Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
titre d'honneur, les aptouk sont tous de bonne famille <strong>et</strong> jouissent d'un<br />
certain crédit.<br />
Il n'existe point d'armée régulière, sauf une p<strong>et</strong>ite troupe à Lha-sa<br />
qui sert de prétexte au maintien en activité de six généraux, da pon<br />
(mda-dpon) <strong>et</strong> de 156 autres officiers. <strong>Le</strong> peuple entier est organisé en<br />
milice de la même manière que les Mongols, mais avec moins de<br />
rigueur. Tout homme reconnu capable de porter les armes <strong>et</strong> de<br />
supporter les frais de son équipement militaire est tenu de servir en<br />
qualité de soldat toutes les fois qu'il en reçoit l'ordre. Son entr<strong>et</strong>ien p.428<br />
pendant la durée de la campagne est à sa charge. C'est une très lourde<br />
charge, car il y a de très longues distances à parcourir par de très<br />
mauvais chemins. Bien commandés, les Tibétains feraient d'assez bons<br />
soldats, pourvu qu'on ne les emmène pas hors de leur pays. Ils sont<br />
habitués à la marche, se font un jeu de franchir des montagnes qui<br />
feraient hésiter des étrangers, se nourrissent facilement, craignent peu<br />
les intempéries, sont exercés au maniement des armes, ont un respect<br />
profond pour leurs chefs <strong>et</strong> rien n'est plus facile que de leur inspirer par<br />
des moyens humains ou surnaturels la plus absolue confiance dans la<br />
victoire. Mais le cléricalisme a énervé l'esprit militaire <strong>et</strong> ceux qui se<br />
sont faits conducteurs d'hommes, souvent violents, sont timides <strong>et</strong><br />
lâches. Lors des affaires du Sikkim le gouvernement avait rassemblé à<br />
grand'peine sur la frontière anglaise 30.000 hommes dont quelques-uns<br />
venaient de Tch'a-mdo, ayant cheminé deux mois en portant toutes<br />
leurs provisions : le jour du combat venu, les Anglais bombardèrent les<br />
grands lamas réunis sur un tertre, ceux-ci tournèrent bride aussitôt,<br />
n'ayant imposé une pareille corvée <strong>et</strong> presque la ruine à de pauvres<br />
gens que pour leur donner leur propre honte en spectacle.<br />
Malgré l'absence d'armée permanente <strong>et</strong> la faiblesse de la<br />
gendarmerie, le gouvernement sait faire obéir <strong>ses</strong> ordres jusque dans<br />
les districts les plus reculés. Cela est dû à la terreur qu'inspire la<br />
rigueur avec laquelle il punit les moindres fautes contre son autorité, à<br />
la présence dans tous les centres de quelque importance de hauts<br />
fonctionnaires, assez grands pour être respectés, trop p<strong>et</strong>its pour oser<br />
117