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L'Essentiel Prépas n°12 - Décembre 2017

Toute l'actualité des écoles de management destinée aux professeurs des classes préparatoires. Un magazine signé HEADway Advisory.

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REPÈRES<br />

« Parcoursup » : comment<br />

va fonctionner le nouvel APB<br />

Après trois mois de<br />

concertation, après un<br />

vote qui a couronné<br />

Parcoursup comme<br />

nouveau nom d’APB, un<br />

projet de loi réformant<br />

les conditions d’inscription<br />

et d’entrée des<br />

bacheliers à l’université<br />

a été déposé. Mais<br />

beaucoup de questions<br />

restent en suspens.<br />

Et notamment pour<br />

les CPGE.<br />

→ Les CPGE inquiètes<br />

En l’absence de classement<br />

des vœux dans Parcoursup,<br />

les CPGE craignent à la fois<br />

que répondre trop souvent<br />

« oui » aux candidats leur<br />

fasse courir un risque de<br />

sur-remplissage mais que<br />

« non » les prive d’élèves.<br />

L’ensemble des associations<br />

de professeurs de CPGE<br />

réunies dans la Conférence<br />

des Classes Préparatoires aux<br />

Grandes Écoles (CCPGE)<br />

préconise donc que les « oui<br />

définitifs » prononcés par<br />

les futurs étudiants le soient<br />

obligatoirement avant la<br />

rentrée. Autre proposition :<br />

qu'un vœu permette à un<br />

lycéen de sélectionner une<br />

filière et six établissements<br />

susceptibles de l'accueillir.<br />

Le projet de loi ne touche pas à l’alinéa de l’article L 612-3 du<br />

code de l’éducation qui prévoit que « le premier cycle est ouvert<br />

à tous les titulaires du baccalauréat ». Autrement dit : les formations<br />

non sélectives de l’université n’auront pas la possibilité de refuser un<br />

candidat si des places restent vacantes mais, précise le texte, elles<br />

pourront dorénavant conditionner son inscription au suivi de<br />

« parcours d’accompagnement pédagogique et de parcours de<br />

formation personnalisés » (stage de remise à niveau, cursus adapté,<br />

etc.). Sur la plateforme permettant aux lycéens de faire leurs vœux<br />

d’orientation, les formations pourront donc répondre « oui, si »<br />

(accepté, mais sous conditions) ou bien « oui » (accepté) ou « en<br />

attente ». Une nouvelle « commission d’accès au supérieur » sera<br />

chargée, dans chaque académie, de proposer des formations<br />

(proches de leurs vœux initiaux) aux candidats n’ayant pas reçu de<br />

proposition à l’issue de la procédure d’admission. Si la filière proposée<br />

est éloignée du domicile du candidat, des chambres en<br />

résidence universitaire pourront être réservées.<br />

: Comment les lycées vont-ils s’organiser ?<br />

Mobiliser deux professeurs par classe et leur demander de se<br />

prononcer sur la capacité de chaque élève à intégrer telle ou telle<br />

filière… pourquoi pas mais les professeurs de terminale sont-ils<br />

vraiment aptes à définir quels attendus sont indispensables à la<br />

réussite dans toutes les filières ? On peut légitimement en douter<br />

alors que la terminale va de plus en plus être consacrée à l’orientation<br />

des futurs étudiants. « Il convient de renforcer de manière significative<br />

les articulations existantes entre l’enseignement secondaire<br />

et l’enseignement supérieur. Cela suppose notamment de rénover<br />

profondément l’orientation des lycéens, en lui consacrant plus de<br />

temps et en développant les outils qui y sont consacrés » précise le<br />

projet de loi.<br />

: Comment les universités vont-elles<br />

examiner tous les dossiers ?<br />

« L’inscription dans la formation pourra, compte tenu d’une part des<br />

caractéristiques de la formation et d’autre part, de l’appréciation<br />

portée sur l’acquis de la formation antérieure du candidat, ainsi que<br />

de ses compétences, être subordonnée à l’acceptation par ce dernier<br />

des modalités proposées par l’établissement », établit le projet<br />

Le nouvel APB sera plus humain<br />

C’était une promesse incontournable du<br />

gouvernement en 2018 le tirage au sort<br />

sera supprimé tout comme l’algorithme<br />

d’affectation automatique. Le 15 janvier<br />

2018 Parcoursup viendra prendre le relais de<br />

l’actuel APB.<br />

• 10 vœux maximum. Au lieu des 24 vœux<br />

actuels - mais plutôt six en moyenne - seuls<br />

10 seront possibles au maximum.<br />

• Le classement des vœux c’est fini. Les<br />

vœux ne seront pas classés pour éviter les<br />

choix par défaut. Des lycéens acceptés dans<br />

tous leurs vœux risquent donc d’en bloquer<br />

longtemps beaucoup d’autres. Pour l’éviter<br />

le ministère annonce que « le temps pour<br />

répondre à chaque proposition sera limité ».<br />

• Plus de latitude géographique. Il n’y aura<br />

plus non plus de critère de lieu d’habitation<br />

(mais avec néanmoins des pourcentages<br />

maximums de mobilité par formation)<br />

pour favoriser la mobilité vers les universités<br />

dont les licences sont le moins demandées.<br />

Les formations seront, dans la mesure du<br />

possible, regroupées. On postulera donc une<br />

« PACES en Île-de-France » - ce qui était déjà<br />

le cas - ou à une « formation en informatique<br />

à Bordeaux ».<br />

• Des dossiers examinés un à un. Les<br />

dossiers et les projets des lycéens seront<br />

désormais consultés par les équipes<br />

pédagogiques des établissements où ils<br />

souhaitent étudier.<br />

de loi. Certes les universités proclament haut et fort leur motivation<br />

mais leurs personnels sont-ils vraiment prêts à prendre le temps<br />

nécessaire pour examiner des milliers de dossiers plus ou moins<br />

« déminés » par leurs collègues du secondaire ? C’est aujourd'hui<br />

un travail colossal pour les CPGE. « La plupart des dossiers seront<br />

relativement faciles à traiter. Là où nous allons passer du temps c’est<br />

par exemple pour juger les dossiers de candidats qui veulent intégrer<br />

des filières dans lesquelles ils sont faibles », juge la présidente de<br />

l’université Lille 3 et vice-présidente de la Conférence des présidents<br />

d'université, Fabienne Blaise.<br />

: Comment va-t-on définir les fameux<br />

« attendus » ?<br />

Les attendus sont « les connaissances et les aptitudes qui sont<br />

nécessaires à un lycéen lorsqu’il entre dans l’enseignement supérieur<br />

». Ils prennent d’abord en compte à la fois les bulletins trimestriels<br />

de la 1 re et de la terminale (1 er et 2 e trimestres) et les résultats<br />

aux épreuves anticipées du bac. Mais ils reposent aussi largement<br />

sur la motivation : certaines formations pourront par exemple demander<br />

une lettre de motivation, la présentation d’un projet personnel ou<br />

associatif, la mise en valeur d’un projet professionnel ou encore de<br />

suivre certains MOOC (ce sera le cas pour entrer en PACES, première<br />

année commune aux études de santé). Ces attendus seront de<br />

plus adaptables dans chaque université. « J’entends qu’on souhaite<br />

des attendus nationaux par crainte de voir des licences à deux<br />

vitesses ou complètement dérégulées. Mais dans la réalité pas une<br />

licence ne ressemble déjà complètement à une autre dans son<br />

parcours. Elles sont très diverses et il ne peut pas y avoir des attendus<br />

exclusivement nationaux. Il faudra un organe de régulation<br />

national mais nécessairement aussi des attendus locaux », insiste<br />

Fabienne Blaise.<br />

: Quelles modalités de remédiation ?<br />

L’inscription en première année de licence peut, « compte tenu d’une<br />

part des caractéristiques de la formation et d’autre part, de l’appréciation<br />

portée sur l’acquis de la formation antérieure du candidat, ainsi<br />

que ses compétences, être subordonnée à l’acceptation, par ce<br />

dernier, du bénéfice des dispositifs d’accompagnement pédagogique<br />

ou du parcours de formation personnalisé proposés par l’établissement<br />

pour favoriser sa réussite », prévoit le texte. Les modalités<br />

permettant aux candidats dont les attendus sont insuffisants pourront<br />

prendre plusieurs formes : enseignements complémentaires, horaires<br />

aménagés, aménagements de rythme, semestre ou année de consolidation<br />

intégrée… On comprend qu’il n’y a pas de « vraie » sélection<br />

mais seulement la nécessité de suivre un parcours. Mais quel parcours<br />

peut bien convenir à un bachelier professionnel qui souhaite à tout prix<br />

s’inscrire en philosophie ou en physique ? Deux ans de formation<br />

supplémentaires ? Et dans quelles conditions un étudiant pourra être<br />

exclu de son parcours et donc de son université ? n<br />

Olivier Rollot (@O_Rollot)<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 26 DÉCEMBRE <strong>2017</strong> | N°12

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