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Parte I - Confederazione dell'Oratorio di San Filippo Neri

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82 ANNALES ORATORIItique visant à obtenir, dans un traité ou un marché, le maximum d’avantagesau profit de son camp. <strong>San</strong>s hâter nos conclusions, nous pouvons d’ores etdéjà observer que si Philippe Néri prend parti, ce n’est pas pour ou contretelle ou telle puissance terrestre. Sinon, on ne voit pas que des représentantséminents du parti espagnol auraient pu se sentir aussi à l’aise à ses côtésque ne l’étaient ceux du parti français. Or, sa chambre même est un lieu derencontre paisible pour des gens de tout bord politique, absolument pas lecénacle d’une faction. C’est si vrai qu’on trouverait sans doute à grand’-peine lequel des deux partis était le mieux représenté et le plus assidu chezles Oratoriens.Non seulement, d’ailleurs, Philippe Néri n’était pas un homme d’influenceà la façon du monde et des puissants, mais il l’était si peu que, d’aprèsl’ambassadeur florentin, le pape lui-même, son ami, avec toute la vénérationqu’il avait pour lui, se permettait de le tenir pour mezzo barbogio et qu’unLomellini assurait à Nevers que le vieillard était un uomo semplice, ce queBordet traduit, à notre avis justement, par la périphrase «un homme simpleet tout le contraire d’un savant». Rappelons encore que pour Clément VIII,il était «peu fondé en théologie». Non qu’il fût ignorant: sa bibliohèque personnellecomptait alors plus de 500 livres et manuscrits, et il avait autrefoisétu<strong>di</strong>é la théologie avec intérêt 47 . Mais il n’était assurément pas non plus unchercheur, un spéculatif, un docteur. Pour nourrie et équilibrée que fût sascience, ce n’était pas par elle qu’il convainquait: la quantité de ceux qui seconvertirent à son contact furent bien plutôt gagnés par la transparence del’amour <strong>di</strong>vin en sa personne. Il devait notamment cette transparence à sasimplicité et à son humilité, qu’il cultivait au point de chercher activementles moyens d’être considéré comme un simple et, pour ainsi <strong>di</strong>re, un « fou ».L’avis d’un Clément VIII ou d’un Lomellini in<strong>di</strong>quent qu’il y était parfaitementparvenu; le han<strong>di</strong>cap du grand âge jouait d’ailleurs dans ce sens, et probablementen usait-il ainsi, laissant finalement à la grâce le soin de transfigurersa faiblesse. Aussi peut-on même, à la limite, affirmer sans égratignerle moins du monde la sainteté de Philippe que son intervention, à vues humaines,ne fut pas nécessairement brillante, ni par son utilité, ni peut-être parsa pertinence.Peut-être même sa démarche ne fit-elle qu’augmenter la perplexité du pape?A cette époque, elle était source chez Clément VIII d’une anxiété telle47 Voir ANTONIO CISTELLINI, I libri e la libreria <strong>di</strong> <strong>San</strong> <strong>Filippo</strong> <strong>Neri</strong>, in Memorie Oratoriane.Quaderni <strong>di</strong> storia e spiritualità oratoriana n. 18 (1997) 7-43.

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