Panorama de presse quotidien du 24 02 23

que des molécules d’alcool. 1 g d’alcool c’est 1 g d’alcool, mais l’approche sociétale du vin
ne peut pas être la même que celle des spiritueux.
La France n’a pas une culture de spiritueux, notre rapport à l’alcool est plus vin que spirit. De
nous catégoriser comme on l’a fait avec la loi Évin est d’une stupidité ! Notre plus grande
fierté nationale, c’est notre vin, et on nous empêche de communiquer. Nos confrères
espagnols, autrichiens et italiens sont complètement décomplexés par rapport à la
communication vis-à-vis du vin. La France est allée trop loin, pourtant, elle en a besoin pour
sa balance commerciale, pour son image, son attractivité et en même temps elle culpabilise
celui qui en boit. C’est cette contradiction qui entraîne aussi la déconsommation. Mais ce
n’est pas en culpabilisant que l’on fait changer les comportements.
Comment les metteurs en marché peuvent-ils accompagner et capitaliser sur cette
campagne atypique ?
Chaque lancement de campagne est précédé d’annonces auprès des metteurs en marché, avec
l’argumentaire et les dates de lancement. Cette campagne différente n’est pas un levier
commercial d’aide directe dont les vignerons peuvent s’emparer pour aller vendre. Le sujet
est plus généraliste. Il est là pour dire ce qu’est le vignoble alsacien, parler de ses valeurs et
dire que c’est un produit placé parfaitement au carrefour de toutes les tendances. Par sa
manière d’être et sa structuration, cette campagne est très exceptionnelle par rapport aux
messages donnés précédemment, elle vient compléter les autres campagnes comme celle
dédiée aux vins d’Alsace en terrasse, notre campagne plus généraliste, ou encore notre
campagne trophées... Donc, en cohérence avec ce mois de janvier, les vignerons peuvent
insister sur leur démarche vertueuse, sur les démarches sociétales responsables de vignerons
bien conscients de cet environnement général de consommer moins, mais mieux. Cela ne veut
en aucun cas dire boire moins de vin d’Alsace !
Stylistiquement tout de même, les gens ne seraient-ils pas prêts à boire plus si l'on
améliorait la buvabilité des vins ?
La buvabilité est une approche très technique, qui concerne 10 % de consommateurs, les plus
connaisseurs. Les autres 90 % ont une approche assez claire, ils achètent pour se faire plaisir,
pour boire en famille ou entre amis. Les clés d’entrées majoritaires restent très largement la
couleur, le cépage, la marque collective. Pour les 10 % experts, il faut se remettre en question,
sortir du variétal cépage peut-être un jour pour être plus exigeant, mais la notion de
digestibilité est très technique pour le consommateur. Quant aux néoconsommateurs branchés,
ils se font conseiller par le caviste.