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POURQUOI
TU FAIS TOUT ÇA ?
INTERVIEW
1, puis 2, puis 3… Comment on chope le virus Ironman ?
Après le coup de blues du 1er Ironman, tu te demandes ce
que tu vas faire. Pour rester motivée, j’ai fait Embrun (non
labellisé Ironman mais avec distances égales et beaucoup
de dénivelé). En me qualifiant pour Hawaï, j’espérais un
podium. J’ai fini 4e. Je ne pouvais pas m’arrêter là ! J’ai
enchainé en 2019 sur un Northman, avant d’être requalifiée
pour Hawaï à Barcelone (reporté en 2021). Au fil du temps,
tu te rends compte que tu n’as pas de limite…
Pourquoi les Ironman plus qu’une autre course ?
J’ai tenté des Half Ironman. Je retrouve moins les sensations
et la quête de performance en courte distance. Pendant un
Ironman, c’est l’euphorie. Tes soucis s’envolent, t’es là à faire
ce qui te fait vibrer, à te dépasser. C’est une façon pour moi
de faire quelque chose qui sort du lot.
Ton secret pour assurer ?
La régularité pendant la prépa sur 6/8 mois. Être un peu
égoïste et solitaire. Je n’encourage pas tout un chacun à se
lancer dans un Ironman. C’est la mode de tenter ces courses
du jour au lendemain. Tout le monde est capable de faire ce
que je fais, mais il faut s’entraîner progressivement. Ce n’est
pas un effort anodin. A la fin du Northman, j’ai tremblé toute
la nuit et ne pouvais pas bouger mes jambes. A l’inverse, il
ne faut pas se mettre de barrière en se disant qu’on n’est pas
capable.
3 CHOSES
SURPRENANTES
SUR BÉNÉDICTE
• Ouh le beau soleil !
Comme on le voit sur ses stories Instagram, elle a un
sacré palmarès de gamelles en trail. Elle joue avec,
affirmant avoir deux pieds gauches. Heureusement,
elle garde toujours le smile, même si la montagne n’a
pas eu raison de son cœur - la mer lui manque.
• Chacun ses spécialités
Bénédicte n’était jamais montée sur des skis avant de
s’installer en Haute-Savoie. Elle débute à peine !
• Pas de nuit
Sa première expérience à la challengeante SaintéLyon
(running raid nocturne) n’a pas été évidente. La peur
de la chute a gâché son plaisir. Mais elle compte bien
retenter sa chance, mieux préparée !
Le plus dur à gérer ?
Les 15 jours avant la course. C’est là où tu te dis que tu
aurais dû travailler davantage et qu’il est trop tard. L’après
aussi. Il faut s’entourer. On a un but qu’on ne perd pas de
vue pendant un an. Quand la pression retombe, dur de
lâcher prise. J’ai été tellement stricte envers moi-même que
j’avais du mal à accepter la non-perfection. Je m’en voulais
de moins m’entraîner, craignant de tout perdre. Aussi, je me
sentais redevable envers mes parents qui me finançaient. Je
ne suis pas encore fière de moi à 100 %.
Et en mode confinée ?
Jusqu’à la Covid-19, j’avais des buts précis. 2020, on s’est
entraîné dans le vide. D’où des baisses de motivation.
D’autant que j’ai eu la mononucléose cet été. Mais hors
compétition, j’ai réalisé que je retrouvais du plaisir à
pratiquer, juste pour le kiff. La montre, les courbatures, la
progression... Maintenant, il faut trouver un juste milieu
entre objectif et plaisir.
Justement, quel objectif pour ta vie de triathlète cette
année ?
Ne plus avoir à faire comme jusque-là, composer avec les
études. Je voudrais me consacrer pleinement au sport, plus
sereinement, et voir jusqu’où je peux aller.
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°19 • Janvier-Février-Mars 2021 WOMEN SPORTS 37