Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
arrondir leurs bénéfices ; si l'ach<strong>et</strong>eur ne se présente pas de bon gré,<br />
ils lui font la chasse <strong>et</strong> lui vendent très cher ce dont il n'a cure ; ils<br />
obligent le vilain taillable <strong>et</strong> corvéable à travailler pour eux<br />
gratuitement ou à un prix dérisoire, à vendre à perte ce qu'il possède,<br />
<strong>et</strong> le condamnent pour la moindre faute à payer en guise d'amende<br />
quelques briques de thé, des fourrures, des pièces d'étoffe.<br />
<strong>Le</strong>s grands seigneurs laïques ou religieux, qui font le trafic à<br />
l'étranger, entr<strong>et</strong>iennent dans les places où ce trafic se concentre, à<br />
Tong-kor, Dar-tsé-do, Li-kiang, Lé, des agents responsables, appelés<br />
ts'ong-pon, c'est-à-dire surintendants de commerce, qui sont à<br />
demeure à leur poste, surveillent le magasin où sont gardées les<br />
marchandi<strong>ses</strong> de leurs comm<strong>et</strong>tants, reçoivent <strong>et</strong> hébergent les<br />
caravanes envoyées par ceux-ci, procèdent aux opérations de vente <strong>et</strong><br />
d'achat. Ces ts'ong-pon, dont quelques-uns ont sous leurs ordres de<br />
p<strong>et</strong>ites armées de domestiques <strong>et</strong> d'agents subalternes, sont des<br />
personnages d'importance, hommes de confiance, parfois parents de<br />
leur maître, fonctionnaires du p.376 gouvernement ou lamas de marque.<br />
Ils ne sont pas comparables à nos commissionnaires ou directeurs de<br />
succursales, car ils sont liés à leurs mandants, non seulement par des<br />
obligations commerciales, mais aussi par des devoirs sociaux ; ils sont<br />
leurs subordonnés en qualité de suj<strong>et</strong>s, obédienciers, parents, clients,<br />
serfs ou domestiques avant de l'être en qualité de chargés d'affaires.<br />
<strong>Le</strong>urs fonctions sont en général héréditaires, sauf naturellement<br />
lorsqu'il s'agit de moines. <strong>Le</strong>s routes étant longues, difficiles,<br />
quelquefois dangereu<strong>ses</strong>, on ne fait pas souvent des expéditions de<br />
marchandi<strong>ses</strong> ; on a avantage à équiper les caravanes les plus<br />
considérables possible afin de diminuer les frais généraux, de ne<br />
voyager que dans les saisons les plus favorables <strong>et</strong> d'être mieux en<br />
sûr<strong>et</strong>é contre les brigands. C'est ainsi que nous avons rencontré sur la<br />
route de Nag-tchou à Gyé-rgoun-do une caravane expédiée par le<br />
grand lama de Ta-chi-lhoun-po, qui ne comptait pas moins de 800<br />
chevaux <strong>et</strong> 90 hommes. Ces grands convois sont conduits par des<br />
ts'ong-pon, semblables à ceux qui résident à l'étranger <strong>et</strong> qui sont de<br />
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