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jeunes POP ont récemment déposé une

pétition à la Chancellerie fribourgeoise

afin d’inclure la catégorie des moins de

25 ans ainsi que tou·te·s les appenti·e·s et

étudiant·e·s fribourgeois·es. Inès explique

la démarche de son parti : « Comme nous

sommes un parti de jeunes, nous luttons

essentiellement pour la jeunesse et sa qualité

de formation et de travail » avancet-elle,

enchaînant « Le but est d’alléger

les budgets déjà souvent serrés des personnes

en formation ou des familles dont

elles sont issues, afin que le niveau économique

ait un impact réduit sur la possibilité

ou non de la formation. » En tant

que future relève des personnes actives

contribuant à l’essor de la société, il paraît

en effet intuitif de leur accorder un

certain soulagement financier, en particulier

aux individus qui doivent financer

seuls leurs études. Inès fait remarquer

que la pétition des JPOP vise non seulement

à sensibiliser la population à la précarité

des jeunes étudiant·e·s et apprenti·e·s,

mais aussi à souligner les bienfaits

écologiques de l’usage des transports en

commun.

Alliance de la jeunesse de gauche

Dès lors, les quatre partis des jeunes de

la gauche fribourgeoise (JPOP, JSolidaritéS,

JS, JV) ainsi que les collectifs de la

Grève du Climat et d’Extinction Rebellion

ont mis en commun leurs forces. Fin

août 2020, ils ont lancé une initiative de

plus grande envergure : « Notre initiative

demande que les transports publics

deviennent gratuits pour tout le monde

et dans tout le canton de Fribourg »,

s’enthousiasme Jérémie Stöckli. « Elle

précise notamment que les transports

publics doivent être de qualité pour éviter

que la gratuité ne se fasse au détriment

de celle-ci. Nous demandons aussi que la

fréquence des lignes soit adaptée à la fréquentation,

afin que chacun et chacune ait

une place dans le bus. Finalement, nous

souhaitons également que les transports

soient respectueux de l’environnement. »

Selon Jérémie, un soulagement du trafic

serait en tous points appréciable

en heures de pointe, notamment pour

la sécurité des adeptes de la mobilité

douce mais aussi par gain de temps pour

tou·te·s les usager·ère·s de la route. « A

Tallinn, cette politique de transport a

engendré un phénomène de décongestion

avec 15% d’encombrements des

routes en moins en un an ! » s’exclame

le jeune Vert.

Inès Marthaler, présidente des Jeunes POP

Fribourg

Quid de la question du financement ?

Est-ce qu’un projet avant-gardiste centré sur

le bien commun est envisageable sans que

son financement n’effraie les contribuables,

particulier·ère·s et entreprises ? Bien qu’il

manque encore des données concrètes à

l’échelle fribourgeoise, Jérémie pense que

des économies pourraient se faire au travers

d’un tel projet : « Cela permettrait

d’économiser cinq millions de francs par an

liés aux charges d’exploitation des billets,

une somme qui sera investie dans de nouveaux

bus et conducteur·trice·s », affirmet-il.

Le jeune Vert souligne également la

réduction de certains aspects liés à la surcharge

du trafic : « Cela pourrait diminuer

les problèmes de santé liés à la pollution

de l’air et leurs coûts qui s’élèvent à 6,5 milliards

par an en Suisse ! Le nombre d’accidents

de la route, qui eux, coûtent neuf

milliards par an, pourra également être réduit.

En bref, l’augmentation de la cadence

horaire et la diminution du nombre de véhicules

individuels sont deux exemples qui

montrent que tout le monde y a un intérêt »,

assure-t-il. Si l’aspect financier ainsi que ses

conséquences restent flous, les données récoltées

par les Jeunes Vert·e·s soutiennent

que l’équilibre pourrait se rétablir grâce à la

réduction des coûts d’un trajet, tel que l’a

démontré la Ville d’Aubagne qui est parvenue

à réduire ce coût de 33,6% en introduisant

la gratuité.

Jérémie Stöckli, co-président des Jeunes Vert·e·s

Fribourg

Un changement des habitudes ?

Dès lors, la population fribourgeoise sera-t-elle

encline à changer ses habitudes

et à substituer le transport collectif au

véhicule personnel ? « Une telle initiative

permettrait aux personnes vivant à

l’extérieur des villes d’y avoir accès plus

facilement et de renoncer à la voiture »,

rappelle Inès. À noter que si Fribourg

s’active sur le sujet, ce n’est pas le seul

canton. À Berne aussi, une initiative similaire

est prévue prochainement. Alors qui

sait si un jour la gratuité des transports

publics ne sera pas une réalité fédérale ?

«Le but est d’alléger

les budgets

déjà souvent serrés

des personnes

en formation.»

Inès Marthaler

09.20

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