialisation du pays pour faire baisser le chômage. Communiqué par déi Lénk Même si les derniers chiffres présentés par l’ADEM sont encourageants - le taux de chômage s’établissant à 6,6% en avril 2016, la tendance baissière à laquelle nous assistons n'est que relative. Nous notons en effet qu’avec 17.040 personnes, le nombre de demandeurs d’emploi reste à un niveau largement supérieur à celui d’avantcrise, (10.513 personnes inscrites comme demandeurs d’emploi en avril 2008). S’y ajoute que d’aucuns considèrent que la digitalisation de l’économie conduira à un chômage de masse. Face à ces constats, le CSV est d’avis que la politique doit doubler d’efforts pour venir à bout de ce fléau. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le CSV a interpellé le gouvernement à ce sujet en début d’année 2016. Pour le CSV, la réforme de l'ADEM doit être poursuivie, l'accompagnement personnalisé des demandeurs d'emploi généralisé, de même que l'offre de formations continuellement adaptée aux besoins du marché de l'emploi. Le CSV estime par ailleurs que les instruments de lutte contre le chômage en place devront être soumis à des évaluations régulières et adaptés si besoin. Ces efforts ne peuvent toutefois suffire à eux seuls. Il s'agit de s'attaquer aux causes premières du chômage comme le faible niveau de formation de nombreux demandeurs d’emploi. Le CSV demande ainsi que la réforme du système scolaire en place soit enfin réalisée. Le CSV dénonce également l'inaction du gouvernement en matière de réforme de la formation professionnelle. Bien que conscient des risques (mais également des chances) sousjacent(e)s à la digitalisation de notre économie, le CSV estime qu'en matière de politique de l'emploi, l'objectif à atteindre reste le plein emploi. Tout doit être mis en œuvre pour réussir ce défi. Communiqué par le CSV Avant d'être un «taux», le chômage est avant tout un problème social, parfois vécu comme un drame pour les personnes et les familles concernées. Au-delà de toutes les statistiques, faire baisser le chômage, c'est redonner espoir aux personnes concernées. Au Luxembourg, on crée beaucoup d'emplois nouveaux sans faire baisser de manière significative le chômage! Il faut donc, en premier lieu, faire coïncider l'employabilité des chômeurs (et des jeunes en cours de formation) aux besoins des entreprises. Les instances concernées, tels les ministères de l'Éducation et de l'Emploi, doivent s'investir à fond dans la formation, aussi bien initiale que tout au long de la vie. Hélas, la réforme complètement ratée de la formation professionnelle dans les lycées techniques va àcontre-sens des besoins! Par ailleurs, toutes les réformes dans l'enseignement ayant pour résultat le nivellement vers le bas ont pour conséquence que de nombreux emplois, exigeant un haut niveau de qualification, échappent aux élèves sortant de nos écoles! Les actions prioritaires ont pour nom: formation, formation et encore formation. Quelles que soient les actions positives sur la formation, un certain nombre de personnes n'auront pas la chance de se qualifier pour un emploi «hautement qualifié». Outre la revalorisation du travail manuel, les autorités politiques doivent créer un marché du travail équilibré, avec un nombre suffisant de postes destinés aux personnes les moins qualifiées. Reste les personnes «accidentées» de la vie, confrontées au sortant de graves problèmes de santé ou familiaux: elles aussi ont droit à un travail digne. Pour elles, il est urgent de mettre en place une législation efficace concernant les entreprises du «secteur social». Marceline Goergen (ADR) Conseillère communale Ville de Luxembourg 14 <strong>LG</strong> - Juin 2016
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