NOUVELLES DE JÉRUSALEM - Pâques 2018
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, réalisées 2 fois par an. Elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. En voici le troisième numéro couleurs en ligne. Les articles alternent français et anglais.
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, réalisées 2 fois par an. Elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. En voici le troisième numéro couleurs en ligne. Les articles alternent français et anglais.
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2<br />
rois d’Israël 36 mètres sous terre.<br />
La journée se poursuivit avec les<br />
impressionnantes tombes de Beth<br />
She’arim aux portes en pierre taillée,<br />
abritant de nombreux sarcophages<br />
; la célèbre mosaïque de<br />
Sepphoris, datant de la période romaine<br />
et représentant celle que l’on<br />
nomme, à raison, tant sa beauté est<br />
saisissante : la « Mona Lisa de Sepphoris<br />
» 1 ; ainsi que la Basilique de<br />
l’Annonciation, à Nazareth, afin de<br />
laisser raisonner dans le cœur de<br />
chacun l’annonce faite à Marie et<br />
le fiat qu’elle eut pour réponse.<br />
1<br />
L’évangile à la main pour mieux<br />
l’avoir en tête et sur les lèvres, les<br />
étudiants se dirigèrent pour leur<br />
deuxième journée vers Capharnaüm,<br />
sur les bords du lac de Galilée,<br />
afin d’observer de près les<br />
fouilles récentes de la « maison<br />
de la belle-mère de Pierre ». Cette<br />
journée fut également celle de la<br />
découverte de Gamla, la « Massada<br />
du nord », fondée par les Séleucides<br />
au III ème s. av. J.-C. et devenue<br />
la principale place forte de Galilée,<br />
deux siècles plus tard, afin de faire<br />
face aux aspirations romaines de<br />
conquête. En plus de Tabga et Magdala,<br />
un autre site fut présenté aux<br />
élèves de l’Ecole : Hippos, lieu où<br />
le temps semble suspendu 2 . Fondée<br />
durant la période hellénistique,<br />
la cité fut le lieu de résidence de<br />
païens qui se convertirent au christianisme,<br />
comme en témoignent les<br />
ruines romaines et byzantines de<br />
lieux de culte.<br />
Quittant la côte du lac de Tibériade<br />
pour la haute Galilée et le<br />
plateau du Golan, le groupe a fait<br />
escale à Hatzor et Horvat Omrit<br />
avant de se rendre à Tel Dan, lieu<br />
où fut trouvée une stèle éponyme,<br />
comprenant une inscription en<br />
araméen, possiblement érigée au<br />
IX-VIII ème s. av. J.-C. Tel Dan fut<br />
également l’occasion d’étudier un<br />
sanctuaire dont la plus ancienne<br />
strate remonte au X ème s. av. J.-C.<br />
ainsi que deux portes de périodes<br />
différentes : l’une en brique, datant<br />
du Bronze et l’autre bâtie sur des<br />
pierres cyclopéennes datant du Fer.<br />
La journée s’est poursuivie par la<br />
visite du temple de Pan et du palais<br />
d’Agrippa II dans la réserve naturelle<br />
de Banias, et s’est conclue par<br />
un passage au sein de la forteresse<br />
de Nemrod, bâtie aux environs de<br />
1229, à 800 mètres d’altitude, par<br />
le neveu de Saladin afin de protéger<br />
la région des troupes croisées.<br />
Pour leur quatrième jour d’étude,<br />
les apprentis explorateurs mirent<br />
le cap au sud afin de découvrir<br />
une autre forteresse croisée, celle<br />
de Belvoir – également nommée<br />
Kokhav ha Yarden, Étoile du Jourdain<br />
– tenue par l’ordre des Hospitaliers<br />
de 1168 à 1189. Ils remontèrent<br />
ensuite le temps lors de leur<br />
escale à Beth Shean, cité portant<br />
encore la marque de ses différents<br />
occupants : égyptiens, israélites,<br />
grecs, romains, byzantins, arabes.<br />
Enfin, les étudiants s’arrêtèrent à<br />
la synagogue de Beth Alpha – dont<br />
la mosaïque du V ème s. représente<br />
les signes du zodiaque – avant de<br />
rejoindre Tell el Farah qui fut fouillée,<br />
dans les années 1940-60 par<br />
les dominicains de l’ÉBAF sous la<br />
direction du frère Roland de Vaux.<br />
La dernière journée du voyage<br />
d’étude vit le jour se lever sur une<br />
terre nouvelle : la Samarie. Au programme<br />
: visite des vestiges romains<br />
et byzantins de Sébaste ; du<br />
Puits de Jacob où le Christ rencontra<br />
la samaritaine et promit la « source<br />
d’eau qui jaillit jusque dans la vie<br />
éternelle » (Jn 4,14) ; Tell Balata,<br />
site comprenant des constructions<br />
datant de la période du chalcolithique<br />
; et, pour conclure, le Mont<br />
Garizim, lieu saint des samaritains.<br />
Dans Les misérables, Victor Hugo<br />
écrit : « Voyager, c’est naître et<br />
mourir à chaque instant ». Soyons<br />
en certains, ce voyage d’étude en<br />
Samarie-Galilée aura non seulement<br />
permis l’acquis de connaissances<br />
nouvelles, mais également<br />
pétri et renouvelé l’approche des<br />
lieux bibliques et de l’archéologie<br />
de chacun des étudiants.<br />
Nicolas Esnault<br />
Diacre en vue du sacerdoce, Diocèse<br />
de Rennes, Étudiant à l’École biblique<br />
12<br />
Lettre aux amis de l’ÉBAF - N° 95 - <strong>Pâques</strong> <strong>2018</strong>