MAGAZINE TABLE RONDE PREMIÈRE TABLE RONDE ÉLECTIONS <strong>2023</strong> Que feront les partis politiques pour booster l’attractivité de l’Artisanat de demain ? A l’approche des élections nationales, la Chambre des Métiers et la Fédération des Artisans ont organisé le 23 mai dernier la première des deux tables rondes politiques Elections <strong>2023</strong>, en présence d’un public attentif. Cette première table ronde, modérée par le journaliste Marc Schlammes, a réuni un panel de candidats de sept partis politiques, à savoir Carlo Weber (LSAP), Lex Delles (DP), Semiray Ahmedova (déi Gréng), Claude Wiseler (CSV), Alex Penning (ADR), Jil Michels (Piraten) et Christian Turk (Fokus). La discussion a été enrichie par des témoignages de représentants de l’Artisanat présentant les préoccupations des chefs d’entreprises. Objectif législature <strong>2023</strong>-2028 : Soutenir l’Artisanat comme pilier socio-économique et porteur de valeurs L’attractivité future et donc l’image de l’Artisanat en général, dépendra de nombreux facteurs décisifs, nécessitant des initiatives politiques courageuses. Paul Nathan, Vice-Président de la Chambre des Métiers, et Luc Meyer, Président de la Fédération des Artisans, ont souligné en guise d’introduction le rôle de l’Artisanat en tant que « pilier de la société luxembourgeoise », offrant des perspectives de carrières tout en transmettant des valeurs liant la tradition et l’innovation. L’accent a été mis sur le fait que la politique doit définir le cadre pour que l’« Artisanat puisse pleinement relever les défis d’avenir ». « L’attractivité future et donc l’image de l’Artisanat en général, dépendra de nombreux facteurs décisifs, nécessitant des initiatives politiques courageuses. » Ont été citées dans ce contexte e.a. les problématiques du manque de main-d’œuvre qualifiée et de sites d’implantation appropriés, de la simplification administrative et de la transmission d’entreprises à la future génération. Un appel à la politique a été adressé de prendre au sérieux les considérations des entreprises artisanales vu le contexte de multi-crises et les transitions futures à maîtriser. Les propositions de l’Artisanat en direction des partis politiques étaient multiples, notamment : promouvoir la formation professionnelle initiale artisanale auprès des jeunes, faire évoluer l’organisation du travail par rapport aux considérations d’un monde du travail moderne, attirer la main-d’œuvre qualifiée dont ont besoins les différentes branches artisanales. La promotion des métiers et de l’apprentissage artisanal au centre de l’intérêt des candidats des partis politiques Lors d’un premier tour des discussions, la promotion de l’apprentissage artisanal et l’orientation scolaire et professionnelle ont été thématisés. Alors que tous les représentants des partis politiques partageaient une vue identique sur la promotion des métiers artisanaux auprès des jeunes, des parents et des enseignants, , en tant que « valeur » fondamentale de notre société, soutenant la passion et les perspectives créatives, les propositions concrètes étaient plus nuancées d’un parti à l’autre. Certains insistaient sur l’inclusion de l’Artisanat dans les « curricula » scolaires, la nécessité de passer d’une « orientation par l’échec » à une « orientation positive » (mettant en valeur les compétences manuelles) ainsi que l’augmentation du niveau de connaissances des enseignants sur les métiers artisanaux avec au centre une valorisation accrue des diplômes (e.a. DAP). D’autres relevaient l’introduction d’un BAC/DAP avec un parcours « BAC+1 » (7+1 ans) au secondaire par référence à des expériences étrangères vécues, l’indication et évaluation systématique des capacités manuelles dans les bulletins, l’introduction de « passerelles » systématiques d’un système d’enseignement à l’autre, l’introduction d’une section H (« Handwierk ») dans l’enseignement classique. Un sujet plus longuement débattu était l’introduction d’une compensation aux entreprises formatrices par l’Etat et les communes débauchant de jeunes diplômés en apprentissage (compensation à étendre, le cas échéant, sur tous les acteurs économiques). Une piste suggéré par certains mais aussi fortement critiquée par d’autres était celle du développement de la formation initiale auprès de l’Etat / des communes. Uniformité de vue sur la nécessité d’une valorisation accrue du statut de l’indépendant Rendre les activités artisanales plus attrayantes et organiser la reprise d’entreprises par la future génération passe surtout aussi par une valorisation du statut de l’indépendant. Alexa Ballmann, Vice-Présidente de la Fédération des Artisans, mettait l’accent /06/<strong>2023</strong> 10
De g.à d. : Marc Schlammes, Journaliste, Luc Meyer Président de la Fédération des Artisans, Paul Nathan, Vice-Prédident de la Chambre des Métiers MAGAZINE TABLE RONDE