intelligent variet’
intelligent variet’ on pseudoyme renvoie à une figure locale de la Révolution Française. Prieur de la Marne était un jacobin convaincu, un conventionnel ami de Robespierre. Guilhem Simbille aime ce personnage qu’il s’est forgé au fil du temps, ce double né dans l’admiration qu’exerce sur lui Romain Gary, son œuvre et son « double », Émile Ajar. Tout est parti d’un jour « de grand désespoir », explique l’ancien graphiste. « Un moment de grand désespoir. J’étais chez moi, pas au meilleur de ma forme. Des amis avaient installé un logiciel sur mon ordinateur. J’ai tué le temps en me l’appropriant et à fouiller dans les archives de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) pour finalement mixer quelques évocations de Romy Schneider et une vieille chanson de variété italienne, très triste ». Il puise J’ai donc réalisé une mixtape sur Mitterrand ». Il collabore désormais avec les archivistes de l’INA, qui l’orientent vers certains extraits de discours ou de reportages. Pour France culture, il a récemment réalisé une pièce sur la construction du Centre Pompidou au début des années 1970, mêlant chansons et témoignages des architectes, de Jacques Chirac et de Georges Pompidou lui-même. La radio publique lui a d’ailleurs commandé à partir de ce mois de septembre une mixtape hebdomadaire de trois minutes en lien avec l’actualité de l’élection présidentielle de 2017. Prieur de la Marne se définit comme un créateur d’objets sonores ou d’objets radiophoniques. « Tant qu’il existera des voitures, il y aura toujours des autoradios et donc une création PRIEUR DE LA MARNE désormais dans les archives et dans la variété française et internationale pour créer des pièces sonores inédites et signifiantes. Ce qu’il fait aujourd’hui ? « De l’intelligent variet’ », explique-t-il. « Je reste convaincu que Pierre Henry et Niagara peuvent exister ensemble dans un même objet sonore ». Au gré de « quelques hasards », cet éclectique, dont la sensibilité le conduit tout autant vers René Char, que Dali ou le chanteur Christophe, se voit proposer quelques commandes sur le même principe de création sonore. Comme début 2016, lorsqu’il lui est demandé de créer un objet sonore pour le jour anniversaire de la tuerie de Charlie Hebdo. « Je n’y parvenais pas vraiment, ce n’était pas facile à mettre en musique. Mais François Mitterand était mort, lui aussi, un 8 janvier, 20 ans plus tôt. pour la radio », sourit-il. Son avenir, il le voit aussi sur les scènes, d’abord à l’invitation de festivals (Les nuits secrètes, Le Cabaret vert…) qu’il connaît bien, pour avoir été le directeur artistique d’Elektricity à Reims. À Paris, on le retrouvera au début de l’automne au Musée Guimet (le 1 er octobre) puis à la FIAC. Fidèle à ses amitiés musicales, il ne manque jamais d’inclure dans son set un titre de ses « amis rémois » The Shoes, Angel ou Yuksek. La scène figure dans ses projets immédiats, car il semble bien que, là aussi, il saura inventer. À plus long terme, c’est vers l’image qu’il aimerait se tourner dans une collaboration avec un vidéaste qui pourrait donner une autre dimension à sa recherche. s o u n d c l o u d . c o m / p r i e u r d e l a m a r n e