Princ;p.ul - Ecologia Mediterranea
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heurtés aux problèmes partic<strong>ul</strong>ièrement complexes que posait l'interprétation de la végétation et des<br />
étages altitudinaux.<br />
En effet, malgré une approche souvent décevante en raison de la dégradation du tapis végétal,<br />
de son uniformité apparente, et des perturbations profondes apportées par les tentatives de reboisement<br />
l'étude approfondie du massif s'est avérée au contraire extrêmement instructive, et nous a amenés<br />
à reconsidérer en partie au moins l'interprétation des groupements végétaux et des séries de végétation<br />
sur l'ensemble des préalpes du Sud, dont le Ventoux s'est révélé en définitive un des ensembles les<br />
plus significatifs. De même il nous a permis de proposer une interprétation dynamique pour la végétation<br />
«pseudoalpine» au sens de FLAHAULT (1901).<br />
Dans sa thèse GONTARD (1955) s'est livré à une description phytosociologique et écologique<br />
des principales associations du Ventoux en les comparant à celles définies ailleurs et à cette date<br />
dans les Alpes. Mais la liaison entre l'étude de la végétation et la prise en considération des étages,<br />
de leurs affinités et de leur support biogéographique sont à peine esquissés.<br />
Ces partic<strong>ul</strong>arités n'ont été abordées que récemment à la lumière de nombreux travaux réalisés<br />
sur les Préalpes.<br />
OZENDA (1966) ne rejette pas les possibilités forestières de la zone orophile des Préalpes du<br />
Sud pour laquelle il décrivait à l'étage subalpin une série supérieure du Pin sylvestre en so<strong>ul</strong>ignant<br />
toutefois que cet arbre n'atteignait pas à ce niveau une densité, ni une vigueur très appréciable en<br />
raison de la puissance de la pression humaine exercée sur ces massifs. Cet auteur pour traduire ce<br />
phénomène employait d'ailleurs le terme de subalpin chauve.<br />
GOBERT et PAUTOU (1969) dans leur remarquable contribution cartographique à l'étude botanique<br />
du Ventoux parvenaient à la conclusion selon laquelle ce massif était caractérisé en altitude par<br />
deux étages : subalpin typique à Pin à crochets (série préalpine du Pin à crochets OZENDA, 1966) et<br />
pseudo-alpin sur les zones de crêtes où la violence du vent et l'amplitude extraordinaire des variations<br />
de température empêchent la fixation de toute végétation arborée.<br />
Pour ARCHILOQUE, BOREL et LAVAGNE (1971) le Ventoux par la présence de peuplements<br />
alticoles de Pins à crochets constitue une exception, par rapport aux massifs préalpins dont les végétations<br />
d'altitude représenteraient le plus souvent un étage partic<strong>ul</strong>ier sans vocation sylvatique: l'étage<br />
pseudo-alpin. Ces auteurs affirment même que «1a disparition totale de l'étage subalpin est le phénomène<br />
le plus frappant et le plus caractéristique des Préalpes méridionales ».<br />
Un fait est certain, les peuplements pseudo-alpins des Alpes du Sud, apparaissent à des<br />
altitudes très variables selon l'action prédominante du vent qui joue le rôle de facteur déterminant. Et,<br />
comme le so<strong>ul</strong>igne FLAHAULT (1901), ces formations de crêtes «tiennent la place d'une végétation<br />
forestière disparue ».<br />
Déjà l'un d'entre nous (BARBERO, 1972) suivant ainsi OZENDA (1966) ne souscrivait pas à<br />
la notion d'étage pseudo-alpin asylvatique et insistait, au contraire, sur la possible vocation forestière<br />
des Préalpes du Sud.<br />
Loin d'être résolu ce problème se compliquait lorsqu'était abordée l'étude des liens biogéographiques<br />
des associations orophiles des préalpes du Sud avec celles des Préalpes du Nord d'une part<br />
et des montagnes méditerranéennes d'autre part.<br />
Si GOBERT et PAUTOl] (1969) au même titre que GONTARD (1955) classaient encore l'ensemble<br />
des associations c<strong>ul</strong>minaIes du Ventoux dans l'étage subalpin ils n'en so<strong>ul</strong>ignaient pas moins le<br />
caractère méditerranéen de certains de leurs taxons. Déjà dès 1968, l'un d'entre nous (BARBERO).<br />
étudiant sur l'ensemble des Alpes du Sud les pelouses écorchées, proposait de les regrouper dans un<br />
ordre nord-ouest méditerranéen (Astragaletalia sempervirentis, Barbero, 1968). et <strong>ul</strong>térieurement dans<br />
une classe nord méditerranéenne (Festuco-Seslerietea, Barbero et Bonin, 1969). Ainsi, étaient distingués<br />
pour les massifs nord-méditerranéens deux complexes phytosociologiques radicalement différents:<br />
les pelouses des Elyno-Seslerietea Braun-Blanquet, 1926 et les pelouses écorchées des Festuco-Seslerietea<br />
d'origine mésogéenne (1).<br />
Au même moment OZENDA (1970) insistait sur les affinités existant entre certaines forêts xérophiles<br />
d'altitude des Préalpes de Provence et celles des montagnes méditerranéennes, aussi bien du<br />
(1) Il s'agit des pelouses d'adret dominées par les graminées sclérophylles et enrichies par des espèces de souche<br />
mésogéenne (Barbero, Bonin, Quézel, 1971).