Fortbildungen / Formations continues 2012 - IUMSP

L’enjeu est d’en améliorer encore l’ef�cacité.
Tout a commencé en 2007: les équipes de Guido
Kroemer et de Laurence Zitvogel découvrent
que certains agents cytotoxiques (anthracyclines
et oxaliplatine surtout) opèrent selon
deux mécanismes distincts. «Dans un premier
temps, ces chimiothérapies ont un effet direct
sur la tumeur, tuant une proportion notable de
cellules cancéreuses», raconte le chercheur.
Pour autant, le volume de la tumeur ne diminue
pas: un �uide extracellulaire l’in�ltre, attirant les
cellules immunitaires. «Dans un second temps,
ces thérapies vont mobiliser les défenses immunitaires
de l’hôte contre la tumeur», poursuit
le chercheur. Comment? Via le stress cellulaire
qu’elles induisent. «Nous avons montré qu’en
réaction à ce stress la cellule peut entrer en
«autophagie»: elle se met à brûler ses propres
réserves, digérant des portions de son cytoplasme»,
explique le chercheur.
Cette autophagie déclenche la libération extracellulaire
du métabolite le plus abondant dans
la cellule: l’ATP, principal moteur de l’énergie
cellulaire. Cette libération d’ATP, à son tour, entraîne
le recrutement, par vagues successives,
des «soldats» de l’immunité. Parmi eux, les cellules
dendritiques vont digérer les cellules cancéreuses,
puis en présenter de petits fragments
(«antigènes») aux lymphocytes cytotoxiques.
Ces tueurs apprennent alors à détecter l’ennemi.
Ils produisent l’interféron gamma, qui
détruit les cellules tumorales résiduelles. «D’où
l’effet retardé de certaines chimiothérapies, et
la réduction visible de la masse tumorale», précise
Guido Kroemer.
Chez la souris, les cellules tumorales incapables
d’autophagie ne libèrent pas d’ATP ni
ne déclenchent de réponse immunitaire: d’où
l’échec de la chimiothérapie. «En antidote,
nous avons injecté dans des tumeurs de souris
des inhibiteurs de l’enzyme qui dégrade l’ATP,
augmentant le taux d’ATP extracellulaire. Cela a
rendu la chimiothérapie de nouveau ef�cace»,
résume Guido Kroemer.
Chez l’homme aussi, les défenses immunitaires
jouent un rôle important dans l’ef�cacité des
chimiothérapies. Par exemple, certains sujets
de peau blanche sont porteurs de mutations
qui empêchent la reconnaissance des cellules
tumorales par le système immunitaire. «Ces
mutations rendent les chimiothérapies inopérantes,
indique Guido Kroemer. Si nous parvenions
à diagnostiquer les défauts moléculaires
qui inactivent les chimiothérapies, nous pourrions
peut-être les compenser par des stratégies
médicamenteuses.»
Un espoir conforté par une autre découverte.
«Dans un nombre important de cancers du
sein et de mélanomes, les cellules cancéreuses
présentent des défauts d’autophagie»,
indique Laurence Zitvogel, oncologue médicale
PRESSESPIEGEL – REVUE DE PRESSE
à l’Institut Gustave-Roussy et professeur d’immunologie
à l’université Paris Sud. «Des données
préliminaires suggèrent que les cellules
tumorales humaines incapables d’autophagie
sont moins sensibles à la chimiothérapie,
poursuit la coauteure de ces travaux publiés
dans Science. On pourrait utiliser des tests
fonctionnels pour diagnostiquer les tumeurs
qui ont un mécanisme d’autophagie dé�cient
et, dans ces tumeurs, rendre les chimiothérapies
plus ef�caces à l’aide de médicaments
connus qui bloquent la dégradation de l’ATP.»
«Certaines thérapies ciblées ont aussi la capacité
d’augmenter l’autophagie des cellules
cancéreuses», observe François Ghiringhelli,
oncologue au Centre anticancéreux de Dijon,
coauteur de ce travail. «On pourrait associer
ces thérapies ciblées à la chimiothérapie classique
pour réveiller le système immunitaire,
dans les cancers du sein ayant ce défaut d’autophagie.
Des protocoles pourraient démarrer
dès l’an prochain», espère-t-il.
Dans la revue Cancer Research du 8 février,
une équipe internationale décrit une approche
similaire: chez un modèle animal de cancer
du côlon, un antigène spéci�que se trouve à
l’intérieur des cellules tumorales. Un traitement
de la tumeur par une chimiothérapie entraîne
sa libération. L’administration d’un anticorps
ciblé suscite une liaison qui active le système
immunitaire. Cette approche parvient à ralentir
la progression tumorale et à prolonger la survie
des animaux.
Ces travaux pourraient donc faire mieux que
réconcilier Anciens et Modernes du traitement
des cancers: les faire travailler en synergie,
pour une ef�cacité accrue.
Le Monde, 18 février 2012
Der Preis und der Nutzen
des Mittels gegen schwarzen
Hautkrebs sind umstritten.
Patientenschützer
beschuldigen den Basler
Pharmakonzern, die Angst
vor unheilbaren Krankheiten
auszunützen
Teure Krebsmedikamente standen schon bisher
in der Kritik. Nun aber soll eine Reihe neuartiger
Präparate auf den Markt kommen, die noch
teurer sind als die bestehenden Mittel. Als Erster
hat soeben der Pharmakonzern Roche vom
Bundesamt für Gesundheit grünes Licht für ein
Medikament gegen den schwarzen Hautkrebs
(Melanom) erhalten. Seit dem 1. April be�ndet
sich das Präparat namens Zelboraf auf der
Spezialitätenliste und wird somit von den Krankenkassen
übernommen. Zelboraf kostet pro
Patient und Jahr 163’243.60 Franken. Für eine
einzelne Packung, die 56 Tabletten enthält und
für eine Woche reicht, sind 3’139.30 Franken
zu bezahlen.
Zelboraf ist ein personalisiertes Medikament.
Ein solches wird jeweils zusammen mit einem
diagnostischen Test entwickelt, um einen Patienten
möglichst gezielt zu behandeln. Voraussetzung
für die Behandlung mit dem Roche-
Medikament ist eine bestimmte Mutation des
Tumors. Diese tritt «nur» bei der Hälfte aller Patienten
mit schwarzem Hautkrebs auf. Mithilfe
des Tests kann verhindert werden, dass Menschen
unnötig behandelt werden. Die Pharmaindustrie
argumentiert, so könnten die Kosten
im Gesundheitswesen gedämpft werden. Kritiker
wie Patientenschützerin Margrit Kessler hingegen
monieren, die geringeren Patientenzahlen
würden mit höheren Medikamentenpreisen
kompensiert.
Roche wehrt sich
Das Bundesamt für Gesundheit, das die Medikamentenpreise
festlegt, verteidigt sich. Im
Schnitt werde Zelboraf während 5,3 Monaten
eingenommen, sagt Sprecher Jean-Louis Zurcher.
Das zeige die Erfahrung, die man in den
klinischen Studien gesammelt habe. Das Amt
geht deshalb von Kosten von rund 72’200
Franken pro Patient aus. Allerdings gibt es auch
Patienten, die das Roche-Medikament während
eines ganzen Jahres einnehmen, wie Professor
Reinhard Dummer von der Dermatologischen
Klinik des Universitätsspitals Zürich bestätigt.
In seiner Abteilung wird ungefähr ein Drittel aller
Schweizer Patienten behandelt, bei denen
fortgeschrittener schwarzer Hautkrebs diagnostiziert
wurde.
Auch Roche wehrt sich gegen die Kritik am
hohen Preis. Zelboraf werde das Gesundheitswesen
nur gering belasten, sagt ein Sprecher.
Die Krankheit sei sehr selten; pro Jahr würden
in der Schweiz rund 135 Patienten mit dem
entsprechend mutierten Tumor diagnostiziert.
Neben dem Roche-Medikament steht seit kurzem
ein weiteres Mittel gegen den schwarzen
Hautkrebs zur Verfügung. Yervoy vom US-Pharmakonzern
Bristol-Myers Squibb be�ndet sich
seit Anfang Jahr auf der Spezialitätenliste und
kostet 107’500 Franken. Im Unterschied zu Zelboraf
wird das Medikament dem Patienten einmalig
in vier Dosen verabreicht. Danach ist die
Therapie in der Regel abgeschlossen. Schreitet
der Tumor jedoch voran, werden nochmals vier
Dosen verabreicht. Gemäss der Firma ist dies
nur bei 7 Prozent der Patienten der Fall. Yer-
Schweizer Krebsbulletin � Nr. 2/2012 97