D a m e d e c œ u r JOANNIE FORTIN Par Katia Curadeau-Joncas À mes yeux, une « Dame de cœur » est une femme inspirante. C’est celle qui a le cœur sur la main et du cœur au ventre. Celle qui se démarque des autres, tant par ses actions que par sa personnalité. Ce mois-ci, faites la connaissance de Joannie Fortin, un peu folle et animatrice de radio sur WKND 91,9. Selon vous, dans le métier d’animatrice, qu’est-ce qui demande le plus de « cœur »? La persévérance. Être animatrice à Québec, c’est une jungle. Il y a beaucoup de candidatures, mais très peu d’élues… d’autant plus qu’on peut en sortir aussi vite qu’on y est entrée. Lorsque j’ai voulu faire mes preuves à Québec, ça m’a pris près d’une année entière de sollicitation avant d’avoir une première occasion d’être en ondes. Quel serait votre meilleur conseil pour quelqu’un qui souhaite se lancer dans le monde de l’animation radio? Patience. C’est primordial d’avoir des rêves et de l’ambition, mais encore faut-il se donner le temps de les atteindre… La rapidité du monde des médias est telle que la lenteur de vouloir s’y faire un nom. Depuis quelques mois, j’ai le bonheur d’enseigner à des étudiants en radio et je ne cesse de leur répéter ceci : « éloigne-toi pour mieux te rapprocher ». Débuter sa carrière en région est une école d’apprentissage inestimable pour quelqu’un qui souhaite acquérir un solide bagage de connaissances. J’ai moi-même commencé ma carrière à Rimouski. J’y suis restée cinq ans. Cette expérience professionnelle et à la fois personnelle m’a permis de revenir animer à Québec avec une maturité et une polyvalence impressionnantes. Que pensez-vous que les femmes qui connaissent le succès ont en commun? Une tête de cochon ! Ha! Ha! Ha! Disons de la ténacité ? Je me suis toujours dit : quand tu veux, tu peux. On a déjà essayé de me faire croire que je n’avais pas ma place dans le milieu des médias, comme quoi je n’avais pas le « p’tit quelque chose » qu’il fallait ou que je ne faisais pas les choses de la bonne façon… Aussi bizarre que ça puisse paraître, ce sont les commentaires de ces personnes qui m’ont donné le coup de pied au derrière et la motivation de continuer. Je rêvais d’être animatrice depuis j’étais toute petite… c’est pas vrai qu’on allait me faire croire le contraire ! De nos jours, qu’est-ce qu’une femme accomplie ? Une femme qui s’assume ! J’ai toujours admiré et été inspirée par des femmes assumées, mais je me suis longtemps demandé ce qu’elles faisaient de différent que les autres. Selon moi, quand une femme assume et est fière de ce qu’elle est, dans tous les aspects de sa vie, les belles choses viennent naturellement. En dégageant une constante énergie positive cette femme n’attire que de bonne nouvelles. Et… qui dit bonnes nouvelles, dit joie de vivre. C’est comme un cercle vicieux de bonheur. J’y travaille très fort pour y entrer, d’ailleurs ! Implication. Animer à la radio c’est un bonheur quotidien, en ce qui me concerne. Par contre, je sais pertinemment qu’une partie de ma notoriété est due à mon implication comme animatrice dans plusieurs événements. Ça me permet de rencontrer mes auditeurs et de faire ma part pour des causes qui me tiennent à cœur. À mon avis, compter son temps n’est pas une bonne attitude à avoir dans le milieu des médias et ceux qui s’impliquent réalisent à quel point ça peut être payant pour eux à long terme sur leur carrière. Nommez une femme inspirante, qui est une « dame de cœur » à vos yeux… Cette femme n’a pas de nom, en particulier, mais tout le monde la connaît. Cette femme qui sait jongler aisément avec les différents domaines de sa vie. Cette mère, amie, amoureuse, employée/entrepreneure prend plaisir à faire le taxi, sortir le chien, s’entraîner, préparer le souper, préparer les lunchs, entretenir son couple, sortir entre amies, en gardant le sourire… tout ça dans la même journée !? Elle m’impressionne. Ça, pour moi, c’est avoir du cœur. Un vrai ! 38 Québec Scope Magazine - mai <strong>2017</strong>
«Débuter sa carrière en région est une école d’apprentissage inestimable pour quelqu’un qui souhaite acquérir un solide bagage de connaissances.» 39