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graph' féministe<br />
Sany :<br />
Girl<br />
Power<br />
Prendre position contre les préjugés,<br />
être une femme, voyager<br />
dans le monde, écrire un nom,<br />
vivre une double vie et risquer<br />
tout pour une passion controversée...<br />
Le graff est une forme<br />
de dépendance, une passion,<br />
une évasion. Il donne un sens,<br />
comme l'amour, la religion, le<br />
désir. Le besoin de faire une<br />
marque et de laisser quelque<br />
chose derrière est aussi vieux<br />
que l'humanité elle-même.<br />
Sany, street artiste praguoise, a réalisé<br />
avec Girl Power un documentaire sur<br />
les femmes qui consacrent leur vie<br />
à la subculture graff habituellement<br />
dominée par les hommes. Sany a étudié<br />
la communication marketing. Elle se<br />
consacre au graff depuis près de 15 ans<br />
et est membre de 2 crews de graff purement<br />
féminins : Girl Power et Puff. Elle<br />
participe par ailleurs activement à l'organisation<br />
de manifestations culturelles<br />
à Prague et à l'étranger. À Prague, elle<br />
a produit plusieurs festivals de street<br />
art tels que Martha Cooper Files et Past,<br />
Present, Future. Elle est régulièrement<br />
invitée à des performances et à des<br />
conférences sur le thème du graff dans<br />
toute l'Europe et ses œuvres figurent<br />
dans de nombreuses publications.<br />
Sany a donc fait le tour du monde<br />
durant plus de 7 ans pour rencontrer<br />
ces femmes et en relater le récit<br />
fascinant. La communauté graff est un<br />
monde essentiellement masculin, et ces<br />
hommes partagent souvent le point de<br />
vue que le street art – d’essence illégale<br />
(et dangereux, hein…) - n'est pas<br />
fait pour les femmes. Sany démontre<br />
pourtant le contraire dans Girl Power<br />
en présentant les histoires de femmes<br />
qui ont réussi dans le monde présumé<br />
« masculin » du graff. Elle filme<br />
la double vie de ces femmes, qui ont<br />
la journée un quotidien ordinaire et<br />
« rangé », et qui pénètrent la nuit par<br />
effraction dans des dépôts ferroviaires<br />
bien gardés pour s’exprimer en œuvres<br />
picturales colorées, leurs familles et<br />
leurs proches ignorant souvent tout de<br />
cette seconde existence. Elle propose<br />
ainsi un nouveau regard sur un phénomène<br />
injustement caractérisé comme<br />
du vandalisme par le grand public qui<br />
est dans l’ignorance de la richesse de cet<br />
art et de ses codes, en allant rencontrer<br />
plusieurs artistes pour leur permettre<br />
d’expliquer leurs motivations et leurs<br />
valeurs et pour découvrir leurs œuvres<br />
urbaines à Barcelone (Musa 71), Berlin<br />
(Nina Kramer / Sheron), Cape Town<br />
(Motel 7), Düsseldorf (Puff Girls),<br />
Kaboul (Shamsia Hassani), Milan<br />
(Funky Girls), Moscou (Mary / Okada<br />
/ Quel), New-York (Claw Money / Lady<br />
Pink / Martha Cooper /Miss 17 / MRS<br />
/ Utah), Prague (Sany), Rio de Janeiro<br />
(Anarkia), Sydney (Igasm / Ivey / Lotus<br />
/ Spice / Torn)… Elle démontre ainsi<br />
que le graff, plus qu’une forme d’expression,<br />
est un mode de vie et un moyen<br />
d’émancipation.