Etat des lieux de l'homéopathie en Belgique - KCE

iv Homéopathie en Belgique KCE Reports 154B
SITUATION EN BELGIQUE
Cadre légal
Le cadre légal est en principe commun à toutes les pratiques non conventionnelles ; il
s’agit de la loi « Colla », promulguée le 29 avril 1999. Une discussion générale de ce
cadre légal peut être trouvée dans le rapport scientifique.
L’établissement d’un diagnostic et l’instauration d’un traitement pour une affection
physique ou psychique sont légalement réservés aux détenteurs d’un diplôme en
médecine. Les homéopathes qui posent des diagnostics et/ou instaurent des
traitements dans le cadre de leur profession sans être médecins travaillent donc dans
l’illégalité.
Consommation: surtout pour des plaintes générales
En 2009, 6% des personnes interrogées (enquête téléphonique) avaient consulté un
homéopathe au cours des 12 derniers mois. Ils ne rejettent en général pas la médecine
conventionnelle mais recourent à cette pratique plutôt dans le cadre d’une démarche
complémentaire, réservant certaines indications à l’homéopathie et d’autres à la
médecine conventionnelle. Ils choisissent de consulter sur les conseils de proches ou de
connaissances. Si on se réfère aux réponses des patients, ceux-ci rapportent consulter
un homéopathe surtout pour des lombalgies ou cervicalgies, des allergies ou de la
fatigue. Par contre, d’après les praticiens interrogés en ligne (homéopathes affiliés à une
union professionnelle), l’homéopathe est aussi consulté pour des plaintes relatives au
système respiratoire et des problèmes de dépression et d’anxiété. La patientèle est
composée de toutes les catégories d’âge.
Des entretiens qualitatifs avec les usagers, il ressort que la recherche d’un autre type de
médecine, plus axée sur la nature, moins agressive et plus personnalisée motive
également le recours à l’homéopathie.
Les taux de satisfaction des patients par rapport aux thérapeutes non conventionnels en
général sont assez proches de ceux exprimés au sujet des thérapeutes conventionnels.
Qui sont les homéopathes ?
Près de 340 homéopathes étaient affiliés à une union professionnelle en Belgique début
2011. Ce nombre ne recouvre vraisemblablement pas l’ensemble des médecins qui
recourent plus ou moins souvent à l’homéopathie.
Les homéopathes pratiquent suivant différentes approches liées aux type de remèdes
utilisés ou au fait de les combiner : uniciste (ou classique), complexiste ou clinique b . Les
340 homéopathes affiliés à des unions professionnelles sont principalement unicistes.
L’enquête en ligne réalisée auprès de ces homéopathes indique que 75% d’entre eux
sont médecins mais qu’un cinquième n’ont aucune formation (para)médicale.
Dans ce groupe spécifique de praticiens, il apparaît que les deux tiers ont opté pour
cette pratique soit parce qu’ils avaient été eux-mêmes soignés par homéopathie, soit
parce qu’un membre de leur famille ou un ami l’avait été.
b Les « classiques-unicistes », fidèles aux préceptes d’Hahnemann, recherchent un remède unique adapté à
chaque patient en particulier. Les « complexiste-pluralistes » prescrivent une combinaison de remèdes
tant « contextuels » que « de fond ». Enfin, les cliniques privilégient le recours aux remèdes
homéopathiques destinés à agir sur un organe ou un système en particulier. Ces remèdes sont délivrés
sous forme complexe ou non et habituellement en basse dilution.