GSTAAD TALENT NATUREL LE SAANENLAND ET SES BELLES PISTES DE SKI DE FOND Nathalie von Siebenthal connaît le Saanenland comme sa poche. Orig<strong>in</strong>aire de Lauenen, cette fondeuse de haut niveau préfère s’entraîner dans la nature plutôt que sur les pistes MARKUS GANZ Avec sa f<strong>in</strong>e silhouette, Nathalie von Siebenthal passerait presque <strong>in</strong>aperçue. Mais lorsqu’on s’approche de cette sportive de haut niveau, on remarque son impressionnante musculature. Et son regard, où transparaissent tout à la fois sérénité, persévérance et concentration. Des qualités <strong>in</strong>dispensables quand on est fondeuse professionnelle et qu’on aligne les compétitions. Cette année, la jeune femme, née en 1993, a passé son été sur l’alpage de son père, comme les v<strong>in</strong>gt-quatre années précédentes. «Là-haut, je m’active du mat<strong>in</strong> au soir, c’est un sacré entraînement. Du coup, je n’ai aucun problème d’endurance, confie, les yeux pétillants, celle qui est aussi agricultrice. Je m’entraîne également un peu dans la région – huit heures hebdomadaires environ – à pied ou sur des skis à roulettes.» La partie la plus <strong>in</strong>tensive de sa préparation se déroule avec son équipe, durant une sema<strong>in</strong>e par mois. Le reste du temps, Nathalie von Siebenthal vit et travaille dans la ferme familiale à Lauenen, paisible village situé à deux pas de la très chic station de Gstaad. Sa passion pour le ski de fond lui est venue tout naturellement: son père entraînait l’équipe des jeunes du Saanenland. «Ma sœur aînée s’exerçait déjà avec lui, puis, avec les cadets, j’ai suivi le mouvement, en participant, dans un premier temps, à des courses régionales, puis à des compétitions au niveau national.» Aux JO de PyeongChang Nathalie von Siebenthal l’assure: «J’ai toujours fait du ski de fond par plaisir, mais, comparé à d’autres athlètes, j’avais peu de temps pour m’entraîner.» Un problème qui s’est résolu de lui-même quand elle a pu effectuer sa 3e année d’apprentissage à la ferme de son père. «Je pouvais m’entraîner comme je le souhaitais et aux horaires qui me convenaient.» Sans surprise, ses résultats se sont améliorés, si bien qu’en 2013, à tout juste 20 ans, elle accède à la Coupe du monde. Dès cet <strong>in</strong>stant, tout est clair dans son esprit: elle veut pratiquer le ski de fond de manière professionnelle. Aujourd’hui au sommet de son art, Nathalie von Siebenthal garde la tête froide. «Je ne laisse personne me mettre la pression. Après tout, c’est moi qui fais la course, je suis mieux placée que quiconque pour savoir où j’en suis.» En février dernier, aux JO de Pyeong- Chang, la jeune sportive a décroché trois diplômes olympiques. Une bonne performance, certes, mais qui l’a un peu déçue. Reste, néanmo<strong>in</strong>s, le plaisir d’avoir participé à des Jeux olympiques? «Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été des moments particuliers, confie-t-elle, mais les parcours n’étaient pas très différents de ceux d’une course normale. J’étais concentrée comme avant toute compétition et j’ai fait de mon mieux.» «J’adore revenir chez moi» Nathalie von Siebenthal le reconnaît volontiers, une carrière de sportive professionnelle n’est pas faite que de moments agréables. «Les nombreux déplacements durant la saison, a<strong>in</strong>si que les entraînements d’été, ce n’est pas ce que je préfère. Mais si je veux cont<strong>in</strong>uer à progresser, je dois m’exercer sérieusement, tout en évitant d’en faire trop pour que cela reste un plaisir.» Et les courses cont<strong>in</strong>uent à lui en donner énormément. Côté régime sportif, Nathalie von Siebenthal refuse de se prendre la tête. «Je n’ai jamais eu recours à un nutritionniste. Mon corps sait ce dont il a beso<strong>in</strong>. Je suis en bonne santé et mon poids ne varie pas, je ne vois pas pourquoi je devrais changer ma façon de manger.» Après un entraînement ou une compétition, rien ne la rend plus heureuse que de retrouver la ferme familiale. «Peu importe où mon sport m’emmène! J’adore revenir dans mes quatre murs et admirer de ma fenêtre la vue magnifique sur le Wildhorn, le Gältehore, le Mutthore et Wispile!» ■ Lauenensee La piste de ski de fond, qui mène de Lauenen au Lauenensee, passe près de la ferme familiale. «Elle est un peu plate, mais magnifique», décrit Nathalie von Siebenthal. W<strong>in</strong>termatte La championne aime s’entraîner sur le parcours qui mène du petit village de Turbach, près de Gstaad, à W<strong>in</strong>termatte, en passant par une très jolie vallée. Sparenmoos Nathalie von Siebenthal recommande aussi les pistes du plateau de Sparenmoos. Par exemple, celles entre Zweisimmen et Lenk ou entre Gstaad et Gsteig. gstaad.ch 34 MADE IN BERN 5/<strong>2018</strong>
«En aidant mon père à la ferme, je peux m’entraîner comme je veux, quand je veux»