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MARS 2020
ECONOMIE
Une zone d’activité
économiquement circulaire
Proche du centre de Schifflange et de la zone commerciale
de Foetz, la zone d’activité économique «op Herbett» prend
doucement forme. Appliquant concrètement les principes
issus de l’économie circulaire, la zone prioritairement dédiée à
l’artisanat fera l’objet d’un projet pilote tant dans sa conception
que dans sa gestion, qui nécessitera une collaboration étroite
entre les secteurs privé et public. Guy Spanier, conseiller
climat, et Marc Spautz, échevin de la commune de Schifflange,
nous décrivent en détail les principes qui régissent ce projet.
solutions complètes à la clientèle. D’autres
espaces comme les salles de conférence,
les réfectoires et cuisines pourraient également
être communautarisés». Les entreprises
ont d’ailleurs été invitées à se rencontrer
pour exprimer leurs besoins et détecter les
possibilités de synergies et d’entraide. «Audelà
du partage de surface, elles pourraient
également partager des outils et machines
et prévoir des achats groupés pour réduire
leurs frais», imagine Guy Spanier.
Une zone dédiée à l’artisanat
Sortant petit à petit de terre, la zone d’activité
op Herbett voit ses travaux d’infrastructures
progresser. Alors qu’en son centre la société
Batiself construit déjà ses locaux afin de ne
pas gêner le reste de la construction par la
suite, les travaux d’infrastructures devraient
quant à eux prendre fin dans trois mois,
date à laquelle les entreprises pourraient
commencer leurs propres travaux.
«La zone dispose d’une affectation principalement
artisanale, mais nous autorisons
également l’implantation de commerces
en relation avec l’artisanat, en dehors des
secteurs de l’habillement et de l’alimentation
déjà fortement représentés à Foetz», précise
Marc Spautz. Guy Spanier, conseiller climat,
ajoute: «Nous avons donné la priorité aux
entreprises de la localité et des proches
alentours et avons veillé à la complémentarité
des produits proposés».
Alors que 20% de sa surface est dans la main
publique et 80% dans celle de propriétaires
privés, l’entièreté du projet a été conçu selon les
principes d’économie circulaire. La première
étape a alors été de planifier l’utilisation
rationnelle du terrain pour optimiser la
surface à disposition. «Pour l’entièreté du
site, nous avons supprimé les reculs latéraux,
avants et arrières des bâtiments ce qui
augmente la surface utile de 25 à 30% et nous
avons imposé une hauteur de bâtiment de 12
mètres, pouvant être répartis en trois étages
de 4 mètres ou bien en un étage de 6 mètres et
deux de 3 mètres. En élevant les constructions
et en les rassemblant, nous gagnons un tiers
de surface supplémentaire en comparaison
aux autres zones d’activité», nous explique le
conseiller climat. Grâce à cette rationalisation
de l’espace, le nombre d’entreprises présentes
sur la zone est doublé.
La commune a par ailleurs veillé à créer une
zone verte occupant 20% de la surface totale
au cœur de la plaine du Kiemelbach. Le
cours d’eau du même nom sera par ailleurs
renaturé. En comparaison des espaces verts
de mauvaise qualité environnementale
entourant traditionnellement les commerces
dans des zones d’activités, cette zone
renaturée sera génératrice de biotopes. Des
chemins sur pilotis seront aussi construits
à travers la zone pour fournir un espace
de détente et de rencontre aux salariés et
visiteurs. «Nous y créerons également
un pâturage extensif au sein duquel un
agriculteur de la région pourra produire de
la viande de qualité qui pourrait ensuite être
exploitée par les restaurateurs de la zone qui
devront principalement utiliser des produits
locaux», explique Guy Spanier.
Mutualiser pour optimiser les ressources
Pour optimiser la gestion logistique de la
zone et anticiper les problématiques de
mobilité, la commune de Schifflange veut
mutualiser un certain nombre d’espaces,
d’outils et de services comme des stations de
lavage et ateliers de réparation pour faciliter
les entretiens des véhicules. «Nous encouragerons
la mutualisation des espaces en créant
par exemple des stocks partagés avec des
aires de manœuvrage et des quais de livraison
en commun à deux ou trois entreprises pour
communautariser leur transport», détaille
Marc Spautz. Les avantages pour les entreprises
sont alors écologiques – pour le gain
de transport et de surface – mais aussi économiques
et logistiques, puisque cela limite les
mouvements et facilite la mobilité au sein de
la zone. L’échevin ajoute: «Nous encourageons
également les entreprises à créer des
showrooms communs afin de proposer des
“Une utilisation
rationnelle
du terrain
pour optimiser
la surface
à disposition”
D’un point de vue énergétique, des centrales
d’énergie et des chaufferies communes
seront aménagées. Quant aux déchets, ils
devraient également faire l’objet d’une
gestion commune. «Cette philosophie
sera appliquée dans le terrain public mais
nous souhaitons l’étendre à toute la zone»,
ambitionne le conseiller climat.
Construire selon les principes d’économie
circulaire
L’architecture de la zone a entièrement été
pensée par la commune qui a mis au cœur
de sa conception les principes d’économie
circulaire. Les bâtiments, dont la performance
énergétique atteindra la classe B,
suivront un modèle de construction
aux dimensions identiques, établi en
concertation avec les entreprises. Celles-ci
disposeront ensuite des plans de l’architecte
de la commune pour mener à bien leur
construction. Quant à leur intérieur, elles
seront entièrement libres de l’aménager.
De plus, ces constructions modulaires ont
été conçues de manière à pouvoir rajouter
ou démonter des étages selon les besoins de
leurs occupants.