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Actuel 20

- Minna Resnick - Danièle Aron - Eddy Dumont - Engin Ensen - Éric Fourmestraux - Judith Rothchild - Julian Lemousy - Philippe Tardy - Veronica Odén - Olivia Quintin - La Gravure Originale - FIG Bilbao Print Festival - Beirut Printmaking Studio

- Minna Resnick
- Danièle Aron
- Eddy Dumont
- Engin Ensen
- Éric Fourmestraux
- Judith Rothchild
- Julian Lemousy
- Philippe Tardy
- Veronica Odén
- Olivia Quintin
- La Gravure Originale
- FIG Bilbao Print Festival
- Beirut Printmaking Studio

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Minna Resnick est une conteuse.

Pas dans le sens premier du mot,

mais une conteuse qui utilise le dessin

et différentes techniques d’impression.

Néanmoins, les images qui en résultent sont

des histoires, avec la même validité et le même

but que les contes parlés qui forment la mémoire

centrale de la famille et de la tribu.

En tant qu’artiste extrêmement sensible avec

une longue carrière de création d’images,

Minna Resnick a développé un répertoire

de techniques et une accumulation

d’observations de personnes et de leurs

façons d’interagir dans la société, laissant

derrière elles les preuves de leurs attitudes

et de leurs réactions au monde dans lequel elles

vivent. C’est à partir de ces matériaux qu’elle

a produit un ensemble d’œuvres qui la marquent

comme une artiste majeure de ce siècle.

Tout au long de son travail d’artiste active

et engagée depuis plus de quarante ans,

elle s’est intéressée à la manière dont

les êtres humains communiquent entre eux,

à travers l’utilisation de rituels, d’introspection

et de récit pour tenter de comprendre

qui ils sont et comment ils se rapportent

aux autres. L’accent est mis sur la langue sous

toutes ses formes, de la communication

non verbale décrite dans ses premiers travaux

à l’utilisation du texte réel dans son travail

actuel. Une grande partie de son travail

est centrée sur la nature physique du corps

humain. Elle a utilisé le même modèle pendant

de nombreuses années ce qui a abouti,

sans le vouloir, admet-elle, à une archive

d’images d’une femme vieillissante.

Cela fonctionne en parallèle avec son propre

développement continu en tant qu’artiste et

femme.

Les premiers travaux de Resnick étaient

en lithographie, utilisant au départ la pierre,

puis passant aux plaques, ce qui lui a permis

de travailler à un plus grand format.

Les traditions de la lithographie impliquent

une adhésion étroite à la rigueur du dessin

sur la matrice à l’envers, et également

aux exigences de l’étape de production

qui aboutit à l’édition finale des estampes.

Ces deux étapes nécessitent de la précision

et de la concentration pour que la conception

initiale soit maintenue avec clarté jusqu’à

l’image finale. Plus récemment, Minna Resnick

a intégré des techniques de sérigraphie

et de photographie numérique dans son

travail, enrichissant la gamme de nuances

qu’elle peut présenter dans ses images.

Bien que ses premiers travaux aient adhéré

à la formalité plus conventionnelle du travail dans

le cadre de l’image, on note un changement

majeur à partir de 1990, avec sa conscience

de rompre ces conventions, conduisant

à une présentation d’images qui sortaient

du cadre. Cela a permis l’utilisation d’images

multicouches qui abordent la notion de réalités

et de thèmes simultanés, ainsi que les dualités

de l’attente et de la réalité, de l’idéal et de la vie

quotidienne. Ce changement lui a également

permis d’explorer avec plus d’attention

son intérêt pour le genre et la sexualité, ainsi

que les changements dans la réalité

et la vulnérabilité des femmes dans la société.

Le féminisme est toujours présent dans

son travail, non pas comme une protestation

colérique ou une déclaration politique,

mais d’une manière subtile mais persistante

qui engage le spectateur et suggère

qu’il s’interroge sur ce qu’il voit.

Cela, à son tour, pourrait s’avérer avec le temps

une approche plus productive de la question.

Le haut niveau d’intégrité du travail

de Minna Resnick est incontestable. Elle admet

que cela implique un travail lent et régulier,

et la nécessité de se concentrer pour s’assurer

que le travail final reste frais et fidèle à l’objectif

initial. Ce qui émerge est un travail dans

lequel le concept et la technique fusionnent

pour produire des images d’une puissance

incontestable et d’une présence mystérieuse.

Richard Noyce

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