08.05.2017 Views

D'HANDWIERK 03 2017

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ÉDITORIAL<br />

<strong>D'HANDWIERK</strong> <strong>03</strong>|<strong>2017</strong><br />

Man darf also jetzt schon gespannt sein, was die<br />

Wahlprogramme der einzelnen Parteien dem gesunden<br />

Menschenverstand der Wähler diesbezüglich<br />

zumuten wollen.<br />

Seitdem das „postfaktische“ Zeitalter an die Tür der<br />

Politik klopft, werden selbst statistische „hard facts“<br />

zur Interpretationssache. Rücken zusätzlich die Wahlen<br />

näher, ist die Gefahr groß, dass die Politik sich<br />

mehr für Umfragewerte interessiert als für die nackten<br />

Zahlen des Statistikamtes.<br />

Christian Reuter | Secrétaire général adjoint<br />

T +352 42 45 11 - 28 | E c.reuter@fda.lu | I www.fda.lu<br />

LE TRUC AVEC LA CROISSANCE<br />

Le Luxembourg va bien. Du moins sur le papier. La croissance est dynamique ce qui permet au gouvernement<br />

d’investir dans les infrastructures et de faire preuve d’une certaine largesse envers les électeurs.<br />

En même temps d’aucuns thématisent les coûts consécutifs<br />

de cette croissance, comme p.ex. la paralysie du<br />

trafic et l’éternel problème du prix du logement, et proposent<br />

une croissance « qualitative » qui tient compte<br />

de ces phénomènes.<br />

Une croissance quantitative pour soutenir le modèle<br />

social luxembourgeois, ou une croissance qualitative,<br />

moins intensive en main d’œuvre et plus respectueuse<br />

des ressources naturelles ? Pour l’instant le gouvernement<br />

donne l’impression de vouloir les deux. Ce qu’elle<br />

ne veut pas, du moins pas pour l’instant, est une discussion<br />

fondamentale sur la productivité du travail, qui<br />

est pourtant un facteur clé d’une croissance qualitative.<br />

Le STATEC, qui analyse les différents aspects de la<br />

croissance, dessine une image plus sobre du miracle<br />

économique, en tout cas bien plus sobre que l’image<br />

véhiculée par la politique.<br />

La croissance économique se mesure classiquement par<br />

la variation du Produit Intérieur Brut (PIB) pendant une<br />

période donnée. Le PIB se compose de tous les produits<br />

et services qui ont été produits / achetés / exportés par<br />

les agents économique privés et publics.<br />

Le PIB à prix courants a augmenté de 72 pourcent entre<br />

2005 et 2015. Si on mesure par contre le PIB aux prix<br />

de l’année précédente (sans évolution des prix) la croissance<br />

atteint 30 pourcent pendant cette période. Face<br />

à cette croissance toujours très appréciable, l’évolution<br />

du PIB mesurée par tête d’habitant au prix de l’année<br />

précédente n’était que de 6 pourcent sur 10 ans. Si on<br />

déduit maintenant de cette croissance l’exportation de<br />

salaires et la rémunération des investissements étrangers<br />

on marche plus ou moins sur place.<br />

Qu’est ce qui s’est passé !? Alors qu’une croissance<br />

dynamique, comme on peut l’observer au Luxembourg,<br />

suggère que notre société produit un gâteau de<br />

plus en plus grand et que, forcément, les parts du gâteau<br />

aussi devraient devenir plus grands, la réalité est celle<br />

que notre croissance se réalise avant tout par une augmentation<br />

de la population et de l’emploi. Le gâteau est<br />

effectivement plus grand, mais doit être réparti entre<br />

davantage de gens. La part individuelle reste plus ou<br />

moins la même, indépendamment de la taille du gâteau.<br />

Un autre effet est celui que beaucoup d’emplois sont créés<br />

dans le secteur dit non marchand (Etat, communes, secteur<br />

conventionné santé et soins). Les salaires très appréciables<br />

qui sont payés dans le secteur non marchand sont<br />

bien repris au niveau du PIB, mais sans que cela améliorerait<br />

la situation financière au niveau national.<br />

S’ajoute à cela que les investisseurs étrangers rapatrient<br />

le gros des profits et que les salariés frontaliers<br />

ramènent évidemment leurs salaires, et plus tard leurs<br />

retraites, chez eux.<br />

Ce qui reste sont des recettes fiscales et un système<br />

social qui est tributaire d’un afflux important de nouveaux<br />

assurés pour rester plus ou moins viable. La conséquence<br />

est que malgré une croissance dynamique nous<br />

avons du mal à générer suffisamment de revenus pour<br />

assurer les coûts consécutifs engendrés par l’augmentation<br />

de la population, des emplois et des services publics.<br />

Une alternative serait certainement de réfléchir sur la<br />

productivité. Faire plus avec moins de moyens. Une telle<br />

discussion n’est pas une option pour les syndicats qui<br />

définissent le périmètre de ce que la politique peut faire<br />

en matière de travail. Reste à la politique est de tergiverser<br />

entre la 4 e révolution industrielle de Rifkin et de<br />

5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!