Spectrum_3_2020
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jeunes POP ont récemment déposé une
pétition à la Chancellerie fribourgeoise
afin d’inclure la catégorie des moins de
25 ans ainsi que tou·te·s les appenti·e·s et
étudiant·e·s fribourgeois·es. Inès explique
la démarche de son parti : « Comme nous
sommes un parti de jeunes, nous luttons
essentiellement pour la jeunesse et sa qualité
de formation et de travail » avancet-elle,
enchaînant « Le but est d’alléger
les budgets déjà souvent serrés des personnes
en formation ou des familles dont
elles sont issues, afin que le niveau économique
ait un impact réduit sur la possibilité
ou non de la formation. » En tant
que future relève des personnes actives
contribuant à l’essor de la société, il paraît
en effet intuitif de leur accorder un
certain soulagement financier, en particulier
aux individus qui doivent financer
seuls leurs études. Inès fait remarquer
que la pétition des JPOP vise non seulement
à sensibiliser la population à la précarité
des jeunes étudiant·e·s et apprenti·e·s,
mais aussi à souligner les bienfaits
écologiques de l’usage des transports en
commun.
Alliance de la jeunesse de gauche
Dès lors, les quatre partis des jeunes de
la gauche fribourgeoise (JPOP, JSolidaritéS,
JS, JV) ainsi que les collectifs de la
Grève du Climat et d’Extinction Rebellion
ont mis en commun leurs forces. Fin
août 2020, ils ont lancé une initiative de
plus grande envergure : « Notre initiative
demande que les transports publics
deviennent gratuits pour tout le monde
et dans tout le canton de Fribourg »,
s’enthousiasme Jérémie Stöckli. « Elle
précise notamment que les transports
publics doivent être de qualité pour éviter
que la gratuité ne se fasse au détriment
de celle-ci. Nous demandons aussi que la
fréquence des lignes soit adaptée à la fréquentation,
afin que chacun et chacune ait
une place dans le bus. Finalement, nous
souhaitons également que les transports
soient respectueux de l’environnement. »
Selon Jérémie, un soulagement du trafic
serait en tous points appréciable
en heures de pointe, notamment pour
la sécurité des adeptes de la mobilité
douce mais aussi par gain de temps pour
tou·te·s les usager·ère·s de la route. « A
Tallinn, cette politique de transport a
engendré un phénomène de décongestion
avec 15% d’encombrements des
routes en moins en un an ! » s’exclame
le jeune Vert.
Inès Marthaler, présidente des Jeunes POP
Fribourg
Quid de la question du financement ?
Est-ce qu’un projet avant-gardiste centré sur
le bien commun est envisageable sans que
son financement n’effraie les contribuables,
particulier·ère·s et entreprises ? Bien qu’il
manque encore des données concrètes à
l’échelle fribourgeoise, Jérémie pense que
des économies pourraient se faire au travers
d’un tel projet : « Cela permettrait
d’économiser cinq millions de francs par an
liés aux charges d’exploitation des billets,
une somme qui sera investie dans de nouveaux
bus et conducteur·trice·s », affirmet-il.
Le jeune Vert souligne également la
réduction de certains aspects liés à la surcharge
du trafic : « Cela pourrait diminuer
les problèmes de santé liés à la pollution
de l’air et leurs coûts qui s’élèvent à 6,5 milliards
par an en Suisse ! Le nombre d’accidents
de la route, qui eux, coûtent neuf
milliards par an, pourra également être réduit.
En bref, l’augmentation de la cadence
horaire et la diminution du nombre de véhicules
individuels sont deux exemples qui
montrent que tout le monde y a un intérêt »,
assure-t-il. Si l’aspect financier ainsi que ses
conséquences restent flous, les données récoltées
par les Jeunes Vert·e·s soutiennent
que l’équilibre pourrait se rétablir grâce à la
réduction des coûts d’un trajet, tel que l’a
démontré la Ville d’Aubagne qui est parvenue
à réduire ce coût de 33,6% en introduisant
la gratuité.
Jérémie Stöckli, co-président des Jeunes Vert·e·s
Fribourg
Un changement des habitudes ?
Dès lors, la population fribourgeoise sera-t-elle
encline à changer ses habitudes
et à substituer le transport collectif au
véhicule personnel ? « Une telle initiative
permettrait aux personnes vivant à
l’extérieur des villes d’y avoir accès plus
facilement et de renoncer à la voiture »,
rappelle Inès. À noter que si Fribourg
s’active sur le sujet, ce n’est pas le seul
canton. À Berne aussi, une initiative similaire
est prévue prochainement. Alors qui
sait si un jour la gratuité des transports
publics ne sera pas une réalité fédérale ?
«Le but est d’alléger
les budgets
déjà souvent serrés
des personnes
en formation.»
Inès Marthaler
09.20
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