Journal ASMAC No 3 - Juin 2016

POLITIQUE
doute été la modification de la loi sur le
travail adoptée par le Parlement en 2002
et son entrée en vigueur trois ans plus tard.
Cela a exigé un effort particulier. Actuellement,
je fais de l’ordre dans mes papiers
et revois tous les documents que nous
avons produits dans notre combat pour de
meilleures conditions de travail: d’innombrables
argumentaires, lettres à d’autres
organisations, lobbying auprès des partis,
etc. Sur le plan du contenu, nous avons
obtenu davantage dans le canton de
Berne. En effet, nous avons pu négocier
des conditions de travail plus progressistes
qu’au niveau national.
Et quel a été ton plus grand
échec?
Ici aussi, il y a eu beaucoup de petits
échecs. Mais les appels téléphoniques des
membres qui me décrivent des conditions
de travail absolument inacceptables
restent une chose très déprimante. Et cela
plus de dix ans après que la loi de travail
est censée avoir été mise en œuvre partout.
Parfois, cela concerne des hôpitaux ou
cliniques avec lesquels nous avons déjà
négocié et qui nous ont assurés que tout
était en ordre. J’ai alors le sentiment d’être
comme Sisyphe.
Comment évalues-tu la situation
actuelle des membres?
Contrairement à ce qui était le cas auparavant,
beaucoup de points se sont fortement
améliorés. La durée de travail a
clairement baissé, mais l’intensité du
travail a augmenté. Le turn over dans les
hôpitaux est nettement plus élevé qu’autrefois.
Quel bilan tires-tu
rétrospectivement?
Ma vie active a été passionnante. Même
lorsque j’ai abandonné mes autres mandats
et que je me suis focalisée sur l’AS-
MAC, le travail est resté très varié. En plus
du conseil juridique, il y avait toutes les
négociations et entretiens avec les autorités,
les politiciens, les hôpitaux, les autres
organisations et associations. En particulier
le travail politique était intéressant:
les actions, la rédaction d’interventions
politiques, le lobbying. De plus, nous
avons, et je tiens à le souligner, des
membres très reconnaissants. Je ne peux
pas m’imaginer que d’autres juristes reçoivent
des réactions aussi positives. Je
suis comblée.
Berne a régulièrement été à
l’origine d’actions. La section
est très engagée. D’où cela
vient-il?
La bonne collaboration est sans aucun
doute un élément décisif. Beaucoup
d’idées ont vu le jour dans un cadre privé,
un verre de vin à la main. Patrick Bachmann
de l’«atelier typisch» les a admirablement
réalisées. La section est aussi très
active parce que nous sommes présents
dans beaucoup d’hôpitaux, que nous informons
régulièrement les membres et
que nous essayons de rester en contact
avec eux. De plus, nos représentants hospitaliers
siègent au comité.
Dans quels domaines vois-tu
les principaux défis pour les
médecins à l’avenir?
Dans un avenir proche, ce sera probablement
la pénurie de médecins qui va se
ressentir le plus fortement. Elle menace de
réduire à néant une partie de nos acquis.
La meilleure des lois ne sert à rien si les
postes ne peuvent plus être pourvus. Le
travail est alors simplement réparti sur
moins de personnes. Il est donc urgent de
procéder à des réformes structurelles et à
une optimisation des processus. Tous les
hôpitaux veulent maintenir leur exploitation
actuelle et ne souhaitent pas presser
le citron encore davantage. En raison de
la pénurie de médecins, les médecins
peuvent donner plus de poids à leurs revendications.
Mais ils sont hélas trop vite
prêts à des concessions dans les négociations.
Globalement, la liberté actuelle sera
restreinte partout, notamment en raison
des mesures d’économie. Il faudra se
battre pour l’obligation de contracter et la
liberté de traitement.
Et comment se présente ton
avenir?
Dans les prochains mois, je vais mener à
terme les négociations pour la CCT 2018.
J’ai donc prévu un retrait progressif de la
vie active. Contrairement à ce que certains
pensent, je ne vais pas tout de suite partir
en voyage, mais rester chez moi, profiter
du jardin, rénover la maison et tout simplement
savourer mon temps libre. ■
N o 3 Juin 2016
VSAO JOURNAL ASMAC
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