Journal ASMAC No 3 - Juin 2016
Mystères - Interprofessionnalité Adieu Rosmarie Dermatologie / Oncologie
Mystères -
Interprofessionnalité
Adieu Rosmarie
Dermatologie / Oncologie
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
SOMMAIRE<br />
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />
EDITORIAL<br />
5 La solution du mystère<br />
POLITIQUE<br />
6 Politique de la santé: Un oui sous réserve<br />
à l’interprofessionnalité<br />
8 L’essentiel en BREF: Quand la contrainte<br />
est synonyme de liberté<br />
9 <strong>No</strong>uvelle législature – nouveaux visages<br />
14 Vierge, Sisyphe, Mère courage<br />
FORMATION POSTGRADUÉE /<br />
CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
16 Les garde-fous de la formation<br />
postgraduée<br />
18 ISFM-Award pour un engagement<br />
exceptionnel dans la formation<br />
postgraduée<br />
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
26 Les mystères de la nature<br />
29 «La tête pleine d’idées saugrenues»<br />
33 Un polar vieux de deux mille ans<br />
36 Une substance bien connue,<br />
mais mystérieuse<br />
39 Une clarté tentante<br />
PERSPECTIVES<br />
41 Série disciplines médicales – actualités<br />
en dermatologie – la dermatite atopique:<br />
<strong>No</strong>uvelles solutions pour un mal ancien<br />
44 Aus der «Praxis» – Departement Innere<br />
Medizin, Medizinische Onkologie,<br />
Universitätsspital Basel:<br />
Das fortgeschrittene Bronchial karzinom –<br />
was gibt es Neues in der Diagnostik und<br />
Therapie?<br />
49 L’objet choisi: Docteur Putto<br />
<strong>ASMAC</strong><br />
20 Section Berne<br />
21 Section Genève<br />
21 Section Grisons<br />
22 Section Valais<br />
23 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
50 Comprendre les assurances:<br />
l’assurance véhicules à moteur<br />
53 Le médecin-conseil, un partenaire<br />
important des assureurs<br />
54 Boîte aux lettres<br />
57 Un solide pilier pour le troisième âge<br />
58 Impressum<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
3
ÉDITORIAL<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
La solution du mystère<br />
Vous voulez toucher 1 million de dollars et entrer au panthéon<br />
de la science? Pas de problème! Trouvez la solution à l’un des<br />
six problèmes du millénaire présentés en 2000 par l’Institut<br />
Clay aux Etats-Unis. Il s’agit exclusivement de problèmes mathématiques.<br />
Initialement, il y en avait sept. L’hypothèse de<br />
Poincaré a cependant été prouvée par Grigori Jakowlewitsch<br />
en 2002. On présente régulièrement de soi-disant solutions,<br />
mais jusqu’ici, les mathématiciens du monde entier se cassent<br />
les dents sur les problèmes. Même l’hypothèse de Riemann vieille<br />
de 150 ans attend toujours d’être prouvée.<br />
<strong>No</strong>s mystères à nous sont d’une autre nature, ce qui n’enlève<br />
rien à leur attrait. Pourquoi le paracétamol agit-il? Quotidiennement,<br />
il y a probablement des millions de personnes qui<br />
avalent ce principe actif et voient leurs douleurs soulagées,<br />
mais personne ne sait vraiment pourquoi. Et qu’en est-il de la<br />
mystérieuse fontaine découverte à Augusta Raurica? Cache-telle<br />
un sombre secret? Un autre article vous dévoile comment<br />
l’homme a tenté d’expliquer les mystères de la nature au fil du<br />
temps. Dans ce numéro, des sudokus de plusieurs niveaux de<br />
difficulté ponctuent les différents articles, ce qui nous permet<br />
de passer de la théorie à la pratique.<br />
Certaines interventions politiques au sujet de l’interprofessionnalité<br />
n’ont rien de cryptique, mais témoignent d’intentions<br />
assez évidentes. Vous lirez à la rubrique Politique comment<br />
l’<strong>ASMAC</strong> envisage la coexistence des différentes professions de<br />
la santé. En avril, la législature de deux ans a pris fin. Rien<br />
d’étonnant donc que la séance de printemps du Comité central<br />
ait été marquée par les élections et les adieux. Le vice-président<br />
de longue date Ryan Tandjung a démissionné de ses fonctions<br />
pour s’engager vers de nouveaux horizons professionnels. Chez<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>, il s’agissait de prendre congé du<br />
coprésident Andrea Vincenzo Braga, qui compte une carrière<br />
active encore plus longue au sein de l’association. Mais les<br />
deux sont de loin dépassés par Rosmarie Glauser. En effet, elle<br />
a dirigé la section Berne pendant près de 30 ans et aussi assumé<br />
la politique nationale de l’<strong>ASMAC</strong> pendant douze ans.<br />
Elle est considérée comme la «mère» de la semaine des 50 heures,<br />
car c’est en grande partie grâce à son infatigable engagement<br />
que les médecins-assistant(e)s et la quasi-totalité des chef(fe)s<br />
de clinique ont été assujettis à la loi sur le travail en 2002. Vous<br />
lirez à la rubrique Politique comment elle a vécu ces changements<br />
et quel bilan elle tire de son engagement. La rédaction<br />
adresse ses vifs remerciements à Rosmarie Glauser pour<br />
l’agréable collaboration pendant de nombreuses années.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
5
POLITIQUE<br />
POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />
Un oui sous réserve<br />
à l’interprofessionnalité<br />
Le système de santé suisse doit devenir plus interprofessionnel. De prime abord, ce n’est rien de<br />
nouveau et paraît sensé. En y regardant de plus près cependant, on constate qu’il s’agit souvent<br />
plutôt d’un conflit portant sur des questions de pouvoir, d’argent et de compétences que d’un<br />
débat approfondi sur l’évolution des rôles des employés du système de santé.<br />
Simon Stettler, directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Nico van der Heiden, directeur adjoint/responsable politique et communication de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Le spécialiste en sciences sociales Werner<br />
Obrecht1 définit l’interprofessionnalité<br />
comme «un processus social, dans le<br />
cadre duquel des spécialistes de différentes<br />
professions collaborent en vue de résoudre<br />
des problèmes pratiques complexes qui ne<br />
peuvent pas être résolus de façon adéquate<br />
par les moyens isolés des différentes professions».<br />
Voilà ce que l’on peut dire au<br />
sujet de la théorie. Dans la pratique, nous<br />
constatons que l’interprofessionnalité correspond<br />
à l’esprit du temps actuel (du<br />
moins dans les débats), mais qu’il n’est<br />
souvent pas clair s’il s’agit d’un état de fait<br />
ou d’un développement souhaité (en premier<br />
lieu par intérêt particulier).<br />
1 Obrecht, Werner (2005): Interprofessionelle<br />
Kooperation als professionelle Methode. En<br />
ligne sur www.infostelle.ch/filedownload.<br />
html?cdid=1253&file=0<br />
Rien de nouveau<br />
L’époque où le médecin passait de temps<br />
en temps dans le village, nous apportait<br />
un médicament et où les soins étaient<br />
exclusivement assurés par les proches est<br />
révolue depuis longtemps. Aujourd’hui, le<br />
patient fait appel à des prestations de différentes<br />
personnes dans le système de<br />
santé. Lors de la consultation au cabinet,<br />
l’assistante médicale me fait une prise de<br />
sang, prépare les médicaments et convient<br />
du prochain rendez-vous; suivant la situation,<br />
je ne vois que très brièvement le médecin.<br />
Les cabinets médicaux sont aujourd’hui<br />
par définition des lieux où se<br />
pratique l’interprofessionnalité. A l’hôpital,<br />
les déroulements sont bien plus complexes<br />
et le cercle des professions impliquées<br />
dans le traitement est donc nettement<br />
plus large. Si ces personnes ne collaboraient<br />
pas, un hôpital ne pourrait pas<br />
fonctionner. L’interprofessionnalité fait<br />
donc depuis longtemps partie du quotidien<br />
à l’hôpital.<br />
Efficacité<br />
Une interprofessionnalité qui fonctionne<br />
augmente l’efficacité des prestations fournies.<br />
Il s’agit à la fois de l’efficacité du<br />
traitement et de celle en termes de coûts.<br />
Si tout devait être réglé par les médecins à<br />
l’hôpital, cela serait forcément inefficace.<br />
Les différents travaux sont exécutés par<br />
des personnes disposant de qualification<br />
différentes (raison pour laquelle elles<br />
touchent des salaires différents). Grâce à<br />
la concordance de la qualification, du<br />
salaire et du travail, les différentes professions<br />
fournissent leurs prestations pour le<br />
patient de manière efficace et donc avantageuse.<br />
Les médecins sont – pour ce qui<br />
concerne la médecine – les employés les<br />
mieux formés dans les hôpitaux. Le fait<br />
qu’ils se trouvent à la tête de la hiérarchie<br />
de décision et délèguent des tâches correspond<br />
à un usage efficace des moyens à<br />
disposition des hôpitaux. Bien évidemment,<br />
il est dans l’intérêt du patient que<br />
les décisions médicales soient prises à<br />
l’hôpital par les personnes qui ont été formées<br />
dans ce but. Pour éviter les malentendus<br />
et les divergences, il est utile et<br />
important de régler clairement la responsabilité<br />
(finale) médicale. Cela n’exclut<br />
pas la prise en considération de différents<br />
spécialistes, respectivement de l’interprofessionnalité.<br />
Pouvoir et argent<br />
Pour les autres professions, la prescription<br />
médicale signifie dans certains cas sans<br />
aucun doute une restriction de leur liberté<br />
d’action. Elle permet cependant aussi<br />
un certain contrôle des coûts, étant donné<br />
que le médecin doit examiner si les prestations<br />
sont nécessaires. De plus, elle assure<br />
la coordination du traitement. Il<br />
existe donc une hiérarchie motivée par<br />
l’argent qui exige un examen des prestations<br />
non médicales par un médecin. Si<br />
l’interprofessionnalité ne sert par contre<br />
que de slogan pour demander que certaines<br />
tâches médicales soient reprises par<br />
sa profession, il ne faut pas s’étonner que<br />
le corps médical s’y oppose. Si les différentes<br />
professions collaborent efficacement,<br />
l’interprofessionnalité est déjà aujourd’hui<br />
une réalité qui ne pose pas de<br />
problèmes.<br />
Discussion politique<br />
Pendant des années, le Conseil national et<br />
le Conseil des Etats ont débattu d’une motion<br />
demandant que l’on accorde davantage<br />
d’autonomie au personnel soignant<br />
dans le cadre de la LAMal. Pour simplifier,<br />
il s’agissait d’autoriser le personnel soignant<br />
qualifié à travailler à titre indépendant<br />
à la charge des caisses-maladie. Aujourd’hui,<br />
une ordonnance médicale est<br />
nécessaire à cela. Au sens strict, la proposition<br />
voulait donc que l’on s’écarte de<br />
l’interprofessionnalité, étant donné qu’elle<br />
visait une séparation plus forte du domaine<br />
médical et de celui des soins.<br />
Vers la fin des débats, le PLR et l’UDC ont<br />
apporté trois modifications essentielles à<br />
la proposition: la liberté de contracter pour<br />
le personnel soignant indépendant travaillant<br />
à la charge de l’assurance de base,<br />
l’assujettissement au pilotage des admissions<br />
déjà valable pour les médecins et une<br />
limitation dans le temps. Au final, une<br />
6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
alliance contre nature rouge-verte avec<br />
l’UDC a rejeté la proposition: les premiers<br />
avant tout en raison de la liberté de<br />
contracter, les derniers parce qu’ils craignaient<br />
une augmentation des coûts.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> s’était opposée à la mise en<br />
œuvre de l’initiative à l’hôpital (sans s’exprimer<br />
sur les autres domaines) et se réjouit<br />
que ce projet mal formulé soit, en<br />
tout cas pour le moment, enterré. Concernant<br />
les modifications de dernière minute,<br />
nous ne comprenions pas pourquoi<br />
il fallait accorder aux caisses-maladie le<br />
pouvoir de choisir avec quels prestataires<br />
de soins elles veulent collaborer. Le danger<br />
d’une pression sur les prix dans le domaine<br />
des soins était très réel et ni dans<br />
l’intérêt des employés dans le domaine des<br />
soins, ni dans celui des patients. L’intention<br />
des caisses-maladie était claire: servons-nous<br />
du personnel soignant pour<br />
essayer (la liberté de contracter) ce qui<br />
s’appliquera ensuite aux médecins.<br />
Conclusion<br />
L’<strong>ASMAC</strong> reste bien sûr ouverte à une discussion<br />
sur l’interprofessionnalité, notamment<br />
s’il s’agit véritablement de placer les<br />
intérêts des patients au centre des débats et<br />
d’optimiser les processus et structures. S’il<br />
s’agit par contre de modifier les rapports de<br />
force et les aspects financiers, nous mettons<br />
en garde contre un usage abusif de l’interprofessionnalité<br />
pour imposer de telles revendications.<br />
Dans les équipes interprofessionnelles,<br />
il faut des organes responsables<br />
et des responsabilités clairement définies.<br />
Le fait que le pouvoir de décision final incombe<br />
au corps médical est logique et découle<br />
tout simplement de leur formation<br />
pré- et postgraduée. <br />
■<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
7
POLITIQUE<br />
L’essentiel en BREF<br />
Quand la contrainte est synonyme<br />
de liberté<br />
Les assureurs-maladie et les politiciens<br />
des partis bourgeois saisissent actuellement<br />
toutes les opportunités pour vanter<br />
la suppression de l’obligation de contracter<br />
comme la mesure inévitable contre l’augmentation<br />
des coûts de la santé. A première<br />
vue, l’obligation de contracter ressemble<br />
à une contrainte inutile d’antan.<br />
La liberté de contracter par contre ressemble<br />
à la libération tant espérée. Si l’on<br />
considère cependant que c’est la suppression<br />
du libre choix du médecin pour tous<br />
les assurés qui se cache là-derrière, c’est<br />
tout à fait autre chose. Cette prétendue<br />
contrainte est en réalité un mécanisme de<br />
protection. Il protège à la fois les assurés<br />
(notamment les patients parmi eux) et les<br />
fournisseurs de prestations contre un pouvoir<br />
trop unilatéral des assureurs-maladie.<br />
Rien d’étonnant donc que le libre<br />
choix du médecin soit jusqu’ici resté sacré<br />
lors de votations populaires (en dernier<br />
lors de la votation sur Managed Care).<br />
La population attache à juste titre une<br />
grande importance au libre choix du médecin.<br />
En tant que patient, je dois pouvoir<br />
faire confiance à mon médecin. Sur Internet,<br />
je trouve aujourd’hui une multitude<br />
d’informations, les nouveaux canaux<br />
médiatiques me permettent d’avoir un<br />
échange rapide avec d’autres, je peux demander<br />
un deuxième avis et bien sûr<br />
m’informer auprès de mon médecin. Mais<br />
au final, c’est le médecin qui reste le spécialiste<br />
compétent et je dois être convaincu<br />
qu’il me conseillera judicieusement et<br />
me traitera selon les règles de l’art. Cela<br />
revêt une importance particulière notamment<br />
pour des traitements plus poussés<br />
dont les coûts dépassent la franchise et qui<br />
relèvent donc de la compétence des assureurs-maladie.<br />
C’est justement pour cette<br />
raison que je veux choisir le médecin qui<br />
me convient parmi tous ceux qui disposent<br />
d’une autorisation de pratiquer des<br />
autorités. Je ne veux pas que l’assurance-maladie<br />
restreigne mon choix et<br />
me prescrive à qui je dois m’adresser. Finalement,<br />
ce n’est un secret pour personne<br />
quel «E» parmi les critères EAE 1 est prioritaire<br />
pour les assurances-maladie. Cela<br />
n’a rien d’étonnant, mais ne laisse rien<br />
présager de bon sur cette question. Je ne<br />
veux pas choisir parmi les médecins bon<br />
marché, mais parmi les bons médecins!<br />
En tant que patient, je vais aujourd’hui<br />
chez un médecin dont les traitements<br />
peuvent être décomptés par le biais de<br />
l’assurance-maladie. Inversement, cela<br />
signifie pour le médecin que de pouvoir<br />
facturer ses prestations par le biais de l’assurance-maladie<br />
est essentielle. Il y a<br />
suffisamment d’exemples qui montrent<br />
que les assurances-maladie se sont trompées<br />
en accusant les médecins de prodiguer<br />
des traitements inefficaces d’un point<br />
de vue économique. Dans le libre exercice<br />
de leur profession, les médecins ne doivent<br />
pas dépendre uniquement du bon vouloir<br />
économique des assureurs-maladie. Ne<br />
serait-ce que pour la sécurité de planification<br />
nécessaire à la mise en place et à<br />
l’exploitation d’un cabinet. Cela représenterait<br />
un obstacle supplémentaire à l’ouverture<br />
d’un cabinet, notamment pour les<br />
jeunes médecins. Ce n’est pas de cette façon<br />
que l’on augmentera le nombre de<br />
médecins de premier recours dans les<br />
cabinets.<br />
Les assureurs-maladie ont répété à plusieurs<br />
reprises dans la discussion concernant<br />
le pilotage des admissions qu’ils<br />
considéraient un médecin praticien en<br />
premier lieu comme un facteur de coûts<br />
supplémentaire. Leur calcul, moins de<br />
médecins égal à moins de coûts de la santé,<br />
est premièrement trop simpliste et<br />
montre deuxièmement à quoi conduirait<br />
la suppression du libre choix du médecin.<br />
Le fait que moins de médecins en cabinet<br />
signifierait automatiquement des temps<br />
d’attente prolongés pour les patients n’est<br />
qu’un point parmi d’autres qui est occulté<br />
dans cette équation.<br />
Simon Stettler, directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />
1 E(fficacité) A(déquation) E(conomicité)<br />
8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
<strong>No</strong>uvelle législature –<br />
nouveaux visages<br />
La séance du CC d’avril <strong>2016</strong> marque le début de la nouvelle législature. Tous les membres des organes<br />
ont par conséquent dû être confirmés dans leurs fonctions. Ryan Tandjung, vice-président de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>, et Andrea Vincenzo Braga, coprésident de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> ne se sont pas représentés.<br />
Heureusement, toute une série de nouveaux membres se sont présentés à l’élection, un<br />
signe de la bonne santé de l’association.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
Avant le 1 er mai, les médias parlaient de la<br />
diminution continuelle du nombre de<br />
membres chez les syndicats et associations<br />
du personnel. L’<strong>ASMAC</strong> n’est heureusement<br />
pas concernée par cette évolution.<br />
Son effectif continue de croître et dépasse<br />
les 20 000 membres. Et de toute évidence,<br />
l’association parvient toujours à trouver<br />
des membres actifs prêts à s’engager dans<br />
les organes nationaux et régionaux. Lors<br />
de la séance du Comité central (CC) du 30<br />
avril à Berne, quatre nouveaux membres<br />
ont été élus au Comité directeur (CD) et<br />
les délégués de MEDISERVICE VSAO-AS-<br />
MAC ont élu un nouveau membre au comité<br />
directeur de l’organisation de prestations<br />
de service. Certes, beaucoup de sections<br />
doivent encore se battre pour obtenir<br />
de meilleures conditions de travail, mais<br />
il semble qu’il soit devenu plus facile de<br />
pourvoir les sièges vacants dans les comités.<br />
Contrairement aux séances précédentes<br />
du CC, de nombreux représentantes<br />
et représentants des sections ont indiqué<br />
qu’ils avaient réussi à remplacer les<br />
membres démissionnaires dans leurs comités<br />
par de nouveaux visages.<br />
Bonjour et au revoir<br />
L’<strong>ASMAC</strong> a pris congé de son vice-président<br />
Ryan Tandjung qui va reprendre le département<br />
professions de la santé à l’Office<br />
fédéral de la santé publique. Avec Ryan,<br />
l’association perd un travailleur engagé et<br />
intelligent qui a occupé pas moins de 40<br />
mandats (voir encadré). Marino Urbinelli<br />
démissionne du CD, aussi pour des raisons<br />
professionnelles. Le troisième à quitter<br />
le Comité directeur est Felix Widmer<br />
qui représentait la swimsa au Comité directeur.<br />
Marc Oliver Eich reprend sa place.<br />
Les délégués du CC ont élu à l’unanimité<br />
Angelo Barrile, <strong>No</strong>ra Bienz, Michel Clément<br />
et Marius Suter au Comité directeur<br />
(voir encadré). Comme cette séance du CC<br />
marque le début de la nouvelle législature,<br />
tous les membres actuels du CD ainsi que<br />
le président de l’<strong>ASMAC</strong> Daniel Schröpfer<br />
ont dû être confirmés dans leurs fonctions,<br />
tout comme les représentants de l’<strong>ASMAC</strong><br />
à l’Assemblée des délégués de la FMH et à<br />
la Chambre médicale. Tous les candidats<br />
ont été élus sans opposition pour une durée<br />
de fonction supplémentaire.<br />
Au service des membres<br />
L’établissement des horaires de service<br />
(corrects du point de vue légal) incombe<br />
en principe aux hôpitaux et cliniques. Souvent,<br />
cette tâche est déléguée aux médecins-assistant(e)s<br />
ou chef(fe)s de clinique,<br />
ce qui peut entraîner des difficultés pour<br />
toutes les parties impliquées. L’<strong>ASMAC</strong> a<br />
réalisé le projet consacré à la planification<br />
des services dans le cadre d’une phase-pilote.<br />
Sous la conduite de Phlipp Rahm,<br />
président de la section Argovie, un nombre<br />
considérable d’hôpitaux et de cliniques ont<br />
bénéficié de conseils. Parallèlement, Philipp<br />
Rahm a formé d’autres conseillers.<br />
Jusqu’ici, les coûts étaient assumés par<br />
l’<strong>ASMAC</strong>. Les délégués du CC ont dû décider<br />
s’il voulait transformer le projet-pilote en<br />
prestation définitive et de quelle manière<br />
celle-ci serait financée. Le transfert du<br />
conseil en matière de planification des<br />
services de la phase-pilote dans une offre<br />
permanente était incontesté. Les avantages<br />
pour les membres sont directement perceptibles<br />
et la demande est importante. La<br />
question du financement de la prestation<br />
a par contre suscité débat. La majorité était<br />
d’avis que l’<strong>ASMAC</strong> doit supporter les coûts,<br />
cela permettant d’une part d’assurer un<br />
conseil indépendant et d’autre part de sa-<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
9
POLITIQUE<br />
A la fois subtil et tenace<br />
14 ans, 40 mandats. Ces deux chiffres laissent entrevoir l’ampleur de l’engagement<br />
de Ryan Tandjung pour l’<strong>ASMAC</strong>. Le vice-président de l’<strong>ASMAC</strong> et responsable du<br />
ressort formation postgraduée démissionne de ses fonctions pour des raisons<br />
professionnelles. Ryan a toujours attaché une grande importance à la formation<br />
médicale postgraduée. Il s’est battu sur plusieurs fronts et à différents niveaux<br />
pour que la qualité de la formation postgraduée soit sauvegardée.<br />
«<strong>No</strong>us n’avons pour ainsi dire jamais travaillé ensemble, mais nous pensons que tu as fait<br />
du bon travail!». Dans toute autre branche, une telle déclaration dans un entretien d’évaluation du<br />
collaborateur serait inadmissible et entraînerait probablement de sérieuses conséquences, aussi pour<br />
le supérieur hiérarchique. Chez les médecins, ce comportement vis-à-vis des subordonnés reste hélas<br />
très répandu. C’est cette déclaration d’un responsable d’établissement de formation postgraduée<br />
pendant la période d’assistanat de Ryan Tandjung qui l’a, entre autres, amené à s’intéresser de plus<br />
près à la formation postgraduée des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />
«J’estime qu’il nous incombe à tous de trouver des solutions pour répondre à ces deux grands défis que sont, d’une part, le suivi continu<br />
des patients et, d’autre part, la bonne qualité de travail et de formation postgraduée.» Ryan Tandjung<br />
Aux yeux de Ryan, la formation médicale postgraduée en Suisse peut être considérée comme très bonne en comparaison internationale. Cela ne<br />
veut cependant pas dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Il s’est engagé pour assurer et même renforcer la qualité de la formation<br />
postgraduée. Au fil des années, Ryan a apporté dans différentes fonctions une contribution essentielle à cette entreprise délicate: entre autres en tant<br />
que délégué de la SWIMSA, membre du comité de la section Zurich, vice-président de l’<strong>ASMAC</strong>, délégué à la Chambre médicale, représentant de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> au plénum de l’ISFM et au comité de l’ISFM ou comme membre du groupe thématique «coordination de la formation médicale postgraduée»<br />
de la plate-forme Avenir de la formation médicale. Ryan a toujours défendu avec doigté, dans un esprit constructif et confiant les intérêts des jeunes<br />
médecins. Ce faisant, il était toujours d’avis que la responsabilité n’incombait pas seulement aux médecins formateurs, mais également aux médecins<br />
en formation.<br />
«Grâce à son esprit analytique, à son attitude réfléchie, à son humour et à son engagement, Ryan a contribué à gérer une situation<br />
humainement difficile au sein de la direction de l’<strong>ASMAC</strong> Zurich.» Adrian Schibli, membre du comité de la section Zurich<br />
Avec sa démission de toutes ses fonctions à l’<strong>ASMAC</strong>, l’engagement de Ryan pour notre association prend fin après 14 ans.<br />
«Avec son style réservé, Ryan est un garant de la confiance. J’ai beaucoup apprécié sa clarté, sa pensée structurée et sa capacité d’analyse<br />
dans la préparation de séances communes. Je remercie Ryan pour son énorme engagement pendant toutes ces années.» Daniel Schröpfer,<br />
président de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Cher Ryan, nous sommes heureux de savoir que tu resteras en contact avec nous à ton nouveau lieu de travail. Contrairement au responsable<br />
d’établissement de formation postgraduée cité en entrée, l’<strong>ASMAC</strong> sait que tu n’as pas seulement bien accompli ta tâche, mais même très bien!<br />
<br />
Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong><br />
tisfaire au désir des sections ou de certains<br />
membres d’obtenir un conseil et d’aborder<br />
les hôpitaux à un niveau élevé, ceci créant<br />
de la sympathie. La minorité était par<br />
contre d’avis que ce n’est pas la tâche de<br />
l’association de fournir un travail gratuit<br />
pour les hôpitaux. Lors du vote, le financement<br />
par l’<strong>ASMAC</strong> s’est imposé, avec la<br />
restriction d’examiner les possibilités de<br />
financement mixte dans une année.<br />
<strong>No</strong>n aux négociations<br />
L’association hospitalière H+ a demandé<br />
au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO)<br />
l’ouverture de négociations. Dans le cadre<br />
Démission au Comité directeur<br />
Après plus de trois ans passés au Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong> et en tant<br />
que délégué suppléant à la Chambre médicale, Marino Urbinelli a donné<br />
sa démission en avril <strong>2016</strong>. Il a réorienté son activité professionnelle.<br />
Le CD perd un penseur avisé qui a su jeter des ponts et marquer les<br />
discussions par des déclarations réfléchies. <strong>No</strong>us regrettons donc vivement<br />
sa démission, mais sommes ravis qu’il demeure actif à l’<strong>ASMAC</strong><br />
en tant que membre du comité de la section Soleure. Le CD et la présidence<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> lui adressent leurs chaleureux remerciements.<br />
Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong>Photo de Marino<br />
d’entretiens trilatéraux avec l’<strong>ASMAC</strong>, il est<br />
prévu d’adapter les ordonnances relatives<br />
à la loi sur le travail sur les points qui ne<br />
peuvent pas être mis en pratique au quotidien.<br />
Les délégués du CC ont dû décider<br />
s’ils voulaient donner suite à cette demande.<br />
Ici aussi, les avis divergeaient: les<br />
uns étaient d’avis que, suivant les circonstances,<br />
cela permettrait d’obtenir certains<br />
avantages pour les membres et que sans<br />
notre participation, le SECO pourrait décider<br />
seul. Les autres estimaient que des<br />
négociations ne feraient qu’assouplir une<br />
loi qui n’est pas correctement mise en<br />
œuvre par les hôpitaux. Au final, c’est une<br />
prise de position des juristes de l’<strong>ASMAC</strong><br />
qui a fait pencher la balance. Les juristes<br />
étant parvenus à la conclusion qu’il était<br />
plus judicieux de ne pas entrer en matière.<br />
De plus, les améliorations pour les<br />
membres ne pourraient pas être obtenues<br />
10 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
dans l’ordonnance, au contraire. Ces arguments<br />
ont convaincu les délégués qui<br />
ont rejeté les négociations avec le Seco et<br />
H+ avec une abstention.<br />
Le Tarmed suscite le débat<br />
Le tarif pour les prestations médicales ambulatoires<br />
(Tarmed) n’a jamais été révisé<br />
en profondeur depuis 2004. Les prestations<br />
d’alors – divisées en prestations techniques<br />
et médicales – ont connu d’importants<br />
changements au cours des dix dernières<br />
années. <strong>No</strong>tamment les prestations<br />
techniques où les méthodes opératoires,<br />
etc. sont devenues nettement plus efficaces.<br />
Un fossé croissant des revenus des médecins<br />
en est la conséquence, notamment<br />
entre les médecins de premier recours et<br />
les spécialistes avec activité invasive. Le<br />
nouveau Tarmed veut réduire ces inégalités<br />
– sans engendrer de coûts supplémentaires.<br />
Cela signifie que les revenus des<br />
spécialistes doivent être abaissés en faveur<br />
de ceux des médecins de premier recours.<br />
Le tarif élaboré par toutes les parties impliquées<br />
prévoit cependant une correction,<br />
le FaMI. Derrière cette abréviation se cache<br />
le «Facteur médical individuel» censé permettre<br />
une rémunération plus élevée ou<br />
plus basse suivant le médecin. L’<strong>ASMAC</strong><br />
soutient la révision tarifaire pour la votation<br />
générale auprès de tous les membres<br />
de la FMH. Si la révision tarifaire devait<br />
échouer, le Conseil fédéral pourrait de son<br />
propre chef élaborer un tarif. Il s’agit d’empêcher<br />
cela. Concernant le FaMI, les délégués<br />
du CC recommandent aux membres<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> de voter non lors de la votation<br />
générale. En effet, il est à craindre que le<br />
FaMI puisse être utilisé au détriment des<br />
jeunes médecins.<br />
<strong>No</strong>uveaux membres du Comité<br />
directeur<br />
Angelo Barille<br />
Section Zurich<br />
Médecin de famille<br />
employé dans un cabinet<br />
de groupe Sanacare en<br />
ville de Zurich<br />
Conseiller national (PS)<br />
<strong>No</strong>ra Bienz<br />
Section Berne (présidente)<br />
Médecin-assistante en<br />
rotation, service de néphrologie,<br />
Bürgerspital<br />
Solothurn<br />
Michel Clément<br />
Section Soleure<br />
Médecin-assistant à la<br />
clinique pédiatrique,<br />
Hôpital de l’Ile Berne<br />
Marius Suter<br />
Section Berne<br />
Médecin-assistant,<br />
clinique d’anesthésiologie,<br />
Hôpital de l’Ile Berne<br />
Engagé, optimiste, gai<br />
Après de nombreuses années passées à la coprésidence<br />
de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>,<br />
Andrea Vincenzo Braga met un terme à son<br />
engagement. Il ne se représente pas pour la<br />
prochaine législature. <strong>No</strong>us prenons congé<br />
d’une personnalité marquante et passons en<br />
revue sa très longue carrière au service de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> et de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
Andrea Vincenzo Braga s’est engagé dans<br />
différents organes et fonctions pour l’<strong>ASMAC</strong><br />
et MEDISERVICE au cours des vingt dernières<br />
années. Il a lancé, collaboré et influencé de<br />
nombreux projets. Sa carrière à l’<strong>ASMAC</strong> a<br />
débuté avec son accession au comité de la<br />
section Suisse centrale – il y a exercé pendant<br />
plusieurs années la fonction de président. Dans cette fonction, il a été membre fondateur<br />
de DAVID, l’organisation faîtière de la plupart des moyennes et petites sections<br />
de Suisse alémanique. Déjà très tôt, Andrea a siégé en tant que délégué de l’<strong>ASMAC</strong><br />
à la Chambre médicale.<br />
Depuis 16 ans, Andrea fait partie du Comité directeur de MEDISERVICE où il a<br />
toujours apporté de nouvelles idées, remis en question certains concepts et confronté<br />
le Comité directeur à des questions critiques. Dans l’organisation de prestations<br />
de service, Andrea a pu partager son savoir-faire économique. Il a toujours mis<br />
l’accent sur les revendications des membres et la question de satisfaire au mieux leurs<br />
besoins. Dès 2006, il a occupé la fonction de coprésident. Dans ce rôle, il a marqué<br />
le développement de MEDISERVICE en tant qu’organisation de prestations de service<br />
novatrice et moderne pour les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />
Andrea est engagé, optimiste et a le goût de l’essentiel dans la vie. Ainsi, il n’a jamais<br />
oublié de réserver une place au plaisir dans notre travail. C’est dans cette idée qu’il<br />
a lancé en 2001 «Le Bal de l’<strong>ASMAC</strong>», aujourd’hui «Le bal des médecins». Jusqu’à<br />
ce jour, il concocte chaque année un programme spectaculaire et attire ainsi beaucoup<br />
d’amateurs de danse à Lucerne.<br />
Au nom du Comité directeur et du secrétariat de MEDISERVICE, nous adressons nos<br />
chaleureux remerciements à Andrea pour son travail accompli pour MEDISERVICE<br />
et l’<strong>ASMAC</strong> au cours des vingt dernières années. <strong>No</strong>us lui souhaitons plein succès<br />
pour ses nombreux nouveaux projets.<br />
Katharina Gasser, présidente, et Marc Schällebaum, directeur de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
12 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
Une rose pour l’Insel<br />
Gruppe AG<br />
Cette année aussi, la Rose d’hôpital a été<br />
décernée pour des initiatives exceptionnelles<br />
dans le domaine de la formation<br />
postgraduée et/ou des conditions de travail.<br />
Le CC a attribué la Rose d’hôpital aux hôpitaux<br />
réunis dans l’Insel Gruppe pour leur<br />
réglementation progressiste en matière<br />
d’indemnité maternité dans les rapports de<br />
travail à durée déterminée. Désormais, la<br />
femme médecin a droit à la pleine indemnité<br />
maternité pendant 16 semaines,<br />
même si son contrat expire pendant la<br />
grossesse ou le congé maternité.<br />
Situation stable<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> n’a pas<br />
connu une année particulièrement palpitante,<br />
mais elle peut se féliciter d’un exercice<br />
clôturé avec succès. L’effectif des<br />
membres, le volume de primes et le nombre<br />
de polices continuent d’augmenter et l’excédent<br />
de recettes est mis de côté pour les<br />
projets. La plate-forme de l’emploi Jobmed.<br />
ch a été entièrement remaniée et suscite un<br />
intérêt croissant. Même le budget du <strong>Journal</strong><br />
<strong>ASMAC</strong> a pu être respecté. Certes, il<br />
souffre, à l’instar des autres publications,<br />
d’une érosion continuelle des recettes publicitaires.<br />
Mais le nombre des nouveaux<br />
membres compense ces pertes, vu que la<br />
cotisation de CHF 20.– revient entièrement<br />
au <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>. Les délégués à l’AD de<br />
MEDISERVICE ont adopté les statuts révisés<br />
et confirmé tous les membres du Comité<br />
directeur dans leurs fonctions. Jana Siroka<br />
a été nouvellement élue au Comité<br />
directeur (voir encadré). Quant au coprésident<br />
Andrea Vincenzo Braga, il ne s’est<br />
plus représenté. MEDISERVICE a donc pris<br />
congé d’une figure légendaire de l’<strong>ASMAC</strong><br />
(voir encadré). Il a eu droit aux chaleureux<br />
remerciements de tous pour son engagement<br />
en faveur de l’association politique et<br />
de MEDISERVICE. Pour finir, l’AD a élu<br />
l’ancienne coprésidente Katharina Gasser<br />
à l’unanimité au poste de présidente de<br />
MEDISERVICE. <br />
■<br />
<strong>No</strong>uveau membre<br />
du Comité directeur<br />
MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Jana Siroka<br />
D r méd., médecin-assistante, Hôpital<br />
universitaire de Zurich
POLITIQUE<br />
Vierge, Sisyphe, Mère courage<br />
Rosmarie Glauser, directrice de la section Berne et «mère» de la semaine de 50 heures, a<br />
démissionné de son poste à la fin avril. Après près de 30 années au service de l’<strong>ASMAC</strong>, elle<br />
passe en revue une vie active passionnante. Malgré les nettes améliorations des conditions<br />
de travail des médecins, elle reste combative eu égard aux changements à venir.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>, s’est entretenue avec Rosmarie Glauser, directrice de la section Berne.<br />
En 1982, tu as passé ton examen<br />
fédéral. Comment voyaistu<br />
à l’époque ton avenir professionnel?<br />
Rosmarie Glauser: Depuis toujours,<br />
je voulais devenir avocate indépendante.<br />
Les questions du droit administratif m’intéressaient<br />
alors, mais dans les années 80,<br />
les avocates étaient surtout confinées dans<br />
le domaine du droit de la famille.<br />
Comment es-tu arrivée<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>?<br />
Comme la vierge à l’enfant (elle rit). En<br />
1987, on m’a offert de rejoindre une étude.<br />
Il y avait notamment l’<strong>ASMAC</strong> Suisse et la<br />
section Berne de l’<strong>ASMAC</strong> qui y était domiciliées.<br />
C’est plutôt par hasard que j’ai<br />
repris ce mandat, même si à l’époque,<br />
j’étais souvent en contact avec des médecins<br />
en dehors de mon activité professionnelle<br />
et connaissais les conditions de travail<br />
misérables des jeunes médecins.<br />
Quels thèmes préoccupaient<br />
l’<strong>ASMAC</strong> à la fin des années 80?<br />
L’<strong>ASMAC</strong> Suisse était dirigée par Walter<br />
Krähenmann qui s’occupait principalement<br />
de prestations de service. La fondation<br />
de la caisse de pension était une chose<br />
très importante. Comme il n’y avait pas<br />
encore de libre passage, les médecins perdaient<br />
la cotisation de l’employeur à<br />
chaque changement de poste. La politique<br />
n’était que rarement un sujet de discussion.<br />
Le travail pour la section Berne ne<br />
représentait qu’un tout petit mandat. Il<br />
s’agissait d’un modeste nombre de conseils<br />
juridiques, de plus il fallait mettre à disposition<br />
les locaux pour les séances du<br />
comité, envoyer l’invitation à ces séances<br />
et tenir le procès-verbal.<br />
Comment se présentait la<br />
situation pour les membres?<br />
Ils devaient énormément travailler. <strong>No</strong>us<br />
voulions changer cela et avions acheté<br />
trois badgeuses à cet effet. C’était une de<br />
nos premières actions. Ces badgeuses ont<br />
ensuite été installées dans chaque hôpital<br />
du canton de Berne pendant environ trois<br />
mois. Les médecins-assistant(e)s timbraient.<br />
<strong>No</strong>us avons ainsi pour la première<br />
fois obtenu des informations précises sur<br />
les horaires de travail. La moyenne se situait<br />
à 80 ou 90 heures par semaine, le<br />
record était détenu par un hôpital de district<br />
avec 105 heures hebdomadaires!<br />
Ensuite, les résultats ont été communiqués<br />
à chaque hôpital.<br />
Y a-t-il eu des réactions?<br />
Les hôpitaux ont réagi avec plus ou moins<br />
d’indifférence. Mais les jeunes médecins<br />
par contre, ont vite réagi: en 1997, les médecins<br />
ont pour la première fois défilé<br />
dans la rue pendant une semaine d’action<br />
et protesté contre les conditions de travail<br />
intenables devant le Rathaus à Berne. A la<br />
suite de cela, plusieurs motions ont été<br />
déposées au parlement cantonal. Les revendications<br />
étaient toutes les mêmes: 50<br />
heures et davantage de postes à temps<br />
partiel.<br />
Quelle a été la prochaine étape<br />
décisive sur ce parcours?<br />
Le directeur de la santé bernois, Samuel<br />
Bhend, subissait de fortes pressions de la<br />
part des jeunes médecins qui manifestaient<br />
clairement leur mécontentement.<br />
Pour obtenir des données précises, il a<br />
alors mandaté une étude scientifique<br />
consacrée aux conditions de travail. Les<br />
résultats ont montré qu’il y avait nécessité<br />
d’agir. Ces résultats ont conduit à des négociations<br />
tripartites sur une nouvelle<br />
ordonnance cantonale. Celle-ci fixait une<br />
durée hebdomadaire de travail maximale<br />
de 50 heures et stipulait qu’il n’y avait des<br />
heures manquantes qu’en dessous de 42<br />
heures de travail. Presque au même moment,<br />
les négociations pour la première<br />
convention collective de travail, entrée en<br />
vigueur en 2000, et reprenant la réglementation<br />
du temps de travail de l’ordonnance<br />
cantonale, ont débuté. A Zurich, le<br />
parlement bloquait la demande des médecins<br />
d’adapter l’ordonnance cantonale,<br />
ce qui a provoqué la grève des crayons,<br />
c’est-à-dire que les travaux administratifs<br />
ont été laissés à l’abandon pendant un<br />
certain temps.<br />
Que s’est-il passé sur le<br />
plan national?<br />
Pendant tous ces efforts cantonaux, le<br />
comité de la section Berne a développé<br />
l’idée de supprimer, lors de la révision prévue,<br />
l’exception concernant les médecins-assistant(e)s<br />
dans la loi fédérale sur<br />
le travail. Le conseiller national Marc F.<br />
Suter nous a apporté son soutien et déposé<br />
une initiative parlementaire. A ce moment-là,<br />
l’<strong>ASMAC</strong> Suisse s’est engagée et<br />
un mouvement national a vu le jour.<br />
De 2001 à 2013, tu as aussi été<br />
responsable de la politique nationale<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>. Quel a été<br />
ton plus grand succès?<br />
Il y a eu beaucoup de petites avancées.<br />
Mais le plus grand succès a sans aucun<br />
14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POLITIQUE<br />
doute été la modification de la loi sur le<br />
travail adoptée par le Parlement en 2002<br />
et son entrée en vigueur trois ans plus tard.<br />
Cela a exigé un effort particulier. Actuellement,<br />
je fais de l’ordre dans mes papiers<br />
et revois tous les documents que nous<br />
avons produits dans notre combat pour de<br />
meilleures conditions de travail: d’innombrables<br />
argumentaires, lettres à d’autres<br />
organisations, lobbying auprès des partis,<br />
etc. Sur le plan du contenu, nous avons<br />
obtenu davantage dans le canton de<br />
Berne. En effet, nous avons pu négocier<br />
des conditions de travail plus progressistes<br />
qu’au niveau national.<br />
Et quel a été ton plus grand<br />
échec?<br />
Ici aussi, il y a eu beaucoup de petits<br />
échecs. Mais les appels téléphoniques des<br />
membres qui me décrivent des conditions<br />
de travail absolument inacceptables<br />
restent une chose très déprimante. Et cela<br />
plus de dix ans après que la loi de travail<br />
est censée avoir été mise en œuvre partout.<br />
Parfois, cela concerne des hôpitaux ou<br />
cliniques avec lesquels nous avons déjà<br />
négocié et qui nous ont assurés que tout<br />
était en ordre. J’ai alors le sentiment d’être<br />
comme Sisyphe.<br />
Comment évalues-tu la situation<br />
actuelle des membres?<br />
Contrairement à ce qui était le cas auparavant,<br />
beaucoup de points se sont fortement<br />
améliorés. La durée de travail a<br />
clairement baissé, mais l’intensité du<br />
travail a augmenté. Le turn over dans les<br />
hôpitaux est nettement plus élevé qu’autrefois.<br />
Quel bilan tires-tu<br />
rétrospectivement?<br />
Ma vie active a été passionnante. Même<br />
lorsque j’ai abandonné mes autres mandats<br />
et que je me suis focalisée sur l’AS-<br />
MAC, le travail est resté très varié. En plus<br />
du conseil juridique, il y avait toutes les<br />
négociations et entretiens avec les autorités,<br />
les politiciens, les hôpitaux, les autres<br />
organisations et associations. En particulier<br />
le travail politique était intéressant:<br />
les actions, la rédaction d’interventions<br />
politiques, le lobbying. De plus, nous<br />
avons, et je tiens à le souligner, des<br />
membres très reconnaissants. Je ne peux<br />
pas m’imaginer que d’autres juristes reçoivent<br />
des réactions aussi positives. Je<br />
suis comblée.<br />
Berne a régulièrement été à<br />
l’origine d’actions. La section<br />
est très engagée. D’où cela<br />
vient-il?<br />
La bonne collaboration est sans aucun<br />
doute un élément décisif. Beaucoup<br />
d’idées ont vu le jour dans un cadre privé,<br />
un verre de vin à la main. Patrick Bachmann<br />
de l’«atelier typisch» les a admirablement<br />
réalisées. La section est aussi très<br />
active parce que nous sommes présents<br />
dans beaucoup d’hôpitaux, que nous informons<br />
régulièrement les membres et<br />
que nous essayons de rester en contact<br />
avec eux. De plus, nos représentants hospitaliers<br />
siègent au comité.<br />
Dans quels domaines vois-tu<br />
les principaux défis pour les<br />
médecins à l’avenir?<br />
Dans un avenir proche, ce sera probablement<br />
la pénurie de médecins qui va se<br />
ressentir le plus fortement. Elle menace de<br />
réduire à néant une partie de nos acquis.<br />
La meilleure des lois ne sert à rien si les<br />
postes ne peuvent plus être pourvus. Le<br />
travail est alors simplement réparti sur<br />
moins de personnes. Il est donc urgent de<br />
procéder à des réformes structurelles et à<br />
une optimisation des processus. Tous les<br />
hôpitaux veulent maintenir leur exploitation<br />
actuelle et ne souhaitent pas presser<br />
le citron encore davantage. En raison de<br />
la pénurie de médecins, les médecins<br />
peuvent donner plus de poids à leurs revendications.<br />
Mais ils sont hélas trop vite<br />
prêts à des concessions dans les négociations.<br />
Globalement, la liberté actuelle sera<br />
restreinte partout, notamment en raison<br />
des mesures d’économie. Il faudra se<br />
battre pour l’obligation de contracter et la<br />
liberté de traitement.<br />
Et comment se présente ton<br />
avenir?<br />
Dans les prochains mois, je vais mener à<br />
terme les négociations pour la CCT 2018.<br />
J’ai donc prévu un retrait progressif de la<br />
vie active. Contrairement à ce que certains<br />
pensent, je ne vais pas tout de suite partir<br />
en voyage, mais rester chez moi, profiter<br />
du jardin, rénover la maison et tout simplement<br />
savourer mon temps libre. ■<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
15
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
Les garde-fous de la formation<br />
postgraduée<br />
Ils risquent de se noyer dans le quotidien, les concepts et contrats de formation postgraduée.<br />
Pourtant, ils sont importants pour les médecins-assistant(e)s. Les concepts définissent ce que les<br />
différents établissements de formation postgraduée peuvent proposer et doivent enseigner.<br />
Les contrats conviennent de ce que le médecin en formation peut apprendre et doit accomplir.<br />
Les concepts peuvent être consultés dans le registre de l’ISFM.<br />
Simon Stettler, directeur de l’<strong>ASMAC</strong>; Christoph Hänggeli, directeur de l’ISFM<br />
«Le savoir se perd avec celui qui<br />
néglige de le transmettre»<br />
(Romain Guilleaumes)<br />
Il faut bien avouer que ni les concepts, ni<br />
les contrats ne peuvent garantir une<br />
bonne formation postgraduée. Ce sont les<br />
médecins expérimentés qui transmettent<br />
leur savoir à l’hôpital, au cabinet ou lors<br />
de manifestations et qui instruisent et<br />
accompagnent leurs plus jeunes collègues.<br />
Au final, la manière dont la formation<br />
postgraduée est dispensée dépend de<br />
ces personnes. Malgré tout, les concepts et<br />
contrats de formation postgraduée ont<br />
leur rôle à jouer. A l’heure actuelle, ce sont<br />
notamment les médecins-assistant(e)s qui<br />
n’en tiennent pas assez compte.<br />
Bases légales<br />
La Réglementation pour la formation<br />
postgraduée de l’Institut suisse pour la<br />
formation médicale postgraduée et continue<br />
(ISFM) prescrit:<br />
Art. 41 al. 1<br />
Chaque établissement de formation élabore<br />
un concept de formation<br />
postgraduée qui documente de façon<br />
structurée (temps et contenus) la transmission<br />
des connaissances et des compétences<br />
selon le programme de formation<br />
concerné. Le concept<br />
a) fixe le nombre de postes de formation<br />
spécifique et non spécifique en tenant<br />
compte du nombre de patients à disposition;<br />
b) établit et justifie le rapport entre le<br />
nombre de médecins en formation et le<br />
nombre des formateurs (tuteurs),<br />
compte tenu des exigences particulières;<br />
c) explique comment, par qui, quand et<br />
où les contenus théoriques et pratiques<br />
du programme de formation postgraduée<br />
sont enseignés;<br />
d) décrit de façon séparée les contenus de<br />
la formation dispensée aux candidats<br />
étrangers à la discipline (notamment<br />
aux médecins de famille);<br />
e) montre la coopération avec d’autres<br />
établissements de formation dans le<br />
domaine de la formation postgraduée<br />
(groupement d’institutions de formation<br />
postgraduée ou réseau de formation<br />
postgraduée).<br />
Art. 41 al. 3<br />
Les établissements de formation postgraduée<br />
reconnus passent, avec l’occupant du<br />
poste de formation, un contrat de travail<br />
écrit décrivant de manière concrète les<br />
matières enseignées (accord sur les objectifs<br />
d’apprentissage). Le contrat doit en<br />
particulier préciser si l’activité du candidat<br />
sert à la formation spécifique ou si elle<br />
sera validée dans le cadre de l’année dans<br />
une autre discipline. Le salaire est fixé en<br />
tenant compte des prestations devant être<br />
fournies par le médecin en formation.<br />
Autant les concepts de formation postgraduée<br />
que les contrats de formation postgraduée<br />
sont donc obligatoires pour tous<br />
les établissements de formation postgraduée.<br />
Situation actuelle<br />
Pour être reconnu par l’ISFM, un établissement<br />
de formation postgraduée doit<br />
présenter un concept de formation<br />
postgraduée. L’ISFM et les sociétés de<br />
discipline médicale proposent aux établissements<br />
de formation postgraduée des<br />
modèles de concept à cet effet 1 . La plupart<br />
des établissements de formation postgraduée<br />
disposent aujourd’hui d’un concept<br />
de formation postgraduée. Ceux-ci présentent<br />
cependant d’importantes différences<br />
en termes de contenu et de qualité.<br />
Dans la mesure où ils existent, les concepts<br />
peuvent être consultés dans le registre de<br />
l’ISFM des établissements de formation<br />
postgraduée reconnus 2 . D’après un sondage<br />
du pool de feed-back de l’<strong>ASMAC</strong><br />
(voir information dans l’encadré), la plupart<br />
des jeunes médecins savent que<br />
chaque établissement de formation<br />
postgraduée doit disposer d’un concept de<br />
formation postgraduée, mais ils ne l’ont<br />
que rarement consulté. Cela est en partie<br />
dû au fait que la disponibilité dans le registre<br />
de l’ISFM n’est pas encore largement<br />
connue.<br />
Par rapport à cela, les contrats de formation<br />
postgraduée sont apparemment<br />
moins répandus. Ici aussi, l’ISFM<br />
propose un modèle 1 sur son site web. Le<br />
sondage de l’<strong>ASMAC</strong> déjà mentionné plus<br />
haut a montré que plus de la moitié des<br />
médecins participants n’avaient jamais ou<br />
rarement conclu un tel contrat de formation<br />
postgraduée (ou un contrat de travail<br />
réglant expressément la formation postgraduée).<br />
But<br />
Il est regrettable que ces deux instruments<br />
ne soient jusqu’ici pas encore utilisés à<br />
large échelle. En effet, ils offrent d’importants<br />
avantages à toutes les parties<br />
concernées.<br />
Lors de l’élaboration d’un concept de formation<br />
postgraduée, le responsable de<br />
l’établissement de formation postgraduée<br />
et les autres médecins impliqués dans la<br />
formation postgraduée doivent bien réfléchir<br />
quelle formation postgraduée ils<br />
16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
peuvent et veulent proposer. Cela semble<br />
évident et nécessaire pour ensuite former<br />
les médecins de manière structurée et ciblée.<br />
Le concept de formation postgraduée<br />
décrit les plans qui doivent de toute façon<br />
être établis dans un établissement de formation<br />
postgraduée et les rend visible à<br />
l’interne et à l’externe. Pour les responsables<br />
d’établissement de formation<br />
postgraduée, un tel concept est donc aussi<br />
une plate-forme pour faire de la publicité<br />
pour son propre compte. Celui qui offre une<br />
bonne formation postgraduée peut et doit<br />
le montrer. Bien sûr, le degré de détail du<br />
concept doit rester à un niveau raisonnable.<br />
La formation médicale postgraduée ne peut<br />
pas être planifiée à l’avance et définie trop<br />
étroitement. Cela ne serait ni réaliste, ni<br />
dans l’intérêt des médecins-assistant(e)s.<br />
Malgré tout, le concept doit documenter de<br />
façon structurée (temps et contenus) la<br />
transmission des connaissances et des<br />
compétences du programme de formation<br />
postgraduée concerné. Les médecins-assistant(e)s<br />
peuvent ainsi s’orienter selon ces<br />
concepts avant et pendant leur formation<br />
postgraduée pour voir ce qui les attend et<br />
ce qu’ils peuvent, le cas échéant, exiger. Le<br />
concept de formation postgraduée ne<br />
constitue pas seulement une base importante<br />
pour la reconnaissance de l’établissement<br />
de formation postgraduée par l’ISFM,<br />
mais est également une source d’informations<br />
importante permettant à l’équipe de<br />
visite de se préparer (voir informations<br />
dans l’encadré).<br />
Dans le contrat de formation postgraduée<br />
(qui peut aussi être intégré dans le contrat<br />
de travail normal), il s’agit de mettre en<br />
œuvre le concept de formation postgraduée<br />
et de décrire et de convenir plus concrètement<br />
des matières enseignées et des objectifs<br />
d’apprentissage avec le médecin-assistant(e).<br />
Le responsable de l’établissement<br />
de formation postgraduée et le médecin-assistant(e)<br />
conviennent de la formation<br />
postgraduée prévue et prennent donc<br />
un engagement contraignant. Les deux<br />
parties savent ce que l’autre partie peut<br />
attendre et doit offrir. On établit ainsi une<br />
base commune qui permet d’éviter des<br />
divergences ultérieures concernant le<br />
contenu et l’aménagement de la formation<br />
postgraduée.<br />
Conclusion<br />
––<br />
Mettre à jour les concepts de<br />
formation postgraduée et utiliser<br />
le registre de l’ISFM: les<br />
concepts de formation postgraduée<br />
doivent être, si nécessaire, complétés et<br />
mis à jour régulièrement. Avec des<br />
concepts de formation postgraduée pertinents,<br />
le registre de l’ISFM offre à tous<br />
les médecins en formation un bon outil<br />
pour choisir un poste de formation<br />
postgraduée adéquat.<br />
––<br />
Conclure les contrats de formation<br />
postgraduée: les responsables<br />
d’établissements de formation postgraduée<br />
et les médecins-assistant(e)s<br />
doivent veiller à ce que la formation<br />
postgraduée prévue dans le concept de<br />
formation postgraduée et convenue soit<br />
décrite de manière appropriée dans le<br />
contrat de formation postgraduée. ■<br />
1 www.isfm.ch voir formation postgraduée/<br />
pour les responsables des établissements de<br />
formation postgraduée<br />
2 www.siwf-register.ch<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation postgraduée<br />
et continue de bonne<br />
qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />
Ton expérience compte!<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />
de la formation postgraduée dans les établissements de<br />
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />
d’un feed-back constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />
asmac.ch).<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
17
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
ISFM-Award pour un<br />
engagement exceptionnel dans<br />
la formation postgraduée<br />
<strong>No</strong>us avons le plaisir de publier pour la troisième fois la mise au concours de l’ISFM-Award. Les<br />
nombreux retours que nous avons reçus illustrent bien la valeur de ce prix qui, bien qu’il n’existe<br />
pas depuis très longtemps, est devenu un événement fixe dans l’agenda de l’ISFM.<br />
Dr Werner Bauer, président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue, ISFM<br />
Dr Raphael Stolz, vice-président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue, ISFM<br />
M. Sc. Nadja Jenni, collaboratrice scientifique FMH/ISFM<br />
La responsabilité que portent les médecins-cadres<br />
en matière de formation<br />
postgraduée constitue un des principes<br />
fondamentaux du transfert de connaissances<br />
et de compétences aux jeunes médecins.<br />
Or cette tâche ne peut guère être<br />
définie par le seul cahier des charges,<br />
l’engagement personnel et l’enthousiasme<br />
jouent un rôle bien plus important. Dans<br />
le domaine médical, les charges qui<br />
pèsent sur les médecins sont nombreuses<br />
et les ressources en matière de temps et de<br />
moyens à disposition se réduisent sans<br />
cesse. Il est donc important que les formateurs<br />
particulièrement actifs et motivés<br />
soient reconnus. C’est pourquoi l’ISFM<br />
entend donner la possibilité aux jeunes<br />
médecins de témoigner leur reconnaissance<br />
aux formateurs qui se distinguent<br />
<strong>No</strong>mmez sans attendre des<br />
responsables de la formation!<br />
L’ISFM-Award permet de récompenser des responsables<br />
de la formation postgraduée particulièrement engagés et<br />
compétents. Un ancien formateur vous a-t-il laissé une<br />
impression durable? Alors nommez-le pour l’ISFM-Award<br />
pour un engagement exceptionnel dans la formation<br />
postgraduée!<br />
<strong>No</strong>us vous prions de renvoyer le formulaire de nomination<br />
sous forme électronique à l’adresse siwf@fmh.ch<br />
avec la mention «ISFM-Award – pour un engagement<br />
exceptionnel dans la formation postgraduée».<br />
Délai d’envoi: 7 août <strong>2016</strong>.<br />
Vous trouverez d’autres informations sur www.siwf.ch. Si<br />
vous avez des questions, adressez-vous à siwf@fmh.ch<br />
ou tél. 031 359 11 11.<br />
par leur engagement extraordinaire, mais<br />
il n’entend pas pour autant établir un<br />
classement.<br />
L’un de vos anciens formateurs a-t-il fait<br />
preuve d’un engagement exemplaire au<br />
cours de votre formation postgraduée? Ses<br />
compétences didactiques particulières<br />
vous ont-elles permis de réaliser des progrès<br />
réjouissants? Alors n’hésitez pas à le<br />
nommer pour l’ISFM-Award et à récompenser<br />
ainsi son engagement exceptionnel<br />
en faveur de la formation postgraduée des<br />
médecins.<br />
<strong>No</strong>mination par les anciens<br />
médecins-assistant(e)s<br />
Pour être nommés à l’ISFM-Award, les<br />
médecins doivent participer activement à<br />
la formation médicale postgraduée. Il<br />
s’agit notamment de médecins-cadres qui<br />
s’engagent personnellement dans la formation<br />
et que les futurs spécialistes considèrent<br />
comme particulièrement compétents<br />
dans la transmission des connaissances<br />
et aptitudes. Pour nommer un<br />
confrère, il faut être médecin en formation<br />
postgraduée ou avoir obtenu un titre de<br />
spécialiste il y a moins d’un an. Pour<br />
qu’une nomination soit valable, elle doit<br />
être déposée conjointement par deux personnes<br />
et exprimer une reconnaissance<br />
personnelle pour la qualité de la formation<br />
dispensée par le formateur et pour son<br />
engagement. Afin qu’il ne résulte ni avantage<br />
ni conflit en raison du processus de<br />
nomination, vous ne pouvez nommer que<br />
les responsables de la formation postgraduée<br />
chez lesquels vous ne travaillez plus.<br />
Les noms des personnes qui ont déposé<br />
une nomination ne seront ni publiés, ni<br />
communiqués aux nominés. Aucun classement<br />
ne sera établi.<br />
Déposez votre nomination<br />
sans attendre!<br />
Pour nommer quelqu’un, vous pouvez<br />
télécharger le formulaire prévu à cet effet<br />
en suivant ce lien:<br />
http://www.fmh.ch/bildung-siwf/<br />
weiterbildung/allgemein/siwf-award.html<br />
et le renvoyer ensuite dûment rempli sous<br />
forme électronique à l’adresse suivante:<br />
siwf@fmh.ch<br />
Vous pouvez envoyer le formulaire de nomination<br />
sous forme électronique<br />
jusqu’au 7 août <strong>2016</strong>. La direction de l’IS-<br />
FM contrôlera si la nomination est correcte<br />
du point de vue formel et validera<br />
ensuite chaque nomination.<br />
Tous les médecins correctement nommés<br />
recevront un acte de reconnaissance et un<br />
cadeau en récompense de leur engagement<br />
dans la formation postgraduée. Ils<br />
seront cités nommément (après accord)<br />
sur le site web de l’ISFM (www.siwf.ch) et<br />
lors du Symposium MedEd du 28 septembre<br />
<strong>2016</strong>.<br />
■<br />
Correspondance:<br />
Institut suisse pour la<br />
formation médicale<br />
postgraduée et continue<br />
FMH<br />
Elfenstrasse 18,<br />
case postale 300<br />
CH-3000 Berne 15<br />
Tél. 031 359 11 11<br />
siwf@fmh.ch<br />
18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION BERNE<br />
Une soirée<br />
sous le signe<br />
des adieux<br />
L’assemblée générale du 28 avril à Berne<br />
n’avait rien d’ordinaire. En effet, il s’agissait<br />
de prendre congé de Rosmarie Glauser,<br />
notre directrice qui a dirigé la section<br />
Berne pendant près de 30 ans. Rien d’étonnant<br />
donc que l’ambiance était un peu<br />
mélancolique. Mais avant cela, Rosmarie<br />
Glauser a mené l’assemblée et traité les<br />
affaires statutaires qui n’ont pas suscité de<br />
grands débats. La réélection de <strong>No</strong>ra Bienz<br />
à la présidence et des autres membres du<br />
comité était aussi incontestée. L’assemblée<br />
a pris congé de Tanja Hänni et Cyrill Bühlmann<br />
qui ont démissionné du comité.<br />
Helene Mellerowicz a été nouvellement<br />
élue au comité.<br />
Parmi les projets d’envergure de l’année<br />
dernière figurent les négociations salariales<br />
dont nous avons déjà parlé dans le<br />
<strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> (2/16). Cela vaut aussi<br />
pour le projet des postes à temps partiel<br />
pour lequel nous avons réalisé un sondage.<br />
Sur la base des résultats, le groupe de travail<br />
responsable va s’attaquer à l’étape<br />
suivante: différents modèles de travail à<br />
temps partiel seront évalués en 2017 dans<br />
une clinique régionale et dans un grand<br />
hôpital. Les négociations concernant la<br />
Officiellement attesté: le nouveau membre d’honneur<br />
convention collective de travail 2018<br />
constituent un autre gros morceau. A<br />
terme, cette nouvelle CCT est censée s’appliquer<br />
à tous les hôpitaux publics du canton.<br />
Les négociations sont en cours depuis<br />
2015, l’introduction de la CCT est prévue<br />
au 1 er janvier 2018. Dans les cliniques psychiatriques<br />
cantonales, la CCT des hôpitaux<br />
s’appliquera dès le 1 er janvier 2017.<br />
Durant la première année, les conditions<br />
éventuellement meilleures du droit du personnel<br />
cantonal continueront de s’appliquer.<br />
Par ailleurs, différents points ont été<br />
réglés dans les dispositions transitoires.<br />
Vous trouverez des informations détaillées<br />
dans le <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> numéro 2 de cette<br />
année. Rosmarie Glauser, qui a officiellement<br />
démissionné à l’occasion de cette<br />
assemblée générale, mènera à terme les<br />
négociations concernant la CCT 2018.<br />
Passage de témoin et première<br />
Janine Junker a souligné qu’elle avait<br />
grand respect face à sa nouvelle tâche. La<br />
juriste succède avec son collègue Gerhard<br />
Hauser à Rosmarie Glauser. Gerhard Hauser<br />
est notamment avocat spécialisé dans<br />
le droit du travail, Janine Junker s’occupe<br />
aussi principalement des intérêts des employés.<br />
Comme les deux travaillent depuis<br />
une année avec Rosmarie Glauser, ils sont<br />
sans aucun doute très bien préparés à leur<br />
nouvelle tâche.<br />
Dans son hommage, <strong>No</strong>ra Bienz n’a pas<br />
manqué de rappeler que beaucoup des<br />
personnes présentes n’étaient pas encore<br />
venues au monde ou portaient des couches<br />
alors que Rosmarie travaillait déjà pour la<br />
section Berne. Elle-même ayant au moins<br />
eu le privilège de travailler pendant une<br />
année aux côtés de Rosmarie. Rosmarie<br />
était l’épicentre, le cerveau, le moteur de<br />
la section. «C’est le hasard qui l’a conduite<br />
à l’<strong>ASMAC</strong>, mais après, elle n’a plus rien<br />
laissé au hasard», a souligné la présidente.<br />
Elle a aussi rappelé son engagement<br />
infatigable sur tous les fronts. Rosmarie<br />
ayant participé à des milliers de<br />
séances, mené autant d’entretiens de<br />
conseil juridique, manifesté dans la rue<br />
pour distribuer des tracts sans jamais se<br />
laisser décourager. «Pour nous, elle était<br />
un coup de chance, car pour elle, son activité<br />
dépassait le simple travail, c’était une<br />
vocation», a conclu <strong>No</strong>ra Bienz avec beaucoup<br />
d’émotion. En guise de reconnaissance<br />
et de remerciement, Rosmarie Glauser<br />
a été élue membre d’honneur de l’AS-<br />
MAC Berne.<br />
La nouvelle équipe: Janine Junker,<br />
<strong>No</strong>ra Bienz, Gerhard Hauser<br />
Pour la section Berne, les mérites de Rosmarie<br />
Glauser sont incontestables. Elle a<br />
cependant atteint une notoriété nationale<br />
pour son engagement en faveur de meilleures<br />
conditions de travail (voir interview<br />
p. 14/15). Lors de sa prise de fonction, les<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
avaient des semaines de 70 ou<br />
80 heures. Après avoir obtenu de nettes<br />
améliorations dans le canton de Berne, le<br />
combat s’est poursuivi pour obtenir un<br />
assujettissement à la loi sur le travail dans<br />
toute la Suisse. Après des années de combat,<br />
la loi sur le travail s’est appliquée dès<br />
2005 aux médecins-assistant(e)s et à la<br />
quasi-totalité des chef(fe)s de clinique. La<br />
section Berne a produit un film pour documenter<br />
cette étape décisive dans l’histoire<br />
du corps médical suisse. Ce documentaire<br />
montre non seulement des<br />
images historiques, mais donne aussi la<br />
parole aux acteurs de l’époque. ■<br />
Catherine Aeschbacher,<br />
rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>.<br />
Photos: Patrick Bachmann.<br />
20 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION GENÈVE<br />
Victoire de<br />
l’AMIG!<br />
Après 18 mois de négociations avec la direction<br />
des HUG, la section genevoise de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> a obtenu une amélioration des<br />
conditions de travail. Depuis le 1er janvier,<br />
les internes et chefs de cliniques bénéficient<br />
d’une meilleure compensation pour le<br />
travail effectué la nuit, le week-end et les<br />
jours fériés. L’AMIG tient à remercier les<br />
chefs de clinique des services des urgences,<br />
des soins intensifs et de l’anesthésie<br />
qui, grâce à leur engagement, ont permis<br />
d’accélérer le processus.<br />
L’AMIG devrait entamer un autre gros<br />
chantier dans les semaines à venir. En<br />
effet, la direction des HUG a accepté le<br />
principe d’une convention collective de<br />
travail (CCT). Après accord du Conseil<br />
d’Etat, le travail pourra commencer. Et<br />
l’AMIG espère que l’élaboration de cette<br />
CCT permettra une réflexion profonde sur<br />
les conditions de travail mais également<br />
de formation au sein des HUG. ■<br />
Christophe Fehlmann,<br />
président de l’Association des<br />
Médecins d’Institutions de Genève<br />
(AMIG)<br />
SECTION GRISONS<br />
Priorité à la<br />
périphérie<br />
Livia Küchler, Mirjam Hiestand et Sebastian<br />
Kreis sont les nouveaux membres du<br />
comité. Ils sont motivés et nous soutiennent<br />
dans nos objectifs. Cette année,<br />
nous voulons renforcer nos contacts avec<br />
les hôpitaux décentralisés du canton.<br />
D’une part, il s’agit de mieux faire<br />
connaître l’association, d’autre part, de<br />
nouer des contacts directs. En plus de cela,<br />
nous allons tenter d’améliorer notre présence<br />
sur Internet.<br />
Le thème de la CCT est de plus en plus<br />
fréquemment abordé, comme par exemple<br />
lors de la dernière rencontre des représentants<br />
des employés avec l’Hôpital cantonal<br />
des Grisons. <strong>No</strong>us espérons faire bouger<br />
les choses dans ce domaine.<br />
Le groupe de travail «Pour un employeur<br />
attractif» à l’Hôpital cantonal des Grisons<br />
rencontre quelques difficultés. Certes,<br />
nous avons enregistré un premier succès.<br />
En effet, la direction a accepté la plupart<br />
des mesures que nous exigions. Elle s’est<br />
cependant montrée hésitante sur la question<br />
du congé parental surobligatoire. Dès<br />
qu’une décision aura été prise à ce sujet,<br />
nous vous informerons plus en détail.<br />
Pour terminer, je tiens à remercier chaleureusement<br />
les membres du comité<br />
démissionnaires Katharina Mischler, Dorothea<br />
Kübitz et Corina Meyer pour leur<br />
engagement remarqué. ■<br />
Patrizia Kündig,<br />
présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Grisons<br />
De gauche à droite: Sebastian Kreis,<br />
Mirjam Hiestand, Denis Beyer, Livia<br />
Küchler, Samuel Nadig (juriste de<br />
la section et directeur), Patrizia<br />
Kündig. Roberta Fahrner est absente<br />
sur la photo.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
21
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION VALAIS<br />
Changements<br />
et négociations<br />
Si l’année 2015 fut plus calme que la précédente<br />
en ce qui concerne l’activité de<br />
l’ASMAVal, de nombreux changements se<br />
sont opérés au sein de l’Hôpital du Valais.<br />
En effet, c’est avec une direction en partie<br />
renouvelée, en particulier du côté du Valais<br />
Romand, que nous collaborons désormais<br />
depuis ce début d’année <strong>2016</strong>.<br />
Etienne Caloz a pris ses fonctions de directeur<br />
administratif du Centre Hospitalier<br />
du Valais Romand (CHVR) le 1er février<br />
<strong>2016</strong>. Quant à la direction médicale du<br />
CHVR, c’est le professeur Redouane Bouali<br />
qui a été nommé et est entré en fonction<br />
le 1er mars <strong>2016</strong>. <strong>No</strong>us leur souhaitons<br />
plein succès dans leur fonction respective<br />
et nous espérons maintenir un dialogue<br />
fructueux avec la nouvelle direction.<br />
La nouvelle CCT de l’Hôpital du Valais a<br />
été signée il y a tout juste un an et est entrée<br />
en vigueur le 1 er juillet 2015; notre<br />
travail consiste actuellement à veiller à<br />
l’application de ces conditions de travail.<br />
L’un des points auquel nous sommes particulièrement<br />
attentifs est la limitation du<br />
travail supplémentaire. Un monitoring de<br />
la planification du travail et des heures<br />
supplémentaires a été mis en place depuis<br />
l’entrée en vigueur de la nouvelle CCT.<br />
Pour l’heure, ce suivi se révèle plutôt chaotique,<br />
mais suite au premier rapport dont<br />
la direction nous a fait part, nous avons<br />
pu constater que les services qui posent le<br />
plus de problèmes à ce niveau-là ont pu<br />
être identifiés et que des mesures concrètes<br />
ont été prises. <strong>No</strong>us espérons que notre<br />
employeur poursuivra ses efforts dans ce<br />
sens et qu’ensemble nous arriverons à<br />
rendre nos conditions de travail meilleures.<br />
<strong>No</strong>tre assemblée générale a eu lieu le<br />
25 février. A cette occasion, nous avons élu<br />
notre nouvelle présidente, Marie Veuthey.<br />
<strong>No</strong>us remercions notre président sortant,<br />
Jean Bonnemain, pour son magnifique<br />
travail et son implication à toute épreuve<br />
durant ces deux dernières années et<br />
sommes heureux de continuer à le compter<br />
parmi les membres de notre comité.<br />
Cette année, nous avons décidé de mettre<br />
l’accent sur la visibilité de notre association,<br />
qui peine un peu à trouver de la relève.<br />
<strong>No</strong>us te redonnerons des nouvelles de<br />
l’impact qu’aura eu notre ASMAVal-apéro<br />
prévu le 20 mai à l’hôpital de Sion. D’ailleurs,<br />
c’est avec plaisir que nous t’accueillons<br />
au comité si tu souhaites t’engager<br />
pour l’amélioration de ta formation et de<br />
tes conditions de travail, et apporter ta<br />
fraîcheur et tes nouvelles idées dans notre<br />
association.<br />
■<br />
Marie Veuthey, présidente<br />
www.asmaval.ch<br />
COACHING<br />
Profession de<br />
médecin & famille /vie privée<br />
Conseil téléphonique:<br />
044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />
Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />
maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />
solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />
est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />
notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />
22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
Me Lorenza Pedrazzini Ghisla,<br />
juriste de la section Tessin <strong>ASMAC</strong>T<br />
Dans le canton du Tessin,<br />
une médecin-assistante a<br />
été condamnée pour homicide<br />
par négligence. Je suis,<br />
moi aussi, médecin-assistante.<br />
Pour autant que je<br />
sache, c’est mon employeur<br />
qui est responsable des<br />
dommages résultant<br />
d’erreurs médicales. De<br />
plus, mes supérieurs sont<br />
également responsables.<br />
Pourquoi ne suis-je pas<br />
protégée en cas d’erreur<br />
médicale de ma part?<br />
Même un médecin-assistant agissant sous<br />
la surveillance d’un médecin responsable<br />
peut se rendre punissable. <strong>No</strong>tamment en<br />
cas d’erreurs de traitement sur des patients<br />
provoquant des lésions corporelles ou –<br />
plus grave encore – leur décès. Dans ces<br />
cas, le comportement du médecin peut<br />
tomber sous le coup de la lésion corporelle<br />
par négligence ou même de l’homicide par<br />
négligence.<br />
D’après l’art. 12 al. 3 CP, aura agi par négligence<br />
quiconque, par une imprévoyance<br />
coupable, commet un crime ou<br />
un délit sans se rendre compte des conséquences<br />
de son acte ou sans en tenir<br />
compte. L’imprévoyance est coupable<br />
quand l’auteur n’a pas usé des précautions<br />
commandées par les circonstances et par<br />
sa situation personnelle. D’après la jurisprudence<br />
du Tribunal fédéral, deux conditions<br />
doivent être remplies pour la négligence:<br />
• D’une part, l’auteur doit avoir violé les<br />
règles de précaution, c’est-à-dire le devoir<br />
de diligence général selon le code<br />
pénal. Celui-ci interdit tout comportement<br />
exposant à un danger un bien<br />
protégé pénalement contre des dommages<br />
involontaires (dans le cas du<br />
médecin, son patient).<br />
• D’autre part, le devoir de précaution doit<br />
avoir été violé. On doit donc pouvoir<br />
reprocher à l’auteur, en tenant compte<br />
de sa situation personnelle, une inattention<br />
ou un manque d’effort.<br />
Un médecin viole son devoir de diligence<br />
lorsque son comportement va à l’encontre<br />
des règles de l’art médical scientifiquement<br />
reconnues ou qu’il ne correspond<br />
pas aux standards scientifiques du moment.<br />
Le médecin a donc l’obligation de n’effectuer<br />
un traitement médical que s’il dispose<br />
de connaissances générales et spécifiques<br />
suffisantes et de maintenir ses connaissances<br />
au meilleur niveau scientifique par<br />
une formation postgraduée et continue<br />
permanente.<br />
Si le médecin procède à un traitement<br />
malgré des compétences insuffisantes, on<br />
peut lui reprocher une imprévoyance coupable.<br />
Dans ce cas, il est responsable si, eu<br />
égard à sa compétence professionnelle<br />
dans la situation donnée, il aurait dû avoir<br />
des doutes et prévoir la mise en danger du<br />
patient.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
23
<strong>ASMAC</strong><br />
La violation du devoir de diligence par le<br />
médecin-assistant peut résulter d’une<br />
mauvaise mise en œuvre des directives de<br />
son supérieur hiérarchique ou de l’omission<br />
de faire appel à temps à son supérieur<br />
hiérarchique lorsqu’une situation dangereuse<br />
se présente. Dans ce contexte, il faut<br />
cependant pouvoir partir du principe qu’il<br />
était, au vu des circonstances et de sa compétence<br />
professionnelle, en mesure d’évaluer<br />
la portée de la situation dangereuse.<br />
Dans ce sens, la Cour d’appel et de cassation<br />
en matière pénale du canton du Tessin<br />
a reconnu coupable une médecin-assistante<br />
après le décès d’un patient.<br />
D’après le tribunal, elle n’a pas fait appel<br />
au chef de clinique de service, alors même<br />
que d’après ses propres dires, elle ne<br />
connaissait pas suffisamment le médicament<br />
et qu’elle n’avait pas bien compris<br />
pour quelles raisons le traitement en question<br />
avait été ordonné. Aux yeux du tribunal,<br />
la prescription de ce médicament<br />
dans les présentes circonstances et conditions<br />
constitue une violation grave des<br />
règles de l’art médical.<br />
Dans le cadre de leur formation, les médecins-assistants<br />
doivent impérativement<br />
apprendre à faire appel à leurs supérieurs<br />
hiérarchiques en cas de doute concernant<br />
le diagnostic ou le traitement. Ceci afin<br />
de ne pas provoquer des lésions irréparables<br />
et être amenés à assumer la responsabilité<br />
pénale pour leur propre comportement.<br />
En définitive, les supérieurs hiérarchiques<br />
peuvent aussi être poursuivis pour les erreurs<br />
de leurs médecins-assistants.<br />
Lorsque la responsabilité de plusieurs<br />
personnes est en jeu, la jurisprudence<br />
s’appuie sur le principe de confiance selon<br />
lequel en cas de division du travail horizontale,<br />
chaque personne impliquée doit<br />
avoir la certitude que, sauf indices<br />
contraires, son collègue assume les devoirs<br />
qui lui sont assignés. En cas de division<br />
du travail verticale, le principe de<br />
confiance présume que le principe cura in<br />
eligendo, in instruendo et in custodiendo<br />
est respecté. C’est-à-dire que le supérieur<br />
hiérarchique doit désigner une suppléance<br />
qualifiée, lui donner les instructions nécessaires<br />
et la surveiller dûment. ■<br />
Vous cherchez une place<br />
de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Les mystères de la nature<br />
Une maladie grave, de mauvaises récoltes ou des phénomènes naturels extraordinaires …<br />
Pour les gens du Moyen Age et du début de l’époque moderne, la nature renfermait bien des<br />
mystères. On cherchait alors des explications dans la foi. Puis, grâce aux progrès de la science<br />
et aux inventions telles que le microscope, de nombreuses questions ont trouvé réponse.<br />
Mais nous n’avons pas encore levé le voile sur tous les secrets.<br />
Martin Kluge, collaborateur scientifique, Musée de la Pharmacie de l’Université de Bâle<br />
Depuis toujours, l’homme s’est trouvé<br />
face à des énigmes apparemment insolubles<br />
en observant la nature. Les yeux<br />
levés vers le ciel étoilé, il se demandait: la<br />
Terre est-elle une sphère ou un disque?<br />
En découvrant des fossiles dans les éboulis:<br />
comment des coquillages et des poissons<br />
ont-ils fini dans la pierre? Et finalement:<br />
à quoi sont dues les maladies<br />
soudaines ou mortelles? Jusqu’au 19 e<br />
siècle, les explications se fondaient sur des<br />
bases théologiques, sur l’ordre divin. Les<br />
études scientifiques ressemblaient à une<br />
recherche des révélations divines dans la<br />
nature qui, au final, étaient censées<br />
conduire à des connaissances «suprêmes».<br />
C’est ainsi que s’est manifesté,<br />
vers la fin du Moyen Age, un intérêt croissant<br />
pour la science. Les savants rassemblèrent<br />
les signes qu’ils trouvaient dans la<br />
nature, se penchèrent dessus et tentèrent<br />
de les interpréter. Leurs travaux, arrangés<br />
en une sorte de cosmologie, emplirent les<br />
galeries et cabinets de curiosités de leurs<br />
mécènes. Ces collections sont le fondement<br />
de la science moderne. Ce sont les<br />
potions magiques, curiosités et anomalies<br />
rassemblées dans ces collections qui ont<br />
suscité l’intérêt des premiers scientifiques.<br />
Exemples choisis:<br />
Le petit dans le grand<br />
La doctrine prépondérante au 16 e siècle<br />
était issue de l’image du monde médiévale<br />
selon laquelle la création renfermerait des<br />
secrets que la science devait déchiffrer.<br />
C’était l’époque de la Théorie des signatures.<br />
Selon ce principe, les similitudes de<br />
forme et d’aspect des constellations, des<br />
phénomènes naturels indiquent des structures<br />
similaires dans le corps humain. On<br />
disait qu’ils étaient de même nature. Si<br />
l’on veut simplifier cette doctrine, on peut<br />
dire que «les semblables soignent les semblables»,<br />
p. ex. les feuilles en forme de<br />
cœur seraient bonnes pour le cœur. En<br />
1609, l’alchimiste Oswald Croll a formulé<br />
cette théorie ainsi:<br />
«Les herbes parlent au médecin curieux,<br />
lui révélant par quelque ressemblance<br />
leurs vertus intérieures, cachées<br />
sous le voile du silence de la nature.<br />
C’est le moyen duquel se sert Dieu pour<br />
manifester les divins secrets cachés au<br />
plus profond des entrailles de choses<br />
naturelles (...). Il n’y a rien parmi toute<br />
la famille des plantes qui soit dû au<br />
hasard ou sans raison; tout est utile, a<br />
un sens fondé en tout lieu et en toute<br />
saison. Et tout comme les muets, lesquels<br />
n’ont point de parole, montrent<br />
leur affection par certains mouvements<br />
du corps; de même Dieu a donné<br />
comme un truchement à chaque plante<br />
afin que sa vertu naturelle (mais cachée<br />
dans son silence) puisse être<br />
connue et découverte. Ce truchement<br />
est la signature externe, ressemblance<br />
de forme et figure, indice de la bonté,<br />
de l’essence et de la perfection. Ces<br />
signes magiques parlent avec nous par<br />
leur signature.»<br />
Etoiles et destin<br />
L’effet de nombreux médicaments était<br />
ainsi dérivé des «révélations secrètes de la<br />
nature». La collection du Musée de la<br />
Pharmacie à Bâle en est pleine: momies<br />
égyptiennes contre le vieillissement,<br />
poudre de vers de terre contre les maux de<br />
ventre, coraux et noix contre la démence<br />
ou encore chardon contre la pleurodynie.<br />
26 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Aussi la grande épidémie de peste au<br />
14 e siècle ou l’apparition de la syphilis au<br />
15 e siècle semblaient s’expliquer par la<br />
conception du monde alors en vigueur. De<br />
même, les étoiles appartenant au macrocosme<br />
et les constellations des planètes<br />
étaient rendues responsables de notre santé,<br />
tout comme les humeurs de notre corps<br />
faisaient partie de notre microcosme ou<br />
de la nature nous entourant. Concernant<br />
les grandes épidémies du Moyen Age, la<br />
coupable désignée était la constellation<br />
formée par Saturne, Mars et Jupiter. Finalement,<br />
c’est la raison pour laquelle aujourd’hui<br />
encore, nous lisons l’horoscope<br />
dans le journal.<br />
Vers 1500, une nouvelle discipline scientifique<br />
issue de la Théorie des signatures et<br />
de sa proche parente l’alchimie apparut<br />
dans les universités. Cette nouvelle discipline,<br />
la Magia naturalis, avait pour but<br />
d’étudier et de confirmer cette image globale<br />
de l’univers de façon systématique<br />
afin de la rendre utile. Si le grand se reflète<br />
dans le petit, comment peut-on activer les<br />
forces des étoiles de façon ciblée à la Terre?<br />
Et que cela signifie-t-il quand ça ne fonctionne<br />
pas? Serait-ce à dire qu’il n’y a pas<br />
de révélation divine? A l’époque de la Réforme<br />
et de l’effondrement de l’ordre social<br />
médiéval, cette nouvelle discipline remit<br />
en question tous les fondements de la société<br />
mais aussi de la science.<br />
De la magie aux cellules<br />
Finalement, c’est une invention majeure<br />
qui mit un terme à la discussion: le microscope.<br />
Cet instrument permit aux chercheurs<br />
de voir enfin ce qu’ils n’avaient<br />
jusqu’alors que supposé. En 1618, sur la<br />
base d’études anatomiques, William Harvey<br />
(1578–1657) avait formulé l’existence<br />
d’une petite et d’une grande circulation<br />
sanguine. Or, sa découverte n’était pour<br />
l’instant qu’une théorie. Ce n’est qu’après<br />
l’invention du microscope, que le médecin<br />
italien Marcello Malpighi put prouver<br />
l’existence des vaisseaux capillaires à la<br />
fin du 17 e siècle et résoudre par la même<br />
occasion un autre grand mystère: comment<br />
le sang passe des artères aux veines.<br />
Robert Hooke (1635–1703) fut le premier<br />
à utiliser le terme de «cellule» en 1667<br />
pour décrire, à l’aide du microscope, la<br />
structure biologique de base. En 1674, Antoni<br />
van Leeuwenhoek (1632–1723) créa<br />
un microscope au pouvoir agrandissant<br />
de 270 fois et livra la première description<br />
précise des globules rouges. Les animalcules<br />
(petits animaux) qu’il avait observés<br />
dans l’eau de son étang et dans la salive<br />
humaine étaient en fait des protozoaires,<br />
dont la découverte a ouvert la<br />
voie vers l’immunologie moderne. En<br />
1683, il découvrit les bactéries dans la<br />
plaque dentaire.<br />
A partir de là, on se focalisa toujours vers<br />
des structures plus petites. De l’univers au<br />
Moyen Age vers l’anatomie humaine à la<br />
Renaissance, puis vers la cellule. Mais il<br />
fallut encore presque 200 ans avant que<br />
Rudolf Virchow ne formule, en 1858, la<br />
pathologie cellulaire, c’est-à-dire la doctrine<br />
selon laquelle les maladies se basent<br />
sur des troubles et dysfonctionnements<br />
cellulaires. Il a ainsi, une fois pour toutes,<br />
balayé l’ancienne théorie des humeurs de<br />
la pensée scientifique.<br />
La nature reste<br />
mystérieuse<br />
Et aujourd’hui? Les mystères de la nature<br />
ne sont de loin pas tous percés et les<br />
«énigmes» font les beaux jours du journalisme<br />
scientifique: en 2003, le «Spiegel»<br />
annonçait que «des scientifiques pensent<br />
avoir déchiffré la matière noire», puis en<br />
2010 la lecture du génome humain: «Résolution<br />
de l’un des plus grands mystères<br />
de l’évolution humaine». En 2014, la télévision<br />
suisse alémanique SRF diffusait<br />
«Les 60 ans du CERN et les énigmes de la<br />
physique».<br />
Des instruments scientifiques de plus en<br />
plus précis et une technologie toujours<br />
plus évoluée nous permettent d’explorer la<br />
matière de plus en plus profondément.<br />
Entre-temps, nous en sommes arrivés au<br />
niveau interatomique. En 2012, il a été<br />
possible de prouver de façon expérimentale<br />
l’existence du Boson de Higgs dans<br />
l’accélérateur de particules du CERN. En<br />
théorie, cette particule élémentaire devrait<br />
conférer leur masse aux particules et nous<br />
aider à expliquer l’origine de l’univers.<br />
Une nouvelle fois, la particule de Dieu<br />
nous met devant la question de savoir<br />
comment l’infiniment petit se cache dans<br />
l’infiniment grand, ou le microcosme<br />
dans le macrocosme.<br />
■<br />
(Lösungen: Fresszettel, Paracelsus, Mondmilch,<br />
Bezoar, Alraune, Heimweh)<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
27
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Petit ne signifie pas<br />
forcément «facile».<br />
Et il ne faut pas avoir<br />
peur des «monstres».<br />
28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
«La tête pleine d’idées saugrenues»<br />
Pour elle, un jour n’est pas seulement une unité de temps, mais aussi une broderie à fils tirés.<br />
Grand-maître des mots croisés cryptiques, Trudy Müller-Bosshard conçoit depuis plus de 20 ans<br />
des casse-têtes pour le «Magazin» du «Tages-Anzeiger». Elle s’efforce de garder ses distances<br />
avec sa grande communauté d’adeptes.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> s’est entretenue avec Trudy Müller-Bosshard.<br />
Aujourd’hui c’est jeudi, depuis<br />
quand les mots croisés pour<br />
le prochain «Magazin» sont-ils<br />
prêts?<br />
Trudy Müller-Bosshard: Actuellement,<br />
j’ai une petite avance d’environ cinq<br />
jours. Mais c’est plutôt une exception.<br />
<strong>No</strong>rmalement, je vis au jour le jour et ne<br />
dépose mon énigme que rarement avant<br />
le délai prévu.<br />
Combien de temps vous faut-il<br />
pour concevoir une grille de<br />
mots croisés?<br />
Cinq jours; un jour étant réservé à la recherche<br />
de mots, etc.<br />
Biographie express<br />
Trudy Müller-Bosshard (née en 1947) est journaliste et<br />
auteure de mots croisés. Ses mots croisés paraissent depuis<br />
1993 dans le «Magazin» du «Tages-Anzeiger». Durant<br />
son temps libre, elle se consacre à son autre passion:<br />
le tricot. Elle confectionne des bonnets et chauffe-poignets<br />
pour sa propre marque «Blingding!».<br />
Comment procédez-vous<br />
concrètement?<br />
D’abord, j’établis la grille. Cela me prend<br />
quatre à cinq heures. La définition des<br />
termes prend le plus de temps. Une grille<br />
comprend en moyenne 45 termes et je ne<br />
peux pas élaborer plus de 15 définitions<br />
par jour. Au final, tout doit être contrôlé<br />
et, le cas échéant, corrigé.<br />
Pour commencer, vous vous<br />
basez donc sur les mots?<br />
Oui, mais ils doivent bien sûr entrer dans<br />
la grille. C’est-à-dire que je cherche<br />
d’abord des mots comptant 16 lettres.<br />
Après quelques mots, les choses s’enchaînent<br />
d’elles-mêmes.<br />
Comment trouvez-vous les<br />
termes? Avez-vous développé<br />
un instinct de chasse?<br />
Oui, si vous voulez. En général, j’ai une<br />
énigme en tête et je me réjouis quand je<br />
trouve des mots ambigus. Prenez par<br />
exemple «décharge», vous pensez à un<br />
dépôt d’ordures alors qu’il pourrait s’agir<br />
de toute autre chose... Bien évidemment,<br />
je ne tombe pas tous les jours sur de telles<br />
trouvailles. Probablement qu’il faut avoir<br />
la tête pleine d’idées saugrenues pour les<br />
découvrir. Mais peut-être qu’il s’agit tout<br />
simplement d’un don d’être capable de<br />
voir également le deuxième degré.<br />
De quels outils avez-vous<br />
besoin pour crypter les<br />
questions?<br />
Pour des thèmes qui n’appartiennent pas<br />
aux connaissances générales, je dois effectuer<br />
des recherches approfondies. Cela rend<br />
mon travail très intéressant. Avant Internet,<br />
on consultait d’innombrables ouvrages<br />
de référence ou son réseau personnel.<br />
Il me semble qu’autrefois, la recherche<br />
allait quand même plus vite. Aujourd’hui,<br />
la masse des informations nous égare. Le<br />
soir, j’ai parfois l’impression que ma tête<br />
ressemble à un dépotoir.<br />
Quand vous étiez enfant, quels<br />
étaient vos jeux favoris?<br />
La lecture a toujours compté parmi mes<br />
occupations préférées. Le fait de savoir lire<br />
à l’âge de 5 ans m’a été fort utile. A cet âge,<br />
j’ai attrapé la coqueluche et j’ai été<br />
contrainte de passer plusieurs semaines<br />
en quarantaine loin de la maison. De plus,<br />
j’aimais peindre et dessiner et construire<br />
des maisons avec une sorte de Lego.<br />
Est-ce qu’on résolvait des mots<br />
croisés chez vous?<br />
<strong>No</strong>n, pas du tout. Dans la maison parentale,<br />
il n’y avait pas de mots croisés et<br />
pour ainsi dire aucun livre. Je devais donc<br />
me rendre à la bibliothèque communale<br />
et plus tard à la bibliothèque de la paroisse.<br />
Là-bas, on ne pouvait emprunter<br />
des livres que si on lisait une légende de<br />
saint et qu’on arrivait à la répéter ensuite<br />
(elle rit).<br />
Comment êtes-vous devenue<br />
cruciverbiste?<br />
J’ai toujours aimé résoudre des énigmes.<br />
Autrefois, j’étais abonnée au journal «Die<br />
Zeit», la seule publication de langue allemande<br />
qui contenait un mot croisé particulièrement<br />
difficile. Plus tard, je suis<br />
devenue rédactrice en chef du magazine<br />
satirique «Aha!» et je tenais absolument<br />
à y publier un mot croisé. Je me suis mise<br />
à la recherche d’une personne susceptible<br />
de concevoir une grille pour notre journal.<br />
En Suisse, je n’ai trouvé personne. En Allemagne,<br />
j’ai eu droit à des réponses méprisantes<br />
associées à des prétentions en<br />
honoraires exorbitantes. J’ai donc moimême<br />
commencé à bricoler des mots<br />
croisés. Déjà à l’époque, je m’imaginais<br />
pouvoir faire ce travail à plein temps.<br />
Quel avait été votre parcours<br />
professionnel jusque-là?<br />
Après la maturité commerciale, je suis<br />
partie pour deux ans à Londres où je voulais<br />
devenir chanteuse de rock. Mais le dur<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
29
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
travail rémunéré la journée et les répétitions<br />
le soir ont eu raison de ma santé.<br />
Après des problèmes circulatoires, j’ai été<br />
contrainte de me concentrer sur mon activité<br />
rémunérée. De retour en Suisse, j’ai<br />
commencé comme secrétaire de rédaction<br />
auprès du magazine «Pop». Six mois plus<br />
tard, j’étais rédactrice et pouvais me<br />
consacrer à plein temps à ma passion pour<br />
la musique rock. Ensuite, je suis passée au<br />
magazine «Team» et plus tard chez<br />
«Magma», où j’écrivais aussi des articles<br />
sur la musique rock.<br />
Et comment êtes-vous arrivée<br />
au «Magazin»?<br />
Quand «Magma» a fermé ses portes, mon<br />
assistante est passée au «Magazin» du<br />
«Tages-Anzeiger». Elle a alors proposé au<br />
rédacteur en chef de l’époque de publier des<br />
mots croisés. Celui-ci a refusé, car il était<br />
d’avis qu’il s’agissait de quelque chose de<br />
démodé qu’il ne voulait en aucun cas trouver<br />
dans son magazine. Une année plus<br />
tard, il a revu sa décision et j’ai reçu le<br />
mandat d’établir une grille par semaine.<br />
C’était en 1993.<br />
Vous êtes considérée comme<br />
grand-maître des mots croisés<br />
cryptiques. Vous avez fait<br />
l’objet d’une thèse, il existe un<br />
blog et des gens qui ne peuvent<br />
pas sortir de chez eux avant<br />
d’avoir résolu la grille de mots<br />
croisés. Comment gérez-vous<br />
cette notoriété?<br />
Pas du tout, c’est-à-dire que j’essaie d’éviter<br />
tout contact avec mon public. Dès que<br />
je pense à ceux qui résolvent mes grilles<br />
de mots croisés, je suis inhibée et commence<br />
à m’autocensurer. L’ancien<br />
conseiller national Ernst Mühlemann, qui<br />
est décédé entre-temps, était un adepte de<br />
mes mots croisés. Chaque année, nous<br />
nous retrouvions plusieurs fois pour partager<br />
un repas et Ernst Mühlemann se<br />
plaignait qu’il échouait toujours sur les<br />
questions consacrées à la musique rock.<br />
J’ai alors remarqué qu’en établissant les<br />
grilles de mots croisés, je pensais à lui et<br />
renonçais à certaines questions. Pour éviter<br />
ces conflits, je veille à garder mes distances.<br />
Que faites-vous pour compenser<br />
ce travail intellectuel?<br />
Je tricote. Quand j’étais petite, j’adorais<br />
tricoter. Chaque année, je participe à un<br />
marché artisanal avec ma marque<br />
«Blingding!» et je me réjouis quand mes<br />
bonnets, chauffe-poignets et écharpes<br />
trouvent preneur. Cela me permet ensuite<br />
de continuer à tricoter. Le travail manuel<br />
est le meilleur moyen de «nettoyer» le<br />
cerveau des «détritus» qui s’y accumulent<br />
pendant la journée. En tricotant, je regarde<br />
la télé, le football, les sitcoms, les<br />
débats politiques. Je trouve d’ailleurs qu’il<br />
est très agréable de tricoter en regardant<br />
un match de football. Je passe une partie<br />
de l’année en Ecosse. La petite ville côtière<br />
de <strong>No</strong>rth Berwick est devenue ma deuxième<br />
patrie. Bien sûr, mon tricot et mon<br />
bloc-notes sont toujours du voyage. ■<br />
30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
A la fois très semblables et très différents:<br />
24 chiffres prédéfinis. Le degré de difficulté<br />
varie de «modéré» en passant par «difficile»<br />
à «extrêmement difficile».<br />
Vous arrivez à trouver lequel est lequel?<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
31
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Quel type de joueur êtes-vous? Parvenez-vous à<br />
résoudre les sudokus du même degré de difficulté<br />
avec la même rapidité, indépendamment du fait<br />
qu’ils contiennent des chiffres, des lettres ou des<br />
symboles?<br />
32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Un polar vieux de deux mille ans<br />
Augusta Raurica était autrefois une ville de province prospère avec environ 15 000 habitants et tout<br />
ce qui faisait partie d’une cité romaine. Le théâtre en témoigne encore aujourd’hui. Il est le mieux<br />
conservé du genre au nord des Alpes. Un autre ouvrage moins spectaculaire est par contre bien plus<br />
énigmatique: la fontaine souterraine. L’édifice en soi, mais aussi son contenu sont mystérieux.<br />
Debora Schmid, responsable de la recherche à Augusta Raurica<br />
La fontaine souterraine fut découverte en<br />
1998 à la frontière nord-est de la ville d’Augusta<br />
Raurica. Aujourd’hui, elle compte<br />
parmi les attractions principales du site<br />
d’Augusta Raurica.<br />
L’ouvrage est resté caché dans le sous-sol<br />
durant près de 1800 ans. A sa découverte,<br />
il était presque entièrement conservé. La<br />
fontaine était située directement à côté des<br />
bains, au bord de la route qui franchissait<br />
le Rhin.<br />
Depuis l’époque romaine, un tunnel d’accès<br />
permet d’entrer facilement dans le<br />
local souterrain. La fontaine est ronde et<br />
couverte par une voûte supportée par un<br />
pilier latéral. A 11 mètres en contrebas du<br />
tunnel d’accès, on trouve un puits parfaitement<br />
conservé. La fontaine est haute de<br />
3,6 m et présente environ le même diamètre.<br />
La fontaine fut bâtie vers 80 ap. J.-C. et<br />
transformée dans le courant de la première<br />
moitié du IIe siècle, en même temps<br />
que la construction des bains adjacents.<br />
Vers le milieu du IIIe siècle ap. J.-C., la<br />
fontaine et le puits furent abandonnés<br />
après plus de 150 ans d’exploitation, en<br />
même temps ou peu après la destruction<br />
des bains. En effet, lorsqu’elle fut mise au<br />
jour, la fontaine contenait beaucoup de<br />
déchets provenant des bains.<br />
Architecture unique<br />
Les locaux souterrains étaient très appréciés<br />
à l’époque romaine. Ils étaient généralement<br />
rectangulaires, accessibles par<br />
un simple escalier ou une rampe et non<br />
voûtés, mais recouverts par un simple<br />
plancher en bois. Généralement, ils étaient<br />
utilisés comme cave à provisions, parfois<br />
aussi comme lieu de réunion ou de culte.<br />
La fontaine souterraine d’Augusta Raurica,<br />
ronde et voûtée, présente une architecture<br />
unique en son genre. On ne connaît<br />
pas d’autres bâtisses comparables à cette<br />
fontaine particulièrement bien conçue.<br />
On ne sait pas non plus exactement quelle<br />
fonction elle remplissait.<br />
Lors de l’excavation, l’eau sentait encore<br />
le soufre. Une analyse de l’eau a montré<br />
qu’elle présente une concentration en<br />
soufre légèrement surélevée. D’après le<br />
naturaliste romain Pline l’Ancien (23–<br />
79 ap. J.-C.), les cures thermales dans de<br />
l’eau sulfureuse permettaient de soigner<br />
les maladies nerveuses. Le voisinage immédiat<br />
de la fontaine et des bains laissent<br />
à penser que la fontaine souterraine servait<br />
de lieu pour des cures de boisson aux<br />
baigneurs. Une autre interprétation pourrait<br />
y voir un lieu de culte pour vénérer des<br />
dieux de la médecine tels qu’Apollon ou<br />
Hercule. Ces hypothèses n’ont toutefois pas<br />
pu être vérifiées.<br />
Découvertes mystérieuses<br />
Lors de leur découverte, la fontaine et le<br />
puits étaient presque entièrement recouverts<br />
de terre remplie de trouvailles spectaculaires:<br />
outre les restes des bains voisins,<br />
on y trouva de nombreux déchets<br />
ménagers, ossements humains et animaliers<br />
ainsi que des restes de moules d’argile<br />
utilisés pour couler des pièces de<br />
monnaie.<br />
Vue intérieure de la fontaine aujourd’hui<br />
Représentation tridimensionnelle<br />
de la fontaine<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
33
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
était actif, d’après les empreintes dans les<br />
moules (deniers et antoniniens), à<br />
l’époque de l’empereur Septime Sévère<br />
(193–211 ap. J.-C.) jusqu’à Philippe II<br />
(244–249 ap. J.-C.) au milieu du IIIe siècle<br />
ap. J.-C. On ne sait cependant pas où se<br />
trouvait cet atelier.<br />
Moules d’argile pour couler des pièces de monnaie<br />
Tambours et squelettes humains dans le remblayage de la fontaine<br />
Dans les ruines des bains, on a prouvé la<br />
présence de pièces architecturales telles<br />
un chapiteau, un tambour et la base d’une<br />
colonne. De plus, des tuiles en forme<br />
d’écaille ont également été mises en évidence.<br />
Elles provenaient du bain de sudation<br />
qui était couvert par un toit conique<br />
en tuiles. Les plots d’argile parallélépipédiques<br />
proviennent de revêtements de sol<br />
tels qu’on les trouvait dans les locaux réservés<br />
à la baignade.<br />
Environ 6000 fragments de moules d’argile<br />
pour couler des pièces de monnaie<br />
témoignent d’un atelier clandestin qui<br />
Cadavres<br />
Beaucoup de cadavres d’animaux – 7 chevaux,<br />
60 chiens, 1 cochon domestique,<br />
2 chats domestiques, 2 ours, 1 sanglier,<br />
1 cerf, 1 putois, 1 grand corbeau, 1 aigle<br />
pêcheur et quelques autres oiseaux –<br />
montrent que les animaux morts étaient<br />
volontiers éliminés dans la fontaine. La<br />
quantité des animaux, mais aussi leur<br />
caractère quelque peu exotique (ours,<br />
chats, oiseaux) sont très inhabituels et<br />
soulèvent bien des questions.<br />
On a également trouvé six squelettes<br />
d’adultes de sexe masculin et de huit<br />
nourrissons (prénataux ou néonataux)<br />
dans la fontaine. La jambe d’un homme<br />
présentait par ailleurs des traces d’incisions<br />
et autres lésions non guéries. Alors<br />
que les restes de squelettes de nourrissons<br />
n’ont rien d’inhabituel dans les couches<br />
de déchets romains, on peut se demander<br />
pourquoi les six adultes ont été éliminés<br />
dans le puits plutôt que d’être enterrés<br />
dans le cadre d’une cérémonie ordinaire<br />
dans un cimetière.<br />
Outre ces découvertes spectaculaires et<br />
mystérieuses, on a également trouvé de<br />
grandes quantités de déchets ménagers<br />
dans le puits tels que l’on pouvait les trouver<br />
dans n’importe quel ménage d’Augusta<br />
Raurica. Ils contenaient beaucoup de<br />
débris de vaisselle, quelques autres objets<br />
métalliques, osseux et en verre.<br />
Le remblayage montre que le puits de la<br />
fontaine a servi de déchetterie après<br />
l’abandon de la fontaine. Le puits ouvert<br />
était en quelque sorte prédestiné à l’élimination<br />
de déchets ménagers et de cadavres<br />
d’animaux. Les squelettes de six adultes<br />
font par contre plutôt penser à un crime,<br />
à un combat ou à des attaques qu’à une<br />
élimination de déchets. La fontaine se situait<br />
un peu à l’écart. On pouvait donc y<br />
éliminer des morts sans être vu. Mais<br />
comment faut-il interpréter les restes de<br />
l’atelier de monnaie? Le mystère de ce qui<br />
s’est vraiment déroulé à l’époque reste<br />
intact.<br />
■<br />
34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Testez vous-même: l’arrangement symétrique<br />
des chiffres prédéfinis se répercute-t-il sur la<br />
vitesse à laquelle vous résolvez les problèmes?<br />
(Bien évidemment à un degré de difficulté<br />
constant.)<br />
asymétrique<br />
symétrique<br />
hautement symétrique<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
35
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Une substance bien connue,<br />
mais mystérieuse<br />
«Prenez un Dafalgan®» est probablement une des recommandations les plus fréquentes en cas<br />
de douleurs et de fièvre. Le principe actif paracétamol garantit depuis longtemps un soulagement<br />
efficace des maux, tout en étant bien toléré. Mais comment et pourquoi le paracétamol agit-il?<br />
Cette question n’a jamais été entièrement élucidée. Différentes approches sont envisageables.<br />
Bristol-Myers Squibb SA, Svenja Kaden, Dr ès sciences, Medical Department<br />
Le paracétamol (illustration 1) atténue la<br />
douleur et fait baisser la fièvre. Ces propriétés<br />
sont probablement connues de<br />
tous. En Suisse, il est autorisé pour le traitement<br />
de douleurs d’intensité légère à<br />
modérée (voir illustration 2) et pour le<br />
traitement symptomatique de la fièvre 1 . La<br />
très faible action anti-inflammatoire du<br />
paracétamol est aussi un fait bien connu 2 .<br />
Un mode d’action qui ne correspond pas<br />
à celui des AINS, comme p. ex. l’acide<br />
acétylsalicylique et l’ibuprofène. Le grand<br />
avantage du paracétamol de provoquer<br />
moins de lésions gastro-intestinales que<br />
les AINS est un autre indice mettant en<br />
évidence la différence d’action. Malgré<br />
cela, dans les années 60, on a tenté de<br />
démontrer que le paracétamol présentait<br />
le même mécanisme d’action que les<br />
AINS. Entre-temps, la recherche a pu identifier<br />
d’éventuels mécanismes d’action du<br />
paracétamol. Mais le mystère n’a pas été<br />
entièrement élucidé.<br />
Paracétamol<br />
HN–C–CH 3<br />
OH<br />
= O<br />
Illustration 1: Paracétamol (réf. 4)<br />
Diffusion mondiale<br />
Le paracétamol a été identifié à la fin du<br />
19 e siècle comme étant le métabolite actif<br />
de deux antipyrétiques déjà connus, l’acétanilide<br />
et la phénacétine 3 . Le paracétamol<br />
a pour la première fois été commercialisé<br />
en 1955 aux Etats-Unis sous le nom<br />
de Tylenol ® Children’s Elixir. En<br />
Grand-Bretagne, le paracétamol a été disponible<br />
sur ordonnance dès 1956 et sans<br />
ordonnance à partir de 1963 3 . Depuis les<br />
années 70, le paracétamol est un des médicaments<br />
les plus utilisés dans le monde<br />
pour le traitement des douleurs et de la<br />
fièvre et probablement le médicament le<br />
plus souvent prescrit aux enfants 4 . Dafalgan<br />
® , une préparation au paracétamol,<br />
que l’on trouve depuis de nombreuses<br />
années sur le marché suisse, est disponible<br />
sous différentes formes galéniques et peut<br />
donc être utilisé pour les enfants et les<br />
adultes à l’hôpital et à domicile1.<br />
Depuis sa découverte il y a 125 ans, le<br />
mode d’action du paracétamol n’est pas<br />
connu en détail. On dispose cependant<br />
d’indications pour plusieurs mécanismes<br />
centraux qui, en combinaison, sont à la<br />
base du schéma d’action du paracétamol.<br />
Trois théories importantes sont présentées<br />
plus en détail ci-après. Vous ne trouverez<br />
cependant pas de solution définitive au<br />
mystère dans ce <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>.<br />
Théorie n°1: enzymes COX<br />
La prostaglandine H2 synthase est responsable<br />
de la transformation de l’acide arachidonique<br />
en prostaglandine H2, une<br />
molécule clé pour la genèse de la douleur,<br />
de la fièvre et des inflammations. Les deux<br />
isoformes principales de la prostaglandine<br />
synthase sont les PGH-1 et PGH-2, aussi<br />
connues sous le nom de COX-1 et COX-25.<br />
En 1971, Sir John Vane a démontré que les<br />
antidouleurs du groupe des AINS tels que<br />
l’aspirine et l’ibuprofène agissaient par<br />
l’inhibition des enzymes COX-1 et COX-26.<br />
Depuis lors, on a entrepris des tentatives<br />
pour démontrer ce même mécanisme<br />
pour le paracétamol, sans obtenir de résultats<br />
probants. Un travail de 2001 a<br />
présenté une explication plausible 7 . Il a pu<br />
être démontré que le paracétamol pourrait<br />
provoquer une inhibition indirecte à la<br />
place de l’inhibition directe des enzymes<br />
COX. En effet, l’activité des enzymes COX<br />
dépend de leur état d’oxydation, la forme<br />
oxydée représentant la variante active. Le<br />
paracétamol fait partie des phénols qui<br />
présentent des propriétés réductrices et<br />
peut donc, en tant que cosubstrat réducteur,<br />
inactiver les enzymes COX 8 . Cette<br />
théorie est étayée par le fait qu’une faible<br />
concentration de peroxydes oxydatifs entraîne<br />
une augmentation de l’activité du<br />
paracétamol 7,9 . Cela pourrait aussi expliquer<br />
pourquoi le paracétamol a une action<br />
centralisée et n’a guère d’effet périphérique,<br />
vu que les concentrations de<br />
peroxyde sont faibles dans le cerveau,<br />
alors que les sites inflammatoires présentent<br />
des valeurs de peroxyde élevées 10 .<br />
Il se peut donc que le paracétamol agisse<br />
ainsi sur les douleurs et la fièvre sans pour<br />
autant présenter de propriétés anti-inflammatoires<br />
10 .<br />
Théorie n°2: la sérotonine<br />
La voie de signalisation de la sérotonine est<br />
impliquée dans la réduction de la sensation<br />
de la douleur. Les neurones sécrétant<br />
la sérotonine (5-HT) se trouvent dans le<br />
système nerveux entérique, dans le tronc<br />
cérébral, l’hypothalamus et le cortex et<br />
projettent jusque dans la corne postérieure<br />
de la moelle épinière 11,12 . L’effet analgésique<br />
du paracétamol peut être inhibé de<br />
façon significative par l’administration<br />
concomitante d’antagonistes du récepteur<br />
de la sérotonine. Cet effet a également été<br />
démontré dans des études avec n = 26,<br />
respectivement n = 18 cobayes 13,14 . On peut<br />
en déduire que le paracétamol exerce un<br />
36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
l’AM404 ne se lie pas directement aux<br />
récepteurs cannabinoïdes, mais active<br />
leur antagoniste, le sous-type 1 du récepteur<br />
vanilloïde 19 . Ce mécanisme d’action<br />
convainc aussi, vu que l’effet analgésique<br />
du paracétamol a pu être bloqué par l’administration<br />
supplémentaire d’antagonistes<br />
du récepteur cannabinoïde 1 18,20 .<br />
Illustration 2: Le schéma à trois paliers de l’OMS pour le traitement des douleurs<br />
chroniques (adapté selon réf. 22,23)<br />
Comme déjà mentionné, l’élucidation du<br />
mécanisme d’action du paracétamol se<br />
révèle probablement aussi difficile parce<br />
que de nombreuses voies métaboliques y<br />
sont impliquées et interagissent:la production<br />
de prostaglandine, les voies métaboliques<br />
cannabinoïdes et év. opioïdes ainsi<br />
que celle du monoxyde d’azote 21 . De plus,<br />
suivant la concentration de peroxyde, le<br />
paracétamol agit avec une efficacité variable<br />
dans les différentes cellules. Ces<br />
faits entravent le décryptage de son mécanisme<br />
exact. En même temps, ils sont<br />
responsables de l’effet unique du paracétamol<br />
dans le corps humain. ■<br />
effet activant sur la voie de signalisation de<br />
la sérotonine, raison pour laquelle cette<br />
explication compte désormais très probablement<br />
parmi les mécanismes contribuant<br />
à l’effet du paracétamol.<br />
Théorie n°3: système<br />
endocannabinoïde<br />
Lors de la découverte du premier récepteur<br />
cannabinoïde en 1988 15 , la recherche des<br />
ligands naturels de ce système impliqué<br />
dans le traitement de la douleur a débuté.<br />
Le paracétamol ne peut pas se lier aux<br />
récepteurs cannabinoïdes, toutefois, son<br />
métabolite AM404 présente un effet semblable<br />
aux cannabinoïdes 16 . L’enzyme<br />
hydrolase des amides d’acides gras (FAAH)<br />
est nécessaire à la formation de ce métabolite<br />
dans le cerveau et la moelle épinière<br />
17 . L’inhibition de la FAAH sur des<br />
souris provoque effectivement une suppression<br />
de l’effet analgésique du paracétamol<br />
18 . Pour cet effet analgésique,<br />
Information professionnelle abrégée: (Paracetamol). Z: Filmtabl. (FT)/Brausetabl. (BT) zu Dafalgan ® /Dafalgan<br />
ODIS ® (Paracétamol). C: Compr. filmés (CF)/compr. efferv. (CE) 1 g paracétamol, compr. (cpr,) à 500 mg 100<br />
pce.: Swissmedic cat. B; CF/CE/compr. à sucer (CS)/granulat (G) à 500 mg, sirop pour enfants (SE) à 30 mg/1 ml, G/<br />
poudre (P) à 250 mg, suppos. (S) à 80/150/300/600 mg: Swissmedic cat. D. I: douleurs d’intensité faible à modérée,<br />
fièvre; Dafalgan ® 1 g: douleurs arthrosiques. PO: la dose journalière max. de 4000 mg de paracétamol ne doit pas être<br />
dépassée. Enfants de 9 à 12 ans: dose journalière max. 2000 mg, Enfants 50 kg: 1 CF/CE par dose unique (DU) et jusqu’au max. 4 CF/CE par jour. 500 mg: 22–30 kg: ½–1 CE/250–-500 mg G<br />
par DU et jusqu’au max. 3 CE/1500 mg G par jour; 30–-40 kg: 1 CF/CE/CS/G par DU et jusqu’au max. 4 CF/CE/CS/G<br />
par jour; >40 kg: 1–2 CF/CE/CS/G par DU et jusqu’au max. 8 CF/CE/CS/G par jour. 250 mg: 15–22 kg: 1 P/G par DU et<br />
jusqu’à 4 P/G par jour. SE dès 7 kg, S à 80/150/300/600 mg dès la naissance >4,5 kg: DU selon le poids corporel, jusqu’à<br />
la dose journalière max. indiquée; intervalle 4 à 8 h entre une DU, pour le S 6 à 8 h; en cas de troubles de la fonction<br />
hépatique max. 3 g par jour; un surdosage involontaire peut entraîner de graves lésions hépatiques. CI: hypersensibilité<br />
au paracétamol et excipients (1); troubles fonctionnels hépatiques graves/hépatite aiguë; maladie hépatique décompensée<br />
active; maladie de Gilbert P: insuffisance hépatique et/ou rénale; déficit en G6PD, prise concomitante de médicaments<br />
potentiellement hépatotoxiques ou d’inducteurs des enzymes hépatiques; carence alimentaire, hypovolémie,<br />
abus d’alcool. CE/CS/P/G: phénylcétonurie, intolérance au fructose. Un surdosage peut entraîner de très graves lésions<br />
hépatiques. EI: réactions cutanées occasionnelles. IA: médicament inducteurs d’enzymes, phénytoïne, alcool; substances<br />
ralentissant ou accélérant l’évacuation gastrique; chloramphénicol; salicylamide, zidovudine, probénécide, cholestyramine,<br />
anticoagulants. P: CF de 1 g: 16*, 40*; 100*, CE de 1 g: 20*; CE*/CS/G de 500 mg: 16; cpr de 500 mg: 16*, 100*;<br />
SE: 1 flacon de 90 ml*; P 250 mg: 12 sachets*; G de 250 mg: 16; S de 80/150/300/600 mg: 10*.<br />
Références<br />
1 Dafalgan ® (Paracétamol): <br />
www.swissmedicinfo.ch.<br />
2 Toussaint K, Yang XC, Zielinski MA, Reigle<br />
KL, Sacavage SD, Nagar S, Raffa RB. What<br />
do we (not) know about how paracetamol<br />
(acetaminophen) works? J Clin Pharm Ther.<br />
2010 Dec; 35(6): 617–38.<br />
3 Toms L, McQuay HJ, Derry S, Moore RA.<br />
Single dose oral paracetamol (acetaminophen)<br />
for postoperative pain in adults.<br />
Cochrane Database of Systematic Reviews<br />
2008, Issue 4. Art. <strong>No</strong>.: CD004602. DOI:<br />
10.1002/14651858.CD004602.pub2.<br />
4 Bertolini A, Ferrari A, Ottani A, Guerzoni S,<br />
Tacchi R, Leone S. Paracetamol: new vistas<br />
of an old drug. CNS Drug Rev. 2006; 12(3–<br />
4): 250–75.<br />
5 Chandrasekharan NV, Simmons DL. The<br />
cyclooxygenases. Genome Biol 2004; 5: 241.<br />
6 Vane JR. Inhibition of prostaglandin synthesis<br />
as a mechanism of action for aspirin-like<br />
drugs. Nature New Biology 1971, 231, 232–<br />
235.<br />
7 Ouellet M, Percival MD. Mechanism of acetaminophen<br />
inhibition of cyclooxygenase<br />
isoforms. Archives of Biochemistry and Biophysics<br />
2001, 387, 273–280.<br />
8 Aronoff DM, Oates JA, Boutaud O. New insights<br />
into the mechanism of action of<br />
acetaminophen: Its clinical pharmacologic<br />
characteristics reflect its inhibition of the<br />
two prostaglandin H2 synthases. Clin Pharmacol<br />
Ther. 2006 Jan; 79(1): 9–1.<br />
9 Hanel AM, Lands WE. Modification of anti-inflammatory<br />
drug effectiveness by ambient<br />
lipid peroxides. Biochem Pharmacol<br />
1982; 31: 3307–11.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
37
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
10 Mattia C, Coluzzi F. What anesthesiologists<br />
should know about paracetamol (acetaminophen).<br />
Minerva Anestesiol 2009; 75: 644–53.<br />
11 Roca-Vinardell A, Ortega-Alvaro A, Gibert-Rahola<br />
J, Mico JA. The role of 5-HT1A ⁄ B<br />
autoreceptors in the antinociceptive effect of<br />
systemic administration of acetaminophen.<br />
Anesthesiology 2003, 98, 741–747.<br />
12 Sandrini M, Pini LA, Vitale G. Differential<br />
involvement of central 5-HT1B and 5-HT3<br />
receptor subtypes in the antinociceptive effect<br />
of paracetamol. Inflammation Research:<br />
Official <strong>Journal</strong> of the European<br />
Histamine Research Society 2003, 52, 347–<br />
352.<br />
13 Pickering G, Loriot MA, Libert F, Eschalier A,<br />
Beaune P, Dubray C. Analgesic effect of<br />
acetaminophen in humans: first evidence of<br />
a central serotonergic mechanism. Clinical<br />
Pharmacology and Therapeutics 2006, 79,<br />
371–378.<br />
14 Pickering G, Esteve V, Loriot MA, Eschalier A,<br />
Dubray. Acetaminophen reinforces descending<br />
inhibitory pain pathways. Clinical Pharmacology<br />
and Therapeutics 2008, 84, 47–51.<br />
15 Devane WA, Dysarz FAd, Johnson MR, Melvin<br />
LS, Howlett AC. Determination and characterization<br />
of a cannabinoid receptor in rat<br />
brain. Molecular Pharmacology 1988, 34,<br />
605–613.<br />
16 Anderson BJ. Paracetamol (Acetaminophen):<br />
mechanisms of action. Paediatr<br />
Anaesth. 2008 Oct; 18(10): 915–21.<br />
17 Högestätt ED, Jönsson BA, Edmund A, Andersson<br />
DA, Björk H, Alexander JP et al.<br />
Conversion of acetaminophen to the bioactive<br />
N-acylphenolamine AM404 via fatty acid<br />
amide hydrolase-dependent arachidonic<br />
acid conjugation in the nervous system. J<br />
Biol Chem 2005; 280: 31405–12.<br />
18 Mallet C, Daulhac L, Bonnefont J, Ledent C,<br />
Etienne M, Chapuy E, Libert F, Eschalier A.<br />
Endocannabinoid and serotonergic systems<br />
are needed for acetaminophen-induced analgesia.<br />
Pain 2008, 139, 190–200.<br />
19 Ralevic V, Kendall DA, Jerman JC, Middlemiss<br />
DN, Smart D. Cannabinoid activation<br />
of recombinant and endogenous vanilloid<br />
receptors. European <strong>Journal</strong> of Pharmacology<br />
2001, 424, 211–219.<br />
20 Ottani A, Leone S, Sandrini M, Ferrari A,<br />
Bertolini A. The analgesic activity of paracetamol<br />
is prevented by the blockade of<br />
cannabinoid CB1 receptors. European<br />
<strong>Journal</strong> of Pharmacology 2006, 531, 280–<br />
281.<br />
21 Smith HS. Potential analgesic mechanism<br />
of acetaminophen. Pain Physician 2009; 12:<br />
269–20.<br />
22 Doccheck Flexicon, http://flexikon.doccheck.com/de/Schmerz,<br />
17.03.<strong>2016</strong>.<br />
23 http://www.who.int/cancer/palliative/painladder/en/.<br />
38 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
Une clarté tentante<br />
L’homme aspire à la clarté et à la sécurité. La médecine moderne provoque souvent la confusion,<br />
notamment en raison du niveau de connaissances élevé. La médecine alternative promet une aide<br />
apparemment sûre. Dans le cas de maux bénins, cela ne pose pas de problème. Appâter les<br />
patients sérieusement atteints avec des solutions prétendument simples est par contre condamnable.<br />
Denis Uffer, médecin-assistant en neurologie, membre du comité de l’association Skeptiker Schweiz<br />
De par sa nature, l’homme aspire à la<br />
simplicité, préfère les réponses claires,<br />
aussi à des questions complexes. Un tel<br />
comportement n’est en soi pas irrationnel,<br />
car il économise de l’énergie et du<br />
temps que l’on pourrait employer autrement.<br />
Souvent, ce comportement est<br />
aussi observé en médecine, car le patient<br />
souhaite de la clarté. Vais-je survivre ou<br />
pas, peut-on guérir cela ou pas, dois-je<br />
m’attendre à des effets secondaires, la<br />
méthode est-elle sûre? Les réponses que<br />
nous médecins apportons à de telles<br />
questions ne sont intuitivement pas aussi<br />
satisfaisantes que ce que les patients et<br />
les proches aimeraient. «Le risque d’infection<br />
de cette opération s’élève à X, le<br />
taux de récidive pour cette tumeur à ce<br />
stade est de Y%, l’étiologie de votre maladie<br />
pourrait être ceci ou cela, mais<br />
nous ne sommes pas sûrs, car 30% des<br />
cas sont aussi cryptogéniques, etc.» Malgré<br />
l’énorme quantité d’énigmes médicales<br />
déjà résolues, nous restons face à<br />
un grand nombre de problèmes sans<br />
solution que l’on impose souvent directement<br />
aux patients et aux proches. On<br />
pourrait presque croire que chaque fois<br />
que la médecine résout un mystère, elle<br />
en crée deux nouveaux.<br />
<strong>No</strong>tre désir de sécurité et d’absence d’ambiguïté<br />
est tout naturel. Il fait partie de<br />
notre instinct de survie. Mais comme<br />
cette sécurité absolue n’existe pas dans<br />
la vie, nous masquons la réalité par notre<br />
ignorance ou des dissonances cognitives<br />
et montons quand même à bord d’un<br />
avion ou prenons la voiture ou fumons<br />
une cigarette. Si nous n’avions pas de<br />
telles dissonances cognitives, cela<br />
conduirait très probablement à un<br />
trouble anxieux généralisé pandémique<br />
et paralyserait notre société. Il est vrai<br />
que la vie est pleine d’énigmes. La réalité<br />
n’est pas binaire, la réponse est rarement<br />
noire ou blanche.<br />
L’insécurité fait peur<br />
Un spécialiste du marketing estimera que<br />
nous médecins ne sommes pas de bons<br />
vendeurs si nous proposons simultanément<br />
la maladie et la santé, le diagnostic<br />
et la guérison, l’espoir et la perte. A force<br />
d’honnêteté, de précision et de sens du<br />
devoir, nous plaçons bien trop souvent nos<br />
patients face à des énigmes, chances de<br />
guérison, risques de récidive et taux d’effets<br />
secondaires. L’art devrait cependant<br />
être de combler le vide laissé par l’insécurité<br />
par de l’empathie, même si celle-ci ne<br />
suffit souvent pas ou que le temps et le<br />
talent nécessaires font défaut.<br />
La précision, la nuance et la science de la<br />
médecine moderne est prise à son propre<br />
piège par ces caractéristiques, ce qui explique<br />
en partie pourquoi les patients vont<br />
chercher la sécurité et l’absence d’ambiguïté<br />
espérées ailleurs. En effet, celui qui<br />
vend de petites globules, pose la main sur<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
39
POINT DE MIRE ▶ MYSTÈRE<br />
le ventre en invoquant les énergies du<br />
Nirwana, peut prétendre avec une assurance<br />
insolente que sa méthode est absolument<br />
«libre de tout effet secondaire».<br />
Cette image bénigne et un peu amusante<br />
des méthodes alternatives devient<br />
condamnable au plus tard lorsque les propagateurs<br />
et défenseurs ne prêchent pas<br />
seulement leurs platitudes à des personnes<br />
atteintes de troubles légers, mais lorsque<br />
ces guérisseurs despotiques prétendent<br />
être capables d’en finir avec toutes les<br />
énigmes médicales non résolues. Et lorsqu’ils<br />
échouent, ils renvoient la responsabilité<br />
à un quelconque acte médical réalisé<br />
au cours des 20 dernières années ou,<br />
dans le cas extrême, imputent leur échec<br />
au mauvais karma du patient.<br />
Skeptiker Schweiz – association pour la pensée critique<br />
est une association indépendante fondée en juin 2012.<br />
L’objectif des sceptiques est de s’engager dans la société<br />
pour une vision scientifique du monde et de propager la<br />
pensée critique en tant qu’outil pour une meilleure compréhension<br />
du monde. L’association organise régulièrement<br />
des manifestations avec exposés, discussions publiques<br />
et autres formats sur différents thèmes scientifiques.<br />
Souvent aussi sur des questions médicales. Pour<br />
de plus amples informations: www.skeptiker.ch<br />
Défendre le savoir<br />
Sur ce point, ma critique concerne aussi<br />
notre profession: gardons-nous d’adopter<br />
un langage utilisé par les adeptes d’une<br />
hérésie qui s’en servent pour propager<br />
leurs promesses gratuites tout en traînant<br />
toute la profession médicale scientifique<br />
moderne, ses connaissances et<br />
son savoir-faire dans la boue. Les vaines<br />
promesses et les faux antagonismes tels<br />
que «naturel» vs. «chimique», «doux»,<br />
«autoguérison», «énergies», etc. font<br />
partie d’une rhétorique qui n’a aucun<br />
intérêt à résoudre de véritables énigmes<br />
et qui préfère entourer la réalité d’un<br />
voile d’euphémismes et de dysphémismes<br />
pour feindre une prétendue sécurité. Mais<br />
nous devons aussi être conscients du signal<br />
puissant et trompeur que nous envoyons<br />
en pratiquant des méthodes alternatives<br />
inefficaces: «Mon médecin pratique<br />
l’ostéopathie, c’est donc une méthode<br />
efficace!»<br />
Il me semble qu’une grande partie du<br />
corps médical s’est simplement résignée<br />
au fait qu’il existe d’autres prestataires qui<br />
prétendent avoir des réponses simples à<br />
des énigmes complexes. Ces acteurs profitent<br />
d’une discipline qui présente, en<br />
raison de la complexité de la santé et de la<br />
maladie humaines, bien plus de nuances<br />
et de zones d’ombre que les mathématiques<br />
ou la physique. Ce n’est pas pour<br />
autant qu’il existe des «mathématiques<br />
alternatives» ou de la «physique complémentaire».<br />
Personne ne semble saisir l’ironie de la<br />
situation qui est tout aussi absurde dans<br />
d’autres domaines: aucun juge n’accepterait<br />
qu’un profane lui explique comment<br />
il faut comprendre et appliquer la<br />
loi. Aucun pilote n’accepterait que le passager<br />
du siège 3A lui explique comment<br />
réaliser avec succès un atterrissage avec<br />
vent latéral.<br />
Savoir s’affirmer<br />
Les nombreuses énigmes résolues, mais<br />
aussi les innombrables énigmes qui attendent<br />
toujours une solution rendent la<br />
médecine passionnante. Il est dommage<br />
que nous enterrions l’intégrité de la méthode<br />
scientifique qui nous a tant fait<br />
avancer pour la simple raison qu’un<br />
groupe de personnes (résumé sous le terme<br />
de médecins naturopathes), en partie bien<br />
intentionné, veuille nous faire la leçon.<br />
Pour résoudre les énigmes complexes, il<br />
ne faut en aucun cas capituler face aux<br />
insultes, faux reproches, platitudes et promesses<br />
gratuites que nous entendons trop<br />
souvent de la part des acteurs militants de<br />
la médecine soi-disant complémentaire.<br />
Il est bien plus judicieux de faire preuve<br />
de (auto-)critique constructive et de ténacité<br />
pour résoudre la prochaine énigme<br />
médicale.<br />
Le quotidien du médecin est accompagné<br />
de revers, de hauts et de bas qui nous<br />
obligent à nous remettre en question. C’est<br />
probablement une des raisons pour lesquelles<br />
nous portons nos connaissances et<br />
notre savoir-faire avec grande retenue sur<br />
la place publique et que nous tolérons parfois<br />
des reproches insupportables de la part<br />
des profanes. Certes, notre autoréflexion ne<br />
doit pas atteindre de telles profondeurs qu’à<br />
force de respect, nous acceptions les affirmations<br />
et idées du monde de la médecine<br />
alternative qui sont tellement absurdes que<br />
nous ne pouvons les concilier avec notre<br />
savoir médical que grâce à la double pensée<br />
d’Orwell. Ce n’est pas parce que les<br />
médecins naturopathes possèdent parfois<br />
d’excellentes qualités (p. ex. dans le domaine<br />
de l’empathie) qu’il faut jeter le<br />
bébé avec l’eau du bain. ■<br />
40 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES: ACTUALITÉS EN DERMATOLOGIE – LA DERMATITE ATOPIQUE<br />
<strong>No</strong>uvelles solutions pour<br />
un mal ancien<br />
Les personnes touchées préféreraient changer de peau: ça démange et ça brûle et le fait<br />
de se gratter ne fait qu’aggraver les choses. La dermatite atopique peut avoir un impact non<br />
négligeable sur la qualité de vie. Aujourd’hui, la recherche tente de trouver les causes de<br />
cette maladie qui survient principalement chez les enfants. De nouvelles approches thérapeutiques<br />
sont en cours de développement et semblent prometteuses.<br />
Prof. Dagmar Simon, MD, Clinique universitaire de dermatologie, Hôpital de l’Ile, Hôpital universitaire de Berne<br />
La dermatite atopique (synonyme: eczéma<br />
atopique) est une maladie cutanée inflammatoire<br />
fréquente avec une prévalence de<br />
12 à 13% chez les enfants et jusqu’à 5% à<br />
l’âge adulte. La dermatite atopique évolue<br />
par poussées et devient chronique.<br />
Le diagnostic clinique<br />
Comme à l’heure actuelle on ne dispose<br />
pas de tests de laboratoire définitifs, la<br />
dermatite atopique est diagnostiquée à<br />
l’aide de critères cliniques:<br />
1. Localisation typique des lésions cutanées<br />
et répartition selon l’âge.<br />
2. Association avec d’autres affections allergiques<br />
telles que la rhinoconjonctivite<br />
allergique et l’asthme bronchique.<br />
3. Anamnèse familiale positive pour les<br />
affections atopiques.<br />
4. Démangeaisons.<br />
Les causes de la dermatite<br />
atopique<br />
La compréhension de la pathogenèse de<br />
la dermatite atopique a fondamentalement<br />
changé au cours des dernières années.<br />
D’après les connaissances actuelles,<br />
une prédisposition génétique est à l’origine<br />
de la dermatite atopique. Celle-ci concerne<br />
la barrière cutanée et la réponse immunitaire<br />
(illustration 1). Les troubles de la<br />
barrière épithéliale ainsi qu’une expres-<br />
Illustration 1: Pathogenèse de la<br />
dermatite atopique<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
41
PERSPECTIVES<br />
local systématique représente la plus importante<br />
mesure pour les empêcher.<br />
Illustration 2: Traitement échelonné de la dermatite atopique<br />
Les patients atteints d’une dermatite atopique<br />
grave qui ne répondent pas au traitement<br />
local adéquat souffrent au quotidien.<br />
Leur qualité de vie est nettement réduite,<br />
raison pour laquelle il ne faut alors<br />
pas attendre pour entreprendre un traitement<br />
systémique. En premier lieu, on emploie<br />
la ciclosporine dosée à 3–5mg/kg de<br />
poids corporel. En cas de non-réponse ou<br />
de contre-indications, on peut aussi envisager<br />
d’utiliser le mycophénolate mofétil,<br />
le méthotrexate ou l’azathioprine. La prescription<br />
de corticostéroïdes systémiques<br />
doit être limitée à des exacerbations sévères<br />
pour une durée de traitement de sept à dix<br />
jours au maximum.<br />
sion réduite ou des mutations des protéines<br />
structurelles telles que la filaggrine,<br />
les modifications de l’adhésion cellulaire<br />
et un déficit en peptides antimicrobiens se<br />
traduisent par un trouble des défenses<br />
immunitaires. Les agents pathogènes pénétrants<br />
sont détectés par les kératinocytes<br />
et le système immunitaire, ce qui déclenche<br />
la sécrétion d’alarmines (p. ex.<br />
TSLP, IL-33). Cela provoque une réaction<br />
inflammatoire de la peau, qui présente un<br />
profil typique pour la dermatite atopique<br />
de lymphocytes auxiliaires T2 avec participation<br />
de cellules T et B, éosinophiles<br />
ainsi que d’interleukine (IL)-5 et -13. De<br />
nouvelles études ont montré qu’outre l’axe<br />
lymphocytes auxiliaires T2, les cellules<br />
auxiliaires T22 sont également fortement<br />
activées.<br />
Principes thérapeutiques<br />
En se basant sur notre compréhension des<br />
processus pathogénétiques, le rétablissement<br />
de la fonction de barrière cutanée et<br />
l’endiguement de l’inflammation sont les<br />
éléments clés du traitement de la dermatite<br />
atopique: premièrement, un traitement<br />
de base émollient et deuxièmement,<br />
un traitement anti-inflammatoire efficace<br />
(topique ou systémique). Les directives<br />
actuelles prévoient un traitement<br />
échelonné, suivant le degré de gravité<br />
(illustration 2).<br />
Traitement personnalisé<br />
Dans le quotidien clinique, les patients<br />
présentent différentes formes de dermatite<br />
atopique. Il est donc nécessaire d’adapter<br />
les principes thérapeutiques généraux au<br />
cas concret.<br />
Dans la poussée aiguë, on utilise principalement<br />
des corticostéroïdes topiques,<br />
dont la concentration et/ou la fréquence<br />
d’application peuvent être réduites en cas<br />
d’amélioration des symptômes. Un traitement<br />
à intervalles est indiqué pour un<br />
traitement prolongé aux corticostéroïdes.<br />
Les inhibiteurs de la calcineurine (pimecrolimus,<br />
tacrolimus) constituent une<br />
alternative de traitement pour la dermatite<br />
atopique de gravité légère à modérée.<br />
De récentes études ont démontré leur efficacité<br />
et innocuité chez les enfants sur une<br />
période de traitement de cinq ans.<br />
Contrairement à ce que l’on craignait, les<br />
patients traités aux inhibiteurs de la calcineurine<br />
topiques ne présentent pas de<br />
risque accru d’être atteints de lymphomes<br />
ou carcinomes.<br />
Chez la plupart des patients souffrant de<br />
dermatite atopique, la peau est colonisée<br />
par des bactéries telles que le Staphylococcus<br />
aureus qui jouent un rôle dans la<br />
pathogenèse. Pour réduire la densité des<br />
bactéries et réhydrater la peau, il convient<br />
d’intégrer une douche ou un bain quotidien<br />
dans le plan de traitement. Un traitement<br />
aux antibiotiques systémiques<br />
n’est indiqué qu’en cas de fortes superinfections.<br />
<strong>No</strong>tamment les patients souffrant<br />
d’une dermatite atopique grave ont tendance<br />
à développer des complications<br />
telles que l’eczéma herpétique. Les lésions<br />
de la barrière et l’inflammation étant des<br />
conditions à l’infection, un traitement<br />
Chez certains patients atteints de dermatite<br />
atopique, l’eczéma de la main constitue<br />
la principale manifestation. Dans ce<br />
cas, il faut éviter les facteurs déclenchants<br />
tels que le contact avec des substances<br />
irritantes ou les allergènes de contact et<br />
envisager un traitement à l’alitrétinoïne.<br />
Chez un sous-groupe de patients, la dermatite<br />
atopique est déclenchée par des<br />
allergies. Les allergènes alimentaires tels<br />
que le lait, les œufs, le blé, l’arachide<br />
jouent un rôle notamment chez les enfants<br />
souffrant d’une dermatite atopique<br />
sévère. Les mesures diététiques doivent<br />
être prises selon un diagnostic allergologique<br />
minutieux. Il faut éviter les régimes<br />
non différenciés. Chez les personnes allergiques<br />
aux acariens de la poussière domestique,<br />
la maladie peut aussi affecter la<br />
peau en plus des voies respiratoires. Des<br />
études ont montré qu’une immunothérapie<br />
spécifique aux extraits d’acariens de la<br />
poussière domestique peut améliorer la<br />
dermatite atopique.<br />
Education du patient<br />
Outre un régime thérapeutique individuel,<br />
le traitement personnalisé de la dermatite<br />
atopique implique également l’éducation<br />
du patient. Il s’agit d’enseigner aux patients<br />
la capacité de gérer eux-mêmes leur maladie<br />
au quotidien. Dans notre clinique,<br />
nous proposons les deux programmes<br />
suivants: 1. la formation pour la dermatite<br />
atopique sous forme de cours interdisciplinaires<br />
pour des groupes de patients et 2.<br />
l’instruction thérapeutique individuelle, y<br />
42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
compris des démonstrations pratiques<br />
dans le cadre de la consultation.<br />
<strong>No</strong>uvelles approches<br />
thérapeutiques<br />
Les stratégies prometteuses dans le traitement<br />
de la dermatite atopique sont le blocage<br />
du récepteur IL-4/IL-13, des cytokines<br />
IL-13 et IL-22, du récepteur de la prostaglandine<br />
CRTh2 et de la phosphodiestérase<br />
(PDE) 4 ainsi que l’inhibition de la démangeaison<br />
par l’IL-31 et le récepteur de l’histamine<br />
H4. Actuellement, plusieurs études<br />
cliniques de phase 2 et 3 sont en cours avec<br />
les substances correspondantes. La thérapie<br />
au dupilumab, un anticorps monoclonal<br />
qui se lie à la sous-unité alpha du récepteur<br />
IL-4 et inhibe ainsi la transmission<br />
du signal déclenchée par l’IL-4 et<br />
l’IL-13, a montré une rapide amélioration<br />
des symptômes cutanés et une réduction<br />
des démangeaisons. Une baisse des symptômes<br />
d’au moins 50% a été enregistrée<br />
chez 85% des patients.<br />
Actuellement, nous vivons une évolution<br />
intéressante en ce qui concerne la compréhension<br />
de la pathogénèse de la dermatite<br />
atopique et les options thérapeutiques<br />
qui en résultent. Il faut espérer que<br />
les patients concernés pourront bientôt en<br />
profiter.<br />
■<br />
Bibliographie:<br />
1 Ring J, Alomar A, Bieber T, Deleuran M,<br />
Fink-Wagner A, Gelmetti C, Gieler U,<br />
Lipozencic J, Luger T, Oranje AP, Schäfer T,<br />
Schwennesen T, Seidenari S, Simon D,<br />
Ständer S, Stingl G, Szalai S, Szepietowski JC,<br />
Taïeb A, Werfel T, Wollenberg A, Darsow U;<br />
European Dermatology Forum; European<br />
Academy of Dermatology and Venereology;<br />
European Task Force on Atopic Dermatitis;<br />
European Federation of Allergy; European<br />
Society of Pediatric Dermatology; Global Allergy<br />
and Asthma European Network. Guidelines<br />
for treatment of atopic eczema (atopic<br />
dermatitis) Part II. J Eur Acad Dermatol Venereol.<br />
2012 Sep; 26(9): 1176–93.<br />
2 Ring J, Alomar A, Bieber T, Deleuran M,<br />
Fink-Wagner A, Gelmetti C, Gieler U,<br />
Lipozencic J, Luger T, Oranje AP, Schäfer T,<br />
Schwennesen T, Seidenari S, Simon D,<br />
Ständer S, Stingl G, Szalai S, Szepietowski JC,<br />
Taïeb A, Werfel T, Wollenberg A, Darsow U;<br />
European Dermatology Forum (EDF); European<br />
Academy of Dermatology and Venereology<br />
(EADV); European Federation of Allergy<br />
(EFA); European Task Force on Atopic Dermatitis<br />
(ETFAD); European Society of Pediatric<br />
Dermatology (ESPD); Global Allergy and<br />
Asthma European Network (GA2LEN). Guidelines<br />
for treatment of atopic eczema (atopic<br />
dermatitis) part I. J Eur Acad Dermatol Venereol.<br />
2012 Aug; 26(8): 1045–60.<br />
3 Simon D, Bieber T. Systemic therapy for atopic<br />
dermatitis. Allergy. 2013 Dec 20.<br />
4 <strong>No</strong>vak N, Simon D. Atopic dermatitis – from<br />
new pathophysiologic insights to individualized<br />
therapy. Allergy. 2011 Jul; 66(7): 830–9.<br />
doi: 10.1111/j.1398-9995.2011.02571.x. Epub<br />
2011 Mar 3.<br />
5 Wechsler ME, Fulkerson PC, Bochner BS, Gauvreau<br />
GM, Gleich GJ, Henkel T, Kolbeck R,<br />
Mathur SK, Ortega H, Patel J, Prussin C, Renzi<br />
P, Rothenberg ME, Roufosse F, Simon D, Simon<br />
HU, Wardlaw A, Weller PF, Klion AD. <strong>No</strong>vel targeted<br />
therapies for eosinophilic disorders. J Allergy<br />
Clin Immunol. 2012 Sep; 130(3): 563–71.<br />
6 Simon D, Simon HU. New drug targets in atopic<br />
dermatitis. Chem Immunol Allergy.<br />
2012; 96: 126–31.<br />
7 Luger T, De Raeve L, Gelmetti C, Kakourou T,<br />
Katsarou A, Lambert J, Morren MA, Oranje A,<br />
Ruer M, Serdaroglu S, Torrelo A, Werfel T.<br />
Recommendations for pimecrolimus 1%<br />
cream in the treatment of mild-to-moderate<br />
atopic dermatitis: from medical needs to a<br />
new treatment algorithm. Eur J Dermatol.<br />
2013 Dec 1; 23(6): 758–66.<br />
8 <strong>No</strong>grales KE, Zaba LC, Shemer A, Fuentes-Duculan<br />
J, Cardinale I, Kikuchi T, Ramon M,<br />
Bergman R, Krueger JG, Guttman-Yassky E.<br />
IL-22-producing «T22» T cells account for<br />
upregulated IL-22 in atopic dermatitis despite<br />
reduced IL-17-producing TH17 T cells. J Allergy<br />
Clin Immunol. 2009 Jun; 123(6): 1244–52.<br />
9 Beck LA, Thaçi D, Hamilton JD, Graham NM,<br />
Bieber T, Rocklin R, Ming JE, Ren H, Kao R,<br />
Simpson E, Ardeleanu M, Weinstein SP, Pirozzi<br />
G, Guttman-Yassky E, Suárez-Fariñas M,<br />
Hager MD, Stahl N, Yancopoulos GD, Radin<br />
AR. Dupilumab treatment in adults with<br />
moderate-to-severe atopic dermatitis. N Engl<br />
J Med. 2014 Jul 10; 371(2): 130–9.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
43
PERSPECTIVES<br />
AUS DER «PRAXIS»*<br />
DEPARTEMENT INNERE MEDIZIN, MEDIZINISCHE ONKOLOGIE, UNIVERSITÄTSSPITAL BASEL<br />
Das fortgeschrittene Bronchialkarzinom<br />
– was gibt es Neues in<br />
der Diagnostik und Therapie?<br />
Advanced and Metastatic Lung Cancer – What is new in the Diagnosis and Therapy?<br />
Sacha I. Rothschild<br />
Einleitung<br />
Global gesehen ist Lungenkrebs der häufigste<br />
bösartige Tumor mit etwa 1,6 Mio<br />
Neuerkrankungen jährlich und ca. 1,4<br />
Mio Todesfällen [1]. In der Schweiz erkranken<br />
jährlich rund 2500 Männer und<br />
1200 Frauen an Lungenkrebs [2]. Das<br />
mediane Alter bei Diagnose liegt bei über<br />
70 Jahren, wobei 80% der Patien ten im<br />
Alter zwischen 55 und 84 Jahren sind [3].<br />
Diese Altersverteilung und insbesondere<br />
die Tatsache, dass über die Hälfte der Patienten<br />
bei Diagnosestellung über 70 Jahre<br />
alt ist, stellen für die Behandlung besondere<br />
Anforderungen. Während bei<br />
Männern die Inzidenz von Lungenkrebs<br />
seit über zehn Jahren rückläufig ist, zeigte<br />
sich bei Frauen weiterhin ein Anstieg,<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Praxis» (2015;<br />
104 (14): 745 – 750). VSAO-Mitglieder können die «Praxis»<br />
zu äusserst günstigen Konditionen abonnieren.<br />
Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />
Im Artikel verwendete Abkürzungen:<br />
ALK Anaplastic lymphoma kinase<br />
BRAF v-Raf murine sarcoma viral oncogene homolog<br />
B<br />
ED Extensive disease<br />
EGFR Epidermal growth factor receptor<br />
HER2 Human epidermal growth factor receptor 2<br />
KRAS V-Ki-ras2 Kirsten rat sarcoma viral oncogene<br />
homolog<br />
LD Limited disease<br />
MET Mesenchymal-epidermal transition<br />
NSCLC <strong>No</strong>n-small cell lung cancer<br />
RET Rearranged during transfection<br />
ROS1 c-ros oncogene 1<br />
SAKK Schweizerische Arbeitsgemeinschaft für Klinische<br />
Krebsforschung<br />
SCLC Small cell lung cancer<br />
wobei für die nächsten Jahre durch die<br />
veränderten Rauchgewohnheiten auch<br />
für Frauen eine Abnahme der Inzidenz zu<br />
erwarten ist [4]. Das Rauchen ist für den<br />
überwiegenden Teil der Lungenkrebsfälle<br />
verantwortlich. Es kann davon ausgegangen<br />
werden, dass rund 80–90% aller Fälle<br />
bei Rauchern oder ehemaligen Rauchern<br />
vorkommen. Der Rauchentwöhnung<br />
kommt deswegen eine entscheidende<br />
Bedeutung zu.<br />
Historisch wird Lungenkrebs basierend<br />
auf dem histopathologischen Befund in<br />
zwei grosse Gruppen eingeteilt: (1) nichtkleinzelliges<br />
Bronchialkarzinom (NSCLC)<br />
und (2) kleinzelliges Bronchialkarzinom<br />
( SCLC). Das NSCLC kann in weitere Subgruppen<br />
unterteilt werden, was für die<br />
Behandlung von Bedeutung ist und in<br />
einem späteren Abschnitt erläutert wird.<br />
Die Häufigkeit des SCLC hat in den letzten<br />
Jahren abgenommen, sodass diese Gruppe<br />
heute noch ca. 10–15% aller Lungenkrebsfälle<br />
ausmacht. Abbildung 1 gibt<br />
einen Überblick über die histologischen<br />
Untergruppen des Bronchialkarzinoms.<br />
Gesamthaft hat sich die Prognose der Erkrankung<br />
über die letzten Jahrzehnte etwas<br />
verbessert, was vor allem auf neue<br />
Therapiemöglichkeiten, die im Folgenden<br />
besprochen werden sollen, zurückzuführen<br />
ist [5]. Auch eine verbesserte Diagnostik<br />
und möglicherweise auch Früherkennungsprogramme<br />
bei Risikopopulationen<br />
(Raucher) können zu einer verbesserten<br />
Prognose beitragen [6]. Allerdings ist hier<br />
anzumerken, dass sich die Verbesserung<br />
der Prognose vorwiegend auf bestimmte<br />
Untergruppen des Bronchialkarzinoms<br />
beschränkt, wohingegen für viele Patienten<br />
(insbesondere Patienten mit kleinzelligem<br />
Bronchialkarzinom) keine wesentliche<br />
Verbesserung der Prognose erzielt<br />
werden konnte [5].<br />
Kleinzelliges<br />
Bronchialkarzinom<br />
Das kleinzellige Bronchialkarzinom entsteht<br />
meist in den zentralen Atemwegen,<br />
hat eine hohe proliferative Aktivität und<br />
die Tendenz zu einer frühen hämatogenen,<br />
aber auch lymphogenen Metastasierung.<br />
Somit stellt das SCLC die aggressivste<br />
Form des Bronchialkarzinoms dar. Das<br />
mittlere Überleben beträgt abhängig von<br />
der Krankheitsausdehnung 12–20 Monate<br />
[7]. Das kleinzellige Bronchialkarzinom<br />
kommt fast ausschliesslich bei Rauchern<br />
oder ehemaligen Rauchern vor. Die<br />
allermeisten Patienten werden in einem<br />
fortgeschrittenen und metastasierten Tumorstadium<br />
diagnostiziert. Basierend auf<br />
radiologischen Kriterien wird das SCLC in<br />
eine limitierte (LD) und eine extensive<br />
(ED) Form eingeteilt. LD bezeichnet eine<br />
Erkrankung, die auf eine Thoraxhälfte<br />
beschränkt ist, sodass sämtliche Tumormanifestationen<br />
in ein Strahlenfeld eingeschlossen<br />
werden können [8]. Diese<br />
Tumoren werden mittels kombinierter<br />
Radio-Chemotherapie behandelt. Trotz<br />
guten Therapieansprechens bei den meisten<br />
Patienten ist die Prognose auch bei<br />
lokalisierter Erkrankung ungünstig, und<br />
nur rund 20% der Patienten haben eine<br />
längerfristige Krankheitskontrolle. ED<br />
umfasst alle Tumoren, die weiter fortgeschritten<br />
sind. Da das SCLC durch eine<br />
frühe hämatogene Metastasierung gekennzeichnet<br />
ist, haben viele Patienten<br />
bereits bei der Primärdiagnose Fernmetastasen,<br />
wobei die Leber, das Skelettsystem<br />
und das Hirn die häufigsten Lokalisationen<br />
von Metastasen darstellen. Bei Pa tienten<br />
mit metastasierter Erkrankung stellt<br />
eine Kombinationschemotherapie mit<br />
Platin und Etoposid die Behandlung der<br />
Wahl dar [9]. Bei den meisten Patienten<br />
kann damit ein Therapieansprechen und<br />
44 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
Abb. 1: Histologische Untergruppen des Bronchialkarzinoms. Primär werden Bronchialkarzinome in nicht-kleinzellige und kleinzellige<br />
Karzinome unterteilt. Beim nicht-kleinzelligen Karzinom werden weitere Untergruppen unterschieden.<br />
eine Symptomkontrolle erreicht werden.<br />
Das mittlere Überleben dieser Patienten<br />
liegt trotz der Therapie bei weniger als<br />
einem Jahr. Bei einem erneuten Krankheitsrückfall<br />
bzw. einer Tumorprogression<br />
kann bei Patienten in gutem Allgemeinzustand<br />
nochmals über eine Chemotherapie<br />
nachgedacht werden, das Ansprechen<br />
hängt im Wesentlichen vom zeitlichen<br />
Abstand zur Erstlinienbehandlung<br />
ab. Zahlreiche Medikamente wurden in<br />
den letzten Jahren in klinischen Studien<br />
untersucht, ohne dass sich dabei eine<br />
neue Therapie mit verbesserter Prognose<br />
etablieren konnte [10].<br />
Unterstützende Massnahmen im Sinne<br />
einer umfassenden palliativen Versorgung<br />
sollten frühzeitig evaluiert werden. Dazu<br />
gehören eine ausreichende Schmerzbehandlung,<br />
die palliative Radiotherapie<br />
von schmerzhaften Metastasen sowie eine<br />
psycho-onkologische Betreuung und<br />
frühzeitige Planung der weiteren Versorgung<br />
der Patienten in Zusammenarbeit<br />
mit dem betreuenden Hausarzt und den<br />
Angehörigen.<br />
Nicht-kleinzelliges<br />
Bronchialkarzinom<br />
Beim nicht-kleinzelligen Bronchialkarzinom<br />
( NSCLC) werden drei wichtige histologische<br />
Untergruppen unterschieden:<br />
Adenokarzinom, Plattenepithelkarzinom<br />
und grosszelliges Karzinom (Abb. 1). Daneben<br />
gibt es äusserst seltene weitere Untergruppen,<br />
und ein kleiner Teil der Karzinome<br />
kann histologisch nicht weiter charakterisiert<br />
werden. Die Häufigkeit des<br />
Adenokarzinoms hat in den letzten Jahren<br />
tendenziell etwas zugenommen und macht<br />
heute 40–50% der NSCLC aus. Das Adenokarzinom<br />
kann auch bei Nichtrauchern<br />
vorkommen, so haben knapp 20% der Patienten<br />
mit Adenokarzinom der Lunge nie<br />
geraucht. Das Adenokarzinom tritt häufiger<br />
in der Lungenperipherie auf und kann<br />
in wei tere histologische Untergruppen<br />
unterteilt werden, was allerdings für therapeutische<br />
Belange keine Rolle spielt. Das<br />
Plattenepithelkarzinom kommt überwiegend<br />
bei Rauchern vor und wächst häufiger<br />
in den zentralen Lungenabschnitten.<br />
Die Unterscheidung der histologischen<br />
Subtypen war lange Zeit für therapeutische<br />
Entscheidungen nicht von Bedeutung.<br />
Heute wissen wir allerdings, dass die<br />
Wirksamkeit bestimmter Medikamente<br />
abhängig vom histologischen Subtyp des<br />
NSCLC ist. So hat das Folsäure-Analogon<br />
Pemetrexed nur bei Adenokarzinomen<br />
eine Wirksamkeit gezeigt und ist nur für<br />
die Therapie dieser Untergruppe zugelassen<br />
[11]. Zudem kennen wir beim Adenokarzinom<br />
zahlreiche molekulare Veränderungen,<br />
deren Vorliegen für die Wahl<br />
der Therapie entscheidend ist (Abb. 2).<br />
Deswegen ist es heute zwingend notwendig,<br />
dass eine detaillierte Aufarbeitung des<br />
Tumormaterials und die Bestimmung des<br />
histologischen Subtyps sowie gegebenenfalls<br />
eine weitere molekulare Untersuchung<br />
bei Diagnosestellung erfolgt [12].<br />
Beim metastasierten Adenokarzinom der<br />
Lunge ist eine molekulare Untersuchung<br />
Voraussetzung für die Wahl der Therapie.<br />
Bei rund 15% der Patienten in Europa und<br />
den USA liegt eine aktivierende Mutation<br />
im epidermalen Wachstumsfaktorrezeptor<br />
(epidermal growth factor receptor)<br />
vor. Diese Patienten profitieren von einer<br />
zielgerichteten Therapie mit einem Tyrosinkinase-Inhibitor<br />
gegen EGFR [13].<br />
Dafür sind in der Schweiz drei orale Präparate<br />
(Afatinib, Erlotinib und Gefitinib)<br />
zugelassen. Die Wahrscheinlichkeit ist<br />
mehr als doppelt so hoch wie unter einer<br />
konventionellen Chemotherapie, und das<br />
mediane Überleben dieser Patienten liegt<br />
bei über zwei Jahren. Zudem zeigt sich<br />
eine gute Symptomkontrolle mit einer<br />
Verbesserung der Lebensqualität. Weitere<br />
knapp 5% der Patienten weisen eine Gentranslokation<br />
von ALK (anaplastic lymphoma<br />
kinase) auf. Diese Patienten<br />
sprechen auf eine Therapie mit einem<br />
ALK-Inhibitor an. Für diese Indikation ist<br />
in der Schweiz Crizotinib nach Versagen<br />
einer vorherigen Chemotherapie zugelassen<br />
[14]. Für weitere, seltene molekulare<br />
Veränderungen gibt es bisher keine zugelassenen<br />
Medikamente, allerdings laufen<br />
verschiedene klinische Studien auch in<br />
der Schweiz, im Rahmen derer Patienten<br />
mit seltenen molekularen Veränderungen<br />
mit neuen zielgerichteten Therapien behandelt<br />
werden könnten. Eine aktuelle<br />
Übersicht über laufende Studien bietet die<br />
Schweizerische Arbeitsgemeinschaft für<br />
Klinische Krebsforschung ( SAKK) unter<br />
www.sakk.ch.<br />
Die molekulare Testung sollte gemäss<br />
verschiedenen internationalen Richtlinien<br />
folgende Marker umfassen: Mutations<br />
analyse für EGFR, KRAS, BRAF,<br />
HER2; die Suche einer Translokation von<br />
ALK, ROS1 und RET sowie Bestimmung<br />
der Genkopiezahl (Amplifikation) von<br />
MET [15]. Diese Analysen werden meistens<br />
sequenziell durchgeführt, weil das Vorliegen<br />
einer molekularen Veränderung weitere<br />
Aberrationen weitgehend ausschliesst.<br />
Allerdings kann es im Verlauf der Erkrankung<br />
unter einer zielgerichteten Therapie<br />
zu neuen molekularen Veränderungen<br />
kommen, die wiederum die weitere Therapie<br />
beeinflussen, weswegen bei einer<br />
Krankheitsprogression unter einer zielgerichteten<br />
Therapie eine erneute Tumorbiopsie<br />
angestrebt werden sollte [16].<br />
Bei der Mehrzahl der Patienten kann keine<br />
therapeutisch angehbare molekulare<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
45
PERSPECTIVES<br />
Abb. 2: Molekulare Untergruppen des Adenokarzinoms der Lunge. Für Patienten mit<br />
EGFR-Mutation oder ALK-Fusion gibt es zugelassene zielgerichtete Therapien.<br />
Veränderung im Tumor gefunden werden.<br />
Für diese Patienten – wie auch für Pa tienten<br />
mit einem Plattenepithel- oder grosszelligen<br />
Karzinom – stellt die platinbasierte<br />
Kombinationschemotherapie die<br />
Behandlung der Wahl dar. Diese Therapie<br />
wird in der Regel über 4 (bis 6) Zyklen à<br />
jeweils drei Wochen verabreicht [17]. In<br />
den letzten Jahren hat sich basierend auf<br />
verschiedenen Studien das Konzept einer<br />
Erhaltungstherapie etabliert. Das bedeutet,<br />
dass die nebenwirkungsreichere Platintherapie<br />
gestoppt, jedoch eine Monotherapie<br />
mit einer besser verträglichen<br />
Substanz bis zur Tumorprogression (und<br />
damit dem Beginn einer Zweitlinientherapie)<br />
oder bis zum Auftreten von schwereren<br />
Nebenwirkungen weitergeführt wird<br />
[18]. Mit diesem Konzept konnte eine<br />
Verbesserung der Prognose erreicht werden.<br />
Dies hängt unter anderem damit<br />
zusammen, dass bei einer Tumorprogression<br />
nur noch rund zwei Drittel der Patien<br />
ten in der Verfassung sind, eine Zweitlinienchemotherapie<br />
zu tolerieren. Der<br />
Nachteil einer Erhaltungstherapie ist, dass<br />
die Patienten keine therapiefreien Intervalle<br />
haben. Indikation und Durchführung<br />
sind deswegen mit jedem Patienten<br />
individuell unter Berücksichtigung möglicher<br />
Nebenwirkungen sowie dessen Präferenzen<br />
zu besprechen.<br />
Zum Zeitpunkt der Tumorprogressesion<br />
gibt es die Möglichkeit, eine neue Chemotherapie<br />
einzuleiten. Für die Zweitlinientherapie<br />
und spätere Therapielinien sollten<br />
aufgrund der Verträglichkeit nur<br />
Monosubstanzen und keine Therapiekombinationen<br />
verwendet werden [19].<br />
Der Entscheid für eine Chemotherapie<br />
oder für eine alleinige supportive Behandlung<br />
sollte individuell mit jedem Patienten<br />
getroffen werden. Einer frühen umfassenden<br />
Palliativbetreuung unter Einbezug<br />
des Hausarztes, der Angehörigen<br />
und situativ weiterer Spezialisten mit dem<br />
Fokus der bestmöglichen Symp tom kontrolle,<br />
Erhalt der Lebensqualität und Planung<br />
der terminalen Phase der Erkrankung<br />
kommt eine zentrale Rolle zu. In<br />
einer vielbeachteten randomisierten Studie<br />
konnte gezeigt werden, dass Lungenkrebspatienten<br />
mit strukturierter früher<br />
Palliativbetreuung nicht nur eine bessere<br />
Lebensqualität aufwiesen, sondern auch<br />
länger lebten [20].<br />
Zusammenfassung<br />
und Ausblick<br />
Trotz der Fortschritte in der Diagnostik<br />
und Therapie liegt die Fünfjahresüberlebensrate<br />
der Patienten mit Lungenkarzinom<br />
in europäischen und nordamerikanischen<br />
Ländern nur in einem Bereich<br />
von 5,5–15,7% [21]. Allerdings hat sich<br />
durch das bessere molekulare Verständnis<br />
der Erkrankung die Prognose für bestimmte<br />
Untergruppen, die basierend auf<br />
der molekularen Analyse ihres Tumors<br />
einer zielgerichteten Behandlung zugänglich<br />
sind, erheblich verbessert. Deswegen<br />
kommt der initialen Diagnose eine entscheidende<br />
Bedeutung zu, wobei es insbesondere<br />
wichtig ist, dass das Tumorgewebe<br />
eingehend analysiert wird. Dabei<br />
kommt der Molekularpathologie eine<br />
Schlüsselrolle zu.<br />
Zukünftig wird die Diagnose «Lungenkrebs»<br />
in noch weitere kleine Untergruppen<br />
von molekular definierten Erkrankungen<br />
aufgeteilt werden, was insbesondere<br />
für die Therapie von Bedeutung sein<br />
wird. Es werden nicht nur vereinzelte<br />
zielgerichtete Medikamente wie bis anhin<br />
zur Verfügung stehen, sondern auch verschiedene<br />
Therapiesequenzen abhängig<br />
von der Art der Resistenzentwicklung unter<br />
einer bestimmten Therapie möglich<br />
sein.<br />
Seit vielen Jahrzehnten ist bekannt, dass<br />
das Immunsystem eine wichtige Rolle bei<br />
der initialen Tumorentstehung spielt und<br />
viele frühe Tumoren durch die Aktivität<br />
des Immunsystems unter Kontrolle gehalten<br />
werden können. Frühe therapeutische<br />
Abstract<br />
Lung cancer is one of the most common<br />
types of malignancies worldwide.<br />
The majority of patients are diagnosed<br />
with an incurable advanced/metastatic<br />
stage disease. Palliative treatment approaches<br />
improve the survival and the<br />
quality of life of these patients. Lung<br />
cancer is subdivided according to histology<br />
and molecular biology. The most<br />
important classification separates<br />
small cell from non-small cell lung<br />
cancer. In the subgroup of non-small<br />
cell lung cancer novel treatment approaches<br />
coming along with an improved<br />
prognosis have been established<br />
during the last decade. The current<br />
manuscript provides an overview on<br />
current treatment options for metastatic<br />
lung cancer. Furthermore, an outlook<br />
on promising future treatment<br />
options is provided.<br />
Key words: lung cancer – nonsmall<br />
cell lung cancer – small cell<br />
lung cancer – chemotherapy – targeted<br />
therapynt<br />
46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
Ansätze haben sich primär auf Vakzinierungen<br />
konzentriert. In den letzten Jahren<br />
hat sich gezeigt, dass den tumorinfiltrierenden<br />
Lymphozyten, insbesondere den<br />
T-Zellen eine wichtige Bedeutung zukommt.<br />
Bei verschiedenen Tumoren<br />
konnte gezeigt werden, dass ein Immuninfiltrat<br />
im Tumor eine prognostische<br />
Bedeutung hat, so auch beim Lungenkrebs<br />
[22]. Die meisten Tumoren haben<br />
jedoch unterschiedlichste Strategien entwickelt,<br />
um einer Elimination durch das<br />
Immunsystem zu entkommen. Ein solcher<br />
Mechanismus ist die gezielte Hemmung<br />
von tumorinfiltrierenden T-Lymphozyten<br />
durch direkte Interaktion über<br />
Oberflächenrezeptoren. Neue therapeutische<br />
Strategien, um diese direkte Hemmung<br />
des Immunsystems durch den Tumor<br />
zu unterbrechen und somit dem<br />
Immunsystem die Möglichkeit zu geben,<br />
eine aktive Rolle in der Abwehr des Tumors<br />
zu spielen, haben bei verschiedenen<br />
Tumoren zu beeindruckenden Resultaten<br />
geführt. So hat sich die Therapie des malignen<br />
Melanoms durch diese Therapiestrategien<br />
revolutioniert. Auch beim Lungenkrebs<br />
zeigen diese Therapien bei gewissen<br />
Patienten eine hohe Wirksamkeit<br />
mit gutem Therapieansprechen und teilweise<br />
überaus langen Phasen von Krankheitskontrolle<br />
bei guter Verträglichkeit<br />
[23]. In der Zweitlinientherapie konnte für<br />
den anti-PD-1 Antikörper Nivolumab sowohl<br />
beim Plattenepithelkarzinom als<br />
auch bei den übrigen NSCLC Subtypen<br />
eine Verbesserung des Überlebens gegenüber<br />
einer Standardchemotherapie mit<br />
Docetaxel gezeigt werden [24]. Nivolumab<br />
ist in der Schweiz im Rahmen eines «early<br />
access» Programmes verfügbar. Weitere<br />
sogenannte Immuncheckpoint-Inhibitoren<br />
werden im Rahmen klinischer<br />
Studien, die teilweise auch in der Schweiz<br />
offen sind, untersucht.<br />
Zusammenfassend lässt sich festhalten,<br />
dass Lungenkrebs weiterhin der häufigste<br />
bösartige Tumor mit ungünstiger Prognose<br />
ist. Die Therapie hat sich in den letzten<br />
Jahren durch ein besseres molekulares<br />
Verständnis der Erkrankung und der Einführung<br />
neuer Medikamente gewandelt.<br />
Einzelne histologische und molekulare<br />
Untergruppen werden als eigenständige<br />
Krankheitsentitäten unterschiedlich behandelt.<br />
Deswegen kommt der initialen<br />
Résumé<br />
Le cancer du poumon est l'un des types les plus courants de tumeurs malignes. La majorité des patients<br />
sont diagnostiqués avec une maladie incurable avancée/de stade métastatique. Le traitement palliatif<br />
peut améliorer la survie et la qualité de vie de ces patients. Le cancer du poumon est subdivisé en fonction<br />
de l'histologie et de la biologie moléculaire. La classification la plus importante sépare le cancer du<br />
poumon à petites cellules du cancer du poumon non à petites cellules. Dans le groupe du cancer du<br />
poumon non à petites cellules de nouvelles thérapies ont été établies au cours, de la dernière décennie.<br />
Le présent manuscrit donne un aperçu sur les options actuelles de traitement pour le cancer du poumon<br />
métastatique. En outre, des perspectives sur les futures options de traitement sont fournies.<br />
Mots-clés: cancer du poumon – cancer du poumon à petites cellules – cancer du poumon non à<br />
petites cellules – chimiothérapie – traitement personnalisé<br />
Zusammenfassung<br />
Lungenkrebs ist einer der häufigsten bösartigen Tumoren weltweit. Eine Mehrzahl der Patienten wird<br />
in einem metastasierten Stadium diagnostiziert. In dieser Situation ist die Krankheit nicht mehr<br />
heilbar. Palliative Therapiemassnahmen können das Überleben der Patienten verlängern und die<br />
Krankheitssymptome lindern. Lungenkrebs lässt sich basierend auf der Histologie und der Molekularbiologie<br />
in verschiedene Untergruppen einteilen. Die wichtigste Unterscheidung ist jene zwischen<br />
kleinzelligem und nicht-kleinzelligem Lungenkrebs. Gerade beim nicht-kleinzelligen Lungenkrebs<br />
konnten sich in den letzten Jahren neue Therapien etablieren, die mit einer verbesserten Prognose<br />
einhergehen. Dieser Artikel gibt eine Übersicht zu den aktuellen Therapieoptionen beim metastasierten<br />
Lungenkrebs und stellt zukünftige Entwicklungen bei dieser Krankheit dar.<br />
Schlüsselwörter: Bronchialkarzinom – nicht-kleinzelliges Bronchialkarzinom – kleinzelliges<br />
Bronchialkarzinom – Chemotherapie – zielgerichtete Therapie<br />
Diagnostik und insbesondere der histologischen<br />
und molekularen Analyse des<br />
Tumormaterials eine wichtige Bedeutung<br />
zu. Für bestimmte Subgruppen (insbesondere<br />
zielgerichtet behandelbare Untergruppen<br />
des Adenokarzinoms) hat sich<br />
die Prognose verbessert. Allerdings bleibt<br />
die Prognose für eine Vielzahl der Patienten,<br />
unter anderem mit kleinzelligem<br />
Bronchialkarzinom und Plattenepithelkarzinom<br />
ungünstig. Hier besteht Grund<br />
zur Hoffnung, dass die neuen Immuntherapien<br />
eine Verbesserung der Prognose<br />
erzielen können.<br />
■<br />
Korrespondenzadresse<br />
Dr. med. Dr. phil. nat.<br />
Sacha Rothschild<br />
Medizinische Onkologie<br />
Universitätsspital Basel<br />
Petersgraben 4<br />
4031 Basel<br />
sacha.rothschild@usb.ch<br />
Interessenskonflikt: Der Autor deklariert<br />
Honorare für Advisory Boards von BMS,<br />
Boehringer-Ingelheim, Eli-Lilly, <strong>No</strong>vartis,<br />
Pfizer und Roche sowie Honorare für eingeladene<br />
Vorträge von BMS, Boehringer-<br />
Ingelheim, <strong>No</strong>vartis und Roche empfangen<br />
zu haben.<br />
Manuskript eingereicht: 2.3.2015, revidierte<br />
Fassung angenommen: 23.3.2015<br />
Bibliografie<br />
1. Siegel RL, Miller KD, Jemal A: Cancer statistics,<br />
2015. CA Cancer J Clin 2015; 65: 5–29<br />
2. Nationales Institut für Krebsepidemiologie<br />
und Registrierung ( NICER), Schweizer Kinderkrebsregister:<br />
Krebs in der Schweiz –<br />
Stand und Entwicklung von 1983 bis 2007.<br />
Bundesamt für Statistik 2011. www.bfs.admin.ch/bfs/portal/de/…/publikationen.<br />
Document.139428.pdf. Letzter Zugriff: Dezember<br />
2014<br />
3. Blanco R, Maestu I, de la Torre MG, Cassinello<br />
A, Nuñez I: A review of the management<br />
of elderly patients with non-small-cell<br />
lung cancer. Ann Oncol 2015; 26: 451–463.<br />
4. Malvezzi M, Bertuccio P, Rosso T, et al.: European<br />
cancer mortality predictions for the<br />
year 2015: does lung cancer have the highest<br />
death rate in EU women? Ann Oncol 2015;<br />
26: 779–786.<br />
5. Kris MG, Johnson BE, Berry LD, et al.: Using<br />
multiplexed assays of oncogenic drivers in<br />
lung cancers to select targeted drugs. JAMA<br />
2014; 311: 1998–2006.<br />
6. Aberle DR, Adams AM, Berg CD, et al.: Reduced<br />
lung-cancer mortality with low-dose<br />
computed tomographic screening. N Engl J<br />
Med 2011; 365: 395–409.<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
47
PERSPECTIVES<br />
7. Stupp R, Monnerat C, Turrisi AT, Perry MC,<br />
Leyvraz S: Small cell lung cancer: state of<br />
the art and future perspectives. Lung Cancer<br />
2004; 45: 105–117.<br />
8. Clark R, Ihde DC: Small-cell lung cancer:<br />
treatment progress and prospects. Oncology<br />
1998;12: 647–658; discussion 661–663.<br />
9. Fink TH, Huber RM, Heigener DF, et al.: Topotecan/cisplatin<br />
compared with cisplatin/<br />
etoposide as first-line treatment for patients<br />
with extensive disease small-cell lung cancer:<br />
final results of a randomized phase III<br />
trial. J Thorac Oncol 2012; 7: 1432–1439.<br />
10. Owonikoko TK, Behera M, Chen Z, et al.: A<br />
systematic analysis of efficacy of second-line<br />
chemotherapy in sensitive and refractory<br />
small-cell lung cancer. J Thorac Oncol 2012;<br />
7: 866–872.<br />
11. Scagliotti G, Hanna N, Fossella F, et al.: The<br />
differential efficacy of pemetrexed according<br />
to NSCLC histology: a review of two Phase III<br />
studies. Oncologist 2009; 14: 253–263.<br />
12. Rothschild S, Zippelius A, Betticher DC, et al.:<br />
Neue Therapiekonzepte beim Bronchuskarzinom.<br />
Schweiz Med Forum 2011; 11: 941–947.<br />
13. Melosky B: Review of EGFR TKIs in Metastatic<br />
NSCLC, Including Ongoing Trials. Front<br />
Oncol 2014; 4: 244.<br />
Key messages<br />
• Lungenkrebs wird histologisch in das kleinzellige und das nicht-kleinzellige Bronchialkarzinom<br />
unterteilt, was für therapeutische Entscheidungen von Bedeutung ist.<br />
• Das Adenokarzinom der Lunge wird basierend auf molekularbiologischen Veränderungen in weitere<br />
Untergruppen unterteilt, wobei einzelne dieser Subgruppen einer zielgerichteten Therapie zugänglich<br />
sind.<br />
• Eine frühzeitige, umfassende palliative Versorgung von Patienten mit metastasiertem Lungenkrebs<br />
unter Einbezug des Hausarztes, der Angehörigen und Fachspezialisten ist von grosser Wichtigkeit.<br />
• Immuntherapeutische Ansätze bieten eine vielversprechende Behandlungsmöglichkeit in der Zukunft.<br />
Lernfragen<br />
1. Für welche Untergruppe des Bronchialkarzinoms sollte bei der Diagnosestellung eine molekulare<br />
Analyse erfolgen, um dem Patienten eine zielgerichtete Therapie anbieten zu können? <br />
(Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />
a) Kleinzelliges Bronchialkarzinom<br />
b) Plattenepithelkarzinom<br />
c) Adenokarzinom<br />
d) Grosszelliges Karzinom<br />
2. Welches ist die Standardbehandlung beim metastasierten kleinzelligen Bronchialkarzinom? <br />
(Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />
a) Chemotherapie<br />
b) Radiotherapie<br />
c) Kombinierte Radio-Chemotherapie<br />
d) Immuntherapie<br />
3. Welche molekulare Veränderung beim Adenokarzinom der Lunge kann mit einer zugelassenen<br />
zielgerichteten Behandlung therapiert werden? (Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />
a) ROS1<br />
b) BRAF<br />
c) KRAS<br />
d) EGFR<br />
14. Rothschild SI, Gautschi O: Crizotinib in the<br />
treatment of non – small-cell lung cancer.<br />
Clin Lung Cancer 2013; 14: 473–480.<br />
15. National Comprehensive Cancer Network. <strong>No</strong><br />
Title. <strong>No</strong>n-Small Cell Lung Cancer (Version<br />
3.2014). http://www.nccn.org/professionals/<br />
physician_gls/pdf/nscl.pdf.<br />
16. Chouaid C, Dujon C, Do P, et al.: Feasibility<br />
and clinical impact of re-biopsy in advanced<br />
non small-cell lung cancer: A prospective<br />
multicenter study in a real-world setting ( -<br />
GFPC study 12–01). Lung Cancer 2014; 86:<br />
170–173.<br />
17. Rossi A, Chiodini P, Sun JM, et al.: Six versus<br />
fewer planned cycles of first-line platinum-based<br />
chemotherapy for non-smallcell<br />
lung cancer: a systematic review and<br />
meta-analysis of individual patient data.<br />
Lancet Oncol 2014; 15: 1254–1262.<br />
18. Rothschild SI, Gautschi O: Maintenance<br />
therapy for patients with advanced nonsmall<br />
cell lung cancer: Who to treat and how<br />
to treat? Mag Eur Med Oncol 2011; 4: 19–22.<br />
19. Weiss JM, Stinchcombe TE: Second-Line<br />
Therapy for Advanced NSCLC. Oncologist<br />
2013; 18: 947–953.<br />
20. Temel JS, Greer JA, Muzikansky A, et al.:<br />
Early palliative care for patients with metastatic<br />
non-small-cell lung cancer. N Engl J<br />
Med 2010; 363: 733–742.<br />
21. Alberg AJ, Ford JG, Samet JM, et al: Epidemiology<br />
of lung cancer: ACCP evidence-based<br />
clinical practice guidelines (2nd edition).<br />
Chest 2007; 132: 29S–55S.<br />
22. Jadus MR, Natividad J, Mai A, et al.: Lung<br />
cancer: a classic example of tumor escape<br />
and progression while providing opportunities<br />
for immunological intervention. Clin<br />
Dev Immunol 2012; 2012: 160724.<br />
23. Rothschild SI, Thommen DS, Moersig W,<br />
Müller P, Zippelius A: Cancer immunology<br />
– development of novel anticancer therapies.<br />
Swiss Med Wkly 2015; 145: w14066.<br />
24. Brahmer J, Reckamp KL, Baas P, et al.:<br />
Nivolumab versus Docetaxel in Advanced<br />
Squamous-Cell <strong>No</strong>n-Small-Cell Lung Cancer.<br />
N Engl J Med 2015 May 31; Epub ahead<br />
of print.<br />
Antworten zu den Lernfragen<br />
1. Antwort c) ist richtig.<br />
2. Antwort a) ist richtig.<br />
3. Antwort d) ist richtig.<br />
48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
PERSPECTIVES<br />
L’objet choisi<br />
Docteur Putto<br />
Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurichh<br />
Vais-je guérir? Cette question préoccupe<br />
les malades. <strong>No</strong>tamment lorsqu’ils vivent<br />
dans une société sans assurance-maladie,<br />
sans certificat médical et sans AI. Il n’y a<br />
pas si longtemps encore, dans de nombreuses<br />
régions de Suisse, la maladie représentait<br />
une menace existentielle pour<br />
des familles entières.<br />
Les médecins, de l’Antiquité à l’époque des<br />
Lumières, lisaient la réponse à la question<br />
cruciale dans la matula qu’ils examinaient<br />
à la lumière. La couleur et la<br />
consistance voire même l’odeur et le goût<br />
de l’urine fournissaient des indications sur<br />
la maladie dont étaient atteints les patients<br />
ainsi qu’un pronostic. Au cours des<br />
siècles, l’uroscopie a fait partie des actes<br />
médicaux fondamentaux. La matula ornait<br />
donc très souvent les représentations<br />
du médecin prémoderne.<br />
Dans la salle baroque de la Bibliothèque<br />
abbatiale de St-Gall, un putto joufflu qui<br />
examine d’un œil aguerri la matula se<br />
trouve dans une petitWe niche en bois, pris<br />
entre les précieux imprimés. Ce personnage,<br />
un enfant enveloppé dans un drap<br />
en or, symbolise un médecin. Le putto fait<br />
partie de l’inventaire de la bibliothèque.<br />
Actuellement, il a cependant une signification<br />
très particulière: dans l’exposition<br />
«Abracadabra», la Bibliothèque abbatiale<br />
présente ses plus précieux manuscrits médicaux.<br />
Des documents uniques du Moyen<br />
Age qui se situent entre magie et art médical.<br />
<br />
■<br />
«Abracadabra» –<br />
Medizin im Mittelalter<br />
Exposition du 8 mars au<br />
6 novembre <strong>2016</strong><br />
Stiftsbibliothek St. Gallen<br />
Klosterhof 6D, 9004 St. Gallen<br />
Heures d’ouverture de la salle<br />
baroque avec exposition<br />
Lundi au vendredi,<br />
10h00–17h00<br />
http://www.stibi.ch/de-ch/museum<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
49
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Comprendre les assurances:<br />
l’assurance véhicules à moteur<br />
La plupart des usagers de la route savent plus ou moins ce que la couverture de l’assurance<br />
responsabilité civile obligatoire et de l’assurance casco partielle ou complète comprennent pour<br />
les véhicules à moteur. Cependant, certaines particularités s’appliquent pour les médecins<br />
et le personnel médical spécialisé. MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> les présente au moyen du modèle<br />
des phases de vie.<br />
Christoph Bohn, collaborateur indépendant MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Un dégât de carrosserie est vite arrivé<br />
quand on se déplace en voiture. Suivant<br />
les circonstances, le dommage peut toucher<br />
d’autres personnes ou des choses de<br />
tiers. L’assurance véhicules à moteur vous<br />
offre, le cas échéant, une couverture adaptée<br />
à vos besoins individuels.<br />
Une règle très simple s’applique pour la<br />
couverture d’assurance dans le domaine<br />
des véhicules à moteur: l’assurance responsabilité<br />
civile est obligatoire pour tous<br />
les véhicules. L’assurance casco partielle<br />
ou complète est facultative pour tous les<br />
véhicules à moteur.<br />
L’assurance<br />
responsabilité civile<br />
L’assurance responsabilité civile prescrite<br />
par la loi couvre les dommages corporels<br />
et/ou matériels causés par l’exploitation<br />
du véhicule à moteur assuré et cela indépendamment<br />
de qui conduisait le véhicule<br />
au moment du sinistre. L’assurance<br />
responsabilité civile protège aussi contre<br />
les prétentions injustifiées de tiers (protection<br />
juridique passive).<br />
Celui qui veut immatriculer un véhicule<br />
doit présenter une attestation d’assurance<br />
au service des automobiles, faute de quoi<br />
une immatriculation n’est pas possible. Il<br />
est ainsi garanti que le véhicule immatriculé<br />
bénéficie effectivement d’une couverture<br />
de responsabilité civile. Une assurance<br />
responsabilité civile constitue donc<br />
la couverture minimale pour un véhicule<br />
à moteur.<br />
L’assurance casco partielle<br />
et complète<br />
L’assurance casco facultative complète<br />
l’assurance responsabilité civile et couvre<br />
les dommages au propre véhicule, la casco<br />
complète couvre également les dommages<br />
de collision.<br />
L’assurance casco partielle couvre les<br />
dommages suivants à votre véhicule: vol,<br />
incendie, dégâts naturels (éboulement de<br />
rochers, chute de pierres, glissement de<br />
terrain, inondation, grêle, tempête, pression<br />
de la neige, avalanche), coulée de<br />
neige (chute de neige ou de glace), bris de<br />
glace, collision avec des animaux, dommages<br />
occasionnés par des fouines, actes<br />
de vandalisme, dommages consécutifs à<br />
l’assistance prêtée lors d’un accident et<br />
chute d’objets tels qu’aéronefs ou parties<br />
d’aéronefs.<br />
Il s’agit d’une assurance casco complète<br />
lorsqu’en plus des risques susmentionnés,<br />
les dommages au propre véhicule à la<br />
suite d’une collision sont également assurés.<br />
L’assurance casco complète offre<br />
donc, comme son nom l’indique, une<br />
couverture complète.<br />
Options d’assurance<br />
Outre l’assurance responsabilité civile,<br />
casco partielle et complète, il existe de<br />
nombreuses autres options pour adapter<br />
la couverture d’assurance à ses besoins.<br />
Cela comprend notamment la protection<br />
50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
du bonus, la couverture en cas de faute<br />
grave, les dommages au véhicule parqué,<br />
l’assurance-accidents pour occupants du<br />
véhicule, l’assurance en cas de panne, etc.<br />
Que signifient «faute grave» ou «protection<br />
du bonus»? On entend par «faute<br />
grave» les situations dans lesquelles un<br />
sinistre en responsabilité civile a été causé<br />
par une faute grave. Par exemple si le<br />
conducteur brûle un feu rouge ou franchit<br />
une ligne de sécurité continue. La protection<br />
en cas de faute grave empêche qu’en<br />
cas de sinistre, l’assureur ne se retourne<br />
contre la personne responsable de l’accident<br />
et lui impose une participation aux<br />
frais du dommage ou réduise les prestations<br />
en cas de collision. Les sinistres causés<br />
sous l’influence de l’alcool, de drogues<br />
ou d’abus de médicaments sont exclus de<br />
cette couverture.<br />
Pour expliquer la protection du bonus, il<br />
est important de comprendre la situation<br />
suivante: le conducteur qui roule pendant<br />
plusieurs années sans dommage de collision<br />
profite d’une réduction de sa prime.<br />
Les frais de primes baissent donc en cas<br />
d’absence de sinistre, jusqu’à atteindre<br />
l’échelon le plus bas du système de primes<br />
respectif. On appelle cela «bonus» ou<br />
«degré de bonus». Si un sinistre qui doit<br />
être pris en charge par l’assurance se produit,<br />
la prime pour les années suivantes<br />
augmente considérablement, on perd le<br />
«bonus» ou une partie de celui-ci. On<br />
peut cependant protéger son bonus et<br />
conclure une «protection du bonus». Le<br />
bonus demeure ainsi inchangé après un<br />
dommage de collision (généralement, la<br />
protection s’applique pour un sinistre par<br />
année).<br />
L’assurance véhicule à moteur en un clin d’œil:<br />
– L’assurance responsabilité civile est prescrite par la loi et prend en charge les dommages que<br />
l’on cause à des tiers.<br />
– L’assurance casco couvre les dommages au propre véhicule, la casco complète couvre également<br />
les dommages de collision.<br />
– L’assurance-accidents paie pour les occupants du véhicule, indépendamment de la question de<br />
la responsabilité. Les prestations convenues (capital et/ou indemnités journalières, frais de guérison)<br />
sont allouées en plus d’éventuelles autres assurances de personnes.<br />
– L’assurance de protection juridique vous soutient pour exercer vos prétentions en dommagesintérêts.<br />
– Les options telles que la protection du bonus, la faute grave, la protection contre les sinistres à<br />
l’étranger et les dommages au véhicule parqué complètent la solution individuelle.<br />
– MediDRIVE pour médecins: une meilleure protection – pour leurs déplacements professionnels<br />
et privés.<br />
– Primes avantageuses pour les membres MEDISERVICE auprès de nos partenaires Allianz Suisse<br />
et Zurich.<br />
Avantages pour les<br />
membres de MEDISERVICE<br />
Des études montrent que la majorité des<br />
médecins a un style de conduite conscient<br />
et adapté. Grâce à cela, MEDISERVICE a<br />
pu convenir avec ses partenaires dans le<br />
domaine de l’assurance véhicules à moteur<br />
de solutions particulièrement attractives<br />
pour les médecins.<br />
MEDISERVICE se tient à disposition de ses<br />
membres pour répondre à leurs questions<br />
liées à l’assurance véhicules à moteur. En<br />
effet, dans ce domaine aussi, il est important<br />
de disposer d’une assurance individuelle<br />
adaptée au mieux. En tant qu’organisation<br />
de prestations de service de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>, MEDISERVICE connaît parfaitement<br />
les profils de risque des médecins.<br />
Le modèle des phases de vie spécialement<br />
développé (http://www.mediservice-vsao.<br />
ch/fr/phases-de-vie) montre quelles personnes<br />
doivent se pencher de plus près sur<br />
le thème de l’assurance véhicules à moteur<br />
et d’autres sujets d’assurance. Il s’agit<br />
d’éviter des surprises qui peuvent coûter<br />
cher.<br />
Attention: les membres de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong> bénéficient de primes plus<br />
avantageuses chez les partenaires d’assurance<br />
véhicules à moteur leader Allianz<br />
Suisse et Zurich!<br />
Cet article clôt notre série «Comprendre<br />
les assurances». Si vous avez des questions<br />
concernant les assurances, adressez-vous<br />
à MEDISERVICE. <strong>No</strong>us vous<br />
apportons un soutien professionnel et<br />
efficace.<br />
■<br />
52 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Le médecin-conseil, un partenaire<br />
important des assureurs<br />
Les médecins-conseils occupent une place essentielle en tant que trait d’union entre la<br />
corporation des médecins et les assurances-maladie. Dès lors, SWICA attache beaucoup de<br />
poids à la qualité de la collaboration entre les parties, cela pour le bien de chacun.<br />
Gioia Zogg, spécialiste en communication d’entreprise SWICA<br />
Dans notre système actuel de droit du travail<br />
et des assurances sociales, les médecins-conseils<br />
jouent un rôle charnière. En<br />
cas de contestation autour du versement<br />
du salaire ou de prestations d’assurance,<br />
ils constituent souvent un partenaire important<br />
auquel il convient de faire appel<br />
pour arrêter une décision.<br />
Pour les assureurs-maladie aussi, les liens<br />
de collaboration avec ces praticiens sont<br />
primordiaux. SWICA recourt aux services<br />
de 27 médecins-conseils qu’elle désigne<br />
aussi par le terme de «médecins experts».<br />
Deux d’entre eux sont des salariés de l’entreprise,<br />
dont l’un est le D r Joachim<br />
Vaeckenstedt, responsable du Service du<br />
médecin-conseil de SWICA. A cette entité<br />
sont rattachés 25 autres médecins répartis<br />
dans toute la Suisse et travaillant sur la<br />
base de mandats. «La plupart des médecins-conseils<br />
ne sont pas des salariés des<br />
assurances mais remplissent la mission<br />
qui leur est confiée en tant qu’activité accessoire»,<br />
précise le D r Vaeckenstedt.<br />
«Comme partout ailleurs, le taux d’occupation<br />
que représentent les tâches accomplies<br />
en tant que médecin-conseil ne dépasse<br />
généralement pas 5%.»<br />
Indépendance garantie<br />
La loi sur l’assurance-maladie obligatoire<br />
(art. 57 LAMal) affirme expressément que<br />
le médecin-conseil procède à l’évaluation<br />
de questions médicales en toute autonomie,<br />
à savoir que ni les assureurs ni les<br />
Pour d’autres informations sur la médecine de l’assurance<br />
et la formation complémentaire dispensée dans ce<br />
domaine, consultez le site www.medecins-conseils.ch.<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et SWICA entretiennent depuis<br />
de nombreuses années un partenariat au profit des<br />
membres de MEDISERVICE. Vous trouverez de plus amples<br />
informations à l’adresse suivante: www.swica.ch/fr-ch/<br />
partner/ps-vsao-asmac/vsao-asmac/avantages-swica.<br />
fournisseurs de prestations ne peuvent lui<br />
donner de directives. Afin que l’indépendance<br />
du médecin-conseil demeure garantie,<br />
SWICA définit sa position au sein de<br />
l’organisation de telle manière qu’aucun<br />
conflit d’intérêts ne puisse surgir. «Dans le<br />
but d’assurer cette indépendance, le médecin-conseil<br />
n’émet que des appréciations<br />
ayant valeur de recommandations et non<br />
pas des verdicts définitifs. Quant à la suite<br />
donnée à ces évaluations, elle dépend très<br />
fortement des circonstances entourant les<br />
cas concrets. Il appartient à la partie qui a<br />
confié le mandat au sein de SWICA d’en<br />
décider», explique le D r Vaeckenstedt.<br />
La préservation de l’indépendance du praticien<br />
n’est toutefois pas l’unique élément<br />
caractérisant la coopération entre les médecins-conseils<br />
et SWICA. Dans ce cadre,<br />
on accorde également une grande place<br />
au respect de la protection et de la sécurité<br />
des données. En particulier, s’agissant<br />
de l’échange des données dont SWICA a<br />
besoin pour l’octroi de ses prestations, des<br />
mesures très strictes d’ordre technique et<br />
organisationnel sont appliquées afin de<br />
protéger la personnalité des patients et des<br />
assurés. Les clients peuvent avoir dès lors<br />
toute confiance que leurs données sont<br />
traitées avec le soin voulu.<br />
Questions fréquentes<br />
au sujet de la «conformité<br />
EAE»<br />
Les médecins-conseils de SWICA collaborent<br />
étroitement avec le département<br />
Prestations, ainsi qu’avec le service des<br />
recours et le service juridique. Parmi les<br />
questions que lui soumettent ces organismes<br />
internes figurent pour une bonne<br />
moitié des évaluations médicales à effectuer<br />
en lien avec la «conformité EAE»<br />
d’un traitement donné. Le sigle «EAE»<br />
signifie «efficacité, adéquation et économicité»,<br />
et ce n’est que lorsque ces trois<br />
critères sont remplis qu’un assureur est<br />
tenu de prendre en charge des prestations<br />
de soins. De nombreuses questions posées<br />
tournent autour des indications thérapeutiques<br />
ou des prestations fournies et de<br />
leur facturation. «Il y a aussi des mesures<br />
médicales à soumettre en vertu de la loi<br />
au médecin-conseil avant leur remboursement,<br />
telles celles prescrites à des fins de<br />
convalescence ou dans le cas des psychothérapies<br />
ambulatoires comprenant plus<br />
de 40 séances», précise encore le D r Joachim<br />
Vaeckenstedt. «Répondre à ces questions<br />
obligatoires représente également<br />
une partie importante de notre travail.»<br />
A SWICA, la procédure en matière de soumission<br />
de questions au médecin-conseil<br />
se déroule quasi exclusivement par voie<br />
électronique. Ce mode de faire, de même<br />
que l’existence d’un vaste réseau de médecins-conseils<br />
de SWICA dans toute la<br />
Suisse permettent la résolution rapide et<br />
efficace des problèmes soumis. Si nécessaire,<br />
le service du médecin-conseil de<br />
SWICA opère même à l’étranger de manière<br />
à garantir la diligence indispensable.<br />
Une bonne collaboration<br />
entre SWICA et les<br />
médecins profite à tous<br />
Les médecins-conseils de SWICA jouent le<br />
rôle de trait d’union entre l’Organisation<br />
de santé et les praticiens. «La coopération<br />
avec les collègues médecins est excellente,<br />
affirme le D r Vaeckenstedt, et cela est important<br />
pour toutes les parties.» Car<br />
lorsque les médecins traitants saisissent en<br />
temps utile les médecins-conseils en cas de<br />
problème avec les assureurs-maladie, par<br />
exemple dans l’hypothèse de conflits sur<br />
des aspects médicaux ou tarifaires, on<br />
prévient souvent du travail pénible en aval.<br />
«SWICA a bonne réputation auprès des<br />
médecins. Ils savent que son service du<br />
médecin-conseil est pour eux un partenaire<br />
à la fois fiable et compétent», relève<br />
encore le D r Joachim Vaeckenstedt. ■<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
53
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
BOÎTE<br />
AUX LETTRES<br />
Des voisins en or. Ils vident nos boîtes aux lettres, s’occupent de nos<br />
animaux en notre absence, les enfants jouent ensemble et de belles<br />
amitiés peuvent se nouer au fil des ans. Le tableau n’est malheureusement<br />
pas toujours aussi idyllique. Que faire quand la musique résonne<br />
jusque tard dans la nuit ou qu’il est impossible de profiter de son<br />
balcon à cause de la fumée des grillades d’à côté.<br />
Le bruit est l’un des points de discorde récurrents. Dans toute forme de cohabitation, il<br />
y a toujours certaines nuisances sonores qu’il est impossible d’éviter. Toutefois, il arrive<br />
que la limite autorisée soit dépassée. Les heures de repos sont clairement définies dans<br />
le règlement intérieur ou, à défaut, dans le règlement appliqué dans la plupart des<br />
cantons. Les règles suivantes y sont stipulées:<br />
• Heures de repos générales de 12h à 13h et de 20h à 22h; interdiction de faire trop de<br />
bruit le dimanche.<br />
• Repos nocturne pendant la semaine de 22h à 7h.<br />
• Repos nocturne le vendredi et le samedi de 23h à 7h.<br />
Alexandra Pestalozzi, avocate<br />
spécialisée en droit immobilier,<br />
AXA-ARAG Protection juridique SA<br />
Adopter un comportement respectueux: quelques conseils<br />
• Ecoutez la musique ou la télévision à un volume sonore ambiant ou avec des écouteurs,<br />
car souvent, les voisins n’entendent que les basses. Des matériaux absorbant le<br />
bruit placés sous les haut-parleurs peuvent limiter efficacement les émissions sonores.<br />
• Un immeuble collectif n’est pas conçu pour des fêtes tardives. Quand vous organisez<br />
une fête, avertissez vos voisins par une affichette sur la porte de l’immeuble ou un<br />
mot dans leur boîte aux lettres. Et pourquoi ne pas les inviter à l’apéritif!<br />
• Achetez un barbecue à gaz qui émet moins de fumée et détend les rapports de voisinage.<br />
Si, en été, votre voisin ne supporte pas les barbecues quotidiens, espacez-les et<br />
allumez votre barbecue tous les 15 jours. Privilégiez le dialogue avec votre voisin!<br />
• En semaine, restez discret quand vous discutez sur le balcon après 20h.<br />
• La radio n’a pas non plus sa place sur un balcon.<br />
• Les dimanches et les jours fériés ainsi qu’aux heures de repos, il est interdit de tondre<br />
la pelouse.<br />
Comment procède l’assurance de protection juridique en cas de litige?<br />
Il convient de procéder par étapes. <strong>No</strong>us examinons la situation avec le preneur d’assurance<br />
et définissons la procédure la mieux adaptée. Dans un premier temps, nous<br />
cherchons une solution à l’amiable, notre objectif étant que le preneur d’assurance,<br />
lequel bénéficie de notre aide, puisse trouver une solution durable et qu’il puisse de<br />
nouveau vivre en paix avec ses voisins. <strong>No</strong>us agissons ainsi dans le but de détendre<br />
l’atmosphère avant que le conflit n’empire.<br />
Lorsqu’un conflit entre voisins a pris une ampleur telle qu’aucune solution à l’amiable<br />
n’a pu être trouvée ou lorsqu’un bailleur n’agit pas comme souhaité, nous exigeons en<br />
tant qu’assurance de protection juridique que les droits de notre preneur d’assurance<br />
soient respectés auprès de la partie adverse. ■<br />
AXA-ARAG propose aux membres de MEDISERVICE une assurance de protection<br />
juridique à des conditions très avantageuses. Vous avez d’autres questions? N’hésitez<br />
pas à vous adresser à votre interlocuteur MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
Amateurs de grillades, ce message s’adresse à vous: AXA-ARAG et MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong> mettent en jeu cinq sets d’ustensiles pour la viande. Il vous suffit d’envoyer<br />
un e-mail en précisant «Grillade» dans l’objet (info@mediservice-asmac.ch).<br />
Les cinq premiers recevront leur set par la poste.<br />
54 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
55
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Un solide pilier pour<br />
le troisième âge<br />
L’espérance de vie croît, les taux de conversion des caisses de pension baissent. Parallèlement, le<br />
Parlement examine la réforme de l’AVS et de la LPP dans le cadre d’un projet appelé «Prévoyance<br />
vieillesse 2020». Dans ce contexte pour le moins incertain, déjà plus de la moitié de la population<br />
suisse mise sur le troisième pilier. Par ailleurs, l’épargne-vieillesse commence toujours plus tôt.<br />
Roland Koller, membre du comité de direction, responsable Vente et Marketing,<br />
Assurance des Médecins Suisses société coopérative<br />
Les derniers développements dans le domaine<br />
de la prévoyance mettent un point<br />
en exergue: les personnes qui commencent<br />
tôt à se constituer un patrimoine<br />
de prévoyance s’assurent un précieux apport<br />
financier pour leur retraite, en complément<br />
aux prestations de l’AVS ou de la<br />
caisse de pension. Une étude représentative<br />
sur la prévoyance du pilier 3a, effectuée<br />
en 2015 par l’institut d’étude du marché<br />
Demoscpoe, à la demande de la<br />
Banque CIC Suisse, indique que la population<br />
distingue les signes du temps. Il en<br />
ressort en effet que la part de personnes<br />
possédant en Suisse un compte du pilier<br />
3a a passé pour la première fois la barre<br />
des 50% (51%). En 2012, l’étude précédente<br />
recensait encore une part évaluée à<br />
44%. L’épargne privée du plier 3a (prévoyance<br />
liée), soutenue par la Confédération,<br />
est donc de plus en plus sollicitée.<br />
MediFlex 3a – le produit<br />
d’épargne flexible pour les<br />
médecins<br />
Demandez conseil aux spécialistes de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong> ou commandez une offre sans engagement<br />
sur le site Internet de l’Assurance des Médecins Suisses,<br />
à l’adresse www . va-cooperative.ch.<br />
Il est important de<br />
commencer tôt à épargner<br />
L’étude Demoscope de 2015 a également<br />
examiné la question de savoir quel est le<br />
taux de personnes choisissant d’épargner<br />
de façon précoce. Il en ressort les conclusions<br />
suivantes: «Les jeunes épargnants<br />
commencent nettement plus tôt la constitution<br />
d’une prévoyance privée. Tandis<br />
que plus de la moitié (56%) des épargnants<br />
du pilier 3a de moins de 35 ans a<br />
commencé à cotiser dans la prévoyance<br />
privée déjà avant 25 ans, cette part représente<br />
juste 5% parmi les épargnants de<br />
plus de 55 ans. La confiance de la jeune<br />
génération envers les deux premiers piliers<br />
obligatoires semble donc relative. Il se<br />
dégage clairement que les romands commencent<br />
plus tôt leur épargne dans le pilier<br />
3a (39% avant le 25e anniversaire). Il<br />
est indéniablement judicieux de commencer<br />
tôt à épargner, car l’avoir accumulé se<br />
développe de façon particulièrement profitable<br />
grâce aux intérêts et à l’effet de<br />
cumul d’intérêts. En considérant également<br />
la déduction fiscale, même dans les<br />
périodes d’intérêts bas, le patrimoine de<br />
prévoyance présente un rendement intéressant.<br />
Banque ou assurance<br />
<strong>No</strong>n seulement les banques mais aussi les<br />
assurances proposent des épargnes fiscalement<br />
avantagées du pilier 3a. Outre le<br />
compte d’épargne classique, les banques<br />
offrent également d’autres possibilités,<br />
sous forme de fonds de placement. L’étude<br />
Demoscope précitée de mai 2015 révèle<br />
toutefois que 72% des clients de comptes<br />
bancaires du pilier 3a optent pour une<br />
épargne classique (placement cash). Les<br />
assurances aussi proposent les deux variantes:<br />
une variante d’épargne classique<br />
avec des primes fixes ou un produit combiné<br />
avec des fonds en valeurs mobilières.<br />
Quelles sont les principales différences<br />
entre les solutions bancaires et d’assurance?<br />
Il s’agit principalement des aspects<br />
suivants:<br />
––<br />
Sécurisation de l’avoir d’épargne en cas<br />
de faillite de la banque/assurance<br />
––<br />
Granrantie d’une prestation de capital<br />
convenue au moment de la retraite<br />
––<br />
Sécurisation de l’objectif d’épargne en<br />
cas d’incapacité de gain à la suite d’une<br />
maladie ou d’un accident<br />
––<br />
Flexibilité en termes de versement de<br />
primes<br />
––<br />
Conséquences de la résiliation du<br />
contrat, respectivement du changement<br />
de prestataire (possibles pertes de capital)<br />
Cela vaut toujours la peine de comparer<br />
différentes offres de banques et d’assurances.<br />
Les deux variantes présentent des<br />
avantages et des inconvénients qu’il<br />
convient d’examiner à la lumière des objectifs<br />
de prévoyance individuels. La<br />
constitution de plusieurs solutions 3a peut<br />
également présenter des avantages fiscaux<br />
lors de la perception du capital (retrait<br />
échelonné). ■<br />
N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
57
IMPRESSUM<br />
ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />
N o 3 • 35 e année • <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost,<br />
Lukas Staub, Jan Vontobel, Sophie Yammine<br />
Comité directeur<br />
Daniel Schröpfer (président)<br />
Anja Zyska Cherix (vice-présidente), Angelo Barrile<br />
(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />
Cyrill Bühlmann, Michel Clément, Marc Oliver Eich<br />
(swimsa), Karin Etter, Lars Frauchiger,<br />
Dina-Maria Jakob, Gert Printzen, Miodrag Savic,<br />
Hervé Spechbach, Marius Suter<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />
www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Tom Wegner<br />
Annonces<br />
Ringier Axel Springer Schweiz AG, Fachmedien<br />
Förrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 Zurich<br />
Téléphone 043 444 51 05, fax 043 444 51 01<br />
vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 268<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP 2015:<br />
21 136 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 4/<strong>2016</strong> paraîtra en août <strong>2016</strong>.<br />
Sujet: Main et pied<br />
© <strong>2016</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
BE<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />
Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
VSAO Sektion Bern, Geschäftsführung: Janine Junker, Gerhard Hauser,<br />
Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />
fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />
3006 Bern, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte Sektion<br />
Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/<br />
Verbandsjurist, Tel. +41 78 880 81 64, info@vsao-gr.ch / www.vsao-gr.ch<br />
ASMAJ c/o Karim Bayoumy, Rue de l’Église 6, 2800 Delémont,<br />
<strong>ASMAC</strong>.jura@gmail.com<br />
NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />
Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica Ticinesi,<br />
Avv. Lorenza Pedrazzini, c/o Ordine dei Medici del Cantone Ticino,<br />
Via Cantonale-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
tél. 091 930 63 00, fax 091 930 63 01, lorenza.pedrazzini@gmail.com<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
www.asmav.ch, asmav@asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association média suisses<br />
ZH<br />
Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck,<br />
Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67,<br />
info@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />
58 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>Juin</strong> <strong>2016</strong>