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ENQUÊTE<br />
Le budget VS les aides<br />
En fonction des stages prévus, du matériel,<br />
des soins selon l’état physique des<br />
athlètes, leur déplacement, leur entraînement…<br />
l’enveloppe annuelle varie.<br />
« Une saison d’escrime peut aller de<br />
10 000 à 15 000 € », pour Camille<br />
Hermay, celle de Jona Aigouy oscille<br />
entre 30 000 et 40 000 €. Evidemment<br />
les besoins ne sont pas forcément<br />
les mêmes pour tous et toutes,<br />
comme les membres de staff diffèrent.<br />
« Mon budget changeait chaque<br />
année », assure de son côté Mathilde Andraud.<br />
Alors, quand les sponsors et les<br />
économies manquent, restent les aides.<br />
Des aides liées aux<br />
performances<br />
Aides de la fédération, du club, de l’Agence<br />
Nationale du Sport… Il y en a de différentes<br />
sortes, et c’est assez compliqué<br />
de s’y retrouver. Avec 72 millions d’euros<br />
investis en 2022, l’ANS assure y mettre<br />
les moyens, sur le papier. Son Cercle haute<br />
performance, devrait en principe assurer<br />
aux sportifs un suivi socioprofessionnel<br />
et un revenu. 2 600 € nets par mois sont<br />
versés à tous ceux qui ont prouvé leurs aptitudes<br />
et qui ont déjà été « capables de<br />
battre les meilleurs » expliqué notamment<br />
Odile Pellegrino, conseillère haute performance<br />
pour l’ANS à La Croix en 2023.<br />
« JE SUIS TOUJOURS À LA RECHERCHE<br />
DE PARTENAIRES. PENDANT LA<br />
SAISON CERTAINS ARRÊTENT, DONC<br />
LES NOUVEAUX SONT TOUJOURS LES<br />
BIENVENUS. » CAMILLE HERMAY, ESCRIME<br />
© graja/ Shutterstock<br />
Un statut… à part<br />
Dans les faits, c'est<br />
toujours un peu<br />
plus compliqué<br />
malgré les aides,<br />
comme l'explique<br />
l'escrimeuse<br />
Camille Hermay.<br />
Dans les faits, c’est un peu plus compliqué.<br />
« Dans ma meilleure année, j’ai reçu<br />
5 000 € du club et 8 000 € d’aides. Ce<br />
dernier montant servant simplement à rembourser<br />
mon matériel, mes déplacements,<br />
mes frais de stage et d’entraînement »,<br />
nous confie Mathilde Andraud, quintuple<br />
championne de France élite en lancer de<br />
javelot et détentrice du record tricolore chez<br />
les femmes avec une marque à 63,54 m.<br />
Diplôme de kiné en poche en 2014, elle<br />
ne s’en sort presque plus. « À partir du moment<br />
ou tu es diplômée, athlète non professionnelle,<br />
tu ne rentres dans aucune case.<br />
Pas le droit aux APL, ni à la CAF ni au RSA,<br />
rien », souffle-t-elle. Avec un loyer de 550 €<br />
à l’époque, la jeune femme sort les œillères<br />
et décide quand même, avec sa coach de<br />
l’époque Magali Brisson, de tenter sa chance<br />
et se consacrer à 100 % au lancer de javelot.<br />
Des parents présents<br />
et un brin de chance<br />
D.R.<br />
« Joindre les deux bouts était difficile entre<br />
2014 et 2016. C’était la débrouille », se<br />
40 WOMEN SPORTS N°32 • Avril-Mai-Juin 2024 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR