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Journal ASMAC No 3 - Juin 2016

Mystères - Interprofessionnalité Adieu Rosmarie Dermatologie / Oncologie

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Interprofessionnalité
Adieu Rosmarie
Dermatologie / Oncologie

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POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />

Aussi la grande épidémie de peste au<br />

14 e siècle ou l’apparition de la syphilis au<br />

15 e siècle semblaient s’expliquer par la<br />

conception du monde alors en vigueur. De<br />

même, les étoiles appartenant au macrocosme<br />

et les constellations des planètes<br />

étaient rendues responsables de notre santé,<br />

tout comme les humeurs de notre corps<br />

faisaient partie de notre microcosme ou<br />

de la nature nous entourant. Concernant<br />

les grandes épidémies du Moyen Age, la<br />

coupable désignée était la constellation<br />

formée par Saturne, Mars et Jupiter. Finalement,<br />

c’est la raison pour laquelle aujourd’hui<br />

encore, nous lisons l’horoscope<br />

dans le journal.<br />

Vers 1500, une nouvelle discipline scientifique<br />

issue de la Théorie des signatures et<br />

de sa proche parente l’alchimie apparut<br />

dans les universités. Cette nouvelle discipline,<br />

la Magia naturalis, avait pour but<br />

d’étudier et de confirmer cette image globale<br />

de l’univers de façon systématique<br />

afin de la rendre utile. Si le grand se reflète<br />

dans le petit, comment peut-on activer les<br />

forces des étoiles de façon ciblée à la Terre?<br />

Et que cela signifie-t-il quand ça ne fonctionne<br />

pas? Serait-ce à dire qu’il n’y a pas<br />

de révélation divine? A l’époque de la Réforme<br />

et de l’effondrement de l’ordre social<br />

médiéval, cette nouvelle discipline remit<br />

en question tous les fondements de la société<br />

mais aussi de la science.<br />

De la magie aux cellules<br />

Finalement, c’est une invention majeure<br />

qui mit un terme à la discussion: le microscope.<br />

Cet instrument permit aux chercheurs<br />

de voir enfin ce qu’ils n’avaient<br />

jusqu’alors que supposé. En 1618, sur la<br />

base d’études anatomiques, William Harvey<br />

(1578–1657) avait formulé l’existence<br />

d’une petite et d’une grande circulation<br />

sanguine. Or, sa découverte n’était pour<br />

l’instant qu’une théorie. Ce n’est qu’après<br />

l’invention du microscope, que le médecin<br />

italien Marcello Malpighi put prouver<br />

l’existence des vaisseaux capillaires à la<br />

fin du 17 e siècle et résoudre par la même<br />

occasion un autre grand mystère: comment<br />

le sang passe des artères aux veines.<br />

Robert Hooke (1635–1703) fut le premier<br />

à utiliser le terme de «cellule» en 1667<br />

pour décrire, à l’aide du microscope, la<br />

structure biologique de base. En 1674, Antoni<br />

van Leeuwenhoek (1632–1723) créa<br />

un microscope au pouvoir agrandissant<br />

de 270 fois et livra la première description<br />

précise des globules rouges. Les animalcules<br />

(petits animaux) qu’il avait observés<br />

dans l’eau de son étang et dans la salive<br />

humaine étaient en fait des protozoaires,<br />

dont la découverte a ouvert la<br />

voie vers l’immunologie moderne. En<br />

1683, il découvrit les bactéries dans la<br />

plaque dentaire.<br />

A partir de là, on se focalisa toujours vers<br />

des structures plus petites. De l’univers au<br />

Moyen Age vers l’anatomie humaine à la<br />

Renaissance, puis vers la cellule. Mais il<br />

fallut encore presque 200 ans avant que<br />

Rudolf Virchow ne formule, en 1858, la<br />

pathologie cellulaire, c’est-à-dire la doctrine<br />

selon laquelle les maladies se basent<br />

sur des troubles et dysfonctionnements<br />

cellulaires. Il a ainsi, une fois pour toutes,<br />

balayé l’ancienne théorie des humeurs de<br />

la pensée scientifique.<br />

La nature reste<br />

mystérieuse<br />

Et aujourd’hui? Les mystères de la nature<br />

ne sont de loin pas tous percés et les<br />

«énigmes» font les beaux jours du journalisme<br />

scientifique: en 2003, le «Spiegel»<br />

annonçait que «des scientifiques pensent<br />

avoir déchiffré la matière noire», puis en<br />

2010 la lecture du génome humain: «Résolution<br />

de l’un des plus grands mystères<br />

de l’évolution humaine». En 2014, la télévision<br />

suisse alémanique SRF diffusait<br />

«Les 60 ans du CERN et les énigmes de la<br />

physique».<br />

Des instruments scientifiques de plus en<br />

plus précis et une technologie toujours<br />

plus évoluée nous permettent d’explorer la<br />

matière de plus en plus profondément.<br />

Entre-temps, nous en sommes arrivés au<br />

niveau interatomique. En 2012, il a été<br />

possible de prouver de façon expérimentale<br />

l’existence du Boson de Higgs dans<br />

l’accélérateur de particules du CERN. En<br />

théorie, cette particule élémentaire devrait<br />

conférer leur masse aux particules et nous<br />

aider à expliquer l’origine de l’univers.<br />

Une nouvelle fois, la particule de Dieu<br />

nous met devant la question de savoir<br />

comment l’infiniment petit se cache dans<br />

l’infiniment grand, ou le microcosme<br />

dans le macrocosme.<br />

■<br />

(Lösungen: Fresszettel, Paracelsus, Mondmilch,<br />

Bezoar, Alraune, Heimweh)<br />

N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

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