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Saint Pierre Favre, lettres et instructions. Traduites, annotées et présentées par Pierre Emonet, s.j.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

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10 Introduction<br />

Compagnie <strong>et</strong> être montrées à des amis ou à des bienfaiteurs.<br />

Aussi devaient-elles être écrites avec soin <strong>et</strong> ordre. Les questions<br />

plus confidentielles ou moins édifiantes devaient faire<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une l<strong>et</strong>tre annexe à usage privé, qui pouvait être écrite<br />

avec moins de soins, la hijuela.<br />

Ignace exigeait de la régularité. Des normes avaient été<br />

fixées : les compagnons qui travaillaient en Italie devaient<br />

écrire chaque semaine, ceux qui étaient dispersés en Europe<br />

une fois <strong>par</strong> mois. <strong>Favre</strong> tient donc avec soin la comptabilité<br />

des <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> envoyées <strong>et</strong> reçues ; il se soucie constamment de<br />

confier les siennes à des courriers fiables, <strong>et</strong> il s’informe pour<br />

vérifier si elles sont <strong>par</strong>venues à destination <strong>et</strong> combien se sont<br />

perdues tout en se plaignant de ne pas recevoir des nouvelles<br />

de ses confrères (4, 13, 16).<br />

<strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> écrit <strong>par</strong>fois plusieurs <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> <strong>par</strong> jour (61-63,<br />

86-87, 88-90), dans un style spontané assez éloigné de la pur<strong>et</strong>é<br />

classique des langues qu’il utilise. Souvent débordé de travail,<br />

condamné à dire son bréviaire de nuit (19), il écrit au dernier<br />

moment, pressé <strong>par</strong> un courrier en <strong>par</strong>tance (17). Il rédige<br />

alors à la hâte, néglige les règles de ponctuation <strong>et</strong> ne prend<br />

pas le temps de se relire. Les divers suj<strong>et</strong>s qu’il traite se bousculent<br />

en dépit de l’ordre rigoureux exigé <strong>par</strong> Ignace : les succès<br />

ou les difficultés de son apostolat, les nouvelles de sa santé,<br />

de celle de ses compagnons, les rencontres avec des personnalités<br />

importantes, des propos édifiants <strong>et</strong> des considérations<br />

spirituelles plus personnelles <strong>et</strong> quelques élans mystiques se<br />

r<strong>et</strong>rouvent <strong>par</strong>fois pêle-mêle dans un beau désordre. Dans une<br />

même l<strong>et</strong>tre, il passe facilement au latin pour citer les Écritures<br />

8 ou lorsque s’imposent des réminiscences d’école (33,<br />

53), ce qui agace manifestement ses correspondants qui le lui<br />

font savoir : « Il semble bien que je ne sache pas encore me<br />

conformer à vos désirs, <strong>par</strong>ce que, écrivant à la hâte, je ne<br />

trouve pas les mots <strong>et</strong> les expressions en espagnol. De sorte que<br />

toutes mes <strong>l<strong>et</strong>tres</strong> sont obscures <strong>et</strong> désordonnées, pleines de<br />

phrases <strong>et</strong> de mots en latin » (18). Il reconnaît aussi qu’il a <strong>par</strong>fois<br />

tendance à théoriser (79). Dans une l<strong>et</strong>tre écrite en espa-<br />

8. Il cite toujours la Vulgate sixto-clémentine.

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