D'HANDWIERK JUIN 2023
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MAGAZINE<br />
TABLE<br />
RONDE<br />
sur le rôle de l’indépendant dans notre société, les risques<br />
liés à son statut actuel et la nécessité d’aligner ce statut<br />
avec celui du salarié, notamment en matière de chômage<br />
complet et partiel. Les représentants des partis présents, y<br />
compris ceux formant le gouvernement actuel, ont tous réagis<br />
positivement sur cette demande, tout en soulignant que,<br />
malgré quelques initiatives gouvernementales spécifiques<br />
récentes (p.ex. congé de paternité pour indépendants),<br />
la nécessité de mesures complémentaires à prendre afin<br />
de soutenir le devise du « oser entreprendre ».<br />
Concurrence exercée par l’Etat et les communes à circonscrire<br />
Charel Roemen, Président de Jonk Handwierk, se voyait<br />
inquiet par rapport au débauchage d’artisans en général et<br />
notamment ceux formés dans des entreprises artisanales par<br />
l’Etat et les communes et demandait une politique conséquente<br />
d’externalisation des services techniques, notamment des<br />
communes et syndicats de communes. Concernant le constat<br />
de concurrence exercée par l’Etat et les communes sur<br />
le marché du travail, diverses mesures ont été préconisées par<br />
les panellistes : nécessité d’une volonté politique (ministre/<br />
bourgmestre) de limiter leur impact, orientation de la politique<br />
de recrutement des communes vers des personnes non-qualifiées,<br />
limitation de l’internalisation de services techniques<br />
au niveau des communes (et syndicats de communes) et, au<br />
contraire, viser des politiques communales d’externalisation<br />
de ces mêmes services (recours au savoir-faire des entreprises<br />
privées), développement de PPP avec des entreprises privées<br />
(construction/gestion/entretien), recours plus massif aux<br />
soumissions concernant les « petits travaux ».<br />
Tous les partis présents au panel, sauf un, considère<br />
la flexibilisation comme étant le fondement du monde<br />
du travail de demain<br />
Un élément-clé d’une future politique proactive d’attractivité<br />
du secteur sera une organisation (du temps) de travail plus<br />
flexible, adaptée aux besoins des entreprises et des salariés,<br />
tout comme une modernisation des relations de travail.<br />
Il s’agira de créer un cadre nouveau visant à optimiser les<br />
heures productives et à fidéliser les salariés tout en éliminant<br />
les rigidités au niveau du droit du travail (p.ex. plan d’organisation<br />
POT, limitation du travail dominical à 4 heures). Il a été<br />
souligné qu’un cadre flexible devrait être défini au niveau du<br />
code du travail pour qu’une flexibilisation de l’organisation du<br />
travail au niveau de l’entreprise ou du secteur soit possible.<br />
Les partis s’exprimaient contre une réduction généralisée<br />
du temps de travail pour des raisons diverses (e.a. manque<br />
généralisée de main-d’œuvre) et en faveur d’un dialogue approprié<br />
dans les entreprises, à part le représentant socialiste qui –<br />
sans surprise – mettait en évidence que son parti considère<br />
la réduction du temps de travail comme « un moyen afin<br />
d’attirer de la main-d’œuvre dans l’Artisanat, avec comme piste<br />
que cette réduction qui pourrait être compensée par<br />
un soutien de l’Etat ».<br />
Conclusions tirées de cette première table ronde<br />
Les deux organisations de l’Artisanat retiennent que les partis<br />
politiques voient tous la nécessité d’agir à l’avenir en vue d’une<br />
promotion accrue de l’Artisanat dans notre société et surtout<br />
dans l’enseignement, sachant que les jeunes peuvent activement<br />
contribuer à relever les défis de la transition écologique<br />
via l’exercice d’un métier artisanal. Les candidats partagent<br />
l’avis que les PME artisanales ont besoin d’un cadre politique<br />
promouvant le développement régional étant donné leur<br />
rôle de stabilisateur local/régional (alors que d’autres métiers<br />
risquent de disparaître vu l’impact de l’intelligence artificielle<br />
p.ex.) et leur enracinement dans le tissu socio-économique de<br />
proximité. Il importe de ne pas seulement impacter les mentalités<br />
mais d’agir directement sur le système d’enseignement<br />
(fondamental et secondaire). Le système concomitant a été<br />
caractérisé comme un « modèle » à développer davantage au<br />
niveau de l’enseignement, notamment du tertiaire. Par ailleurs,<br />
le Luxembourg devrait davantage ouvrir ses procédures en vue<br />
d’accueillir de la main-d’œuvre qualifiée de pays tiers. L’acuité<br />
de mesures en faveur d’une valorisation du statut de l’indépendant<br />
soulignée par l’ensemble des candidats n’a pas étonné l’audience.<br />
Partant, l’Artisanat interpelle les responsables politiques<br />
à mettre en œuvre les multiples propositions concrètes des<br />
employeurs. Autre constat important : une réduction généralisée<br />
du temps de travail n’est pas un sujet de consensus.<br />
Certains représentants des partis ont fait savoir que le niveau<br />
des rémunération payées par les PME artisanales peut constituer<br />
un frein à une attractivité ou fidélisation future. Les deux<br />
organisations artisanales tiennent à relever, contrairement aux<br />
dires des politiques, que les PME paient des niveaux de salaires<br />
adaptés au rendement et à la qualification. Les perspectives de<br />
rémunérations auprès de l’Etat, notamment après le dernier<br />
accord salarial dans la fonction publique, forment de facto les<br />
attentes des jeunes concernant un niveau de rémunérations qui<br />
ne peut aucunement être financé par le secteur privé. Le débat<br />
sociétal fondamental du rôle de l’Etat dans la société luxembourgeoise<br />
et son impact négatif – en termes de débauchage de<br />
salariés qualifiés - sur l’économie réelle, dont l’Artisanat, est lancé.<br />
Une deuxième table ronde sera organisée le 28/06/<strong>2023</strong><br />
autour du sujet « Cadre propice au développement<br />
socio-économique ».<br />
Chambre des Métiers<br />
presse@cdm.lu<br />
+352 42 67 67-281<br />
cdm.lu<br />
/06/<strong>2023</strong><br />
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