D'HANDWIERK JUIN 2023
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MAGAZINE<br />
S<br />
Elisabeth Franssen est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 4 ans et collaboratrice au sein de l’Etude Unalome Legal située à Strassen<br />
plus ou moins 3 mois sur une période<br />
de 18 mois (même s’il est en grande<br />
partie remboursé par la mutualité des<br />
Employeurs).<br />
Le point très important ici est pour<br />
l’employeur de bien distinguer entre<br />
la question de la protection contre le<br />
licenciement du salarié en maladie,<br />
et la question de la justification du<br />
licenciement, qui sont deux questions<br />
autonomes.<br />
En effet, ce n’est pas parce que l’employeur<br />
a la possibilité de notifier<br />
un licenciement parce que le salarié<br />
n’est plus protégé, par exemple en cas<br />
d’absence injustifiée, que ce licenciement<br />
sera automatiquement justifié.<br />
Le droit du travail exige en effet de<br />
pouvoir démontrer en quoi, suivant<br />
les circonstances, l’absence constitue<br />
une cause réelle et sérieuse.<br />
Concernant la protection contre<br />
le licenciement, il faut garder en<br />
mémoire que cette protection existe<br />
même en cas de faute grave du salarié,<br />
à la condition bien sûr que le salarié<br />
ait informé l’employeur de sa maladie<br />
le 1 er jour de l’absence et qu’il ait remis<br />
à l’employeur un certificat le 3 ème jour<br />
de l’absence au plus tard.<br />
Un autre point important est que la protection<br />
dure 26 semaines consécutives,<br />
ce qui veut dire qu’après environ 6 mois<br />
d’absence, il est possible d’envoyer une<br />
lettre de licenciement, mais ici encore,<br />
l’employeur devra avoir des motifs<br />
suffisants à l’appui de sa décision.<br />
CdM. Une question qui se pose souvent<br />
est de savoir si l’employeur doit mettre<br />
les motifs dans la lettre de licenciement ?<br />
M e Franssen. L’obligation de motivation<br />
dans la lettre de licenciement est<br />
seulement prévue lorsque l’employeur<br />
invoque une faute grave pour licencier<br />
un salarié avec effet immédiat !<br />
Cette règle, qui se justifie parce qu’un<br />
licenciement pour faute grave entraîne<br />
des conséquences sociales importantes<br />
pour le salarié, impose à l’employeur de<br />
ne pas licencier « sur le champ » mais<br />
de prendre un temps de recul afin<br />
d’apprécier si ces motifs sont finalement<br />
suffisamment graves.<br />
Suivant le code du travail, la lettre de<br />
licenciement doit alors énoncer avec<br />
précision le ou les faits reprochés au<br />
salarié et aussi les circonstances qui<br />
sont de nature à attribuer à ces faits<br />
une gravité telle qu’elle rend immédiatement<br />
et définitivement impossible<br />
le maintien des relations de travail.<br />
En revanche, s’il s’agit d’un licenciement<br />
avec préavis, alors le conseil<br />
est de ne pas indiquer de motifs dans<br />
la lettre de licenciement, mais de<br />
les communiquer par écrit seulement<br />
en réponse à une demande de motifs<br />
du salarié.<br />
CdM. Cher Maître, nous vous remercions<br />
pour tous ces conseils très pratiques<br />
Il est possible de télécharger le support<br />
de ce workshop sous ce code QR.<br />
Chambre des Métiers<br />
gilles.cabos@cdm.lu<br />
Conseiller juridique<br />
+ 352 42 67 67 - 252<br />
cdm.lu<br />
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