Essais & Simulations n°139
SPECIAL ASD DAYS De la simulation pour l’aéro
SPECIAL ASD DAYS
De la simulation pour l’aéro
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ESSAIS ET MODÉLISATION
FOCUS FORMATION-ÉCOLES
c’est pourquoi nous nous sommes lancés avec nos partenaires
dans le projet Euroglider afin de nous former au sol grâce à la
simulation numérique ».
Dans ce contexte, Colin Blattler, accompagné de Ludovic
Fabre, enseignant-chercheur en facteurs humains, proposent
de s’équiper de « Glass-cockpit » numérique. L’idée étant
d’obtenir une aide au pilotage et à la navigation mais sans créer
des phénomènes de perturbation et… en évitant à tout prix
les risques d’accidents. Mais ce glass-cockpit peut également
ouvrir de nouvelles perspectives en
améliorant la pédagogie. « À titre
d’exemple, bien souvent, l’élève regarde
trop le cockpit et pas suffisamment
l’extérieur. Avec la simulation, on a la
possibilité de le modifier en retirant les
instruments inutiles et en ne gardant
que ceux dont on a besoin ». Par
ailleurs, cette année, l’objectif était
d’améliorer le programme de vol des
simulateurs, « si bien que l’on a équipé
le cockpit de multiples de capteurs ».
À L’ORIGINE, UN PROJET
D’ETUDIANTS
Le projet Euroglider vient d’entrer dans
une phase déterminante marquée par
les premiers essais en vol qui ont eu
lieu les 16 et 18 septembre derniers à
l’École de l’air de Salon-de-Provence.
Pour cette série de tests, dans l’attente du prototype définitif,
les vols ont été effectués sur un banc d’essai volant réalisé
à partir d’un autre planeur de type biplace ayant fait l’objet
d’importants travaux de modifications pour recevoir la chaîne
électro-propulsive à bord.
Le planeur a récemment reçu les autorisations de vols
18 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019
Le banc d’essai nécessaire
au développement de ce planeur
mis au point et monté
par le Crea est composé
d’un ordinateur, d’un siège
et d’un écran ; il est autant utilisé
par les chercheurs que
par les élèves
expérimentaux de la part la Direction générale de l’aviation
civile délivrées à l’AEDEVV. L’objectif de cette première
campagne d’essais est de valider la conception et l’architecture
générale retenue pour le futur planeur Euroglider ainsi que de
démontrer la facilité de son pilotage. Le banc d’essai nécessaire
au développement de ce planeur a été mis au point et monté
par le centre de recherche de l’École de l’air. Composé d’un
ordinateur, d’un siège et d’un écran, ce simulateur est autant
utilisé par les chercheurs que par les élèves « et se montre de
plus en plus performant ».
À l’origine, ce projet s’est appuyé sur
des travaux des étudiants, « on a même
développé des cours rien que pour cela »,
précise Colin Blattler. Il concerne les
élèves de 2 e et 3 e années, ce projet de
fin d’études pouvant durer plusieurs
mois. Euroglider implique une quinzaine
d’étudiants par an depuis l’année
2015/2016. Son succès repose sur les
méthodes pédagogiques innovantes,
faites de petits groupes d’élèves à qui on
demande de faire évoluer le protocole
expérimental et de mener à bien l’étude.
« L’objectif est qu’ils s’approprient ce projet
expérimental avec des composantes
techniques dans la mesure où ils doivent
être en mesure de programmer eux-mêmes
le simulateur ».
Les premiers tests réalisés avec succès, la
prochaine étape courant de l’année scolaire 2020 concernera le
décollage de l’appareil avec le moteur électrique. « Par ailleurs,
nous commençons à nous intéresser à la réalité augmentée dans le
cockpit permettant de le déporter tout en affichant de nombreuses
informations, en particulier sur les dangers d’une mauvaise
manipulation »… limiter les risques, déjà une bonne raison
de poursuivre le développement d’un tel projet ! ●
Olivier Guillon