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WS32_Liseuse

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© GEPA pictures/ Daniel Schoenherr - Photo by Icon sport<br />

« BEAUCOUP PENSENT QU’ON PEUT<br />

PASSER D’UN SPORT À L’AUTRE EN<br />

UN CLAQUEMENT DE DOIGTS. C’EST<br />

BEAUCOUP DE TRAVAIL. »<br />

des changements d’entraîneurs et à des<br />

périodes d’instabilité. Alors qu’elle fait<br />

équipe à l’époque avec Mathilde Gros, la<br />

DTN estime que les performances de la<br />

paire française sont insuffisantes et décide<br />

d’abandonner le projet vitesse par équipe<br />

féminine en juin 2019. La bascule.<br />

« C’est vraiment parti d’un<br />

délire »<br />

« J’ai passé mon BPJEPS et immédiatement<br />

enchaîné sur un job dans une salle de<br />

sport, à Hyères. J’avais quelques plans »,<br />

affirme Sandie. Puis le bobsleigh entra<br />

dans sa vie. « Je connaissais le sport des<br />

JO et du film Rasta Rocket. Mais c’est vraiment<br />

parti d’un délire avec mon frère ainé,<br />

Cédric. Il m’a dit ‘pourquoi tu ne pousserais<br />

pas un bob’ », et cela a fait tilt. » Naturellement<br />

la jeune femme prend contact<br />

avec Margot Boch, meilleure « bobeuse »<br />

française qui lui annonce justement que<br />

l’équipe de France cherchait des pousseuses.<br />

Comme quoi le hasard…<br />

Sandie se rend à La Plagne et ses rails<br />

en U en guise de piste d’entraînement, si<br />

vous avez bien suivi. « Ça m’a plu. L’effort,<br />

l’explosivité qu’il faut avoir… c’est assez<br />

comparable à un départ arrêté en cyclisme<br />

», assure l’ancienne sprinteuse qui<br />

poursuit, « j’ai décidé au bout d’un mois<br />

de quitter mon emploi à la salle de sport<br />

afin de mettre toutes les chances de mon<br />

côté. Je n’avais plus le droit à mes droits<br />

au chômage à l’époque, se souvient-elle, je<br />

vivais d’amour (pour le bob, NDLR) et d’eau<br />

fraîche. »<br />

« S’adapter n’est pas simple »<br />

« Beaucoup pensent qu’on peut passer<br />

d’un sport à l’autre en un claquement de<br />

© GEPA pictures/ Daniel Schoenherr - Photo by Icon sport<br />

doigts. C’est beaucoup de travail »… La météo,<br />

le terrain de jeu.. il fallait presque se<br />

re-instruire. « Je suis à vélo depuis l’âge de<br />

cinq ans alors j’ai dû apprendre à courir.<br />

C’est hyper technique puisque les muscles<br />

des pieds ne sont pas développés de la<br />

même façon suivant les sports que tu fais.<br />

Sous la barre à la salle, pour l’explosivité,<br />

cela peut se ressembler, mais c’est tout »,<br />

il y avait du boulot, mais le potentiel était<br />

bien là.<br />

À la fin de l’été 2019, « j’ai participé à une<br />

compétition qui permettait aux deux premières<br />

de partir en saison. J’ai alors gagné<br />

ma place de remplaçante » se réjouit-elle.<br />

Mais le Covid passe par là, et la nouvelle<br />

bobeuse ne participe qu’en janvier 2021<br />

à sa première compétition officielle. Terminant<br />

6 e des championnats d’Europe à Winterberg,<br />

avant de se lancer à nouveau dans<br />

l’aventure JO, d’hiver cette fois.<br />

« Oui, j’ai participé aux JO<br />

d’été et aux JO d’hiver ! »<br />

Sandie Claire aura ainsi marqué, à sa manière,<br />

l’histoire de l’olympisme français.<br />

Deuxième Française à reproduire l’exploit<br />

après Sophie Villeneuve, ils ne sont en réalité<br />

qu’un peu plus d’une centaine, toutes<br />

nations confondues, à avoir participé aux<br />

Jeux Olympiques d’été ET d’hiver depuis<br />

1924. Un brin d’herbe dans le champ gigantesque<br />

des dizaines de milliers d’athlètes<br />

de l’histoire des Jeux.<br />

En inscrivant son nom parmi les participants<br />

de Pékin 2022, la jeune femme a<br />

réussi son pari fou. Une transition audacieuse<br />

qui la rend extrêmement fière. « Oui<br />

j’ai participé aux Jeux Olympiques des deux<br />

saisons. Même si c’est un peu un sport de<br />

niche, j’avais des qualités physiques pour<br />

performer et j’ai réussi à les mettre au service<br />

du bobsleigh », conclut-elle. WS<br />

EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°32 • Avril-Mai-Juin 2024 WOMEN SPORTS 31

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