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MALADIE DE FABRY<br />
L’enquête TOPS confirme<br />
sa sévérité et son caractère<br />
évolutif<br />
La maladie de Fabry est une<br />
sphingolipidose héréditaire liée à l’X<br />
concernant 1 naissance sur 80 000.<br />
L’enquête TOPS, enquête observationnelle,<br />
rétrospective, multicentrique,<br />
réalisée en France de février à septembre<br />
2007, a inclus 108 sujets<br />
(71 hommes, 37 femmes,<br />
d’âge moyen 40 ans)<br />
dont 100 recevaient le traitement<br />
enzymatique substitutif.<br />
Au moment du diagnostic, 22% des<br />
patients avaient déjà une atteinte<br />
cardiaque, 15% une insuffisance rénale<br />
et 7% un antécédent d’AIT/AVC. Entre<br />
le diagnostic et le recueil des informations,<br />
49% ont développé une pathologie<br />
cardiaque (IDM chez 5% d’entre<br />
eux), 68% une atteinte rénale,<br />
43% une atteinte cardiaque et rénale et<br />
27% une atteinte neurologique. ■<br />
Une nouvelle technique<br />
de dépistage : résultats<br />
intermédiaires de l’étude<br />
FOCUS<br />
La maladie de Fabry peut se présenter<br />
chez l’adulte comme une cardiomyopathie<br />
hypertrophique (CMH) d’allure primitive.<br />
Une nouvelle technique simple<br />
de dépistage par microdosage d’un<br />
échantillon sanguin sur papier buvard<br />
de l’α-galactosidase A, enzyme déficiente<br />
dans la maladie, a été utilisée;<br />
si elle est ≤ 40%, elle est confirmée par<br />
dosage enzymatique leucocytaire chez<br />
l’homme et génotypage chez la femme.<br />
Chez les 273 patients atteints de CMH<br />
primitive inclus, 228 buvards ont été<br />
analysés, avec dans 9 cas une activité<br />
enzymatique ≤ 40%, confirmée dans<br />
3 cas (3 hommes), soit une prévalence<br />
de 1,3%.<br />
L’étude FOCUS confirme la faisabilité<br />
de ce dépistage systématique dans les<br />
CMH d’allure primitive, ce microdosage<br />
se montrant très spécifique en<br />
dessous d’un seuil de 20 %<br />
de l’α-galactosidase A. ■<br />
D’après les communications du<br />
Dr Georges Kruszynski (CH de Feurs) et du<br />
Pr Albert Hagège (HEGP, Paris)<br />
46<br />
La survenue d’accidents neurologiques<br />
ischémiques dont le bilan ne retrouve<br />
qu’un FOP pose la question de sa responsabilité<br />
dans l’événement et/ou sa récidive,<br />
car les liens entre FOP et AVC ne sont toujours<br />
pas clairement prouvés. L’étude française<br />
CLOSE devrait apporter une réponse<br />
en évaluant l’impact de la fermeture du<br />
FOP.<br />
D e<br />
FOP et AVC : close or not to close ?<br />
nombreuses études cas-témoins<br />
ont mis en évidence une relation<br />
entre FOP et infarctus cérébral cryptogénique<br />
(ICC), une relation d’autant plus<br />
forte que la taille du FOP est importante<br />
ou qu’il est associé à un anévrysme du<br />
septum interauriculaire (ASIA). L’étude<br />
de Handke (NEJM 2007) confirme le lien<br />
chez le sujet de moins de 55 ans, mais<br />
aussi chez le sujet âgé ainsi que le rôle<br />
de l’ASIA. En revanche, l’étude de Petty<br />
(2006) ne montre pas d’association chez<br />
1 022 personnes en population générale,<br />
mais ses conclusions ne sont peut-être<br />
pas très solides. Dans deux autres études<br />
– celle de Meissner (JACC 2006) et celle<br />
de Di Tullio (JACC 2007) –, l’ASIA semble<br />
un élément prédictif significatif d’ICC,<br />
mais pas le FOP.<br />
Des mécanismes<br />
physiopathologiques<br />
incomplètement connus<br />
Deux études prospectives – celle de<br />
Mas JL (NEJM 2001) et celle de Homma S<br />
(Circulation 2002) –, portant sur un nombre<br />
important de patients sont en<br />
contradiction avec les études cas-témoins<br />
en ce qui concerne les récidives d’ICC,<br />
dont le risque n’est pas augmenté par la<br />
présence d’un FOP, quelle que soit la<br />
taille du shunt (mais chez les sujets<br />
jeunes ce risque est faible, de l’ordre de<br />
1 à 2%). En revanche, l’étude FOP-ASIA<br />
a montré qu’entre 18 et 55 ans, le risque<br />
de récidive est multiplié par 4 en présence<br />
d’un FOP associé à un ASIA alors<br />
que les patients sont traités par aspirine.<br />
On incrimine toujours le rôle de<br />
l’embolie paradoxale dans la survenue<br />
d’un ICC, mais elle n’est pas seule en<br />
cause, et d’autres mécanismes ont été<br />
invoqués, comme un thrombus formé<br />
dans le tunnel du FOP sur un ASIA associé<br />
ou des troubles du rythme paroxystique.<br />
Aucune recommandation formelle ne<br />
peut être actuellement établie, mais les<br />
diverses sociétés savantes, comme le<br />
groupe de travail de la Société française<br />
de cardiologie et de la Société française<br />
neuro-vasculaire (SFC/SFNV), ont établi<br />
des propositions reposant sur un consensus<br />
d’experts :<br />
- les antiagrégants plaquettaires (AAP)<br />
réduisent le risque de récidive après un<br />
ICC, mais n’ont pas été spécifiquement<br />
étudiés dans les FOP. Ils sont actuellement<br />
indiqués devant un premier ICC<br />
associé à un FOP isolé ;<br />
- les anticoagulants oraux (ACO) sont<br />
logiques dans l’hypothèse de l’embolie<br />
paradoxale ou du thrombus, mais le<br />
risque hémorragique est loin d’être<br />
négligeable, et on les réserve aux associations<br />
FOP/ASIA, aux récidives sous<br />
AAP et aux thromboses veineuses associées<br />
;<br />
- la fermeture endovasculaire du FOP ne<br />
peut être efficace que sur l’embolie<br />
paradoxale. Or on ne connaît pas la<br />
proportion de patients concernés par<br />
ce mécanisme, et on manque de recul<br />
sur les risques à court et à long terme<br />
de cette intervention. Elle n’a pas<br />
d’indication après un premier ICC associé<br />
à un FOP isolé, mais pourrait être<br />
envisagée chez les moins de 55 ans<br />
dans les FOP avec ou sans ASIA en cas<br />
d’ICC récidivant sous traitement anticoagulant<br />
bien conduit, de contre-indication,<br />
de refus de ce traitement ou de<br />
maladie thromboembolique veineuse<br />
à haut risque de récidive thrombotique.<br />
Les recommandations américaines de<br />
2006 sont à peu près identiques.<br />
L’étude CLOSE<br />
Afin de vérifier le lien de causalité, plusieurs<br />
essais thérapeutiques sont en<br />
cours. L’étude CLOSE évite le biais que<br />
présentent certains essais, à savoir la comparaison<br />
en 2 bras, fermeture versus trai-<br />
CONSENSUS CARDIO pour le praticien - N° 40 Juin 2008