L'Essentiel Prépas n°12 - Décembre 2017

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EDITO Que faut-il enseigner à l'ère numérique ? « Les illettrés du XXI e siècle ne seront pas ceux qui ne savent pas lire ou écrire mais ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre », prédisait le futurologue Alvin Toffler dès les années 70. Mais que faut-il apprendre dans un monde déjà dominé par les nouvelles technologies et demain par l’intelligence artificielle ? Et comment ? Que deviendront les diplômés d’aujourd'hui dans ce monde de la « fin du travail » que prophétisait Jeremy Rifkin en 1995 dans son livre éponyme ? Autant de questions qu’on s’est posées ce mois-ci au Qatar où se déroulait le World Innovation Summit for Education (Wise), un événement qui réunit depuis 2009 les grands acteurs de l’éducation venus du monde entier et sur lequel nous étions présents. La montée en puissance de l’intelligence artificielle Après l’ère numérique, les formateurs doivent maintenant faire face à la montée en puissance d’une intelligence artificielle (IA) qui s’apprête à tout bouleverser. « La nouvelle école que nous devons inventer devra nous permettre de relever le défi immense de notre utilité dans un monde bientôt saturé d’intelligence artificielle », promet Laurent Alexandre dans son livre La Guerre des intelligences (JC Lattès). « Il y a 20 ans nous formions des diplômés qui allaient travailler dans le marketing et la finance. Nous avions remarquablement appris à des étudiants à aller puiser dans des stocks de connaissance », confirme Bernard Belletante, le directeur d’emlyon BS qui remarque que « 2020-2030 va être la décennie de l’intelligence artificielle. Ce qui signifie que notre responsabilité c’est de développer les compétences d’individus qui vont devoir travailler dans des systèmes complexes et apprenants ». Exactement ce que professe Laurent Alexandre en remarquant : « Chaque année 800 000 jeunes se présentent sur le marché de l’emploi. Seront-ils mis en concurrence avec des robots dopés à l’IA faible ? ». Et il n’y aura pas que les chauffeurs routiers qui seront remplacés par des IA à l’ère de la conduite autonome. Même les professionnels les plus reconnus aujourd'hui, au premier chef les médecins, sont potentiellement menacés d’une transformation majeure de leur activité. Face au monceau de données qui va être traité par les entreprises médicales, ils risquent en effet de n’être bientôt que de simples intermédiaires entre celles-ci et leurs malades. Comme les infirmières le sont aujourd'hui avec eux ? « Quand les machines permettent des diagnostics plus précis que les humains, les médecins doivent se concentrer sur l’écoute de leurs patients. Et être formés pour ça », positive le politologue américain et auteur de l’ouvrage In Defense of a Liberal Education, Fareed Zakaria pendant le colloque d’ouverture du Wise. Ce qui reste : la culture générale ! C’est l’ancien directeur général de Grenoble EM, Thierry Grange, qui l’affirme : « Le système français produit les meilleurs diplômés. La preuve : dans les conseils d’administration des grandes entreprises européennes ils sont la nationalité la plus représentée après, bien sûr, les cadres locaux. Pourquoi ? Mais parce qu’ils sont brillants à l’oral, qu’ils peuvent disserter sur tout en ajoutant des citations à propos et produire d’excellents raisonnements bien étayés ». Ce que confirme Alain Joyeux : « La valeur ajoutée d’un diplômé français c’est sa culture générale, c’est-à-dire sa capacité à croiser les approches de différentes disciplines pour analyser les problèmes. » Une analyse que reprend largement à son compte Sylvie Bonnet, l’ancienne présidente de l’association des professeurs de classes préparatoire scientifiques, l’UPS : « Entrer dans une classe préparatoire scientifique c’est acquérir un socle solide de connaissances pour ensuite poursuivre son cursus en connaissance de cause. Certains y découvrent qu’ils aiment les sciences pour la science, d’autres comme un outil de transition ». Parce que dans une société « apprenante », finalement peu importe ce qu’on a appris, ce qui compte c’est cette capacité à apprendre tout au long de sa vie qu’on a acquise pendant son apprentissage. Et particulièrement en prépas ! Olivier Rollot Rédacteur en chef Sommaire DÉCEMBRE 2017 | N° 12 • « L’Essentiel du Sup - Prépas » est une publication du groupe | 33 rue d’Amsterdam | 75008 Paris • Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont • Rédacteur en chef : Olivier Rollot | o.rollot@headway-advisory.com • Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont | f.boleduchomont@headway-advisory.com - 01 71 18 22 62 • Photo de couverture : Marc Josse Les ESSENTIEL DU MOIS 4 à 9 ENTRETIEN 12 à 14 José Milano (Kedge BS) : « Notre business model ne dépend que de ressources internes » DOSSIER 15 à 17 Quel continuum des classes prépas aux Grandes Ecoles ? DOSSIER 18 à 20 Eloïc Peyrache (HEC) : « En classes préparatoires, il y a à la fois un magnifique contenu et de la méthode » PAROLE DE PROF 21 à 23 Promotion de la voie ECT : une collaboration APHEC-ADEPPT- Grandes Écoles ENTRETIEN 24 & 25 François Bonvalet : « Toulouse BS a un potentiel de progression du nombre de ses élèves » REPÈRES 26 « Parcoursup » : comment va fonctionner le nouvel APB L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 2 DÉCEMBRE 2017 | N°12
PARIS | NANTES | BEIJING | SHENZHEN 6 e au SIGEM depuis 2002 LEARN CREATE #SUCCEED OUVERTURE ET DOUBLE-COMPETENCE 269 UNIVERSITÉS PARTENAIRES ACCOMPAGNEMENT CARRIÈRE INDIVIDUALISÉ 3 PÔLES DE SPÉCIALISATION : FINANCE - MARKETING -MANAGEMENT RÉSEAU ÉCOLE DE PLUS DE 23 000 DIPLÔMÉS INNOVATIVE LEADERS FOR A RESPONSIBLE WORLD www.audencia.com L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 DÉCEMBRE 2017 | N°12
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