Atelier 2 - Logement
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dispositifs fiscaux. Ces données sont un levier d’action pour toutes les politiques visant<br />
le parc privé. 64 % des propriétaires bailleurs (personnes physiques) détiennent un<br />
logement. 83 % des propriétaires détiennent un à deux logements. Par conséquent, les<br />
bailleurs sont individualisés et peu professionnalisés.<br />
Le nombre total des ménages de propriétaires occupants s’élève à 13,5 millions, dont<br />
6 % de propriétaires occupants pauvres, soit 800 000 ménages. Ce chiffre est<br />
essentiel pour aborder la question de la dignité des conditions d’occupation dans le parc<br />
privé. La carte de la répartition des ménages éligibles aux subventions propriétaires<br />
occupants " plafond de base " montre une sur-représentation de la région parisienne.<br />
Dans 2,7 millions de logements en propriété occupante, au moins un élément de confort<br />
est manquant. Deux éléments de confort sont absents dans 302 000 habitations. Ainsi,<br />
le total des logements inconfortables des propriétaires bailleurs et occupants est de<br />
près de 4 millions.<br />
Après avoir pris connaissance de ce chiffre, il est impossible de considérer la question<br />
du confort comme secondaire. La localisation des logements en propriétaires<br />
occupants, inconfortables et très inconfortables, est semblable à celles des logements<br />
locatifs privés. L’ANAH intervient depuis deux ans sur les propriétaires occupants.<br />
En 2002, elle a contribué à améliorer les conditions d’habitat de 63 400 propriétaires<br />
modestes répartis sur l’ensemble du territoire.<br />
Je vous renvoie aux conclusions du rapport du groupe de travail préparatoire.<br />
Par ailleurs, j’ajoute que tous les pays européens se posent la question de l’offre et de<br />
la demande en matière de logement. La crise paradoxale évoquée par Marc-Philippe<br />
Daubresse est présente partout en Europe. Le parc privé a un enjeu social extrêmement<br />
fort. Il est nécessaire d’associer le parc privé au parc HLM afin de résoudre cette crise.<br />
Le rôle social du parc privé n’a cessé de diminuer depuis 1948. La valeur des loyers<br />
avait été divisée par cent entre les deux guerres. La loi de 1948 a quasiment instauré<br />
un système de confiscation de la propriété privée en imposant des bas loyers.<br />
Ainsi, durant de longues années, bas loyers et vétusté allaient de pair.<br />
Aujourd’hui, il faut se donner les moyens de mener une action de grande ampleur sur le<br />
parc privé afin d’épauler les actions menées sur le parc social.<br />
Enfin, les aides " en positif " du type ANAH ne peuvent fonctionner que dans des<br />
conditions économiques et fiscales acceptables. Nul n’ignore les conséquences<br />
catastrophiques de mesures comme le blocage des loyers. Les politiques en relief,<br />
comme celles de l’ANAH, sont indispensables afin de mener des politiques thématiques.<br />
Les projets de logements conventionnés sont bâtis à partir de système d’aides<br />
" en positif ". A Paris, Bordeaux, comme en milieu rural, les aides de l’ANAH corrigent<br />
les effets secondaires des dispositifs exclusivement fiscaux. Ainsi la loi Malraux a conduit<br />
à diviser les surfaces, induisant des occupations qui ne sont pas satisfaisantes<br />
aujourd’hui.<br />
Claude CHAUDIERES, ATD-Quart Monde<br />
Le million de personnes pauvres, résidant dans le parc ancien locatif, habitent-elles dans<br />
le million de logements indignes ? Existe-t-il une corrélation entre ces chiffres ?<br />
<strong>Atelier</strong> 2<br />
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