03.12.2019 Views

Essais & Simulations n°139

SPECIAL ASD DAYS De la simulation pour l’aéro

SPECIAL ASD DAYS
De la simulation pour l’aéro

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

MESURES

MÉTHODE

Philippe Baussart

Chez le constructeur Thales Alenia Space, Philippe Baussart est le référent métier

Alignement TAS-F spécialisé en photogrammétrie, responsable alignement des

programmes science ESA (Planck – Herschel) et charges utiles optiques. Il assure

à la fois la définition et la mise en œuvre des essais, et l’exploitation des mesures

en fonction des exigences techniques exprimées par les analystes thermique et

mécanique.

La photogrammétrie :

un procédé fiable et incontournable pour

une caractérisation 3D précise d’un satellite

1 ère partie

Opérationnelle depuis plus de vingt ans au sein du Département en charge des Intégrations et essais satellites

de Thales Alenia Space à Cannes, la photogrammétrie est une technique optique éprouvée qui a trouvé

naturellement sa place comme moyen de métrologie dimensionnelle : elle est souple, précise, efficace et,

comme nous allons le voir, robuste.

LES ORIGINES DU PROCÉDÉ

La photogrammétrie s’appuie sur l’analyse géométrique de

clichés photographiques. Elle se base en cela sur les lois de

l’optique géométrique pour déterminer, par triangulation,

les coordonnées 3D de points spécialement repérés sur

des structures simples ou complexes. En théorie, tout ce

qui est visible sur un cliché est mesurable, et, par suite

d’une redondance des informations inhérente au procédé,

quantifiable en terme de précision. Née au XIX e siècle

avec les débuts de la photographie, la photogrammétrie a

longtemps été basée uniquement sur la perception de l’effet

stéréoscopique. Elle fut entre autres choses appliquée pour

effectuer des relevés topographiques des sols depuis un

avion. Depuis le début des années 80, les développements de

l’informatique* ont permis de passer d’une représentation

mécanique de la position relative de paires de clichés à une

représentation mathématique 3D d’un nombre quelconque de

clichés. Il est en effet devenu possible de traiter, en simultané,

plusieurs centaines d’images d’un objet décrit par plusieurs

milliers de points habituellement matérialisés par des cibles

positionnées en des points précis de la structure : les résultats

sont obtenus dans des délais non seulement raisonnables

mais également compatibles avec les exigences industrielles !

Les processus sont accélérés grâce à la matérialisation des

points de mesure caractéristiques d’un objet par des cibles

spécifiques qui sont accessibles aux algorithmes d’analyse

d’images. De plus, chaque point étant multi-triangulé au

moyen d’un grand nombre de prises de vue, la redondance des

informations assure l’établissement de systèmes d’équations

très fortement hyperstatiques. L’intérêt fondamental d’une

mesure photogrammétrique exploitée par ce type d’analyse

*Pour se faire une idée de l’évolution des moyens informatiques les plus utilisés,

rappelons simplement qu’entre les années 80 et aujourd’hui, les tailles de RAM sont

passées de quelques dizaines de de ko à quelques dizaines de Go (multiplication

par 106), la vitesse des processeurs de 1 ou 2 MHz à 4,2 GHz (multiplication par

environ 4.106), la capacité de stockage de quelques centaines de ko à plusieurs

To, et se sont ajoutées à cela de nouvelles architectures comme la mémoire cache

et l’Unité Arithmétique et Logique qui traite les opérations mathématiques en

parallèle.

46 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!