30.11.2020 Views

Actuel 20

- Minna Resnick - Danièle Aron - Eddy Dumont - Engin Ensen - Éric Fourmestraux - Judith Rothchild - Julian Lemousy - Philippe Tardy - Veronica Odén - Olivia Quintin - La Gravure Originale - FIG Bilbao Print Festival - Beirut Printmaking Studio

- Minna Resnick
- Danièle Aron
- Eddy Dumont
- Engin Ensen
- Éric Fourmestraux
- Judith Rothchild
- Julian Lemousy
- Philippe Tardy
- Veronica Odén
- Olivia Quintin
- La Gravure Originale
- FIG Bilbao Print Festival
- Beirut Printmaking Studio

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Eddy Dumont

Mon travail était au départ essentiellement photographique.

Mon sujet favori : « l’abandon ». Nous arrivons à oublier tellement de choses sans le vouloir.

Pour traiter du sujet de l’oubli, j’oriente mon appareil photographique plus précisément vers

des lieux désaffectés. Voilà quinze ans que je ne me lasse pas de pénétrer dans ces immenses

usines, ces toutes petites maisons, ou ces châteaux surdimensionnés… Peu importe l’endroit,

l’envie et le plaisir y sont les mêmes. On découvre dans ces lieux des sentiments uniques.

Comme la curiosité qui nous pousse à être attentifs au moindre détail qui nous entoure,

alors qu’en réalité on se retrouve entouré de murs vides et froids : le vide, le silence, l’apaisement,

la liberté, l’adrénaline dus à l’interdit, voilà ce qui m’envahit, ce qui comble l’inactivité de l’endroit.

Murs texturés, pièces vides, machines arrêtées, salons désertés auraient tellement à nous

raconter. Voilà pourquoi j’ai décidé de les mettre à l’honneur à travers mes photos.

Huit ans plus tard, mes photographies

rencontrent dans un premier temps

la gravure taille-douce. Première expérience

avec le cuivre, les outils, la presse,

le perchlorure de fer. Je teste, je prends

des directions improbables, inédites pour

moi. Sur la plaque de cuivre, avec une

pointe sèche, ma gravure reste timide.

Après ma première reproduction

photographique, je n’arrive

pas à aller plus loin…

Grâce à Philippe Martin (enseignant

des techniques d’impression aux beaux-arts

de Rouen), je découvre une technique

de reproduction photographique du XIX e siècle.

Une révélation pour moi :

l’héliogravure.

Cette technique m’a tout de suite attiré, pour

tout ce qu’elle révèle sur une photographie.

Elle permet une reproduction époustouflante,

avec des noirs profonds, elle redonne

de la matière aux images.

Pour moi, cette révélation de textures

est en réel lien avec la richesse

des matériaux que l’on retrouve dans

les friches que j’ai tant aimé visiter.

21

Actuel 20_20novembre_.indd 21 20/11/20 15:54

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!