D'HANDWIERK avril 2023
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MAGAZINE<br />
RUBRIQUE<br />
d’entreprises en sur- et en sous-emploi ouvre le champ<br />
à une stratégie de « Prêts temporaires de main-d’œuvre ».<br />
Les entreprises n’ont pas de raison pour voir d’un œil<br />
optimiste les 12 à 18 mois à venir. Les incertitudes qui<br />
pèsent sur l’ensemble de la société ne vont pas se dissiper.<br />
Les paramètres qui conditionnent la conjoncture du secteur<br />
de la construction, comme les taux d’intérêt et l’accès<br />
au crédit, restent en notre défaveur et le gouvernement<br />
ne semble pas disposé à donner un coup de pouce<br />
à l’investissement dans la pierre via en encadrement fiscal<br />
plus avantageux.<br />
Des plans de maintien dans l’emploi deviennent une probabilité aux<br />
yeux des entreprises<br />
Devant cette toile de fond, une majorité d’entreprises<br />
n’exclut pas de devoir procéder à des licenciements si<br />
le travail venait à manquer. Dans cette perspective, 50% sont<br />
favorables à la mise en place d’un plan de maintien de l’emploi<br />
pour le métier qui donnerait accès au chômage partiel avec<br />
comme objectif ultime de maintenir les relations de travail<br />
jusqu’à ce que l’activité reprenne. 32% des entreprises ne sont<br />
pas encore certaines qu’une telle mesure s’imposera<br />
et 18%, avant tout des grandes entreprises, écartent cette<br />
solution.<br />
Pour 25% la situation est déjà aujourd’hui dégradée<br />
à tel point que le plan de maintien devrait être mis en place<br />
dès maintenant. Pour 66% des TPI, le moment est venu<br />
pour agir.<br />
De manière générale, les entreprises s’attendent à une aggravation<br />
de la situation à partir de la 2 e moitié de l’année.<br />
LES MÉTIERS DE LA TOITURE : UNE DIVERSITÉ D’ACTIVITÉS PERMET<br />
AUX ENTREPRISES DE SORTIR LEUR ÉPINGLE DU JEU<br />
Les activités et potentiels projets pour les entreprises de toiture<br />
sont variés. Création de logement, mais aussi un volume<br />
important de travaux d’entretien, de rénovation, de travaux<br />
d’assainissement énergétique et des services en lien avec la<br />
photovoltaïque.<br />
92% des entreprises travaillent avant tout pour une clientèle<br />
privée et 65% entre elles sont majoritairement actives<br />
sur le marché de la rénovation.<br />
A ce stade, 77% des répondants se disent satisfait de<br />
la situation sur le marché de la construction de logements<br />
neufs et même 85% disent que le marché de la rénovation<br />
est toujours porteur.<br />
78% des entreprises sont confiants de pouvoir compenser<br />
une baisse au niveau de la construction par des travaux de<br />
rénovation.<br />
65% des entreprises ont un carnet de commandes qui dépasse<br />
les 4 mois à leur actif.<br />
Toujours est-il que les chefs d’entreprises restent prudents.<br />
Seulement 28% disent vouloir recruter du personnel<br />
supplémentaire. De manière générale le secteur anticipe<br />
une dégradation au courant de l’année.<br />
Conclusion : La crise est réelle. La crise est arrivée dans les entreprises.<br />
La crise risque de durer.<br />
La matérialité de la crise n’est pas contestée. Des indicateurs<br />
sectoriels montrent clairement un affaissement significatif au<br />
niveau de l’investissement dans la pierre ce qui va avoir un<br />
impact réel au niveau du chiffre d’affaires des entreprises de<br />
l’ensemble de la filière de la construction.<br />
Les entreprises qui travaillent dans le gros-œuvre peinent<br />
déjà à ce stade d’acquérir suffisamment de projets pour<br />
occuper leurs effectifs. L’espoir que la baisse au niveau du neuf<br />
pourrait être compensée par des travaux de rénovation et<br />
d’assainissement ne s’est, à ce stade, pas concrétisé.<br />
Les consommateurs aussi restent prudents et hésitent à<br />
entamer des projets qui demandent un budget conséquent.<br />
Le corebusiness de toute entreprise de construction consiste à<br />
vendre des heures productives, donc facturables aux clients.<br />
Si la conjoncture est favorable et que la demande en heures<br />
productives de la part de clients qui souhaitent réaliser<br />
un projet est forte, l’entreprise éprouve un manque<br />
de main-d’œuvre.<br />
Quand la situation se retourne, comme cela est actuellement<br />
le cas, le risque se pose que l’entreprise ne peut pas acquérir<br />
suffisamment de projets, donc d’heures productives pour<br />
occuper l’ensemble de ses salariés. En temps normal,<br />
les effectifs d’une société défaillante auraient été repris<br />
immédiatement par les autres acteurs du secteur.<br />
Aujourd’hui tel ne sera pas le cas. Si on n’arrive pas<br />
à pérenniser les relations de travail, le risque est très réel<br />
que la main-d’œuvre libérée se tournera vers d’autres<br />
secteurs ou retournera dans son pays d’origine comme<br />
cela est de plus en plus fréquemment le cas pour les salariés<br />
d’origine portugaise.<br />
Même si le secteur de la construction est sous pression<br />
aujourd’hui, il est un fait que la demande de logement reste<br />
importante. La pénurie de logement va encore s’aggraver<br />
faute d’investisseurs et la production devra être relancée à<br />
un moment ou un autre au risque de devenir le goulot<br />
d’étranglement de notre développement économique.<br />
Maintenir les relations de travail est donc un enjeu central.<br />
Dans cette perspective la Fédération des Artisans promouvra<br />
ensemble avec l’Adem l’instrument du prêt temporaire de<br />
main-d’œuvre et les discussions sur la conclusion d’un plan<br />
de maintien dans le travail ont été entamées.<br />
Fédération des Artisans<br />
c.reuter@fda.lu<br />
+ 352 42 45 11 - 28<br />
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