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Essais & Simulations n°139

SPECIAL ASD DAYS De la simulation pour l’aéro

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De la simulation pour l’aéro

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DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

La forte croissance des technologies

de fabrication additive métallique

rend possible la fabrication de pièces

composées de structures treillis, avec des

matériaux connus pour leurs performances

mécaniques, comme par exemple les

alliages base nickel, les alliages de titane ou

encore les nouvelles générations d’alliages

d’aluminium. Ces matériaux architecturés

prometteurs restent encore peu employés

dans la conception de pièces de structure,

car ils requièrent des méthodes de développement

nouvelles à l’échelle industrielle

(simulation, caractérisation, fabrication).

Dans ce cadre, l’Institut de Recherche Technologique

(IRT) Saint Exupéry, s’appuyant

sur l’expérience du laboratoire SIMaP en

matière de matériaux architecturés, mène

un projet de recherche et développement

de 24 mois, dénommé LASER (LAttice

Structures for Engines and LauncheRs),

rassemblant de grands industriels de l’aéronautique

et du spatial, dans le but de leur

fournir des outils de compréhension et

de conception pour les bureaux d’études.

EikoSim, jeune entreprise spécialisée

dans le lien entre essais et simulations,

fournit au projet LASER son expertise

et son logiciel de mesure de champ par

corrélation d’images numériques. Focus

sur les méthodes d’essai et de simulation.

Les essais sur structures treillis réalisés dans

le cadre du projet LASER visent à mettre en

évidence les modes de déformation dans

des configurations de compression ou de

cisaillement, avec différentes conditions

limites et des effets d’échelles en jouant

sur le nombre de mailles élémentaires

constituant les éprouvettes. La diversité

de ces configurations doit permettre de

mettre au point et valider une approche

de modélisation numérique. L’étude se

limite à ce stade à des sollicitations quasistatiques

à température ambiante comme

point de départ pour fixer les méthodes.

Les structures testées sont constituées de

micro-poutres de diamètre 1 millimètre

au maximum organisées selon des mailles

de type BCC (cubique centré) ou BCCZ

(cubique centré avec poutres verticales).

Pour capturer la cinématique complexe

de telles structures treillis sous sollicitation

mécanique, impossible de recourir

à une méthode de mesure traditionnelle.

Les jauges de déformation, par exemple,

sont très difficiles à utiliser à l’échelle des

micro-poutres et n’apporteraient qu’une

information très partielle de la réponse

structurelle. La mesure du déplacement

global est toujours possible à partir d’extensomètres

et l’effort appliqué est capturé par

une cellule de charge indispensable. Dans

ces conditions, le lien entre les résultats

expérimentaux et la modélisation reste

faible, et il apparaît très difficile de mettre

au point une modélisation prédictive, qui

permettra de concevoir avec un haut niveau

de confiance des structures plus complexes,

différentes de celles caractérisées en laboratoire.

Structure treillis à motif BCCZ après essai

de compression, bande de cisaillement

caractéristique – IRT Saint-Exupéry

Le recours à des méthodes de mesure plus

performantes est un moyen de relever les

défis posés par ces géométries nouvelles. La

mesure de champ, par corrélation d’images

numériques en particulier, est un candidat

naturel pour capturer l’hétérogénéité de

la déformation et les phénomènes d’instabilités

locales qui apparaissent.

ESSAI DE COMPRESSION SUIVI PAR

CORRELATION D’IMAGES

La mise en œuvre de la corrélation d’image

passe par l’application d’un mouchetis

(motif contrasté) sur la pièce, adapté à

l’échelle et à la résolution des caméras. Sur

les structures treillis, celui-ci est appliqué

au moyen d’un aérographe pour atteindre

des tailles de tâches de quelques dizaines

Application d’un mouchetis noir sur fond blanc

sur une structure treillis – IRT Saint-Exupéry

de microns.

Pendant l’essai, deux faces de l’échantillon

sont observées à l’aide de deux couples de

caméras haute résolution. Cela permet de

capturer de manière certaine le mode de

déformation caractéristique par bande de

cisaillement et toute la complexité de la

cinématique. Du point de vue de la mesure,

cela peut rendre le processus de traitement

complexe. Avec une approche basée sur un

maillage éléments-finis, telle que proposée

dans le logiciel EikoTwin DIC, le résultat

de mesure est directement associé à un

point de l’espace 3D de la pièce modèle. Il

n’y a pas de limite théorique sur le nombre

de caméras, qui contribuent chacune à la

mesure de déplacement des points qui sont

dans leurs champs de vision respectifs.

Suivi par 4 caméras de deux faces d’une

structure treillis pendant un essai de

compression – IRT Saint-Exupéry

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I59

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