Actuel 20
- Minna Resnick - Danièle Aron - Eddy Dumont - Engin Ensen - Éric Fourmestraux - Judith Rothchild - Julian Lemousy - Philippe Tardy - Veronica Odén - Olivia Quintin - La Gravure Originale - FIG Bilbao Print Festival - Beirut Printmaking Studio
- Minna Resnick
- Danièle Aron
- Eddy Dumont
- Engin Ensen
- Éric Fourmestraux
- Judith Rothchild
- Julian Lemousy
- Philippe Tardy
- Veronica Odén
- Olivia Quintin
- La Gravure Originale
- FIG Bilbao Print Festival
- Beirut Printmaking Studio
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Eddy Dumont
Mon travail était au départ essentiellement photographique.
Mon sujet favori : « l’abandon ». Nous arrivons à oublier tellement de choses sans le vouloir.
Pour traiter du sujet de l’oubli, j’oriente mon appareil photographique plus précisément vers
des lieux désaffectés. Voilà quinze ans que je ne me lasse pas de pénétrer dans ces immenses
usines, ces toutes petites maisons, ou ces châteaux surdimensionnés… Peu importe l’endroit,
l’envie et le plaisir y sont les mêmes. On découvre dans ces lieux des sentiments uniques.
Comme la curiosité qui nous pousse à être attentifs au moindre détail qui nous entoure,
alors qu’en réalité on se retrouve entouré de murs vides et froids : le vide, le silence, l’apaisement,
la liberté, l’adrénaline dus à l’interdit, voilà ce qui m’envahit, ce qui comble l’inactivité de l’endroit.
Murs texturés, pièces vides, machines arrêtées, salons désertés auraient tellement à nous
raconter. Voilà pourquoi j’ai décidé de les mettre à l’honneur à travers mes photos.
Huit ans plus tard, mes photographies
rencontrent dans un premier temps
la gravure taille-douce. Première expérience
avec le cuivre, les outils, la presse,
le perchlorure de fer. Je teste, je prends
des directions improbables, inédites pour
moi. Sur la plaque de cuivre, avec une
pointe sèche, ma gravure reste timide.
Après ma première reproduction
photographique, je n’arrive
pas à aller plus loin…
Grâce à Philippe Martin (enseignant
des techniques d’impression aux beaux-arts
de Rouen), je découvre une technique
de reproduction photographique du XIX e siècle.
Une révélation pour moi :
l’héliogravure.
Cette technique m’a tout de suite attiré, pour
tout ce qu’elle révèle sur une photographie.
Elle permet une reproduction époustouflante,
avec des noirs profonds, elle redonne
de la matière aux images.
Pour moi, cette révélation de textures
est en réel lien avec la richesse
des matériaux que l’on retrouve dans
les friches que j’ai tant aimé visiter.
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