Actuel 20
- Minna Resnick - Danièle Aron - Eddy Dumont - Engin Ensen - Éric Fourmestraux - Judith Rothchild - Julian Lemousy - Philippe Tardy - Veronica Odén - Olivia Quintin - La Gravure Originale - FIG Bilbao Print Festival - Beirut Printmaking Studio
- Minna Resnick
- Danièle Aron
- Eddy Dumont
- Engin Ensen
- Éric Fourmestraux
- Judith Rothchild
- Julian Lemousy
- Philippe Tardy
- Veronica Odén
- Olivia Quintin
- La Gravure Originale
- FIG Bilbao Print Festival
- Beirut Printmaking Studio
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solidarity
beirut
printmaking
Cher(e)s ami(e)s et collègues graveur(s),
et chers amateurs d’art,
Le 4 août 2020, nous avons tous découvert avec
effroi les images des deux explosions qui ont
ravagé la ville de Beyrouth, alors que le pays était
déjà en proie à une terrible récession depuis 2018
et frappé de plein fouet par la pire crise
économique, sociale et de gouvernance de son
histoire… Dans ce dramatique contexte, où
l’essentiel devient inabordable et où le quotidien
est une lutte, un atelier de gravure en activité peut
apparaître comme une utopie, voire un mirage…
Le Beirut Printmaking Studio, fondé par l’artiste
Tarek Mourad, a tout d’une oasis ! C’est un lieu
d’apprentissage de la plupart des techniques de
gravure, mais aussi de la débrouille, hissée – plus
que partout ailleurs – au statut de sacerdoce.
Situé dans une région du monde où la culture de
la gravure est loin d’être prédominante, cet atelier
est un modèle du genre. Le métier, autant que
l’esprit de la gravure, s’y exerce pleinement,
fédérant une joyeuse communauté d’artistes
polyvalents et inventifs.
Les presses, les rouleaux de lithographie,
et tout ce qui ne peut se trouver sur place ont
dû être construits, pièce par pièce… Les pierres
de lithographie ramenées de Syrie ou d’Irak !
Mais, malgré la motivation, certaines choses
sont devenues inaccessibles ou simplement
introuvables. Il s’agit principalement de petit
matériel comme certains outils ou matériels
consommables (dont la tarlatane, si banale ici,
mais inexistante au Liban).
Cependant, les besoins matériels ne sont pas
les seules préoccupations de cet atelier ouvert
à tous. Il faut lutter contre le découragement
ambiant et le moral en berne, la dépression
qui touche beaucoup d’artistes. Il y a un besoin
https://solidaritebeirutprintmakingstudio.weebly.com
solidaritybeirutprintmaking@gmail.com
urgent de réenchantement ! En tant que graveurs,
et surtout étant amenés à voyager dans le cadre
du travail ou d’échanger via les réseaux sociaux,
nous avons réalisé que la gravure est un langage
universel qui fédère et rassemble instantanément,
indépendamment de la langue, de la culture,
de la religion. On peut parler de la « famille
des graveurs », toujours prête à collaborer,
à échanger et à partager. Cela s’est vérifié
une fois de plus au moment de lancer cet appel
à la solidarité, avec un premier événement qui
a eu lieu à la Journée de l’estampe à Paris. Cette
action a remporté un franc succès, aussi bien en
termes d’engouement du public – se concrétisant
par de nombreuses ventes – qu’en termes
de solidarité manifestée par les artistes qui ont
généreusement déposé une œuvre ou plus.
Cet élan dépasse la simple collecte de fonds,
bien sûr nécessaire pour pérenniser un lieu
et encourager un magnifique projet qui semble
ne pas avoir d’équivalent au Liban. Il apporte
aussi et surtout un réconfort et un soutien
psychologique à ces artistes qui se sentent isolés,
en leur faisant retrouver l’envie de faire vivre
ce fabuleux médium qu’est la gravure.
D’autres projets sont à l’étude, en collaboration
avec le Beirut Printmaking Studio et la galerie
Artlab à Beyrouth, et verront le jour à la suite
de cette action, avec toujours cette même envie
et cet objectif de jeter des ponts entre les lieux
de la gravure et les artistes d’ici et de là-bas.
Sabine Delahaut, Jean-Michel Uyttersprot
et toute l’équipe de la revue Actuel.
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