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Saint Pierre Favre, lettres et instructions. Traduites, annotées et présentées par Pierre Emonet, s.j.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

À côté de son journal spirituel ou Mémorial, Pierre Favre a laissé une correspondance suivie avec ses confrères et quelques amis plus proches, et une série d’instructions sur la vie spirituelle. L’ensemble de ses lettres traduites et anno- tées permet de suivre le petit berger savoyard devenu l’homme de confiance des principaux protagonistes du grand débat qui met alors l’Europe en effervescence et divise l’Église : Italie, Allemagne, Espagne, Flandres, Portugal. Très sensible et lucide, modeste et sympathique, ouvert aux réalités spirituelles, il est particulièrement doué pour nouer des relations d’amitié et de confiance aussi bien avec les grands de ce monde qu’avec les petites gens. Il leur donne les Exercices spirituels, dont il est le meilleur accompagna- teur selon Ignace.

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12 Introduction<br />

L’Allemagne <strong>et</strong> la Réforme protestante<br />

De tous les pays qu’il a visités, l’Allemagne a ses préférences<br />

au point qu’il souhaite <strong>par</strong>fois d’y être enterré (9, 17, 60, 67,<br />

69, 78, 79, 85). Il en <strong>par</strong>le continuellement <strong>et</strong> il ne s’en éloignera<br />

que péniblement lorsque <strong>par</strong> deux fois l’obéissance l’enverra<br />

en Espagne d’abord (1541), puis au Portugal (1544).<br />

Même s’il se dit heureux de connaître l’Espagne, de pouvoir y<br />

récolter plus qu’ailleurs de nombreux fruits apostoliques, il ne<br />

manque jamais de demander des prières pour l’Allemagne,<br />

d’attirer l’attention d’Ignace sur la nécessité d’y maintenir des<br />

jésuites <strong>et</strong>, dans la mesure du possible, d’y établir plus solidement<br />

la Compagnie (32, 39, 92).<br />

En Allemagne, <strong>Pierre</strong> <strong>Favre</strong> entre en contact avec la Réforme<br />

protestante. Envoyé <strong>par</strong> le pape Paul III pour accompagner le<br />

Docteur Ortiz, représentant de l’empereur Charles Quint au<br />

colloque de Worms, il se trouve bien vite au cœur même des<br />

affrontements entre catholiques <strong>et</strong> protestants, sans toutefois<br />

être membre de la délégation officielle. Après Worms <strong>et</strong> une<br />

étape à Spire, il est à Ratisbonne avec la cour impériale pour la<br />

diète convoquée <strong>par</strong> l’empereur où il devient le confident de<br />

nombreuses personnalités (13, 15, 18). Des villes où il a séjourné,<br />

Cologne a ses préférences au point d’influencer ses décisions<br />

concernant les études de ses jeunes compagnons (80).<br />

Il y a tissé des liens de profonde amitié avec les chartreux. C’est<br />

à Cologne aussi que vit <strong>et</strong> travaille un jeune <strong>et</strong> brillant théologien,<br />

<strong>Pierre</strong> Canisius, dont la forte personnalité <strong>et</strong> les grandes<br />

qualités intellectuelles lui perm<strong>et</strong>tront de fonder la première<br />

communauté de jésuites en Allemagne. Au cours de ses séjours<br />

dans la ville rhénane, <strong>Favre</strong> est confronté aux dérives de l’archevêque<br />

Hermann von Wied, prince <strong>et</strong> grand électeur du<br />

<strong>Saint</strong>-Empire, qui cherche à introduire la Réforme dans son<br />

diocèse, malgré les mesures prises <strong>par</strong> l’empereur. Avec les<br />

chartreux, l’Université, le Chapitre, les bourgeois <strong>et</strong> plusieurs<br />

théologiens, dont son novice <strong>et</strong> ami <strong>Pierre</strong> Canisius, il s’efforce<br />

de débusquer les manœuvres de l’archevêque <strong>et</strong> d’en informer<br />

le nonce apostolique. Personne n’osant le dénoncer auprès de<br />

l’empereur, il se charge de le faire (54, 55, 56, 68).

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